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INFOLETTRE n°248 – Juillet 2025

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“La solution à deux Etats est en danger de mort” Discours d’ouverture de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, lors de la session plénière de la conférence sur la mise en œuvre de la solution a deux états. Lire le discours

Une diplomatie gaullienne au fil de la paix

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

La France, fidèle à sa tradition d’indépendance diplomatique et de recherche du juste équilibre, est aujourd’hui à la manœuvre pour tenter de redonner une perspective politique au conflit israélo-palestinien.

Sous l’impulsion du président Emmanuel Macron, et avec Jean-Noël Barrot en première ligne, la diplomatie française s’emploie à relancer la solution à deux États, en partenariat étroit avec l’Arabie saoudite. Une entreprise ambitieuse, complexe, mais indispensable.

À l’ONU, lors de la conférence coorganisée cette semaine par Paris et Riyad, la France a porté une voix singulière : celle d’un acteur qui refuse la résignation, et qui croit encore au rôle du droit, du dialogue et de la légitimité internationale.

Elle affirme une exigence morale : reconnaître la douleur des victimes israéliennes du 7 octobre, et celle des civils palestiniens de Gaza, frappés par la guerre, la famine et l’exil.

La priorité humanitaire — notamment la libération des otages — et l’exigence sécuritaire — la mise hors d’état de nuire du Hamas — sont clairement posées comme conditions incontournables à toute avancée politique. Mais elles ne sauraient suffire sans une vision d’ensemble.

C’est là que réside l’ambition gaullienne de cette démarche : redonner un horizon stratégique, même dans la tourmente.

Car sans la reconstruction d’une autorité palestinienne crédible, sans reconnaissance claire de l’État palestinien, sans garanties pour la sécurité d’Israël, aucune paix durable n’est envisageable.

Le chemin est étroit. L’absence d’Israël et des États-Unis à la table des discussions montre les résistances. L’unité arabe est fragile, l’Europe parfois hésitante.

Et pourtant, dans ce vide, la France agit. Elle parle aux deux camps, bâtit des ponts, et cherche à faire émerger une solution politique là où le fracas des armes l’a étouffée.

C’est un pari incertain, mais digne. Une diplomatie au fil de la paix, où l’épée a laissé place à la parole — mais sans rien céder sur la volonté d’agir.

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Cybersécurité : 17Cyber, le rêve devenu réalité !
. Lucas Hunter est libre !
. Retraités français en Italie : une avancée contre la double imposition
. Publication du rapport sur la situation des Français de l’étranger
. Participez au Prix du Développement Durable de l’AFE !
. Assises de la protection sociale des Français de l’étranger : votre avis en 5 minutes !

EN CIRCONSCRIPTION
> MAROC – Kenitra, Rabat, Mohammédia (26-29 juin 2025)
> ROYAUME-UNI – – Londres – Visite d’État (8-10 juillet 2025)
> ROYAUME-UNI – Londres – Fête nationale (14 juillet 2025)
> MAROC – Casablanca, Rabat (15-16 juillet 2025)
> MAROC – Tanger (17-18 juillet 2025)
> MAROC – Fès (19-22 juillet 2025)

SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ
. Qatar – Entretien avec M. Khaled Al Hajri
. La France renforce ses liens avec Taïwan autour des semi-conducteurs
. Déclaration sur le 26ème anniversaire de la persécution des pratiquants de Falun Gong

MÉDIAS
. Olivier Cadic : « Il ne tient qu’à nous d’élever notre effort de défense pour être souverains. C’est l’autonomie stratégique, dont parlait le Président dès 2017 » (Public Sénat – 03/07/2025 – Vidéo 5’15)
. Le sénateur Olivier Cadic souligne que Taïwan est un symbole de liberté dans le monde (RTI – 15/07/2025)

Découvrir l’InfoLettre n°248

En circonscription au Royaume-Uni – Londres – Visite d’État (8-10 juillet 2025)

Ce 600ème déplacement, depuis le début de mon mandat, en compagnie d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni, où je réside depuis 1997, constituera un souvenir exceptionnel et inoubliable.

Très honoré d’avoir fait partie de la délégation officielle qui accompagne la visite d’État du Président de la République et Mme Brigitte Macron au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, en compagnie de mes collègues parlementaires Pieyre-Alexandre Anglade, Vincent Caure et Jean-François Rapin.

Très heureux que les journaux aient titré à l’issue de ce déplacement, “Paris-Londres : le grand rapprochement”.

Abbaye de Westminster

Première séquence pour la délégation officielle qui accompagne le président de la République, le cadre de l’Abbaye de Westminster, lieu de couronnement des rois depuis celui de Guillaume le Conquérant en 1066.

L’abbaye a également vu de nombreux mariages et enterrements royaux. C’est le lieu de sépulture d’une partie des rois et reines d’Angleterre et aussi des hommes et des femmes célèbres, dont William Shakespeare ou Isaac Newton.

Le président de la République et Mme Brigitte Macron ont été accueillis par le révérend Marc Birch, Recteur chanoine de l’abbaye.

La séquence s’est ainsi déroulée :
. Recueillement devant le tombeau du soldat inconnu et dépôt de gerbe
. Présentation par le Recteur des membres du corps collégial
. Intermède musical par le coeur de Westminster
. Prière prononcée par le Recteur
. Visite de l’abbaye
. Signature du livre d’or +d’images & vidéo

Palais de Westminster

Étape très attendue, le discours prononcé par le président de la République Emmanuel Macron au Palais de Westminster.
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En 2008, j’avais suivi le discours du président Nicolas Sarkozy, un rang derrière les parlementaires, en qualité de conseiller à l’AFE pour le Royaume-Uni.

Autre perspective cette fois, aux côtés d’Emmanuel Macron, avec les ambassadeurs, face aux parlementaires britanniques (Commons et Lords) réunis en séance conjointe pour la circonstance.

À l’issue de son discours, Emmanuel Macron a été salué par une longue standing ovation des parlementaires.

Résumé des propos du président de la République Emmanuel Macron :
1. Renforcement du multilatéralisme et de l’ordre international
• le Président a souligné l’importance d’une coalition franco-britannique solide pour défendre un monde fondé sur les règles, face aux menaces de la Russie et à la montée de régimes autoritaires.
• Il a insisté sur la nécessité pour l’Europe de réduire sa dépendance économique vis-à-vis des États-Unis et de la Chine, en prônant une plus grande autonomie stratégique.
2. Coopération en matière de défense
• Il a annoncé un engagement à consacrer 3,5 % du PIB à la défense en France, tout en renforçant la coopération militaire entre Paris, Londres et l’Otan.
• Il a rappelé que le Royaume Uni et la France sont les deux seules puissances nucléaires en Europe, représentant ensemble 40 % des dépenses militaires du continent, et qu’ensemble ils peuvent bâtir le pilier européen de la défense.
3. Immigrations illégales
• Il a qualifié les traversées de la Manche de “fardeau partagé”, appelant à des résultats concrets via une coopération franco-britannique “humaine, solidaire et ferme” contre les réseaux de passeurs .
4. Soutien à l’Ukraine
• Emmanuel Macron a réaffirmé l’engagement sans faille à soutenir l’Ukraine dans sa résistance face à l’agression russe.
• Il a également évoqué la mise en place prochaine d’une force de sécurité paneuropéenne, discutée avec le Premier ministre Keir Starmer, pour un futur cessez-le-feu.
5. Paix au Moyen-Orient
• Le président a préconisé un cessez-le-feu urgent à Gaza et plaidé pour une solution à deux États en Israël-Palestine comme voie vers la paix.
6. Relance des échanges culturels et académiques
• Il a encouragé le développement des mobilités étudiants/chercheurs/artistes entre le Royaume Uni et la France, dans le sillage du nouvel accord jeunesse UE Royaume Uni.
Depuis le Brexit, cette mobilité est entravée par les Britanniques.
Pourtant ce passage a été particulièrement applaudi par les parlementaires britanniques.
7. Symbolisme culturel : prêt du Tapis de Bayeux
• En geste symbolique, Emmanuel Macron a annoncé le prêt historique du Tapis de Bayeux au British Museum (septembre 2026 – juillet 2027), en échange de la collection de Sutton Hoo.
8. Faire table rase du Brexit
• Il a qualifié le Brexit de “profondément regrettable” tout en soulignant le retour d’une relation retrouvée, grâce à l’orientation pro européenne du gouvernement de Sir Keir Starmer.
• Emmanuel Macron a appelé à ne “pas laisser la Manche s’élargir davantage” comme frontière entre leurs peuples. +d’images

Voir la vidéo du discours

Carlton gardens

À Carlton gardens, là où chaque 18 juin, nous célébrons l’Appel qui a marqué l’histoire de France, nous avons assisté au dépôt conjoint de deux gerbes par le président de la République, Emmanuel Macron, et par le Premier ministre, Keir Starmer, au pied de la statue du général de Gaulle.

Ils étaient accompagnés de Mme Brigitte Macron, et Lady Starmer.

David Lammy, secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Commonwealth et du Développement, John Healey, ministre de la Défense et Sébastien Lecornu, ministre des Armées, étaient également présents.

À l’issue de la minute de silence, de la sonnerie aux morts, et des hymnes nationaux, le président de la République et le Premier ministre ont rencontré des vétérans, salué les élèves du lycée international Winston Churchill et leur directrice Mireille Rabaté, les représentants d’associations françaises et plusieurs élus des Français de l’étranger, dont Patricia Connell, présidente du conseil consulaire, et Marie-Claire Sparrow. +d’images & vidéo

C’est à l’issue de cette séquence, que le président de la République a pris une photo avec moi pour rendre hommage à Jérôme Notin, et son équipe, qui ont mis en œuvre le “17 cyber” (Lire le billet Cybersécurité : 17Cyber, le rêve devenu réalité !)

Château de Windsor – Dîner d’État

Profondément reconnaissant envers Emmanuel Macron de m’avoir inclus dans la délégation française, en compagnie de mes collègues parlementaires, le sénateur Jean-Francois Rapin, et les députés Pieyre Alexandre Anglade et Vincent Caure.

C’était un véritable honneur de représenter tous les Français établis hors de France d’être présenté à Leurs Majestés le Roi et la Reine au château de Windsor.

Côtoyer, lors du banquet d’État, la famille royale et de nombreuses célébrités du monde des affaires ou des artistes, à l’image des chanteurs Mike Jaeger, Elton John, Mika ou la comédienne Kristin Scott-Thomas, en compagnie du couple présidentiel et de nos ministres Jean-Noël Barrot, Sébastien Lecornu et Rachida Dati, donnait l’impression d’être au cœur d’un spectacle captivant.

Dans son discours, avec beaucoup d’humour et d’autodérision, le roi Charles III a cité le général de Gaulle pour justifier nos différences : “Les Anglais sont les Anglais, ce n’est pas leur faute !”

Dans un aparté humoristique, le roi a évoqué Astérix pour souligner les différences culturelles dans un climat de bon esprit et d’entente moderne entre les deux nations : « …Cette relation est fondée non seulement sur la coopération et la fascination mutuelle, mais aussi sur une compétition amicale et, parfois, oserai-je dire, la confusion. L’indomptable Gaulois, Astérix lui-même, et sans doute bien d’autres de ses compatriotes, ont eu le plus grand mal à comprendre notre chère “tasse de thé avec un nuage de lait” prise exactement à cinq heures de l’après‑midi… tout comme nous trouvons impossible de cuire une baguette aussi bien que vos artisans en France ! »

Le chef français Raymond Blanc était chargé de réaliser l’entrée, une “Assiette de légumes d’été, vinaigrette de tomates crues”, et le dessert, un “Parfait glacé au cassis sur un biscuit imbibé de cassis avec une gelée de fleurs de sureau”.

