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L’écho des circos / Mai 2018

Irlande – Québec – Cambodge – Royaume-Uni – États-Unis – Singapour – Thaïlande – Turquie – Zimbabwe 

IRLANDE

Ambassadrice d’Irlande (23 mai)

Notre groupe d’amitié France-Irlande a reçu Patricia O’Brien, ambassadrice d’Irlande à Paris, pour évoquer les conséquences du Brexit en Irlande et le référendum permettant d’ouvrir le droit à l’avortement dans le pays (lire “Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande” du 11 nov 2015).

 

QUEBEC

Députés du Québec (23mai)

Accueil  de la délégation du groupe d’amitié Québec-France de l’Assemblée nationale du Québec, conduite par son président, Jacques Chagnon.

 Trois thèmes ont principalement été évoqués : le volet agricole du traité de libre-échange CETA qui crispe nos agriculteurs ; la politique de l’eau et celle de la montagne.  ( lire En circonscription à Montréal – mai 2018).

CAMBODGE

Le temple Mebon – Angkor (24 mai)

En visite à l’École française d’Extrême Orient (EFEO) à Paris 16ème, son directeur, Christophe Marquet, nous a appris que le chantier de restauration archéologique du Mebon à Angkor venait d’être interrompu faute de financements complémentaires.

En janvier dernier, j’avais visité ce chantier financé par le MEAE qui visait à sauver un temple situé au beau milieu d’un lac, le Baray occidental (En circonscription à Siem Reap – janv 2018). J’ai baptisé ce site comme le “Chenonceau” des temples d’Angkor… (à l’image).

MONDE

Réunion des consuls (24 mai)

Au Sénat, diner avec les consuls de France que j’ai rencontrés ces derniers mois en circonscription : Le Cap, Toronto, Bangkok, Bucarest, Sofia, Wellington, Ho-Chi-Minh, Hong-Kong et Londres.

Un beau moment de convivialité pour croiser les regards sur l’actualité consulaire.

 

ROYAUME-UNI

Centenaire de la RAF (24 mai)

Merci à Lord Llewellyn, ambassadeur du Royaume-Uni en France, pour son invitation à sa Garden party à l’occasion du 92ème anniversaire de Sa Majesté la reine Elizabeth II. Cette même année fut aussi l’occasion de fêter le centenaire de la Royal Air Force, la célèbre RAF qui défendit glorieusement le ciel britannique en 1940 (En photo : devant un Spitfire de l’époque).

Chaque année la Garden party à la Résidence de l’ambassadeur britannique à Paris est l’occasion de célébrer les liens qui unissent la France et le Royaume-Uni.

ÉTATS-UNIS

École Internationale New York (25 mai)

Après avoir visité l’École Internationale de New York, fondée et dirigée par Yves Rivaud (En circonscription à New-York – mai 2018),  j’ai eu le plaisir d’accueillir un groupe de 17 élèves de classes de CM1, CM2 et 6ème, ainsi que trois professeurs (mesdames Beaujon, Belneau et Cordisco) venus au Sénat dans le cadre d’un voyage scolaire.

 

SINGAPOUR

Ministre de l’information (25 mai)

Déjeuner de travail organisé par ma collègue Jacky Deromedi, en sa qualité de présidente du groupe d’amitié France-Asie du Sud-Est, en l’honneur de S Iswaran, ministre de l’information et de la communication de Singapour.

Au menu des discussions : géopolitique et nouvelles technologies.  (Lire aussi : En circonscription à Singapour – sept 2017).

IRLANDE

Célébrations après la victoire du Oui (29 mai)

Trois jours après un référendum qui ouvre le droit à l’avortement en Irlande, j’ai remis le tee-shirt de campagne de “Together4yes”, à ma collègue Annick Billon, présidente de la délégation aux Droits des femmes au Senat, pour la remercier de son soutien.

En 2015, Annick Billon m’avait apporté son concours pour offrir une tribune au Sénat à  Claire Nevin, présidente du mouvement ROSA et Laurence Helaili, conseillère consulaire à Dublin.

Pour soutenir les militants dans la dernière ligne droite, je me suis aussi rendu en Irlande, quelques jours avant le vote, accueilli par notre ambassadeur Stéphane Crouzat (En circonscription à Dublin – mai 2018).

Lire aussi mes billets :
– “Référendum autorisant l’avortement en Irlande : YES !” du 28 mai 2018
– “Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande” du 11 nov 2015

ÉTATS-UNIS

Les “Staffers” (29 mai)

Échanges très instructifs et cordiaux avec une délégation de collaborateurs parlementaires américains, “Congressional staffs”, conviée par Antoine Lefèvre, président du groupe d’amitié interparlementaire France-États-Unis.

Je suis intervenu sur mes sujets de prédilection : la cyberdéfense, suite à ma récente visite au Pentagone (En circonscription à New-York – mai 2018) ; la fiscalité des Français dits “Américains accidentels” (vidéo) ; les pratiques protectionnistes de la Chine.

THAÏLANDE

Délégation de députés (29 mai)

(à l’image) Entre le député thaïlandais Gen. Teeradej et le Dr Thamrong Dasananjali (tunique jaune) que j’ai eu le plaisir de revoir. En janvier dernier, à Bangkok, je lui avais remis une invitation officielle à se rendre en France, signée Jacky Deromedi, présidente du groupe d’amitié Asie du Sud-Est (En circonscription à Bangkok – janv 2018).

