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Lire : l’HEBDOLETTRE n°105 – 11 juillet 2018Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’HebdoLettre n°105

EGD Business : stop ou encore ?

Lors de son Assemblée générale au palais du Luxembourg, la FAPEE a organisé une table ronde sur l’avenir de l’enseignement français à l’étranger à l’heure où débutait le match France-Uruguay. Et la FAPEE n’a pas manqué de supporters !

Les parents d’élèves financent majoritairement l’enseignement français à l’étranger. Pourtant seuls 2 sièges leur sont accordés sur 28 au conseil d’administration de l’AEFE, contre 5 pour les syndicats de personnel…

Ma présence était destinée à saluer l’action déterminée et judicieuse des parents d’élèves, parfaitement incarnée par son président sortant, Xavier Gonon, et par son successeur François Normant.

L’AG 2018 a marqué la croisée de chemins et cette impression se confirme à la lecture des 50 propositions élaborées par la FAPEE pour une réforme de l’enseignement français à l’étranger. La fédération souligne une injonction paradoxale pour une mission confiée jusqu’ici à la puissance publique : d’une part, on appuie à fond sur le frein budgétaire et, d’autre part, notre président de la République veut que “le nombre d’élèves accueillis au sein du réseau scolaire français” double d’ici 2025-2030.

Alors, par quel bout prendre le futur de l’enseignement français à l’étranger ? Par conséquent, quelles missions l’État français veut-il ou peut-il assumer frontalement ?

Il y aura des déçus et l’État mettra en avant le principe de réalité. Pour le comprendre, il faut être attentif aux propos de Christophe Bouchard, directeur de l’AEFE, lors de l’AG : “il ne faut pas se le masquer, l’enseignement français à l’international est un marché”.

Visuel HL101Un marché hautement concurrentiel, on le sait. Que faire face au développement exponentiel de l’enseignement anglais ou américain (environ deux nouvelles écoles privées par jour dans le monde) ou de l’enseignement religieux islamique, financé par des États du Moyen-Orient ?

Il faut “créer entre 50 et 60 établissements de 400 élèves par an, d’ici 2030”, nous dit le rapport de la FAPEE si on veut atteindre l’objectif présidentiel. Voilà un premier jalon.

Nous sommes face à un réseau d’écoles françaises sclérosé, menacé d’atrophie comme l’a souligné le rapport de la Cour des Comptes si on n’injecte pas davantage d’argent public. J’ai dit, lors de la table ronde, qu’il fallait commencer par opérer des arbitrages. Celui-ci en priorité : est-il bien du rôle de l’État français de continuer à faire du “business” à l’étranger, au travers de ses 72 établissements en gestion directe (EGD) ? Découvrir l’HebdoLettre n°105

Cambodge : un dîner pour la création d’une Alliance française à Siem Reap

(g. à d.) Christophe Pottier (EFEO) ; Jacky Deromedi, sénatrice des Français de l’étranger ; Olivier Cadic ; Arnaud Darc

En janvier dernier, je suis rentré du Cambodge avec pour objectif prioritaire le soutien à la création d’une Alliance française à Siem Reap (compte-rendu).

Quelques semaines plus tard, j’avais revu notre ambassadrice Eva Nguyen-Binh, lors d’un déjeuner au Sénat, organisé en son honneur par le groupe d’amitié France-Cambodge, présidé par mon collègue Vincent Eblé.

C’est fort de leur soutien chaleureux, associé à celui de Jacky Deromedi, présidente du groupe d’amitié Asie du Sud-Est, que j’ai entrepris de réunir, le 26 juin, quelques acteurs clés pour permettre à ce projet de prospérer, et également pour alerter sur la nécessité de trouver d’urgence les moyens de relancer le chantier de restauration du temple du Mebon à Angkor.

1 – L’Alliance française

Arrivé au Cambodge en 1994, Arnaud Darc, est devenu un entrepreneur à succès dans la restauration et l’hôtellerie (+ de 500 employés). Son idée est simple : “une Alliance française doit venir compléter un projet économique global”. Concrètement l’enseignement du français suivra l’essor du tourisme dans une ville où sont situés les temples Angkor.