En hommage au chef français, la famille royale a tweeté sa photo en commentant : “L’entente cordiale in the kitchen”.

Impossible de conclure ce post autrement qu’en reprenant les mots du Président à l’issue de son toast : « Long live the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland. Long live France. Long live Franco British friendship. » +d’images

Mots d’ouverture du dîner d’État offert par Leurs Majestés le Roi Charles III et la Reine Camilla (voir la vidéo).

Château de Windsor – Discours du roi / Astérix

Merci à Nicolas Ribollet de m’avoir envoyé cet extrait du discours au moment où le Roi fait référence à “Astérix et ses compatriotes”, et que le cameraman oriente alors l’image sur moi :

Bonjour Olivier, Je me suis mis hier soir un peu par hasard à regarder en direct les discours du Roi et du Président au château de Windsor.
Quelle joie de te voir à l’image au moment même où le roi citait l’un de nos plus grands personnages de BD !
Comme Buckingham Palace laisse rarement la place au hasard, je n’imagine pas juste une coïncidence.
En fait, j’y ai vu un très beau clin d’oeil britannique rendant hommage à ta passion et tes activités dans le domaine de la BD.
Amitiés, Nicolas

Peut-être que le clin d’œil était alors plutôt un hommage aux Français du Royaume-Uni, dont je fais partie depuis 1997 ?


Verbatim :
L’indomptable Gaulois, Astérix lui-même, et sans doute bien d’autres de ses compatriotes, ont eu le plus grand mal à comprendre notre chère “tasse de thé avec un nuage de lait” prise exactement à cinq heures de l’après‑midi… tout comme nous trouvons impossible de cuire une baguette aussi bien que vos artisans en France !” ‎

Imperial College

Environ 250 personnes étaient réunies à l’Imperial College pour assister à la première séquence de la seconde journée de la visite d’État.

Le président de la République a participé à une table ronde intitulée : « IA : de la science à la croissance », avec la participation de Demis Hassabis (co-fondateur DeepMind) ; Arthur Mensch (CEO Mistral AI) et en modérateur, Amanda Wolthuizen (Imperial).

Emmanuel Macron a appelé à une alliance stratégique en IA franco britannique, affirmant que “le partenariat… est critique” pour rattraper les États Unis et la Chine, en mutualisant talents, laboratoires et financements.

L’objectif est d’atteindre une masse critique européenne pour concurrencer les puissances technologiques mondiales.

Cette séquence montre une volonté claire du président Macron de faire de l’IA un moteur de croissance européen, porteur de souveraineté technologique, à travers des partenariats structurés entre la France, le Royaume-Uni et leurs écosystèmes universitaires et industriels.

Très heureux d’avoir retrouvé le philosophe Théodore Zeldin à cette occasion. Il était venu en octobre 2011 à Ashford pour participer à une conférence en faveur de la création d’un métro transmanche pour rapprocher la France du Royaume-Uni. +d’images

Clara Chappaz et Éric Lombard

Institut français – Diplomatie économique

À l’occasion de la visite d’État du Président de la République au Royaume-Uni, Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et Clara Chappaz, ministre déléguée en charge de l’Intelligence artificielle et du Numérique ont organisé une réception pour la communauté d’affaires française au Royaume-Uni.

En 2024, 152 projets venus du Royaume-Uni ont permis de créer ou maintenir 4843 emplois.

Le pays est le 3ᵉ investisseur en nombre de projets et le 2ᵉ en emplois générés.

La France enregistre avec le Royaume-Uni son plus important excédent bilatéral en biens, atteignant 10,6Mds€ en 2024, devant tous ses autres partenaires commerciaux. Les exportations françaises ont progressé de 9% depuis 2019, pour atteindre 37,7Mds€.

Dans le domaine du nucléaire civil, EDF annonce un investissement de 1,1 Md£ dans le projet Sizewell C, pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni.

Très heureux d’avoir retrouvé Pascal Cagni, président de Business France et les membres de la Team France du Royaume-Uni réunis : Henri Baïssas (Business France) ; Pierre Chabrol (conseiller économique à l’ambassade de France) ; Luc Bardin (CCEF), Ralph Crouan (French Tech London), Philippe Chalon (Cercle Outre-Manche) et Sébastien Joly (directeur de la Chambre de commerce franco-britannique). +d’images

Lord-Maire – Guildhall

Le deuxième jour de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni s’est conclu par un banquet d’État à Guildhall, organisé par Alastair King, Lord-Maire de Londres et la City of London Corporation.

Plus de 600 invités ont assisté au banquet, y compris Son Altesse Royale le duc de Gloucester, plusieurs personnalités politiques de haut rang et des chefs d’entreprise du secteur financier et des services professionnels tant au Royaume-Uni qu’en France.

Le hasard du placement m’a offert le privilège d’être face à Julien Clerc, accompagné par son épouse Hélène Gremillon.

Émouvant de retrouver ce lieu où j’avais assisté au banquet d’État, il y a plus de 17 ans en 2008, offert alors au Président Nicolas Sarkozy.

Les temps ont bien changé depuis que le Royaume-Uni est sorti de l’UE.

Le maire de Londres a salué un esprit de coopération renouvelé dans les relations entre le Royaume-Uni et l’UE et appelé à une collaboration plus étroite sur les services financiers.

La cérémonie était à la fois diplomatique et cérémonielle : le chef de l’État a prononcé un discours dans une atmosphère empreinte de solennité et de traditions londoniennes. Emmanuel Macron a notamment critiqué le Brexit d’une manière diplomatique : « Je suis très respectueux de la voix du peuple et du choix de votre pays il y a neuf ans. Mais je dois dire que l’Union européenne était plus forte avec vous, et vous étiez plus forts avec l’Union européenne. »

Après s’être rendu au British Museum, le président a également déclaré qu’après « un projet longuement mûri », la France allait prêter pour la première fois en 900 ans la Tapisserie de Bayeux au British Museum.

Plusieurs ministres français accompagnaient le Président : Sébastien Lecornu (Armées) ; Jean-Noël Barrot (Europe et Affaires étrangères) ; Rachida Dati (Culture) ; Éric Lombard (Économie) ; Benjamin Haddad (Europe) et Clara Chappaz (Numérique) avec laquelle j’ai travaillé sur la transposition de 3 directives européennes (NIS2, DORA, REC) dans le droit français. +d’images

Médias – Olivier Cadic : « Il ne tient qu’à nous d’élever notre effort de défense pour être souverains. C’est l’autonomie stratégique, dont parlait le Président dès 2017 » (Public Sénat – 03/07/2025 – Vidéo 5’15)

Le 1er juillet, Sébastien Lecornu est venu au Sénat pour faire un point sur le budget des armées devant notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées (vidéo).

Dans le prolongement de l’audition du ministre des Armées, j’ai répondu à Quentin Calmet (Public Sénat) sur les questions que suscitent l’objectif de réarmement, en évoquant également Taïwan et nos otages en Iran.

J’ai répondu aux questions suivantes de Quentin Calmet :

> Au sujet des commandes, Sébastien Lecornu a dit : « l’ensemble des retards au premier semestre ont été largement rattrapés ». Est-ce qu’il vous a rassuré cette semaine en audition ?

> Un autre sénateur, Dominique de Legge, a dit « il y a 8 jours, ce n’est pas le discours que nous avons entendu au Bourget, soit c’est nous qui vous racontons des carabistouilles, soit c’est vous qui n’êtes pas dans la bonne vision de ce qui se passe et des choses qui remontent ». Vous faites plutôt confiance au ministre ?

> Le ministre a annoncé que les armées seront épargnées par l’effort budgétaire. C’est une bonne nouvelle ?

> On voit que les États-Unis demandent aux alliés de l’OTAN de passer à 3,5%, voire 5%, leur budget de défense dans le PIB d’ici 2035. La France est à 2%. Est-ce atteignable, est-ce souhaitable ?

> Qu’est-ce que vous répondez à tous les critiques qui ont dit qu’il y a une forme de vassalisation de l’Europe, suite au dernier sommet de l’OTAN. Donald Trump en est reparti victorieux, comme s’il avait pu imposer sa volonté aux pays européens. C’est une mauvaise lecture de la situation ?

> (autonomie stratégique) Même si c’est pour acheter des armes américaines ?

> On voit une inquiétude sur une possible escalade en mer de Chine ces prochains mois autour du sort de Taiwan. Vous avez interrogé spécifiquement le gouvernement sur ces sujets cette semaine. Qu’est-ce que vous avez eu comme réponse ?

> On a appris ces dernières heures que les Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran depuis plus de trois ans sont inculpés d’espionnage pour le Mossad, de complot pour renverser le régime et de corruption sur terre. Qu’est-ce que ces chefs d’inculpation vous évoquent-ils ?

INFOLETTRE n°247 – Juin 2025

Lire : l’INFOLETTRE n°247 – Juin 2025Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Le grand défi budgétaire

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

En 2018, une « taxe sur les yachts » a été instaurée pour cibler les navires de plaisance dont la coque mesure au moins 30 mètres et dont la puissance propulsive dépasse 750 kilowatts. Allant de 30.000 à 200.000 euros, elle frappe les yachts battant pavillon français ou détenus par des personnes physiques ou morales établies en France.

On en attendait 10 millions d’euros de recettes annuelles. En 2024, elle n’en rapporte plus que 60.000 euros : il ne resterait plus sur le territoire que cinq yachts assujettis.

Il faut rappeler que l’entretien annuel d’un yacht représente environ 10 % de sa valeur. En les voyant partir sous d’autres cieux, la France perd aussi la TVA, l’impôt sur les sociétés et les cotisations sociales générés par toute une activité économique. De quoi méditer pour ceux qui pensent qu’il suffirait de taxer « les riches » pour financer la collectivité.

Le président de la République, lors de son interview du 13 mai 2025, a présenté un graphique de l’INSEE révélateur : sur 1000 euros de dépenses publiques, 561 sont consacrés à notre protection sociale.

Pour 2026, le gouvernement vise 40 milliards d’euros d’économies afin de ramener le déficit de 5,4 à 4,6 % du PIB. Un effort considérable, qui ne suffira pourtant pas à enrayer la progression de notre dette. D’ici trois ans, un euro sur trois des recettes fiscales sera absorbé par le seul service de la dette.

Il faudrait entre 120 et 150 milliards d’euros d’économies pour stabiliser la trajectoire de notre dette publique. Une réforme en profondeur de notre système de protection sociale parait inévitable.