Accompagné d’une délégation issue de l’Assemblée législative de Thaïlande, il a visité la ligne d’assemblage de l’Airbus A380 à Toulouse. Ravis de leur visite, les députés ont annoncé la venue officielle de leur Premier ministre, fin juin. Une excellente nouvelle pour l’intensification de nos relations commerciales.

TURQUIE

Ambassadeur de France (30 mai)

Audition de Charles Fries, ambassadeur de France en Turquie, devant notre Commission des Affaires étrangère et de la Défense, présidée par Christian Cambon.

La tentative de coup d’État du 15 juillet 2016 a entrainé une répression de grande ampleur : 160.000 personnes arrêtées, dont 10 députés et 150 journalistes. La Turquie est le premier pays au monde pour l’emprisonnement de journalistes. La situation de l’état de droit se dégrade (rapport publié le 20/3/18 par le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme et rapport du 17/4/18 de la Commission européenne).

Des élections présidentielles et législatives doivent avoir lieu le 24 juin 2018, soit un an et demi avant l’échéance.

Depuis son élection, Emmanuel Macron a rencontré à trois reprises le président Erdogan afin d’entretenir “un dialogue exigeant et lucide”. Comme à son habitude, notre ambassadeur a analysé avec finesse nos rapports diplomatiques avec la Turquie qui, de mon point de vue, s’éloigne du camp occidental (lire aussi : En circonscription à Istanbul & Ankara – juin 2017).

ROYAUME-UNI

Audition de “the3million” par le groupe de suivi Brexit du Sénat (30 mai)

Le Groupe de suivi sur le retrait du Royaume-Uni et la refondation de l’Union européenne, présidé par mon collègue Jean Bizet, a auditionné les membres de l’association “the3million” : Anne-Laure Donskoy (co-cofondatrice), Véronique David-Martin (auteur de InLimbo, livre de témoignages sur le Brexit) et Sylvie Jacubin (mère de famille revenue en France, car ne supportant plus le climat de xénophobie).

ZIMBABWE

Ambassadeur de France (30 mai)

Richard Boidin, notre ambassadeur au Zimbabwe, a livré un témoignage empreint d’optimisme devant le groupe d’amitié France-Afrique australe, présidé par mon collègue Guillaume Chevrollier

En effet, des élections présidentielles et législatives sont prévues le 30 juillet. Après l’ère Mugabe (1980-2017), on espère une renaissance politique du pays vers une réelle démocratie, la restauration des libertés publiques et la fin de la concussion généralisée. A la clé, le Zimbabwe pourra renouer avec le progrès économique et social.

En circonscription en Irlande – Dublin (17 au 18 mai 2018)

(à l’image) Mes remerciements à Stéphane Crouzat, ambassadeur de France en Irlande, pour son accueil et la réunion qu’il a organisée à l’ambassade dans le contexte du référendum.

Je suis arrivé à Dublin, pour mon 5ème déplacement en Irlande depuis le début de mon mandat, à J-7 du référendum relatif à l’avortement. Ce sujet constitue mon dossier prioritaire pour ce pays depuis 2015, lorsque Laurence Helaili, conseillère consulaire, m’a alerté sur les messages de Françaises qui racontaient, sur les forums, leur détresse face à une législation qui leur dénie tout droit. Je remercie Laurence pour avoir une nouvelle fois facilité mon travail et réuni notre communauté à l’occasion de ma venue.

LE SAVIEZ-VOUS ? Juridiquement, le 8ème amendement de la Constitution irlandaise, voté en 1983, bloque tout recours à l’avortement, sauf si la vie de la femme est en jeu. Faut-il permettre au législateur d’assouplir les conditions d’accès à l’IVG ? Il reviendra aux 3,5 millions d’électeurs irlandais d’en décider par référendum, le 25 mai 2018. Si le oui l’emporte, l’article 40 de la Constitution sera ainsi rédigé : “l’interruption de grossesse peut être déterminée par la loi”. Et le débat parlementaire pourra s’ouvrir…

Référendum

Information aux Françaises

(à l’image) Avec Laurence Helaili, conseillère consulaire Irlande et Claire Nevin, une Irlandaise francophone qui milite opiniâtrement en faveur du droit à l’avortement, aujourd’hui un crime passible de 14 ans d’enfermement.

Depuis trois ans, mon objectif vise à informer les Françaises qui veulent s’installer en Irlande, ou bien qui y vivent déjà, des risques qu’elles encourent en cas de grossesse. Elles vont d’abord s’apercevoir d’un climat de suspicion généralisé à l’égard des femmes, se voir refuser certains examens médicaux (test de trisomie 21…) ou être obligées de mener à terme une grossesse même si les chances de survie de l’enfant sont nulles.

Le 28 octobre 2015, j’ai eu le plaisir de présenter Claire Nevin auprès de la délégation aux Droits des femmes du Sénat, présidée à l’époque par Chantal Jouanno et aujourd’hui par Annick Billon. Son témoignage fut saisissant (Lire : “Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande”).

Depuis trois ans, avec Claire et Laurence, nous avons multiplié les actions de sensibilisation. A quelques jours d’un scrutin historique, j’ai voulu être à leurs côtés dans la dernière ligne droite.