Arnaud Darc, pdg de Thalias et pdt d’Eurocham Cambodge

Cette ville compte déjà 390 hôtels et 968 restaurants ! En 2017, près de 2 millions de touristes ont atterri à Siem Reap, dont 166.000 touristes francophones. Le gouvernement prévoit un doublement de cet afflux d’ici 2025. Alors, l’offre de cours de la future AF sera calibrée pour les métiers du tourisme, tout en étant un centre d’examens pour les divers diplômes d’aptitude au français.

Ce n’est pas tout, car Arnaud ambitionne de créer au cœur de la ville un “espace France”. La dynamique est lancée puisque les superbes locaux prévus pour l’AF, que j’ai visités en janvier, jouxteront la BRED, le créateur de mode Eric Raisinak, le restaurant français Khéma ou encore la librairie Carnet d’Asie.

Au-delà des ressorts économiques, les lieux accueilleront les artistes locaux pour constituer un véritable centre culturel, propre à attirer les touristes de passage. Pour le moins, notre communauté trouvera un intérêt pratique au projet, puisqu’un espace sera dédié au consul honoraire (salutations à Marc Franiatte), au conseiller consulaire (salutations à Jean Lestienne) et au représentant de la CCI franco-cambodgienne.

Bertrand Commelin, SG de la Fondation Alliance française : “L’essentiel n’est pas d’obtenir notre label, mais d’être viable”

Si l’équipe projet, présidée par Sophea Oum, obtenait le label AF, “le Cambodge serait le 133èmepays d’implantation des Alliances dans le monde et on s’en réjouirait”, a commenté Bertrand Commelin, secrétaire général de la Fondation Alliance française.

Si Bertrand apprécie l’enthousiasme sans lequel on ne fait rien, il a fait de la viabilité son maitre-mot. “Une Alliance doit vivre comme une entreprise”, postule-t-il, en faisant remarquer que le manque de vigilance de la Fondation sur les critères de succès constituait d’expérience un facteur de mortalité.

C’est le manque à gagner qui a provoqué la fermeture, à Siem Reap même, de l’Institut français en 2015. Une situation qui ne peut pas se reproduire, nous a convaincus Guillaume Massin, président de la chambre de commerce franco-cambodgienne (CCIFC). Tout est ficelé : le mécénat, les levées de fonds auprès des entreprises ou une politique tarifaire plus adaptée.

J’ai été convaincu que le terrain était favorable à l’éclosion de ce “projet économique global” porté par un entrepreneur qui avait fait ses preuves. Ce diner a permis de constater qu’une unanimité existait pour soutenir la démarche d’Arnaud Darc.

2 – Le temple du Mébon

Tout autre sujet concernant le Cambodge, où la France opère dans le domaine de l’archéologie préventive et la restauration, notamment grâce à l’École française d’Extrême Orient (EFEO).

(g. à d.) Laurence Auer, directrice au MEAE ; Vincent Eblé, sénateur de Seine-et-Marne ; Guillaume Massin, pdt de la CCIFC

Le 7 janvier dernier, j’avais constaté l’avancement des travaux, pilotés et financés par le MEAE, qui visaient à sauver le temple du Mébon, situé au beau milieu d’un lac, le Baray occidental.

Le 24 mai, dans les locaux de l’EFEO à Paris, j’ai appris de la part de son directeur, Christophe Marquet, que la restauration du temple venait d’être interrompue faute de financement. “Un chantier complexe qui consiste à remonter un temple du XIème siècle, nous a précisé le directeur. La France sauve le patrimoine du Cambodge depuis 1907.”

Le chantier a besoin d’un million d’euros, un enjeu financier relatif au regard de la taille de certains acteurs économiques français, publics ou privés, qui opèrent en Asie.

Christophe Marquet, directeur de l’EFEO

Laurence Auer, directrice de la culture, de l’enseignement, de la recherche et du réseau au MEAE, nous a fait un point sur les divers dispositifs de financement envisageables, comme le FSPI (Fonds de Solidarité Prioritaire Innovant), et l’état des discussions en cours avec les autorités cambodgiennes.

Je remercie Vincent Eblé d’avoir rappelé que notre groupe d’amitié France-Cambodge du Sénat était disposé à apporter son concours pour soutenir toutes les initiatives qui permettraient de redémarrer ce chantier au plus vite. Il y a urgence !