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Situation au Proche et au Moyen-Orient (1/2) – “Faisons en sorte d’arrêter les conflits, même avant qu’ils ne débutent”
. Situation au Proche et au Moyen-Orient (2/2) – Réponse du ministre Jean-Noël Barrot à mon intervention
. Audition de Sébastien Lecornu – Shangri-La Dialogue à Singapour

EN CIRCONSCRIPTION
> ESPAGNE – Madrid (22–24 mai 2025)
> SUISSE – Genève (25-27 mai 2025)
> BRÉSIL (1/2) – Rio de Janeiro & Itaguaí (08–10 juin 2025)
> BRÉSIL (2/2) – São Paulo & Santos (11-13 juin 2025)
> ROYAUME-UNI – Édimbourg, Glasgow, Londres (20-22 juin 2025)

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Réunion annuelle des CCIFI – “La French business attitude”
. CCEF AG : L’intelligence collective au service du développement international de la France
. ANEFE – Renouvellement du conseil d’administration
. Retraités expatriés : quelles démarches réaliser ?
. Vote par internet : participez au grand test !
. France Identité : une révolution pour les Français de l’étranger

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ / IA
. Paris Cyber Summit (2-4 juin) – Taïwan, Chiffrement, Cyberdéfense
. Rencontre avec les responsables cyber de Paris Europlace

SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ
. GIA France-Pays du Golfe – Solidarité avec le Qatar – Communiqué de presse
. Accueil d’une délégation de la Shoura saoudienne
. Rencontre « Vision Golfe 2025 »
. Taiwan – Accueil du maire de Taipei
. La diplomatie économique au service de l’amitié franco-bulgare
. Inde – Chambre de commerce franco-indienne
. Italie – Fête nationale
. L’IPAC appelle au respect de la liberté religieuses des Tibétains

MÉDIAS
. “50 ans de l’ANEFE : un tournant pour l’enseignement français à l’étranger” (Expat.com – 22/05/2025)
. Olivier Cadic : “On imagine mal Israël se confronter seul à l’Iran” (Public Sénat – 20 juin 2025 – Vidéo 26m)
. Olivier Cadic : “Pour Israël, la meilleure défense, c’est la surprise” (Public Sénat – 18 juin 2025 – Vidéo 41m)
. “Nucléaire iranien : l’impasse de la dissuasion” (Infolettre UDI 27/06/2025)

Découvrir l’InfoLettre n°247

Situation au Proche et au Moyen-Orient (2/2) – Réponse du ministre Jean-Noël Barrot à mon intervention – Vidéo 1’37

“Vous avez rappelé le rôle important des élus des Français de l’étranger, notamment dans les situations de crise.”

Ce 2 juillet, je suis intervenu au nom du groupe UC, à la suite de la déclaration du gouvernement sur la situation au Proche et Moyen-Orient (vidéo).

Je remercie Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour avoir pris le soin de répondre directement à mes propos dans ses conclusions.

Voir l’intégralité de la séance sur le site du Sénat

VERBATIM

Olivier Cadic a rappelé le nombre de victimes de l’attentat terroriste en Syrie qui a fait 22 morts dans les communautés chrétiennes et rappelé l’attachement qui est celui de la France, du gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre, à la sécurité des communautés chrétiennes partout au Proche-Orient, non pas pour des raisons religieuses, mais pour des raisons historiques et parce que la France considère que la capacité pour ces communautés à avoir leurs droits préservés est une condition du pluralisme dans la région qui est la condition, elle-même, de la paix et de la stabilité

Vous avez rappelé le rôle important des élus des Français de l’étranger, notamment dans les situations de crise où ils sont l’interface avec nos compatriotes lorsqu’ils se trouvent face à la nécessité d’être rapatriés ou d’être évacués, mais également parce que grâce aux nombreux déplacements que vous effectuez les uns et les autres vous portez aussi, différemment mais de manière complémentaire, la voix de la France et que c’est évidemment très précieux.

Je veux vous féliciter pour votre engagement personnel au Liban, notamment auprès des victimes de la catastrophe du port et je voulais, pour vous répondre, vous dire que la conférence sur la solution à deux états se tiendra, je l’espère, dans les prochaines semaines. Si nous avons dû la reporter pour des raisons logistiques et sécuritaires, cette dynamique qui a été enclenchée, comme l’a dit le Président de la République, est désormais inarrêtable.

Situation au Proche et au Moyen-Orient (1/2) – “Faisons en sorte d’arrêter les conflits, même avant qu’ils ne débutent” – Vidéo Q/R 11’50

Le 2 juillet, je suis intervenu au nom du groupe Union centriste, à la suite de la déclaration du gouvernement, présentée par le Premier ministre François Bayrou, en application de l’article 50-1 de la Constitution, sur la situation au Proche et Moyen-Orient qui faisait suite au débat du 24 octobre 2023 (compte-rendu).

La séance s’est conclue par les interventions de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, que je remercie de ses réponses à mes questions (vidéo), et de Sébastien Lecornu, ministre des Armées.

Voir l’intégralité de la séance sur le site du Sénat

VERBATIM

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier ministre,
Messieurs les Ministres,
Mes Chers Collègues,

Dimanche 22 juin, église Saint-Élie à Damas.
L’assaillant entre dans l’église avec armes et explosifs.
Grégoire, Bashar et Pierre se précipitent sur lui, le plaquent au sol.
Ils ont choisi de mourir pour pouvoir sauver près de 250 personnes à l’intérieur de l’église.

Le groupe Union Centriste présente ses condoléances à Sa Béatitude le patriarche Jean X d’Antioche et aux familles des 22 martyrs victimes de cet acte odieux qui visait directement la communauté chrétienne en Syrie.

Lors de notre rencontre, il y a deux mois au nord du Liban, le patriarche Jean d’Antioche que vous avez rencontré à Damas M. le ministre, m’avait averti des menaces qui pesaient en Syrie sur les Chrétiens d’Orient.

Mon premier message est de relayer à la communauté internationale son appel à ne pas détourner le regard et à œuvrer pour assurer la protection de toutes les communautés religieuses au Moyen-Orient.

Je veux également avoir une pensée pour Cécile Kohler et Jacques Paris qui, depuis plus de trois ans, endurent le martyr et leurs familles sont rongées par l’angoisse. Merci monsieur le Premier ministre de nous avoir rassuré sur leur sort.

Comme l’a déjà fait, la semaine dernière, notre collègue Olivia Richard, président du groupe d’amitié France-Iran, notre groupe appelle à la libération immédiate de nos compatriotes.

Nous n’oublions pas non plus les 50 otages retenus par le Hamas dans des souterrains à Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Nous remercions le gouvernement et l’ensemble des services du Quai d’Orsay dont l’efficacité a permis au cœur de la crise de favoriser le rapatriement de français vivants en Iran et en Israël.

Fin 2020, suite à l’attentat du 11 novembre à Djeddah au cimetière non musulman, j’avais demandé à notre collègue, Jean-Baptiste LEMOYNE, alors Ministre, à ce que le processus de communication de crise soit formalisé et que nos élus fassent l’objet d’une information spécifique.

Encore aujourd’hui, le groupe Les Indépendants à l’Assemblée des français de l’étranger présidé par Nadia CHAAYA demande régulièrement l’intégration des élus dans les systèmes de gestion de crise. Au regard de ce qu’il vient de se passer en Iran et en Israël, il nous apparaît essentiel que les élus des français de l’étranger puissent jouer leur rôle d’interface avec la communauté française et s’en tiennent à une information officielle dont ils doivent disposer.

Depuis la création de la République islamique d’Iran, le régime des mollahs appelle à la destruction de l’état israélien et menace ouvertement les monarchies du Golfe qui aujourd’hui encore, pour certaines d’entre elles, dénoncent des ingérences de Téhéran. Comme vous l’avez dit, Monsieur le Premier ministre, la France a été parmi les premiers pays à reconnaître l’État d’Israël et a toujours manifesté sa solidarité lorsque l’État Hébreu a été attaqué.

Comme nous l’avions dit, les massacres de masse opérés par le Hamas, le 7 octobre, ont été monstrueux et ont entrainé une réponse justifiée d’Israël pour neutraliser cette organisation terroriste.

Nous voulons rappeler avec force le nombre de 42 victimes françaises dans cette attaque qui place la France au premier rang en termes de victimes étrangères. Mais comme nous l’avions également dit, rien ne serait pire que de vouloir confondre le Hamas avec la cause palestinienne et sa légitime revendication à disposer d’un État autonome. La population palestinienne se retrouve l’otage de cette organisation terroriste soutenue par l’Iran.

Le Hamas n’est pas le seul proxy de l’Iran. Suite à l’attaque du 7 octobre, le Hezbollah depuis le Liban et les Houthies depuis le Yémen s’en sont également pris à l’état Hébreu. Comme il l’a fait avec les Pagers trafiqués pour éliminer des membres du Hezbollah au Liban, Israël a choisi l’effet de surprise pour bombarder les infrastructures nucléaires iraniennes.

Dans la nuit du 21 au 22 juin, le président américain Donald TRUMP a mis en œuvre l’opération Midnight Hammer pour neutraliser ces infrastructures qui s’avèrent constituer l’un des plus grands dangers pour la sécurité d’Israël et du Moyen Orient. Déjà, quelques semaines plus tôt, les américains avaient frappé à plusieurs reprises les Houthis au Yémen.

A l’issue de ces frappes, le régime iranien apparaît affaibli et isolé. Reste aujourd’hui la question du désarmement du Hezbollah qui peine à se concrétiser. Cela justifie l’impatience de tous ceux qui appellent au retour à la pleine souveraineté de l’État libanais sur l’ensemble de son territoire et au scellement des frontières du pays aussi bien avec Israël qu’avec la Syrie.

Le futur du Liban constitue toujours un sujet de préoccupation. Le nouveau gouvernement libanais nourrit beaucoup d’espoir, sous réserve qu’il parvienne à désarmer le Hezbollah et à se débarrasser de la tutelle iranienne sur ce mouvement.

Le Hezbollah tout comme les Gardiens de la Révolution bénéficient des ressources financières du trafic de Captagon, cette drogue qui contribuait à près de 90% du PIB de la Syrie à la chute du Président ASSAD. Lundi dernier, les douanes libanaises ont annoncé la saisie de 866 kilos de Captagon à la suite d’une opération coordonnée avec les autorités saoudiennes.

L’envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, aurait fixé le 7 juillet comme ultimatum aux autorités libanaises pour prendre une position claire sur la question du monopole de armes. L’État, à travers l’armée libanaise, doit être l’unique détenteur de la force armée.

En cas de tergiversations, le Liban pourrait être laissé seul face à l’escalade.

Ne pensez-vous pas, Monsieur le Premier Ministre, dans ce cas, qu’Israël pourrait reprendre alors les hostilités contre le Hezbollah et la communauté internationale durcir les sanctions ?

L’explosion du port de Beyrouth a été la plus grande explosion non nucléaire de l’Histoire. On a déploré plus de 200 décès dont 3 français, des milliers de blessés et des centaines de milliers de personnes déplacées. En retrouvant les familles des victimes à Beyrouth le 27 avril dernier, je leur ai remis votre lettre, Monsieur le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, témoignage de votre indéfectible soutien à leur démarche pour obtenir justice. Votre geste les a profondément réconfortés. Le juge d’instruction Tarek BITAR a repris l’enquête. Le Ministre de la Justice libanais, Adel NASSAR a entrepris plusieurs réformes pour restaurer la confiance dans le système judiciaire du pays.

Mais je veux revenir sur le sujet car il y a urgence concernant le port de Beyrouth. En effet, une manœuvre est en cours pour détruire les silos, qui représentent le seul vestige tangible de la catastrophe du 4 août. Ces silos sont un symbole de mémoire collective pour les victimes et pour tout le peuple libanais. Les faire disparaître serait une insulte à leur souffrance. Ils en appellent à votre soutien pour intercéder auprès de leur Gouvernement afin d’empêcher cette décision.

Tout aussi innocentes que les victimes du port de Beyrouth, plus de 50.000 vies perdues à Gaza dont 17.000 enfants tués constituent une véritable honte pour l’Humanité. Le blocage de l’aide humanitaire a transformé Gaza en lieu de mort, avez-vous dit M. le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Nous partageons votre colère face aux centaines de personnes tuées sur les sites de distribution de nourriture. Aujourd’hui, la France a condamné une frappe israélienne qui a causé la mort de deux employés d’une ONG le 26 juin dernier. La protection des civils et des travailleurs humanitaires doit être garantie en toute circonstance conformément au droit international humanitaire.

Nous soutenons l’appel du gouvernement à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération des otages, à l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et à une solution politique fondée sur deux États accompagnée des garanties sécuritaires pour Israël et la Palestine.