Amnesty International Irlande

Rencontre avec Colm O’Gorman, directeur exécutif d’Amnesty International Irlande en présence de Franz Coïdan, deuxième conseiller de l’Ambassade.

Amnesty International France avait marqué de sa présence la conférence de presse sur le sujet que j’avais organisée, en octobre 2015, lors de la venue de Claire Neuvin au Sénat.

Amnesty souhaite évidemment une législation qui instaure la liberté de choix. Et la liberté qui trouve toujours son chemin : Colm O’Gorman m’a signifié que, statistiquement, 12 Irlandaises avortaient chaque jour. Pour y parvenir, 9 d’entre-elles partaient au Royaume-Uni, comme le faisaient les Françaises dans les années 60. La pilule abortive est la solution pour 3 autres d’entre-elles, commandée à l’étranger sur internet, pour une cinquantaine d’euros.

Rencontre avec des sénateurs

Après notre rencontre en mai, l’an dernier, heureux d’avoir retrouvé le sénateur Neale Richmond, vice-président du groupe d’amitié France-Irlande, ardent partisan de l’abrogation du 8ème amendement (Lire : “Vers un référendum en 2018 ?”).

Si le oui l’emporte, Neale Richmond, membre du Fine Gael, parti du Premier ministre, Leo Varadkar, m’a confié que le projet de loi était déjà prêt à être soumis au Parlement. Ce projet prévoit d’autoriser l’avortement jusqu’à 12 semaines, date au-delà de laquelle deux avis médicaux seront nécessaires (anomalie fœtale, risque pour la vie de la mère…). La liberté de conscience des médecins sera respectée.

J’ai également eu le loisir d’échanger avec le sénateur indépendant, Ronan Mullen, adversaire résolu de tout progrès du droit des femmes en la matière. J’ai entendu ses arguments et je lui ai exposé les témoignages douloureux de Françaises confrontées au strict interdit du 8ème amendement.

Réunion à l’ambassade

Afin d’évoquer les effets de la législation irlandaise sur la vie des Françaises établies en Irlande, notre ambassadeur Stéphane Crouzat a invité, à la Résidence, le Dr Mary Short, directrice du pôle Santé féminine du Irish Collège of General Practionners, qui propose les normes en matière de protocole médical auprès du gouvernement et le Dr Connor Maguire, médecin référent de l’ambassade.

Étaient également présents Pauline Tanchoux-Janin, vice-consule ; Franz Coidan, deuxième conseiller et Frédérique Tarride, conseillère de coopération et d’action culturelle.

Selon les deux médecins, l’avortement existe de fait en Irlande. A leurs yeux, l’enjeu du scrutin est plutôt de favoriser la santé des femmes qui est menacée par les limites imposées aux médecins par le 8ème amendement.

Communauté française

Réunion d’information

(à l’image) Rencontre avec la communauté française organisée par Laurence Helaili, dans les locaux de l’Alliance française de Dublin, en présence de Franz Coïdan, deuxième conseiller, que je remercie de sa présence à mes côtés lors de tous mes rendez-vous.

En Irlande, notre communauté a quadruplé en vingt ans et dépasse les 10.000 inscrits au Registre en 2016. On estime toutefois que la présence française est deux à trois fois supérieure, sans compter nos jeunes compatriotes soucieux de peaufiner leur anglais ‘au pair’ ou dans le cadre d’Erasmus. Notons enfin un flux annuel de 500.000 touristes français.

J’ai détaillé mon action sur le dossier de l’avortement à l’attention de notre jeune communauté. Un travail qui est suivi de près et soutenu par ma collègue Annick Billon, en qualité de présidente de la délégation aux Droits des femmes du Sénat.

Par ailleurs, nous avons parlé du prix des logement à Dublin qui atteint un seuil critique et du prix de la vie en général. Les autres thèmes ont concerné le fonctionnement du système de santé irlandais, la fiscalité et le Brexit. L’éducation en Irlande est apparue comme un point positif. + d’images.

Merci au Petit Journal d’avoir fait le compte-rendu de cette soirée : “Rencontre avec le sénateur des Français établis hors de France” par Jean Dubas, publié le 21/05/2018.

(…) “A une semaine du referendum tant attendu, la question du droit à l’avortement taraude les Irlandais bien sûr, mais aussi leurs homologues français présents sur l’île. Olivier Cadic, qui se fait la passerelle entre le Sénat et les Français de l‘étranger…”

Irlande : vers un référendum pour réformer le droit à l’avortement… en 2018 ?

En Irlande un avortement s’appelle un infanticide, passible de 14 ans de prison. Les médecins peuvent déroger à la loi dans le seul cas où la vie de la femme (pas sa santé) est en danger. Cette pratique très restrictive de l’IVG fait parfois courir des risques à nos jeunes compatriotes. A chacun de mes déplacements, je soutiens les efforts des personnes engagées en faveur d’une amélioration de la législation pour mieux respecter les droits des femmes. Cela constitue mon action prioritaire en Irlande.

Comme il est illégal d’avorter en cas de malformation de l’enfant, les femmes ne sont même pas tenues informées du résultat des échographies, me racontait Laurence Hélaili, conseillère consulaire en Irlande.

