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INFOLETTRE n°244 – Mars 2025

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La liberté de désinformer

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

Le 14 mars dernier, le président Donald Trump a publié un décret visant à supprimer USAGM, l’organisation mère de plusieurs médias d’information indépendants, tels que Voice of America (VOA), Radio Free Asia (RFA) et Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL).

Ces médias sont les derniers garants d’un journalisme libre dans les zones où la liberté de la presse est la plus menacée. Ainsi, RFE/RL est l’ultime refuge de la résistance médiatique dans de nombreux pays européens autoritaires (comme en Géorgie et en Azerbaïdjan).

Le démantèlement de RFE/RL est l’un des plus beaux cadeaux dont les régimes autocratiques pouvaient rêver. Ainsi, en Russie, Margarita Simonyan, propagandiste-en-chef du Kremlin et rédactrice-en-chef de RT, a qualifié cette décision d’excellente nouvelle !

Le 17 mars la Tchéquie a lancé une initiative, auprès du Conseil des Affaires étrangères, afin que l’Union européenne vienne financièrement au secours de RFE/RL, dont le budget de fonctionnement annuel est de 150 millions de dollars (un réseau de 1700 journalistes qui opèrent en 27 langues dans 23 pays européens).

Depuis, la Tchéquie a été rejointe par divers pays européens : Autriche, Belgique, Estonie, Allemagne, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Slovénie, Suède, Finlande, Danemark…

Je m’associe aux démarches de Reporters sans frontières (RSF), appuyées publiquement par Ursula Von der Leyen, afin d’encourager tous les États membres, dont la France, à soutenir cette initiative, pour ne pas laisser le champ libre en Europe aux adeptes de la liberté de désinformer !

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Semaine AFE – Une session réussie sous le signe de l’amélioration continue des services pour les FDE
. Semaine AFE – La cybersécurité au service des Français de l’étranger
. Semaine AFE – Vous avez dit vino-diplomatie ?
. Ma question écrite sur l’impossibilité pour un fonctionnaire en disponibilité de se présenter à un concours interne
. Réseau FIAFE – Rencontres annuelles

EN CIRCONSCRIPTION
> ROYAUME-UNI – Londres (3 mars 2025)
> PANAMA – Panama City (23-24 mars 2025)
> MEXIQUE (1/2) – Mexico City (25-28 mars 2025)
> MEXIQUE (2/2) – Mexico City (25-28 mars 2025)

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ / IA
. Cybersécurité – Et si la montée en compétence numérique de tous était déclarée Grande Cause nationale 2026 ?
. Sommet pour l’action sur l’IA
. PJL Résilience & Cybersécurité – Intervention devant le Haut comité français pour la Résilience nationale
. PJL Résilience & Cybersécurité – Avec Clara Chappaz au Campus Cyber
. PJL Résilience & Cybersécurité – Adoption de la loi par le Sénat
. PJL Résilience & Cybersécurité – Adoption de mon amendement pour établir un principe clair de sécurité numérique
. PJL Résilience & Cybersécurité – Discussion générale
. Commission Spéciale Cybersécurité – Visio avec Clara Chappaz
. Commission Spéciale Cybersécurité – Rapports & Examen des amendements
. Matinale du CyberCercle – Point d’étape sur la transposition des trois directives européennes

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Danemark – Diner d’État à Élysée
. Somaliland – Représentant officiel
. Serbie – Ambassadrice
. Émirats arabes unis – Iftar interculturel à la BNF
. Iran – Otages français
. Liban – Professeur Karim Bitar

MÉDIAS
. Arnaque, phishing, rançongiciels : les Français pris pour cible” (Public Sénat, 04/04/2025)
. Kit de survie : « Quand une population est préparée, elle n’est pas en mode panique », salue le sénateur Olivier Cadic (Public Sénat, 28/03/2025)
. “Guerre en Ukraine, défense européenne… pourquoi Macron cultive son rôle de chef des armées“ (BMFTV, 18/03/2025)
. “Narcotrafic : la lutte à tout prix ?” (Arte, 17/03/2025 – Vidéo 22m)
. Olivier Cadic : “Il faut se préparer à l’agression de Poutine vis-à-vis de l’UE” (Public Sénat, 14/03/2025 – Vidéo 27m)
. “Les politiques français divisés sur le prix de la paix” (Ouest France, 05/03/2025)

Découvrir l’InfoLettre n°244

Sénat – Intervention devant le Haut comité français pour la Résilience nationale – PJL Résilience & Cyber

Ce 18 mars, j’étais l’invité d’honneur du Haut comité français pour la Résilience nationale pour m’exprimer lors d’un petit-déjeuner débat sur le thème : « De la sécurité des activités d’importance vitale à la résilience des entités critiques », quel équilibre entre le besoin de sécurité nationale et l’acceptation des normes par les acteurs ?”

Suite à l’adoption par le Sénat du projet de loi « relatif à la Résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité » ce 12 mars (compte-rendu), j’ai présenté les apports et les recommandations de la commission spéciale que je préside, avant le jeu de questions-réponses.

L’échange fut riche et constructif avec une soixantaine de participants sur les enjeux et les implications de la transposition des trois directives européennes (dites REC, NIS2 et DORA) en droit français.

J’ai ainsi rappelé que notre objectif n’est pas d’empêcher les cyber-attaques, mais d’être résilient, dans le cadre d’une loi faite avec les professionnels pour les professionnels.

VERBATIM de mon intervention

Mesdames, Messieurs,

Je tiens tout d’abord à remercier MM. Pierre Lellouche, Président, et Christian Sommade, Délégué général, du Haut comité français pour la résilience nationale de m’associer régulièrement à vos travaux. L’an dernier, j’avais pu m’exprimer à votre invitation dans les locaux de la Direction générale de la Gendarmerie nationale sur les questions de cybersécurité, de souveraineté du cloud et des ingérences numériques étrangères dont je suis depuis 8 ans le rapporteur budgétaire pour avis de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat. Nous avions alors regretté l’absence d’un représentant du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale !

Quoiqu’il en soit, je suis encore plus touché que cet événement annuel se déroule aujourd’hui au Sénat et que vous m’ayez proposé d’ouvrir le débat.

Le thème sur lequel vous avez sollicité mon intervention est le suivant : « la sécurité des activités d’importance vitale à la résilience des entités critiques, quel équilibre entre le besoin de sécurité nationale et l’acceptation des normes par les acteurs ? ».

Ce sujet est d’actualité car je préside la commission spéciale sénatoriale sur le projet de loi relatif à la résilience des entité critiques et au renforcement de la cybersécurité. Ce projet de loi a été adopté par le Sénat la semaine dernière avec exactement 100 amendements adoptés donc 61 amendements adoptés en commission et 39 amendements en séance publique.

Ce projet de loi prévoit la transposition de 3 directives différentes a fait l’objet d’un :
o la directive sur la résilience des entités critiques, dite « REC » ;
o la directive concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé commun de cybersécurité dans l’ensemble de l’Union, dite « NIS2 » ;
o et la directive qui concerne la résilience opérationnelle numérique du secteur financier, dite « DORA ».

Je reviendrai plus en détail sur leur contenu car il entre tout à fait dans le thème de votre question relative à l’acceptation de nouvelles normes, contraignantes et coûteuses, dont le gouvernement n’est pas en mesure d’en présenter précisément l’impact pour les entreprises et les collectivités territoriales.

Cela me permet donc d’aborder très concrètement la question de l’équilibre entre le besoin de sécurité nationale et l’acceptation des normes par les acteurs. Ce sujet a été une préoccupation constante des travaux de la commission spéciale.

Le besoin de cybersécurité est indiscutable. Lire la suite

Nos exportations sont nos emplois, explique Pierre Lellouche devant l’AFE

A quoi sert un secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur ? “Tous les jours je vends du patriotisme économique !”, clame Pierre Lellouche, venu rencontrer, le 10 mars dernier, les conseillers élus de l’AFE, réunis en travaux à Paris. “A prix et à qualité comparables, il faut acheter français”, voilà le message que doivent relayer les Français de l’étranger, à commencer par leurs représentants élus. L’enjeu est vital puisque “notre marché intérieur ne suffit plus” et l’instar de toutes les économies européennes et même des Etats-Unis, “les emplois créés ne peuvent l’être qu’à l’export“, insiste Pierre Lellouche en rappelant que 100.000 jeunes déboulent chaque année sur le marché du travail.

Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, s'exprimant devant l'Assemblée des Français de l'étranger (AFE), le 10 mars 2011.

Aucune fatalité ne pèse sur notre pays, d’autant que la croissance mondiale existe ! Elle se situe entre 5 et 10% dans bon nombre de pays, commente-t-il. Encore faut-il aller la chercher. L’Allemagne, dont les excédents commerciaux nous sidèrent, explore depuis longtemps les marchés émergents.

Mais voilà, “nous sommes un pays de Gaulois” se désole le secrétaire d’Etat, comprenez qu’on a “du mal à jouer collectif”, tandis que les grands groupes japonais, allemands ou coréens se déplacent tout naturellement en compagnie de leurs sous-traitants. De plus, la France souffre de la “dispersion de ses instruments de soutien, au niveau étatique, régional ou privé.” Au résultat, on dénombre 87.700 PME françaises à l’export, contre 400.000 en Allemagne. Un froid silence tombe dans l’amphi du ministère des Affaires étrangères.

Il est vrai que la France demeure le second exportateur européen et le cinquième au niveau mondial, mais “il faut être plus agressif” pour ne pas rétrograder dans le concert des nations, à l’image du secteur agroalimentaire (250.000 emplois) dont la part du marché mondial a fondu de 9 à 6% en l’espace de dix ans à peine.

Plus agressifs, mais aussi “moins naïfs” ! Ce dernier constat s’adresse d’ailleurs à tous les pays européens qui n’osent pas imposer le principe de la réciprocité dans leurs échanges. Ainsi, une grande compagnie chinoise peut construire une autoroute en Pologne sans qu’une entreprise européenne puisse soumissionner aux appels d’offres chinois en matière d’autoroute, illustre M. Lellouche ; ou bien encore, un constructeur japonais de train à grande vitesse peut concourir et gagner un marché public britannique, sans que Siemens ou Alsthom puissent soumissionner pour des contrats équivalents au Japon. Certes les Japonais adorent la France, mais des arguties juridiques bloquent nos trains ou notre viande aux frontières. “Soyons un peu moins naïfs, ce n’est pas du protectionnisme de dire cela. Le libre échange, ce sont des règles”, s’indigne Pierre Lellouche.

Justement, il travaille à l’élaboration d’un texte à Bruxelles favorisant la réciprocité qui pourrait bien sortir avant l’été. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat compte bien veiller à l’application des accords en matière de propriété industrielle, autre terrain où la naïveté des européens ne sert pas leur intérêts.

Tout au long de son “CDD”, comme il l’aime à qualifier son mandat, Pierre Lellouche va s’ingénier à décrocher de grands contrats (nucléaire, traitement des eaux, transport…) tout en portant une vive attention aux PME françaises qu’il faut absolument valoriser, à l’image la campagne “So french, so good” qui mobilise déjà l’appareil d’Etat dans 170 pays. Pour leur ouvrir la voie localement, toutes les occasions sont bonnes, “je compte sur vous en première ligne”, nous a-t-il intimé.