Lors de mon déplacement dans le Golfe en avril dernier, dans le cadre du groupe d’amitié France – Pays du Golfe, j’ai eu l’occasion de rencontrer le Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, et de nombreux ministres des affaires étrangères du Golfe dont votre homologue du Koweït en votre présence. Tous fondaient leur espoir sur le plan devant être présenté à l’ONU le 18 juin par le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohamed Ben Salman et le Président de la République. Cela apparaissait comme la seule solution sérieuse susceptible de ramener la paix au Moyen Orient. La conférence a été reportée suite aux frappes d’Israël sur l’Iran.

Quand pensez-vous, monsieur le Premier Ministre, qu’elle pourra se tenir désormais ?

Lors du sommet de sécurité Shangri-La à Singapour le 30 mai 2025, le Président de la république a mis en garde contre les répercussions potentielles de l’agression russe en Ukraine sur la situation à Taïwan.

Je le cite : « Si nous considérons que la Russie peut s’emparer d’une partie du territoire ukrainien sans restriction, sans contrainte, sans réaction de l’ordre mondial… que pourrait-il se passer à Taïwan ? »

Le Président de la République a en effet de bonnes raisons de s’inquiéter sur la perspective d’une nouvelle escalade.

Le ministre australien de la Défense, a affirmé de son côté “ce que nous voyons de la Chine est la plus grande augmentation de la capacité militaire par n’importe quel pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”. Son homologue des Philippines a qualifié la Chine d'”absolument irresponsable et téméraire” dans ses actions en mer de Chine méridionale.

Le secrétaire américain à la Défense, a déclaré que Pékin “a fait référence à une date limite de 2027 que le président Xi Jinping aurait donnée pour que l’armée chinoise soit capable d’envahir Taïwan.

Il est urgent de faire émerger une action internationale susceptible de dissuader le Parti communiste chinois de rompre le statu quo. Sans quoi nous pourrions nous retrouver dans deux ans dans une situation avec Taiwan analogue à celle que nous observons en Ukraine et au Moyen Orient.

Vous l’avez dit, monsieur le Premier ministre, tout est lié. Faisons en sorte d’arrêter les conflits, même avant qu’ils ne débutent.

Sénat – Audition de Sébastien Lecornu – Shangri-La Dialogue – Vidéo 2’50

Le 1er juillet, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, est intervenu devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées pour présenter une « mise à jour » de la Loi de programmation militaire (LPM). Il a notamment annoncé une accélération des livraisons de certains équipements et munitions.

J’ai saisi l’opportunité de l’interroger sur le sommet du Shangri-La Dialogue à Singapour, en revenant sur les déclarations de ses homologues et celles de notre Président concernant la menace que la Chine fait peser sur Taïwan.

Voir l’intégralité de l’audition sur le site du Sénat

VERBATIM

Lors du sommet de sécurité Shangri-La à Singapour le 30 mai 2025, le Président de la République a mis en garde contre les répercussions potentielles de l’agression russe en Ukraine sur la situation à Taïwan.

Je le cite : « Si nous considérons que la Russie peut s’emparer d’une partie du territoire ukrainien sans restriction, sans contrainte, sans réaction de l’ordre mondial… que pourrait-il se passer à Taïwan ? »

Le ministre australien de la Défense, a affirmé “ce que nous voyons de la Chine est la plus grande augmentation de la capacité militaire par n’importe quel pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”.

Le ministre philippin de la Défense a qualifié la Chine d'”absolument irresponsable et téméraire” dans ses actions en mer de Chine méridionale.

Le secrétaire américain à la Défense, a déclaré que Pékin “a fait référence à une date limite de 2027 que le président Xi Jinping aurait donnée pour que l’armée chinoise soit capable d’envahir Taïwan”.

Après votre passage dans l’indopacifique, partagez-vous les déclarations de vos collègues, comment qualifiez-vous la menace ?

Est-ce que le Dialogue de Shangri-La fait émerger la piste d’une action internationale susceptible de dissuader le Parti communiste chinois de rompre le statu quo, afin de ne pas nous retrouver dans la même situation à Taïwan comme nous l’observons en Ukraine ?

Avons-nous actuellement les moyens de contribuer à garantir la liberté de circulation dans le détroit de Taïwan, comme le prévoit la LPM si nécessaire ?

Sénat – Débat sur l’Ukraine et la Sécurité en Europe

Intervention au nom du groupe Union centriste, après la déclaration du gouvernement, suivie d’un débat, en application de l’article 50-1 de la Constitution, portant sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe.

Le gouvernement était représenté par François Bayrou, Premier Ministre ; Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ; Sébastien Lecornu, ministre des Armées ; Patrick Mignola, ministre chargé des Relations avec le Parlement ; Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats Internationaux.

VERBATIM de mon intervention

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres,
Mes chers Collègues,

Je tiens tout d’abord à vous remercier, Monsieur le Premier ministre, pour vos propos auxquels nous souscrivons sans réserve.

Souvenez-vous, il y a tout juste 5 ans, notre sidération en observant nos rues vides et en apprenant un nombre de morts croissant chaque jour. Beaucoup ont éprouvé ce même sentiment de sidération vendredi en voyant, en direct, le président Trump reprendre les éléments de langage de M. Poutine pour humilier le Président Zelensky, dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche. Le président américain a reproché au président ukrainien d’avoir participé à une chasse aux sorcières contre Poutine et aidé ses opposants politiques démocrates à en faire de même contre lui.

Ses propos insultants contre la politique internationale des Etats-Unis d’Amérique de ses prédécesseurs Joe Biden et Barack Obama atteignent par ricochet tous les alliés de l’Amérique qui font front commun pour défendre un système de valeurs universelles. Les dirigeants des pays alliés de l’Amérique, de l’Europe au Canada, ont réagi comme un seul homme pour apporter leur soutien au président Zelensky. Tandis que M. Orban et d’autres partisans de M. Poutine célébraient les propos de Trump qui font passer l’agressé pour l’agresseur.

Renvoyé comme un serviteur, le président Zelensky est sorti de l’épreuve avec dignité. Avait-il d’autres choix ? Que lui était-il reproché ? D’avoir fait face, sans ciller ? D’avoir défendu les intérêts du peuple ukrainien, bien sûr. Il porte la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour défendre leur patrie et celle des victimes de la destruction aveugle du régime russe mais pas seulement.

Depuis 3 ans, l’Ukraine défend les valeurs portées tant par l’Europe que tous les pays qui se revendiquent de nos valeurs. A commencer par les Etats-Unis d’Amérique. « C’est une immense honte que Trump ait effectivement changé de camp dans la guerre russo-ukrainienne en rejoignant la Russie. Les États-Unis se sont alignés non pas avec nos alliés de l’OTAN, mais avec la principale menace historique de l’OTAN : Moscou. Il est impensable qu’un président américain puisse agir ainsi. » Ce n’est pas moi qui le dis, mais John Bolton, ancien Conseiller à la Sécurité nationale au début du premier mandat de Donald Trump, après avoir été notamment sous-secrétaire d’État sous George W. Bush.

Le Make America Great Again promet donc de se faire au détriment des alliances historiques.
América First est l’incarnation de la politique défendue par les partisans du « Moi d’abord ».
L’Europe s’est constituée pour justement pour tourner le dos à la politique du moi d’abord qui a conduit à deux guerres mondiales. Donald Trump répétait dans ses meetings qu’il était capable de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, tout comme M. Poutine pensait qu’il allait prendre le contrôle de ce pays en 3 jours. Trois ans plus tard, la Russie s’épuise et ne paraît pas en mesure de gagner cette guerre, même en faisant appel à des troupes venant de Corée du Nord.

Dans le même temps, l’OTAN a vu la Suède et la Finlande la rejoindre.
Nous voyons trois priorités.
La première : aider l’Ukraine.
La deuxième : faire de l’Europe une puissance militaire.
Et enfin, mobiliser la population.

Tout d’abord, l’Ukraine. Comme notre Président Gérard Larcher l’a fait il y a quelques jours, nous saluons l’action de Nadia Sollogoub, Présidente du groupe d’amitié France – Ukraine.
L’Ukraine défend nos valeurs ; nous ne saurions accepter qu’on lui torde le bras pour un accord de cessez-le-feu qui ne serait qu’un répit pour permettre à M. Poutine de préparer la prochaine offensive.

L’Ukraine n’est pas seule. L’Ukraine ne doit pas être seule.

Si les Etats-Unis se retirent, il sera de la responsabilité de l’Europe de s’y substituer.
La seconde priorité est de réarmer l’Europe pour en faire une puissance militaire mondiale reconnue qui dissuadera la Russie de toute velléité d’attaque.

Le plaidoyer pour une défense européenne exprimé par le Président de la République en 2017 à la Sorbonne apparait désormais à chaque européen comme visionnaire. Cela participe à faire de la France un leader pour organiser désormais ce tournant. La Présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, a dévoilé ce matin le programme ReArm Europe qui pourrait mobiliser près de 800 milliards d’euros. La sécurité de l’Europe est menacée de manière très réelle. J’ai pu l’observer à Tapa, en Estonie. La France y contribue à la sécurité et la stabilité de l’espace Baltique dans le cadre de l’OTAN avec les Britanniques et les Américains, face à des forces russes qui sont situées à quelques kilomètres de là.

Cette nouvelle orientation va nécessairement impliquer de revoir nos priorités budgétaires pour augmenter significativement encore notre budget de défense. Comme l’ont rappelé les présidents Perrin et Kanner « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Le chef d’État-major des Armées ne dit pas autre chose quand il annonce qu’il faut gagner la guerre avant la guerre. Les athlètes ne gagnent pas aux Jeux olympiques sans s’être préparés pendant des années.

Il nous appartient donc aussi de mobiliser la population française sans attendre pour qu’elle puisse être consciente des menaces auxquelles nous sommes tous confrontés. La responsabilité de la sécurité et de la protection d’un pays repose collectivement sur toutes les personnes qui y habitent. Le gouvernement suédois a édité un livret envoyé à tous les habitants de la Suède.
Il est destiné à aider sa population à mieux se préparer pour tout ce qui peut arriver, que ce soient des accidents graves, des intempéries extrêmes, des cyberattaques ou des conflits militaires. Il est écrit que si la Suède est attaquée par un autre pays, ils ne se rendront jamais, et que toutes les informations ordonnant de cesser la résistance sont fausses.
Ce message n’est pas inutile car dans tout pays européen, il y a des politiques qui seraient prêts à jeter le fusil avant même de le porter face à une attaque de M. Poutine.

Les Suédois se préparent déjà à une vie quotidienne qui pourrait passer, du jour au lendemain, sans dessus dessous.

J’ai remis hier, à Londres, copie de ce livret au ministre du commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin. Je souhaite vous le remettre également, Monsieur le Premier ministre afin que vous puissiez évaluer par vous-même, s’il ne serait pas pertinent de s’inspirer dès à présent de ces bonnes pratiques.

Vous l’avez dit avec raison, Monsieur le Premier ministre, c’est à nous, Européens, de garantir la sécurité et de la défense de l’Europe. Nos forces armées continentales additionnées à celles du Royaume-Uni, c’est plus de 2,5 millions de soldats professionnels, soit 25% de plus que les forces russes, avez-vous dit hier à l’Assemblée nationale.

L’Europe est une puissance militaire qui s’ignore. Elle doit désormais s’affirmer. Il y a toutefois un principe de réalité. Elle a autant aujourd’hui besoin des Américains que les Etats-Unis ont besoin de l’Europe pour assurer leur sécurité.