Les Irlandaises peuvent disposer de leurs corps, mais à l’étranger seulement et… à condition d’avoir les moyens. On estime qu’elles sont plus de 4000 par an à quitter leur ile pour réaliser une IVG.

(g à d) Annick Billon, sénatrice de la Vendée, Olivier Cadic, Laurence Hélaili, Claire Nevin et Chantal Jouanno, sénatrice de Paris et présidente de délégation aux Droits des femmes du Sénat – 28 octobre 2015

Le 28 octobre 2015, j’avais présenté Claire Nevin auprès de la délégation aux Droits des femmes du Sénat, présidée par Chantal Jouanno. Militante de l’association ROSA, Claire plaçait ses espérances dans les législatives irlandaises de mars 2016 (lire l’article). Le nouveau gouvernement a répondu à l’attente en constituant six mois après sa prise de fonctions une “Assemblée citoyenne” pour plancher sur la délicate question de l’interruption volontaire de grossesse.

Et pour cause, une question si délicate qu’aucun parti politique n’ose l’endosser.

Les représentants du peuple irlandais ont donc préféré s’en remettre au peuple lui-même, en l’occurrence 99 citoyens tirés au sort sur listes électorales. Il serait pourtant abusif de dire que l’esprit de Ponce Pilate plane sur cette expérience de démocratie participative, puisque cette “Assemblée citoyenne” ne décide de rien. Elle n’est que le mécanisme déclencheur d’une longue et (très) précautionneuse procédure (voir encadré).

Suite à mes entretiens du 5 septembre 2016 avec l’Irish Family Planning Association, puis avec le sénateur Neale Richmond (à l’image), je suis revenu à Dublin le 26 mai dernier pour discuter avec ces interlocuteurs des résultats de la concertation. L'”Assemblée citoyenne” venait de se prononcer à 87 % en faveur d’une modification de la constitution irlandaise, préalable à toute réforme du législateur. Une écrasante majorité, donc.

Après cinq week-ends de travail consacrés à l’examen des systèmes de santé européens et l’audition de personnalités issues du monde médical ou académique, l’Assemblée a étonné l’opinion publique par ses prises de position très libérales.

Parmi les plus transgressives : l’ouverture du droit à l’avortement pour des “raisons socio-économiques” (72% des suffrages) ou l’accès à l’avortement “sans restrictions s’agissant des motifs” (64% des votes). Dans les situations de viol, d’anomalie fœtale ou encore de risques réels de suicide, on est proche de l’unanimité. Précisons enfin que, dans tous les cas de figure, les citoyens ont proposé des marqueurs en termes de nombre de semaines de grossesse.

La balle est revenue, pour un temps, dans le camp des élus (encadré ci-dessous). En dépit de ce signal fort et clair émanant de la société civile, l’ensemble de classe politique irlandaise souhaite que ce débat de société ne soit pas politisé.

Neale Richmond anticipe que, même en cas de référendum, les partis politiques s’abstiendront de donner la moindre consigne de vote…

Avortement en Irlande : étapes du processus de démocratie participative
1. Création d’une “Assemblée citoyenne” de 99 membres tirés au sort sur listes électorales (oct. 2016) >>>
2. L’Assemblée citoyenne remet son rapport au Parlement irlandais (juin 2017) >>>
3. Le Parlement réunit une commission spéciale de 20 députés >>>
4. La commission spéciale présente ses recommandations au gouvernement et au parlement (d’ici fin 2017) >>>
5. Le gouvernement irlandais organise, le cas échéant, un référendum (2018 ?) >>>
6. Les électeurs décident par référendum de modifier ou non la constitution >>>
7. Le cas échéant, le législateur a constitutionnellement la possibilité d’assouplir les conditions d’accès à l’IVG.

Brexit Tour n°2 : En circonscription en Irlande – Dublin / 05 septembre 2016

Brexit Tour n°2 : Royaume-Uni & Irlande – 5 au 8 sept 2016
Dublin / Belfast /Aberdeen / Londres
Nous avons organisé, avec Patricia Connell, déléguée consulaire UDI, 4 nouvelles réunions publiques pour faire le point sur les options possibles suite au référendum et évoquer la situation des expatriés : Dublin 5/9 – Belfast 6/9 – Aberdeen 7/9 – Londres 8/9.

Ce “Brexit Tour” n°2 fait suite à la série de rencontres organisées cet été : Edimbourg (30/06) ; Leeds (07/07) ; Bristol (10/07) ; Birmingham (16/07). Voir tous les comptes rendus : Lien

Dublin

intro(g. à d.) Laurence Helaili-Chapuis, conseillère consulaire UDI pour l’Irlande ; Olivier Cadic ; Patricia Connell, déléguée consulaire UDI Londres,

Je remercie chaleureusement notre ambassadeur Jean-Pierre Thebault et l’équipe de l’ambassade pour la qualité et la densité du programme qui nous a été proposé à la faveur de mon déplacement à Dublin, le second depuis le début de mon mandat.

Je salue également l’action de Laurence Helaili-Chapuis en faveur de la communauté française d’Irlande et je lui suis reconnaissant d’avoir animé à mes côtés la réunion publique à l’Alliance française de Dublin.

9.000 Français sont enregistrés en Irlande, un pays qui, après avoir connu sept années d’ajustement budgétaire imposé par le FMI et l’UE, affiche une croissance record de 7,8% pour 2015 (5,2% en 2014).