J’ai pu aussi le mesurer dans le domaine de la cybersécurité, où les hostilités ont démarré depuis bien longtemps. L’an dernier, pour faire face à l’ampleur de la menace cyber, la Maison Blanche m’invitait à Washington avec une délégation de parlementaires et d’experts français pour prôner la cyber-solidarité.

La brutalité du propos de Donald Trump aura eu des mérites.
Celui de renforcer la solidarité entre les Européens.
L’image de la réunion de Londres ce week-end en atteste.
C’est rassurant, car notre point faible est la fragmentation de notre organisation.

L’État russe est connu pour chercher à utiliser la désinformation afin de nous diviser et d’altérer simplement notre force de résistance. C’est sa façon de chercher à gagner la guerre contre des démocraties sans avoir à utiliser la force militaire. C’est désormais un défi pour tous ceux qui défendent la liberté, la démocratie et les droits humains, à chaque élection.
C’est également un défi pour l’Union européenne.

Jean Monnet a écrit dans ses mémoires, je cite, « l’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises. » Les faits lui ont donné raison par le passé. Je suis persuadé que sa pensée doit nous guider.

Si l’Europe se dote d’une puissance militaire à la hauteur de sa puissance économique, alors cette crise sera surmontée comme toutes les précédentes depuis sa création.

Je vous remercie.

INFOLETTRE n°238 – Septembre 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°238 – Septembre 2024Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Édito – Liban : Le Titanic sans l’orchestre

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

Après la crise migratoire syrienne qui submerge le Liban depuis plus d’une décennie ;

Après la crise économique accompagnée par l’effondrement du cours de la livre libanaise qui a eu pour effet de ruiner les Libanais ;

Après la crise judiciaire qui transforme l’enquête sur l’explosion du port en farce et meurtrit une seconde fois les parents et proches des victimes ;

La crise politique qui prive le Liban de son président et d’un gouvernement depuis deux ans, consciencieusement entretenue par le Hezbollah pour lui permettre de contrôler le pays débouche sur une crise… militaire qui entraîne les Libanais dans une guerre contre leur gré.

C’était sûrement l’intention de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, lorsqu’il a lancé ses attaques contre l’État hébreu, le 8 octobre dernier, au lendemain des attaques meurtrières du Hamas sur le territoire israélien.

Une fois n’est pas coutume, les responsables de cette énième crise libanaise font partie cette fois des premières victimes.

Désormais, chaque jour le sud et l’est du Liban sont bombardés.
Plus d’un million de Libanais doivent quitter leur domicile.

Les Libanais du sud qui remontent vers le nord ont besoin de couvertures, de matelas, d’eau, de kits d’hygiène, de nourriture, de systèmes d’hébergement d’urgence… m’a confié Pierre Anhoury, conseiller du Dr. Firass Abiad, ministre de la Santé du Liban.

Il y a moins de trois mois à Beyrouth, accompagné par Nadia Chaaya, conseillère à l’AFE pour le Moyen-Orient, alors que nous félicitions le ministre Abiad pour les progrès formidables accomplis par son ministère lors des derniers dix-huit mois, celui-ci s’était assombri en pensant à la guerre qui menaçait chaque jour de rompre les fragiles équilibres qu’il tentait de construire.

Et de conclure d’une prédiction glaçante, “j’ai le sentiment de bâtir une cabine sur le Titanic!”

La diplomatie française déploie des efforts considérables et louables depuis toujours pour soutenir le Liban.

Malheureusement, nous travaillons en vain, si nous en jugeons par les crises de tous ordres qui ébranlent le pays et toutes les victimes innocentes que nous déplorons.

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

INVITATION
. Situation géopolique au Liban et initiative de soutien à la population – conférence du 15 octobre 2024

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Discours de politique générale : Majorité gouvernementale, majorité sénatoriale, même combat !
. Ministre du Commerce extérieur et des Français de l’étranger
. Certificats de vie biométriques : on touche au but !
. L’action sociale consulaire

EN CIRCONSCRIPTION
> LITUANIE – Vilnius, Kaunas, Klaipéda & Nida (29 août -1er sept. 2024)
> POLOGNE – Varsovie, Karpacz – 33ème Forum économique (1-5 sept. 2024)
> BULGARIE – Sofia (17-18 sept. 2024)
> SUISSE – Genève, Zurich (19-21 sept. 2024)
> ROYAUME-UNI – Londres (24-25 sept. 2024)

WORLDSKILLS LYON 2024
. Ouverture de la 47ème édition des WorldSkills
. Compétitions (jour 1 & 4)
. Remise de médailles (optoélectronique)
. Clôture de la 47ème édition des WorldSkills

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGERES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Table ronde “Le Liban de demain dans le nouveau Moyen-Orient”

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ
. Matinale du CyberCercle : “17 Cyber” et Cybermoi/s autour de Jérôme Notin
. Honneur au général d’armée Christian Rodriguez

MÉDIAS
. “Aux US, il faut penser grand, ici vous devez penser énorme !” (Inspir’ / Medef Paris : Spécial ARABIE SAOUDITE – Sept 2024)
. “Foreign Minister Kondov Discusses Bilateral Relations with French Senators” (BTA, Bulgarian News Agency – 18/09/2024)
. Paris souhaite une actualisation du partenariat stratégique entre la Bulgarie et la France… (Radio Bulgaria – 18/09/2024)
. “Depuis le Brexit, les déboires s’accumulent sur le Lycée français de Londres” (Le Club de Mediapart – 24 sept. 2024)
. “On ne peut pas rester inerte devant ces évènements” : l’escalade militaire au Liban inquiète la commission des affaires étrangères du Sénat (Public Sénat – 30/09/2024)

Découvrir l’InfoLettre n°238

En circonscription aux Philippines – Manille (1-3 août 2024)

Retour à Manille, dix-huit mois après mon premier passage (compte-rendu), dans le prolongement de mon déplacement à Taiwan (compte-rendu). Ce déplacement devait me permettre d’exprimer la solidarité de la France avec les Philippines, qui doivent subir des intrusions persistantes et agressives de la part des autorités chinoises en mer de Chine méridionale.

Accueilli à mon arrivée par Thomas Rollet, conseiller politique, nous avons rejoint Remy Tirouttouvarayane, premier conseiller, à la Résidence de France. Je leur exprime ma gratitude pour tout le temps qu’ils m’ont consacré.

L’intensité et la multiplicité des rendez-vous qui se sont déroulés sur 48 heures doivent beaucoup à l’équipe de l’ambassade de France.

Je veux d’abord remercier Marie Fontanel, ambassadrice de France aux Philippines, qui m’a permis de bénéficier de la Résidence de France durant ses congés pour y tenir de nombreuses réunions et qui a participé à l’organisation de mon séjour.

Très satisfait d’avoir pu apprécier les progrès réalisés par la France aux Philippines depuis 18 mois.

Diplomatie parlementaire

Ministère des Affaires étrangères

Maria Elena P. Algabre, Secrétaire adjoint pour les Affaires européennes, précédemment ambassadrice des Philippines en Turquie, m’a accueilli au ministère des Affaires étrangères pour témoigner de la volonté de l’exécutif philippin de développer ses relations avec l’Europe.

Trois nouvelles ambassades vont s’ouvrir en Finlande, Irlande et Roumanie pour enrichir leur réseau des 20 ambassades européennes.

Belle opportunité de prendre en compte la vision du ministère concernant les enjeux dans l’Indopacifique. +d’images

Sénat

Ma première séquence de travail m’a permis de rencontrer mon collègue philippin, le sénateur Francis « Tol » N. Tolentino qui m’a félicité pour la brillante cérémonie d’ouverture des JO 2O24 à Paris.

Le sénateur m’a alerté sur la désinformation concernant les JO Paris2024 sur CGTN. Cette chaîne appartient à CCTV, organisme de télévision publique chinoise dépendant directement du Parti communiste chinois, déclare qu’une coupure de courant était en cours plongeait Paris dans l’obscurité et que seule la basilique du Sacré-cœur était illuminée.

Nous avons également échangé sur les réactions des parlementaires philippins face au comportement agressif et provocateur de la Garde côtière chinoise autour des îles Spratleys. +d’images

Défense

Merci au général Andres Centino, ancien chef d’état-major des forces armées philippines, conseiller spécial du président Bongbong Marcos pour le suivi des questions maritimes, de s’être déplacé à la Résidence de France pour un entretien privilégié.

Chargé de la surveillance maritime des Philippines, le général est en pointe face à la marine chinoise et occupe une fonction clé pour faciliter les échanges d’informations avec les États-Unis, l’Australie et le Japon.

Nous avons évoqué les nombreuses ingérences chinoises aux Philippines. En juin dernier, un bateau des garde-côtes chinois a “délibérément éperonné” les bateaux philippins venus ravitailler le BRP Sierra Madre, un vaisseau de guerre délibérément échoué sur l’atoll Second Thomas. Un marin philippin avait été grièvement blessé.

En 2016, le Tribunal arbitral établi par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer – à laquelle les Philippines et la Chine sont parties – a statué que le banc Second Thomas se situe dans la zone économique exclusive des Philippines. Chacun peut observer que la Chine ne respecte par l’état de droit international et cherche à s’approprier l’atoll Second Thomas qui se situe à environ 200 km de l’île philippine de Palawan et à plus de 1 000 km de la grande île chinoise la plus proche, Hainan. +d’images

Industriels de la Défense

Lors de mon premier passage à Manille (compte-rendu), la nécessité de bénéficier du soutien d’un attaché de Défense à demeure aux Philippines était apparu comme une évidence. À la demande de l’ambassadrice Michèle Boccoz, j’avais plaidé en ce sens à mon retour à Paris auprès du cabinet du ministre des Armées.

Le passage du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en décembre 2023 a été déterminant. Une lettre d’intention définissant une feuille de route pour le renforcement de la coopération entre nos deux pays a été signée à cette occasion.

Au lendemain du premier passage à Manille de la mission Pégase de l’armée de l’Air et de l’Espace française à l’issue de son déploiement dans le Pacifique, Rémy Tirouttouvarayane, premier conseiller, a réuni les industriels de la Défense à la Résidence pour un diner de travail avec Gautier Arvin-Berod (Naval Group) ; Jussi Hoikka (Airbus) ; Benoît Nalin (Thales) ; Thomas Rollet, conseiller politique et Michel Midon, attaché d’Armement.

Heureux de constater que nos entreprises mettent en oeuvre la stratégie indopacifique française qui allie protection du droit international et partenariats avec les pays de la région.

De La Salle University

Échange passionnant avec Renato Cruz de Castro, professeur émérite au département des études internationales, politologue réputé et administrateur d’un Think tank d’études stratégiques et internationales ; et avec Don McCain Gill, analyste géopolitique spécialisé sur les relations extérieures des Philippines et de l’Inde.

Explications lumineuses sur les raisons stratégiques qui poussent le Parti communiste chinois à vouloir annexer Taiwan dans un premier temps.

La volonté est de repousser les flottes alliées en brisant la première chaine d’îles qui passe de Borneo, à la partie nord-ouest des Philippines ; Taiwan, puis l’archipel japonais dont l’ile d’Okinawa.

Depuis 2013, la Chine développe des îles artificielles sur des atolls qui sont désormais au nombre de 8. Elles apparaissent être des porte-avions et deviennent des enjeux.

Les Philippins n’ont pas oublié que durant la seconde guerre mondiale, les Japonais avaient attaqué les Philippines depuis Taiwan. Ils savent qu’une invasion de Taiwan par la Chine placerait les Philippines en première ligne de nouvelles revendications territoriales chinoises.

Coopération & Action culturelle

 AFD – Banque mondiale

Rencontre avec Thierry Liabastre, AFD et Georges Comair, Banque mondiale, à l’ambassade dans le prolongement de notre échange en 2023.

Thierry Liabastre a présenté une note de cadrage des activités de l’AFD aux Philippines qui fait de la France le premier bailleur européen dans le pays.

L’AFD a deux projets avec un soutien politique fort des autorités : l’appui au plan d’action Climat des Philippines et le projet de Sécurité alimentaire par l’amélioration de la nutrition pour les foyers vulnérables par la distribution de bons alimentaires.

Nous avons également évoqué l’amélioration du système de transports à Cebu, deuxième plus grande ville des Philippines, au travers du projet de bus rapides (BRT).

Pour sa part, Georges Comair s’inquiète de savoir que peut-être dans 4 à 5 ans, les Philippines n’auront plus aussi facilement accès aux prêts subventionnés, car ils ne seront plus classés parmi les pays en voie de développement, mais comme un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, selon la classification de la Banque mondiale en cohérence avec les règles de l’OCDE.

AFD – ONG

Les Organisations de la société civile (OSC) ont bénéficié de 12 millions d’euros de l’Agence française du développement (AFD) depuis 2009 pour financer 27 projets, dont 14 sont toujours en cours.

J’ai reçu à la Résidence Augustin Vatelot, directeur-pays de Eau et Vie, en présence de Thierry Liabastre, AFD, et Thomas Rollet, conseiller politique, pour discuter de l’activité de cette association qui fournit un accès à l’eau dans les bidonvilles, dans un pays où moins de 50% de la population du pays dispose de l’accès à l’eau courante à domicile.

4 500 personnes bénéficient d’un accès à l’eau pérenne à domicile et plus de 7 680 personnes sont formées à la prévention des risques. L’ensemble des habitants des 26 bidonvilles ciblés, soit environ 150 000 personnes, ont leurs conditions de vie qui se sont améliorées.

Le montant du financement AFD s’élève à 600 000 € sur un montant projet total de 1 003 171 €.

La veille, j’avais rencontré Claudine et Didier Le carré, deux volontaires VSI engagés bénévolement pour l’association Caméléon, qui bénéficie également du soutien de l’AFD.

L’association s’occupe de la protection et des soins de filles victimes d’abus sexuels. L’UNICEF classe les Philippines comme le premier pays au monde en matière d’exploitation sexuelle des enfants en ligne (OSEC), avec des cas signalés d’OSEC augmentant de 280 % en 2022. +d’images

Blue Nations

Réunion avec Sylvain Lamourette, attaché de Coopération, et Solène Dislaire, chargée de mission scientifique et enjeux globaux pour faire le point dans un premier temps sur la coopération éducative.

Nous avons évoqué en particulier la Maternelle Academy située sur l’île de Cebu et l’importance à mes yeux de soutenir cette école philippine qui promeut l’apprentissage du français. D’autant que le pays ne dispose que d’une seule université qui enseigne notre langue.

Par ailleurs, le 5 juin 2024, l’ambassade de France aux Philippines a lancé l’initiative “Blue Nations ». L’initiative cherche à s’appuyer sur la coopération de longue date entre la France et les Philippines sur les questions maritimes et climatiques et vise à amplifier les efforts dans ces domaines clés dans la perspective de la Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC3) de 2025 à Nice.

A cette occasion, l’ambassade de France a également publié un appel à propositions sur la jeunesse et les océans visant à mobiliser la société civile, les étudiants et les jeunes pour les sensibiliser aux défis du changement climatique. Les projets sélectionnés seront financés sur deux ans.

Diplomatie économique

Chambre de commerce et d’industrie France-Philippines (CCIFP)

À l’invitation de Kevin Charuel, directeur de la CCIFP depuis avril 2023, j’ai participé à une réunion avec plusieurs membres de la Chambre et discuter des opportunités de développement pour nos entreprises aux Philippines.

Fondée en 1988, la CCIFP sert plus de 174 membres. Pour les membres rencontrés, les Philippines sont le pays de la zone le plus propice aux investissements étrangers. Il existe une très forte attractivité pour les entrepreneurs et des opportunités réelles pour les jeunes diplômés.

Le pays dispose de nombreux atouts et repose sur trois piliers : la main d’oeuvre, les call centers et l’électronique.

Un risque de dépendance à la « Chine » est identifié en matière d’infrastructure. L’opérateur du réseau électrique est détenu à 40% par des Chinois.

Concernant les tarifs d’électricité, le pays est le 2ème plus cher de la zone pour l’électricité, après Singapour. Les Philippines sont attachées à leur souveraineté et souhaitent diversifier leurs partenaires, ce qui ouvre un champ d’opportunités pour nos entreprises, dans l’énergie, les transports, les services…

Pour faciliter l’implantation, les services de la CCIFP sont recommandés pour surmonter les complexités administratives identifiées.

Merci aux participants (à l’image, de g à d) : Patrick Garez (CCEF) ; Gautier Wenger (CMA/CGM) ; Matisse Gauthier (service économique ambassade) ; Remy Tirouttouvarayane (1er conseiller) ; Philippe Gauthier (Euroasia) ; Olivier Cadic ; Kevin Charuel (Dir. CCIFP) ; Cyril Rocke (DataOne Asia) ; Amaury Brucker (The blue circle) ; Bruno Vergnes (Thales) ; Xavier Leroux (Alliance française). +d’images

Asie Colas Rail

Rencontre avec Christophe Chassagnette (CCEF), directeur exploitation Asie Colas Rail, engagé depuis 34 ans dans le ferroviaire.

“On peut faire du bon business aux Philippines » m’a confié Christophe.

Depuis un ou deux ans, la perception des Philippines n’est pas la même chez Colas Rail après avoir été retenu successivement sur deux grands projets d’envergure à Manille.

Sur le Metro Manila Subway (MMSP), le Consortium piloté par Colas Rail, avec Egis et Thales en tant que partenaires, a été engagé par Mitsubishi Corporation pour la réalisation des systèmes ferroviaires. Les travaux de construction sur site commenceront courant 2025 pour bâtir une nouvelle ligne de métro entièrement souterraine de 32 kms avec 15 stations. En 2030, la nouvelle ligne raccourcira le temps de trajet entre Quezon City et Taguig de près de deux heures à trente-cinq minutes.

Après la ligne souterraine du métro de Manille remportée fin 2021, la ligne North South Commuter Rail (NSCR) est le second projet majeur d’infrastructure ferroviaire remporté par Colas Rail aux Philippines.

Colas Rail, membre d’un groupement conduit par Alstom, a été choisi par Mitsubishi Corporation pour la conception et la réalisation des systèmes E&M (Electrical & Mechanical) et des travaux de voies ferrées de la ligne NSCR. Ce second projet qui est un des plus importants de la société dans le monde dont les travaux débuteront fin 2024, prévoit la construction d’environ 110 km de ligne. Elle desservira 27 nouvelles stations, avec une section sud de 55 km entre Tutuban et Calamba, dans la province de Laguna, et une section nord de 51 km entre Malolos et Clark International Airport, dans la province de Pampanga.

Ces projets renforceront le raccordement des quartiers périphériques de Manille à son réseau de métro. Ils permettent de créer une relation de plus en plus forte avec les entreprises japonaises au travers de Mitsubishi Corporation et ouvrent des opportunités pour d’autres sociétés françaises de la Supply Chain. +d’images

Communauté française

Consulat

Heureux d’avoir retrouvé Valérie Osswald, consule, et découvert la nouvelle implantation de notre poste diplomatique dans des bâtiments très fonctionnels.

Si le nombre de Français inscrits au consulat reste stable à 3044, on estime à 1500 les compatriotes présents aux Philippines.

La France attire les Philippins. Le nombre des visas délivrés a bondi de 26 060 (2022) à 34 160 (2023). J’ai salué l’équipe des visas du consulat pour leur productivité et leur efficacité.

Les Philippins ont enregistré plus de 50 000 visiteurs français sur le premier semestre, ce qui place la France au 14ème rang des touristes dans l’archipel et au deuxième pour les Européens, derrière les Allemands.

Ce surcroit de touristes qui sont parfois en difficulté, dans des endroits difficiles d’accès, explique pourquoi le nombre de dossiers de Français en difficulté traités par le consulat a quadruplé de 88 (2022) à 311 (2023).

Ces dossiers sont complexes à traiter et chronophage pour le consulat. À titre d’exemple, une petite fille abandonnée par la mère et dont le père était décédé a été suivie par le consulat pendant 7 ans, avant qu’elle puisse rentrer en France. +d’images

Culture

Alliance française de Manille (AFM)

Très heureux d’avoir pu observer l’engouement populaire lors d’une soirée “Watch party” des Jeux Olympiques de Paris 2024, organisée à l’Alliance Française de Manille.

Parmi les présents, des membres de l’ambassade de France aux Philippines, des étudiants, des enseignants, des Français résidents aux Philippines, ainsi que l’ambassadeur d’Argentine, Ricardo Luis Bocalandro, venu assister au match de handball masculin Argentine-France.

À plus de 10 000 kilomètres de distance, j’ai pu mesurer l’impact extraordinaire produit par la cérémonie d’ouverture qui a magnifié Paris et placé cet événement à un niveau jamais atteint.

Merci à Xavier Leroux (dir. AFM) et Victor Petit (dir. adjoint AFM) pour leur chaleureux accueil.

Un bel épilogue pour ce deuxième déplacement aux Philippines en deux ans. +d’images

Belgique – Partenariat militaire de Défense

Ce 21 mai, Sébastien Lecornu, ministre des Armées recevait son homologue belge Ludivine Dedonder pour un entretien bilatéral à l’hôtel de Brienne.

J’ai assisté à la conférence de presse sur les relations de défense entre la France et la Belgique qui a suivi, et à la signature d’une lettre d’intention concernant l’approfondissement du partenariat CaMo (Capacité Motorisée) entre nos deux pays et ses déclinaisons industrielles concrètes.

A travers le projet de fusion entre l’entreprise belge John Cockerill Defense et le français Arquus, les deux pays entendent créer un champion industriel des véhicules dits « bas du spectre » (notamment les véhicules blindés légers).

La filière petit calibre française a disparu. L’objectif est donc d’en recréer une en s’appuyant sur les compétences belges. Le premier volet de ce partenariat entre les deux pays passe par la création d’une ligne d’assemblage de munitions en France.

INFOLETTRE n°230 – 5 février 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°230 – 5 fév. 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

ÉDITO

EN CIRCONSCRIPTION
> ROYAUME-UNI – Londres (4 janv. 2023)
> MALAISIE (1/2) – Kuala Lumpur (8–11 janv. 2024)
> MALAISIE (2/2) – Penang (11–12 janv. 2024)
> SINGAPOUR (13 –16 janv. 2024)
> SRI LANKA (1/2) – Colombo (17–19 janv. 2024)
> SRI LANKA (2/2) – Kandy (18 janv. 2024)

NARCOTRAFIC – Commission d’enquête
. Martinique et Guadeloupe : l’avis des forces de l’ordre
. Martinique et Guadeloupe : l’avis de la Justice
. Guyane : l’avis de la justice pour contenir le flot de “mules” au départ de Cayenne
. Guyane : l’avis des maires sur le scanner et contrôle de la frontière terrestre
. Comment améliorer la coopération policière européenne ?
. Eurojust – Améliorer la coopération pénale
. Les réponses du Quai d’Orsay face au narcotrafic

QUESTIONS ÉCRITES
. Imposition en France des “intérêts virtuels” non perçus au Liban

MÉDIAS
. « Dans le Somaliland, Berbera se place en concurrent de Djibouti » (RFI – 05/01/ 2024)
. « Le retour de la réserve parlementaire : le casse-tête des politiques » (Lesfrancais.press – 11/01/2024)
. « Lai Ching-te élu président de Taïwan » (Le Monde – 13/01/2024)
. « Les bonnes résolutions de 7 de nos parlementaires des Français de l’étranger » (LePetitJournal – 16/01/2024)

Découvrir l’InfoLettre n°230

Devoir de mémoire – 40 ans de l’attentat du Drakkar

Lors de l’ouverture de la 39ème session de l’Assemblée de Français de l’étranger, Nadia Chaaya, conseillère pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, a pris la parole en ces termes : « Mes chers collègues. Il y a tout juste 40 ans jour pour jour, 58 militaires français, 241 militaires américains, et 6 civils libanais trouvaient la mort dans deux attentats terroristes à Beyrouth. Je souhaite commencer mon propos en leur rendant hommage ».