L’Irlande est aujourd’hui l’un des rares membres de l’UE où l’on ne trouve pas de parti anti-européen !

Brexit & Relations avec l’Irlande du Nord (RU)

e_mccullough_1Réunion avec Elizabeth McCullough, directrice aux services du Premier ministre (Planification stratégique de l’Union européenne) ; Gerald Angley, directeur des Relations britannico-irlandaises au ministère des Affaires étrangères et du Commerce ; Lionel Paradisi-Coulouma, Premier conseiller ; Isabelle Cohen, Première secrétaire à l’ambassade de France.

Il n’y a aucune ambiguïté, les Irlandais sont déterminés à demeurer dans l’Union européenne.

Ils aiment souligner que l’Irlande n’a pas rejoint la CEE “avec” les Britanniques, mais “au même moment”. Une nuance d’importance aux yeux de nos interlocuteurs, tous profondément navrés du vote britannique en faveur d’une sortie de l’UE.

La préoccupation majeure du peuple irlandais concerne ses rapports avec l’Irlande du Nord. Il leur semblerait invraisemblable qu’une frontière s’érige entre les deux voisins. Le Brexit ne doit pas faire renaître des tensions qui furent si longues à apaiser.

C’est pourquoi, certains proposent une réunification de l’île. Un discours inimaginable, il y a quelques mois encore.

Brexit & Communauté française – Réunion publique à l’Alliance française

ambassadeQuels seront les impacts du Brexit dans différents domaines et notamment au regard de l’évolution du réseau scolaire français en Irlande ?

C’est le thème sur lequel nous avons échangé avec l’équipe de l’ambassade de France, dont Lionel Paradisi-Coulouma, Premier conseiller, Isabelle Cohen, Première secrétaire, Pauline Tanchoux-Janin, vice-consule, Gisèle Hivert-Messeca, directrice pays Business France, Frédéric Rauser, COCAC, Nathalie-Zoé Fabert, attachée de coopération pour le français, Stéphane Aymard, attaché de coopération scientifique universitaire, Anne-Sophie Gouix, proviseure du lycée français d’Irlande, et Maxence Salendre, attaché de presse.

Ce fut également l’opportunité de faire un point sur le développement de nos échanges commerciaux avec l’Irlande, l’émergence de la French Tech et la difficulté de trouver un logement à Dublin qui a conduit certaines familles à renoncer de s’y installer et… à faire faux bond au lycée français.

Ce fut enfin l’occasion de remercier l’équipe de l’ambassade pour la qualité et la densité du programme qui nous a été proposé.

Le soir, nous avons invité les Français d’Irlande à l’Alliance française de Dublin pour une réunion publique afin de recueillir leur opinion sur les sujets qui leur paraissaient les plus pertinents. Cela m’a permis de découvrir les travaux d’amélioration concrétisés par l’Alliance française depuis l’an dernier et de témoigner de ma reconnaissance à Philippe Milloux, directeur et délégué général pour l’Irlande, pour son accueil.

Brexit & Ibec, patronat irlandais

ibec1Rencontre avec Mary Rose Burke, Director of Corporate, Strategic and International Affairs, chez Ibec (Irish Business and Employers Confederation), une organisation patronale équivalente au Medef.

Le patronat irlandais n’a pas hésité à faire une campagne active en faveur du maintien des Britanniques dans l’UE, parce que l’enjeu leur semblait capital.

Ses représentants ont constaté que 5 millions de Britanniques environ étaient susceptibles de demander un passeport irlandais ! Leur but est évidemment de préserver leur liberté de circulation.

L’économie irlandaise étant très dépendante du Royaume-Uni, Mary Rose Burke regrette d’être en pleine expectative sur leurs relations bilatérales. Pour l’instant, on ne répond à aucune question, côté britannique.

Il ne faut pas oublier que l’Irlande est aussi un ardent compétiteur de son grand voisin. Le pays verrait d’un très mauvais oeil que l’on accorde des avantages compétitifs aux Britanniques susceptibles de nuire aux entreprises irlandaises.

Il est à noter que l’Ibec fait globalement la promotion de l’Irlande, comme si l’île était unifiée. Cette “vision marketing” rejoint la vision politique de certains leaders d’opinion.

Brexit & parti Fianna Fail

senatrice_ardagh_1Réunion avec la sénatrice Catherine Ardagh du parti Fianna Fail de Dublin South Central et Malcolm Byrne, maire de Gorey (Comté de Wexford).

Porte-parole sur les questions relatives à la protection sociale, la sénatrice m’a confirmé qu’il y avait un consensus politique en Irlande en faveur de l’Europe.

Catherine Ardagh regrette que les autorités britanniques donnent un tel sentiment d’improvisation. C’est un fait : aucune de stratégie de sortie n’avait été prévue.

Et le gouvernement de Theresa May n’est pas sorti de l’auberge : tandis que la Commission européenne a désigné Michel Barnier pour conduire les négociations, appuyé de 600 conseillers pour aborder tous les aspects liés au Brexit, les Britanniques, quant à eux, ont une équipe de 12 personnes !

Brexit & parti Fine Gael

neale-richmond(g. à d.) Patricia Connell, déléguée consulaire UDI ; Neale Richmond, sénateur du Fine Gael (centre-droit), basé à Dublin Rathdown ; Olivier Cadic ; Lionel Paradisi-Coulouma, Premier conseiller à l’ambassade.