Une intervention remarquée, dont le sujet était le dispositif de sécurité des Français de l’étranger et la place de l’élu, qui a reçu toute l’attention du ministre Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger.

L’après-midi même, aux côtés de Nadia, j’ai assisté à une prise d’armes aux Invalides, présidée par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour commémorer les 40 ans de l’attentat du Drakkar, du nom de l’immeuble à Beyrouth où 58 parachutistes français ont perdu la vie.

Ils étaient venus défendre la paix au Liban.
Ne les oublions jamais.

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Coopération de défense avec l’Arménie

Ce 23 octobre, j’ai participé à un point presse à l’invitation de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, aux côtés de Suren Papikyan, son homologue arménien.

Après la cérémonie de bienvenue, les ministres ont officialisé la coopération de défense entre nos deux pays en termes de matériel, de formation et de partage d’expérience. Cet accord implique un renforcement de la défense sol-air de l’Arménie pour prévenir des attaques venues du ciel menaçant sa population civile et sa souveraineté.

Sol-Air :
‧ Signature d’un contrat d’acquisition de 3 radars GM200 et d’une lettre d’intention sur la défense aérienne.
‧ Signature d’une lettre d’intention sur l’acquisition de missiles Mistral
‧ Audit prochain de la défense sol-air arménienne

Formation :
‧ Coopération avec les écoles de formation des officiers et sous-officiers.
‧ Formations par des détachements d’instruction opérationnelle, notamment dans les domaines du combat de montagne et du tir de précision.

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Médias – “France-Arménie : rencontre avec le groupe d’amitié au Sénat” (Lesfrançais.press – 08 oct. 2023)

J’ai répondu aux questions du média Lesfrancais.press sur la situation au Haut-Karabakh, entraînant l’exode de milliers d’Arméniens, en ma qualité vice-président du groupe d’amitié France-Arménie du Sénat.

Cet entretien avec Catya Martin nous a permis, plus généralement, d’évoquer les dispositifs mis en place par le ministère des Affaires étrangères pour garantir la protection des Français installés dans des zones de crise et aussi d’aborder le rôle des parlementaires sur l’action du gouvernement.

Ecouter le Podcast

VERBATIM

– En 2018 vous aviez été reçu par le président de l’Arménie, Armen Sarkissian. Vous êtes vice-président du groupe d’amitié France-Arménie, à ce titre, avez-vous des contact aujourd’hui avec l’actuel président, Vahagn Khachaturyan ?

Non, je n’en ai pas, mais puisque vous la mentionnez, la rencontre avec Armen Sarkissian m’a laissé un souvenir indélébile.

Son prédécesseur qui portait le même nom, Serge Sarkissian, avait fait modifier la constitution arménienne. Ainsi, à la fin de ses deux mandats, il prévoyait de se faire nommer premier ministre pour conserver ses pouvoirs, à l’image de Vladimir Poutine.

Le 13 avril 2018, j’étais à l’opéra d’Erevan en compagnie de Jonathan Lacôte, notre ambassadeur en Arménie. La foule s’était massée sur la place et protestait contre l’élection de l’ancien président comme premier ministre par le Parlement.

La veille de l’élection, j’étais dans le bureau d’Armen Sarkissian, le nouveau président de la République. On entendait la foule manifester sous ses fenêtres contre son prédécesseur qui devait devenir premier ministre le lendemain. Il en plaisantait : « Vous voyez, c’est comme à Paris ! »

Les barrages organisés par les manifestants nous avaient contraints à annuler la rencontre qui devait suivre avec le président du Parlement. Quant au ministre des Affaires étrangères, ce même jour, sa seule préoccupation, alors que tout s’effondrait, était de savoir quel chanteur français allait venir au Sommet de la francophonie.

La démarche pacifique des manifestants a fait tomber ce régime qui avait dirigé le pays sans partage pendant des décennies et qui a conduit à l’arrivée de Nikol Pachinian, devenu premier ministre, trois semaines plus tard. Poutine n’a surement pas apprécié…

Je me souviens aussi être allé à Goris dans le sud de l’Arménie, tout proche du Haut-Karabagh. Pour tenir le Haut-Karabagh, l’Arménie imposait à tous les jeunes âgés de 18 ans de servir deux ans dans l’armée. Cela avait des conséquences sur tout l’équilibre du pays. Difficile de reprendre ses études à 20 ans, par la suite.

Choisir un modèle démocratique, tout en restant sous la coupe de Moscou, face à un Azerbaïdjan qui bénéficiait d’une courbe démographique supérieure, laissait augurer ce que nous observons aujourd’hui. Pour beaucoup le drame auquel nous assistons était un peu prévisible.

– La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’exprimant sur la situation au Haut-Karabagh, a réaffirmé son soutien à l’Arménie, n’hésitant à parler de “crime” et de “tragédie”.

Je vous remercie de souligner ce soutien politique, comme on a pu l’observer à travers les propos de la ministre Catherine Colonna, suite à son passage à Erevan.

Nous apportons également un soutien humanitaire aux 100.000 réfugiés du Haut-Karabagh qui arrivent essentiellement à Erevan. A ce titre, il faut noter que la France a un effet d’entrainement sur l’Europe, puisqu’il y a eu des aides annoncées par l’Europe, de ce fait.

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a aussi évoqué la possibilité d’aider l’Arménie à mieux défendre sa souveraineté et son autonomie. C’est un enjeu, car il faut rendre l’Arménie moins dépendante de la Russie qui ne la soutient plus vraiment.

Il est nécessaire d’aider l’Arménie à défendre son intégrité territoriale. Pour cela, nous devons développer notre coopération militaire et si cela passe par des livraisons d’armes, je soutiendrai le gouvernement en ce sens.

– Qu’en est-il des populations françaises installées sur place ? Quelles sont les mesures prises par les autorités françaises pour leur venir en aide ? Nous avons une plateforme « France Horizon », qui permet le rapatriement, est-elle encore efficace dans les situations que nous vivons ou faut-il l’améliorer ?

Il faut savoir qu’il y a très peu de familles françaises dans le Haut Karabagh. L’information dont je dispose dans ce domaine est confidentielle, mais je peux vous dire que la situation est gérée par le Centre de crise et, pour l’instant, tout est bien cadré

Concernant France Horizon qui a accueilli, l’an dernier, ou accompagné près de 40.000 personnes, d’après leur rapport, leurs effectifs ont doublé depuis 2016. C’est un dispositif nécessaire qui permet de trouver des solutions pour rapatrier des cas très difficiles, des gens en grande difficulté dans tous les pays.

Est-ce que France Horizon doit encore se développer ? Son fonctionnement est collégial : les associations comme l’Union des Français de l’étranger (UFE) ou l’ADFE font partie du conseil d’administration. Je pense que nous avons toute latitude pour les accompagner avec l’Assemblée des Français de l’étranger et faire des propositions pour améliorer ce service, si nécessaire.

– On a vécu des crises assez fortes auparavant, la dernière en date étant celle de l’Ukraine. Que sont devenus tous ces Français qui sont rentrés ?

Cela pourrait être une bonne mission à lancer. Ce retour d’expérience demanderait un travail. Pour l’instant, nous n’avons pas de retour, je n’ai pas vu de note, mais je pense que cela pourrait mériter une étude pour répondre à votre question.

– C’est quelque chose que vous pourriez initier ?

Nous pourrions en parler lors d’une audition de France Horizon. Il leur reviendrait de le faire. On peut aussi parler du sujet avec les rapporteurs du Programme 151 du Budget « Français de l’étranger », au sein de la commission Affaires étrangères. Aussi, je vais suggérer de faire cette audition et, pour le moins, que les rapporteurs du 151 réalisent cette audition pour répondre à la question.

– Face aux familles ayant des enfants scolarisés dans les établissements français, quelles mesures sont prises en compte par rapport à de telles crises ?

Beaucoup de familles sont rentrées en France. Lors du conseil d’administration de l’AEFE du mois de novembre, nous aurons forcément un point de situation. Cela dit, il n’y a pas d’aide sociale au financement des frais de scolarité. Si les enfants rentrent en France, ils intègrent l’école française et l’école publique qui est gratuite.

– Quel est le rôle et la place d’un parlementaire représentant les Français de l’étranger face à des conflits comme celui-ci ou celui opposant la Russie et l’Ukraine ? Êtes-vous entendu par le ministère des Affaires étrangères ?

Ils sont obligés de nous entendre ! Le contrôle de l’action du gouvernement entre dans nos missions. C’est donc à ce titre que nous échangeons pour comprendre le sens de l’action de la France lors d’une crise à l’étranger. Dans dix jours, nous allons auditionner Mme Colonna et nous parlerons certainement du Niger, par exemple.

Cela fait neuf ans que je suis au Sénat, dont six à la commission des Affaires étrangères. A titre personnel, j’ai plutôt une bonne expérience avec les ministres des Affaires étrangères, qu’il s’agisse de Jean-Yves Le Drian ou Catherine Colonna, ou bien Florence Parly et Sébastien Lecornu pour la Défense. C’est fluide en termes d’audition.

La commission des Affaires étrangères et de la défense du Sénat a très bonne réputation. Les ministres sont plutôt transparents, dans la limite de ce qu’ils peuvent nous dire. Ils doivent aussi protéger leur administration : lorsqu’on a des forces sur le terrain on ne peut pas tout dire, mais lorsque les auditions ne sont pas publiques, je pense qu’on en sait suffisamment.

– Face à une situation géopolitique mondiale qui est en pleine évolution avec d’autres risques de conflits ailleurs dans le monde, le MAE est-il en mesure de pouvoir gérer ce genre de crise ? Vous les sentez capables d’apporter à tout moment l’aide nécessaire aux Français sur place ?

Oui. Le Centre de crise et de soutien a été créé en 2008 et je voudrais rappeler que c’est sur une recommandation de l’Assemblée des Français de l’étranger.

Aujourd’hui, on peut considérer que c’est une vraie réussite. C’est une administration dont la qualité est certifiée ISO.

Nous encore avons pu l’observer cet été en Éthiopie ou précédemment en avril quand l’armée de l’Air et de l’Espace a évacué plus de 1000 personnes du Soudan vers N’Djamena, dont 216 ressortissants français. Nous avions deux objectifs : la sécurité de nos compatriotes et la solidarité envers les pays partenaires.

Dans ce domaine, la France est une référence dont nous pouvons être fiers. Nos partenaires nous envient cette capacité d’exfiltration pour garantir la sécurité de nos ressortissants à l’étranger, lorsqu’il y a une crise. On peut compter sur le ministère.

– Quel message souhaitez-vous transmettre aux populations françaises concernées sur ces zones ?

Le message est celui-ci : ne vous désunissez pas.