Je salue aussi Isabelle Cohen, conseillère à l’ambassade, qui était présente à notre rencontre.

Le sénateur Richmond m’a confirmé le profond attachement de son parti à l’UE. Il pense que le Brexit est une bien mauvaise nouvelle qui risque de scinder l’Irlande en deux, par le biais d’une nouvelle frontière.

Il est également soucieux des conséquences du référendum sur le processus de paix en Irlande. En juillet, les autorités ont constaté une augmentation de 73% des demandes de passeports irlandais et une augmentation de 68% en provenance de l’Irlande du Nord !

Brexit & parti Sinn Féin

sean-crowe-1Seán Crowe est député de la circonscription de Dublin South West et porte-parole du Sinn Féin pour les affaires étrangères, le commerce, l’Union européenne et la diaspora irlandaise. Nous l’avons rencontré accompagné de son conseiller politique Eric Scanlon.

Le député a salué l’action proactive de la France dans le processus de paix en Irlande. Il souhaite aujourd’hui alerter les parlementaires français sur l’impact négatif que pourrait avoir le rétablissement d’une frontière avec la partie britannique de l’île.

Il souligne en outre que le Fonds pour la paix provenant de l’Union européenne arrivera à terme en 2020, ce qui est susceptible d’affecter le développement de l’Irlande du Nord, si le Royaume-Uni sort de l’UE.

Réunion “Avortement en Irlande”

m_taylorL’interruption volontaire de grossesse est un sujet encore tabou au pays du Trèfle. L’an dernier, à Dublin, Claire Nevin, militante Rosa, m’a fait prendre conscience de la nécessité d’informer les Françaises sur la législation restrictive en matière d’avortement en Irlande (Lire : “Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande – Claire Nevin reçue par la délégation aux Droits des femmes du Sénat” du 11 novembre 2015).

Grâce à notre ambassade, j’ai pu rencontrer Maeve Taylor, directrice en charge de la promotion et de la communication à l’Irish Family Olanning Association, ainsi que Alison Spillane, chargée de projet (droits de l’Homme).

La libéralisation de l’IVG, même de façon très restrictive, continue de diviser l’opinion, y compris au sein du gouvernement. Chacun sait pourtant que plus de 4000 irlandaises se rendent chaque année à l’étranger dans le but d’avorter (177.000 depuis 1971).

En juin dernier, le gouvernement a créé une assemblée de 100 citoyens en charge d’étudier cette brûlante question. Celle-ci devrait débuter ses travaux en octobre.

Au Sénat – En Bref du 01 au 04 février 2016

Séminaire des sénateurs du groupe UDI-UC (1 et 2 fev.)

M_CanavetLes sénateurs centristes se sont réunis à Saint-Cloud pour un séminaire de réflexion. L’objectif était de préparer les grands dossiers législatifs de l’année 2016.

(A l’image) Mon collègue Michel Canevet exprime qu’il faut avoir une ambition pour nos agriculteurs qui, menacés par des prix bas, peinent à vivre du produit de leur travail.

Irlande : rencontre avec Géraldine Byrne-Mason, ambassadeur (3 fev.)

Amb Irlande(g à d) Olivier Cadic ; Françoise Laborde, sénatrice de Haute-Garonne ; Géraldine Byrne-Mason, ambassadeur d’Irlande en France ; Michel Raison, sénateur de la Haute-Saône

Au cours d’un petit déjeuner de travail autour de Géraldine Byrne-Mason, ambassadeur d’Irlande en France, nous avons fait le point sur la situation de l’Irlande qui connaitra des élections législatives dans quelques semaines.

La politique d’ajustement fut une potion amère mais salutaire, puisque les indicateurs de l’économie irlandaise sont revenus au beau fixe : une croissance de 7% en 2015 et un taux de chômage qui est redescendu à 8% (contre 15,2% en 2012). A ce rythme le plein emploi est envisagé pour fin 2017. Le tout avec un déficit de 2,7% du PIB. Cela nous laisse rêveur…

J’ai transmis à l’ambassadeur une note relative à mon déplacement à Dublin (sept. 2015) et à l’audition de Claire Nevin par la délégation aux Droits des femmes du Sénat (oct. 2015). (lire : Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande).

L’ambassadeur m’a répondu que 90% de la population irlandaise était en faveur d’une évolution de la législation sur l’avortement, notamment sa décriminalisation. Les élections devraient relancer la question. A noter également un projet de référendum en vue d’abroger la loi irlandaise sur le blasphème. Je me réjouis de ces nouvelles.

Santé : audition d’Agnès Buzyn par la CAS (3 fev.)

CASLa commission des Affaires sociales du Sénat a reçu Agnès Buzyn, candidate à la tête de la Haute autorité de santé (HAS). Professeur d’hématologie, elle dirige l’INCA (l’Institut national du cancer) depuis 2011.

La HAS est une autorité publique indépendante, créée en 2004 et destinée à renforcer la qualité notre système de santé, au moyen d’évaluations, de recommandations et de certifications des établissements de santé.

Ce type d’agence est caractérisé par une grande autonomie vis-à-vis des administrations centrales et du pouvoir, tout en exerçant une mission de service public. Cette audition fut l’occasion de rappeler qu’il existe 21 agences sanitaires en France qui emploient 25.250 personnes pour un coût de 3,5 milliards d’euros.

Espagne : rencontre avec Franck Trouilloud, Alliance française de Malaga (3 fev.)

F_Trouilloud-HL49Franck Trouilloud, directeur de l’Alliance française de Malaga, prépare l’inauguration officielle de son nouveau siège éco-responsable dans le cœur historique de la ville, le 17 mars prochain.

Installée depuis 45 ans dans la ville natale de Pablo Picasso, l’Alliance française de Malaga a pu compter avec le soutien d’entreprises sponsors de la Chambre de commerce franco-espagnole. L’institution travaille en lien avec les principaux sites culturels de de la ville.

En mars 2014, je m’étais rendu sur place et j’avais trouvé remarquable que des cours de “français langue maternelle” y soient organisés, chaque samedi matin. Une bonne pratique à essaimer.

Tourisme : rencontre avec Jean-Bernard Falco, AHTOP

JB_Falco-HL49Nous avons discuté avec Jean-Bernard Falco des nouvelles technologies qui rebattent les cartes dans le secteur du tourisme, comme dans tous les métiers.

Il est le président-fondateur de l’AHTOP, une association qui a pour objectif de promouvoir un hébergement touristique de qualité, afin d’aider la France à franchir la barre symbolique des 100 millions de touristes par an en 2020, avant de marcher vers les 130 millions en 2030 !

Depuis juillet dernier, Jean-Bernard Falco est parvenu à rassembler près de 30.000 adhérents du secteur hôtelier traditionnel. Ils s’alarment de la concurrence des plateformes internet d’intermédiation entre particuliers, souvent étrangères et, par nature, moins soumises à contraintes.

Plan Ecole du Royaume-Uni (4 fev.)

Le 4 février, à Londres, je poursuivais mon audit du plan Ecole à l’Ecole bilingue de Battersea en compagnie de Lorène Lemor, conseillère culturelle adjointe de l’ambassade, Mirella Otten, la principale et Frédérique Brisset, chef d’établissement.

Vous trouverez le compte-rendu de ce déplacement dédié au « plan Ecole du Royaume-Uni » dans l’hebdolettre n°49 de février 2016.

HEBDOLETTRE n°39 – Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande – Déplacement en Suisse : Genève & Lausanne (23 au 24 oct. 2015) – PPL Fin de vie

Lire : l’HEBDOLETTRE n°39 – 12 novembre 2015Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’HebdoLettre n°39

De nos jours, un pays membre de l’Union européenne a refusé l’avortement à une jeune fille de 17 ans qui avait été violée. Refusant de manger, elle a été nourrie sous la contrainte. Devenue suicidaire, elle a été accouchée de force, à 25 semaines par césarienne (pour des raisons pratiques et non médicales). Ce pays, c’est l’Irlande.

Lors de mon déplacement à Dublin, début septembre, Claire Nevin, militante irlandaise en faveur de l’avortement, m’a décrit une situation anachronique et m’a demandé de l’aider.

Visuel HL39Laurence Hélaili, conseillère consulaire à Dublin, m’a confié: “On est en danger du seul fait d’être enceinte”. A titre d’exemple, le corps médical se dispense de prévenir les mères en cas de malformation et ne voit pas l’intérêt des tests de Trisomie 21. Rien ne doit aller à l’encontre du plan de Dieu, apprend-on dès l’école.

Sur les forums, la lecture de témoignages de Françaises paniquées, recherchant désespérément des solutions, après avoir réalisé que l’utilisation d’une pilule abortive était passible de 14 ans de prison, a fini de me déterminer. J’ai décidé de les aider…
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Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande – Claire Nevin reçue par la délégation aux Droits des femmes du Sénat

Au pays du trèfle, les femmes n’ont pas le droit de disposer de leur propre corps. C’est évidemment l’affaire des Irlandais, mais la nôtre est d’informer les Françaises des divers dangers d’une grossesse en Irlande.

Dans cette intention, le 28 octobre dernier, j’ai eu l’honneur de présenter Claire Nevin et Laurence Hélaili auprès de la délégation aux Droits des femmes du Sénat, présidée par Chantal Jouanno.

(g à d) Annick Billon, sénatrice de la Vendée, Olivier Cadic, Laurence Hélaili, Claire Nevin et Chantal Jouanno, sénatrice de Paris et présidente de délégation aux Droits des femmes du Sénat – 28 octobre 2015

(g à d) Annick Billon, sénatrice de la Vendée, Olivier Cadic, Laurence Hélaili, Claire Nevin et Chantal Jouanno, sénatrice de Paris et présidente de délégation aux Droits des femmes du Sénat – 28 octobre 2015

J’ai fait la rencontre de Claire Nevin, 23 ans, francophone et représentante de ROSA (Reproductive Rights against Oppression, Sexism and Austerity) à la faveur d’un déplacement à Dublin, en septembre dernier. Titulaire d’un master des droits de l’Homme, elle ne peut admettre que l’avortement sur le sol irlandais soit un crime passible de 14 ans d’enfermement, avec une étiquette d’infanticide (*).

De son côté, Laurence Hélaili, Conseillère consulaire à Dublin, m’a apporté l’éclairage des Françaises qui veulent être maman en Irlande. “On est en danger du seul fait d’être enceinte”, résume-t-elle, ayant personnellement vécu la situation.

Pourquoi ? Comment ? “C’est loin de ce que j’imaginais. On a l’impression de se retrouver des dizaines d’années en arrière…”, a déclaré ma collègue Annick Billon, lors du point presse qui a suivi l’audition des deux jeunes femmes par la délégation.

Il y a d’abord ce climat de suspicion généralisé à l’égard des femmes, reflet naturel du fort catholicisme ambiant.

Une Française qui fait une fausse couche se rend naturellement à l’hôpital. Une Irlandaise va y réfléchir à deux fois, surtout si on risque de la soupçonner de l’avoir fait exprès… Comme il est illégal d’avorter même en cas de malformation de l’enfant, les femmes ne sont pas tenues informées du résultat des échographies. Laurence a dû se rendre en France pour effectuer un test de Trisomie 21. “Qu’allez-vous faire si le test en positif ?”, lui avait-on demandé à Dublin.

Claire Nevin, présidente de ROSA (Reproductive Rights against Oppression, Sexism and Austerity) milite pour le droit à l'avortement en Irlande. Elle regrette le "silence complice" des autres pays de l'Union européenne

Claire Nevin milite au sein de ROSA (Reproductive Rights against Oppression, Sexism and Austerity) pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle regrette le “silence complice” des autres pays de l’Union européenne

Dans les hôpitaux, les médecins font l’impossible pour ne pas contrevenir à la loi, comme réimplanter l’embryon dans les cas grossesses extra utérines, jusqu’à en perdre les pédales : maintenir en vie artificielle des semaines durant une femme décédée, car le cœur de son fœtus de 12 semaines battait encore, un de ces cas que nous a racontés Claire.

Seule concession, la pilule du lendemain est disponible dans n’importe quelle pharmacie (sauf si elle est fermée le dimanche) et sans prescription obligatoire du médecin depuis 2011. Mais elle est proposée à un prix élevé regrette Claire.

Chantal Jouanno a voulu savoir si la nouvelle génération n’aspirait pas à davantage d’émancipation. Elle fut surprise de la réponse de Claire : l’avortement est un sujet tabou entre jeunes et, détail piquant, sa meilleure amie demeure totalement incrédule face à son combat : “Claire, you’re not evil !”

Claire malfaisante ? Non. Mal éduquée, certainement. Ses cours d’éducation sexuelle étaient dispensés par sa professeur de religion, dont le moto était de ne “pas aller contre le projet de Dieu”. Mieux vaut en rire : on diffuse dans les écoles irlandaises une vidéo où l’on voit un fœtus qui chante : “Ne me tue pas, maman”. Bref, “c’est de l’endoctrinement pas de l’information”, s’agace Claire.

L’ignorance est mauvaise conseillère. Le taux d’avortement (hors sol) est énorme. Chaque jour une douzaine d’Irlandaises débarque dans un hôpital anglais, soit plus de 4000 par an, sans compter celles qui se font expédier des pilules abortives depuis l’étranger, à leurs risques et périls. Mais les apparences sont sauves et les pro-life américains continuent de considérer l’Irlande comme le dernier bastion de la civilisation.

Laurence Hélaili, conseillère consulaire en Irlande, a parlé d'expérience : "On est en danger du seul fait d'être enceinte"

Laurence Hélaili, conseillère consulaire en Irlande, a parlé d’expérience : “On est en danger du seul fait d’être enceinte”

Pleine d’admiration pour Simone Veil, Claire Nevin s’est montrée ravie de l’accueil reçu au Sénat, venant rompre la “complicité silencieuse” qu’elle ressent à l’étranger. “L’Irlande a besoin de pression extérieure pour changer ses lois, affirme-t-elle. Les autres états membres de l’Union devraient se préoccuper de la situation des droits de l’homme au sein même de leur communauté”.

La militante de ROSA reporte désormais ses espoirs sur les législatives de mars 2016, à l’heure où aucun parti irlandais n’a encore diffusé son programme.

L’Irlande est un pays formidable à bien des égards et toutes les convictions sont respectables. Mais nous avons clairement un problème de santé publique à résoudre. Les questions et les inquiétudes partagées sur les forums en Irlande démontrent la nécessité d’informer les Françaises qui veulent s’installer en Irlande ou bien qui y vivent déjà.

Comment procéder ? Annick Billon a proposé l’idée d’un comparatif, en deux colonnes, sur la page Conseils aux voyageurs sur le site du MAEDI, associé à un mode d’emploi : “je suis dans telle situation, qu’est-ce que je fais ?”.

L’information pourrait aussi provenir des employeurs irlandais qui accueillent des salariés venant d’autres pays européens. Etre obligatoire, peut-être. La campagne de sensibilisation doit forcément également concerner les étudiantes.

Je remercie Chantal Jouanno et Annick Billon pour leur écoute sensible et leurs préconisations. Au moment de nous quitter, Claire m’a remis une lettre à transmettre à Simone Veil. Elle ne savait pas alors que la ministre, qui a porté le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse en France il y a plus de 40 ans, déciderait de lui répondre !

(*) Sauf mise en danger imminente de la vie de la mère

Lire aussi l’article paru dans AuFeminin.com : “La femme de la semaine : Claire Nevin, militante pour le droit à l’avortement en Irlande” du 30 octobre