Partout, les mouvements nationalistes et populistes prospèrent en dénigrant les pays étrangers. Dans les pays prospères, on stigmatise l’immigré. Dans ceux en voie de développement, on dénonce les colonisateurs qui exploitent les richesses du pays.

La France a une bonne tête de bouc émissaire en Afrique, en ce moment.

Si notre ambassadeur ou si l’image de notre pays est attaquée à l’étranger, nous devons faire face ensemble, en restant unis.

LPM – Amendement adopté – BITD

Mon amendement sur la Base industrielle et technologique de défense (BITD) a été adopté avec le soutien du ministre des armées, Sébastien Lecornu.

Il stipule que dans le cas de cession de PME sensibles de la BITD, pourvoyeuses de technologies et d’innovations, la DGA veille, en amont de tout processus de vente, à ce que les candidatures à la reprise soient restreintes à des acteurs compatibles avec la consolidation souveraine de la BITD.

📌 Verbatim de mon intervention

Dans son discours à l’Ecole de Guerre en février 2020, le Président de la République a affirmé l’impérieuse nécessité de « l’indépendance technologique de l’Europe et sa capacité à anticiper les prochaines ruptures stratégiques.
Il nous faut pour cela une BITD autonome et compétitive,
un effort massif d’innovation, la maîtrise de nos technologies de sécurité et la maîtrise de nos exportations de défense (…)
cela nécessite une politique industrielle, des standards de souveraineté (…) car notre incapacité à penser ensemble nos intérêts souverains (…) met chaque jour en cause notre crédibilité en tant qu’Européens.
Elle offre aux autres puissances la possibilité de nous diviser, de nous affaiblir »
En 2020 et 2022, la cession programmée des sociétés sensibles Photonis et Exxelia à des groupes industriels non-Européens a plongé le gouvernement dans une situation très délicate.
Par comparaison, le modus operandi du contrôle des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) permet le dialogue EN AMONT pour définir les règles du jeu.
Il s’agit ici de mettre en place de la veille et du contrôle a priori des investissements étrangers plutôt qu’à postériori.

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°220 – 8 juin 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°220 – 8 juin 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Politique étrangère de la France en Afrique (Partenaires / « Il n’y a pas une Afrique, il y a des Afriques » Olivier CADIC / Sentiment anti-français / Politique des visas)
. Retard de déclaration des revenus : quelles conséquences ?
. Pas de passeport valide pour cet été : où peut-on se rendre avec une CNI ?
. La FIAFE reconnue d’utilité publique : quelles conséquences ?

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Florence OGUTGEN, présidente du conseil consulaire en Turquie
(Projet au lycée français Pierre Loti d’İstanbul)

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. LPM. Philip STUPAK, directeur fédéral de la cybersécurité à la Maison Blanche ; Sébastien LECORNU, ministre des Armées
. Rôle de nos bases en Afrique
. Politique africaine
. Visa pour l’Afrique
. Somaliland
. PPL Entrepreneurs français à l’étranger. Trois amendements adoptés
. Hongrie. Peter SZIJJARTO, ministre des Affaires étrangères. Pérou. Alberto OTAROLA, président du conseil des ministres et Ana Cecilia GERVASI, ministre des Affaires étrangères
. Roumanie. Titus CORLAȚEAN, pdt du groupe d’amitié Roumanie-France.
. En circonscription au CAMEROUN (1/2) – Kribi – 02-03 mai 2023
Déplacement organisé conjointement par Stéphane CATTA, consul général, et Olivier LELOUSTRE, conseiller des Français de l’étranger Cameroun et président de l’UFE Cameroun.

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°220

PLF 2023 – Audition de Sébastien Lecornu, ministre des Armées – Vidéo Q/R 2’30

Ce 7 juin, audition de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, présidée par Christian Cambon, pour s’exprimer sur le projet de loi de programmation militaire, après son examen par l’Assemblée nationale.

Suite à mon entretien, la veille, avec Philip Stupak, directeur fédéral de la cybersécurité à la Maison Blanche, j’ai attiré l’attention du ministre la notion de cloud de défense, à l’image de l’initiative américaine.

Verbatim

Monsieur le Ministre,

Gagner la guerre avant la guerre.
C’est la formule utilisée par le CEMA.
C’est une approche qui me convient et qui a fait ses preuves concernant la guerre froide.

Vous m’avez promis la réponse oubliée hier soir sur l’Algérie :

93% des ressources algériennes proviennent du sud algérien.
Pour la première fois depuis 17 ans, le chef d’état-major algérien s’est rendu en France.
Comment analysent-ils la situation sécuritaire au Sahel depuis le retrait de Barkhane et envisagent-ils une coopération militaire ?

La LPM prévoit pour un budget de 4 Mds d’euros pour la cyber pour la période 2024-2030. C’est un effort qui mérite d’être souligné.

Pour ma part, j’ai été très agréablement surpris et rassuré par le niveau des capacités présentées à Rennes pour répondre aux défis cyber.

Le département de la défense américain a lancé une initiative en juillet 22 pour un cloud de défense intitulé Zero Trust reference architecture qui prévoit d’associer les grands noms américains de l’internet.

J’ai reçu en audition, hier, Philip Stupak, directeur fédéral de la cybersécurité à la Maison Blanche, qui m’a éclairé sur ce projet.

Je remercie nos alliés américains de leur coopération avec le Parlement français et de leur marque de considération et de confiance.

La Maison Blanche a annoncé une augmentation du budget de la cyber de 5 Mds de dollars par an.

Philip Stupak a répondu à ma question sur leur budget annuel dans ce domaine.

Il est sans commune mesure avec notre budget cyber prévu pour les 6 ans de la LPM.

Est-ce qu’une démarche similaire au cloud de défense américain est envisagée ?

A quel niveau et sur quel budget ?

PLF 2023 – Audition de Sébastien Lecornu, ministre des Armées – Vidéo Q/R 3’53

Cilas & Lumibird

Ce 11 octobre, audition de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, présidée par Christian Cambon.

J’ai interrogé le ministre sur la domination technologie de la Chine à des fins de surveillance, ainsi que sur l’arme laser, enjeu clé pour notre BITD et notre souveraineté, à travers l’avenir compromis de la société Cilas.

Le ministre a demandé à Emmanuel Chiva, DGA de me répondre sur Cilas. Celui-ci m’a assuré que le projet de reprise de Cilas était prêt et qu’il attendait l’avis de la DG concurrence de la Commission européenne, le 14 octobre prochain. Selon lui, l’avis favorable favoriserait le développement de la filière laser en France.

“Cette réponse ne m’a que partiellement satisfait, car la reprise envisagée a été conçue sans concertation avec l’ETI française Lumibird, actionnaire minoritaire très significative (37%) de Cilas et fleuron européen des technologies laser, pourtant seul à même de redresser la situation économique très préoccupante de Cilas. Le ministre en a pris acte et m’a proposé d’approfondir la question avec ses services dans les meilleurs délais”

Verbatim de mon intervention

Monsieur le ministre,

La Chine cherche à utiliser sa domination technologique à des fins de surveillance. Un média annonce que le chef de l’Agence britannique de Renseignement et de Sécurité appelle aujourd’hui les pays occidentaux à agir en urgence pour contrer “cette énorme menace”.

Le SGDSN recensait ici 9 attaques d’espionnage, cette année, venant de hackers utilisant la langue chinoise.

Est-ce que les nouveaux moyens humains annoncés pour la guerre hybride sont susceptibles de répondre à cette alerte britannique ?

L’arme laser est au cœur de la lutte anti-drones, mission prioritaire pour nos armées. La France semble avoir pris quelque retard dans le domaine. C’est donc aujourd’hui un enjeu-clé pour notre BITD et sa souveraineté.

La société Cilas est au centre du débat.

L’an dernier, Areva a vendu ses parts minoritaires dans la Cilas à l’ETI française Lumibird fleuron européen des technologies laser, qui équipe entre autres le Rafale et le laser mégajoule du CEA.

Cilas est aujourd’hui dans une situation financière catastrophique, doublée d’une dépendance technologique grave vis-à-vis des États-Unis, auprès desquels elle s’approvisionne en sources laser, alors que Lumibird est un des rares acteurs au plan mondial à maîtriser industriellement cette technologie.

De l’avis de tous, seul Lumibird est à même retourner cette situation désastreuse, et faire gagner délais, budget et indépendance pour nos forces armées.
Le montage industriel envisagé précédemment, qui ignore Lumibird, a conduit à l’impasse actuelle qui dure depuis 14 mois d’inaction.

Des alternatives impliquant Lumibird existent et ne demandent qu’à être activées.

Monsieur le ministre, allez-vous prendre rapidement les mesures qui s’imposent pour en sortir et reconnaître aux ETI pépites de notre BITD leur rôle essentiel dans la préservation de notre souveraineté ?

Médias – « L’exercice militaire du parti communiste chinois cache la faiblesse de sa diplomatie. Soutenir Taiwan, c’est défendre la démocratie ! » (CNA – 10/08/2022)

L’exercice militaire du parti communiste chinois cache la faiblesse de sa diplomatie.
Soutenir Taiwan, c’est défendre la démocratie !

Mes réponses en français à l’interview de la correspondante de l’Agence de presse de Taïwan publiée par Central News Agency le 10/08/2022.

1. Que représente pour vous la visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis malgré les menaces chinoises ? Comment réagissez-vous à cette visite ?

Les États-Unis souhaitent visiblement renouveler leur soutien explicite à la démocratie taiwanaise.
Cette visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis est bienvenue et très opportune, compte tenu de la situation internationale tendue.

Elle fait suite au déplacement de parlementaires américains en novembre dernier, un mois après la visite de notre délégation présidée par Alain Richard.
Nous avions reçu, à l’époque, une lettre de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye.

Il s’opposait fermement au déplacement de sénateurs français à Taiwan et menaçait ceux qui s’y rendraient.

La France et le Sénat ne reçoivent pas de consignes du Parti Communiste chinois, pas plus que la présidente du congrès américain, semble-t-il.

L’an dernier, à la suite de sanctions de l’UE contre des Chinois ayant commis des graves atteintes aux droits de l’homme au Xinjiang contre la minorité musulmane Ouïgour, la Chine a sanctionné dix parlementaires européens et des entités de l’Union européenne.

J’ai fait remarquer dans l’hémicycle que le communiqué officiel du ministère chinois des affaires étrangères leur interdisait l’accès à la Chine, Macao et Hong-Kong.
En omettant de citer Taiwan, tout le monde a pu constater la reconnaissance implicite par Pékin de la souveraineté de Taiwan sur son territoire.

À notre arrivée en octobre à Taiwan, les incursions de 150 avions de combat chinois avaient été enregistrés autour de l’île.

Les manœuvres militaires chinoises observées, suite à la venue de Madame Pelosi, démontrent surtout que Pékin cherche à masquer son impuissance diplomatique auprès de sa population face à la montée progressive de la reconnaissance internationale de Taiwan.

Le G7, relayé par le ministère des affaires étrangères français, a communiqué qu’il n’est pas justifié d’utiliser une visite comme prétexte pour réaliser des activités militaires agressives dans le détroit de Taiwan.

Les déplacements internationaux des parlementaires sont des événements normaux et habituels. La Chine doit les respecter.

2. Que signifie la visite du Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun? A l’heure actuelle de la guerre en Ukraine et la relation tendue avec la Chine dû à son alliance avec la Russie, cette visite est-elle encore plus significative ?

Le Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun avait été invité au Sénat par le Président Alain Richard, lors de notre déplacement.

Sa délégation a reçu un accueil au plus haut niveau du Sénat.

Nous avons eu tant de demandes que nous n’avons pas été capables d’accepter tous les sénateurs qui souhaitaient participer au déjeuner avec leurs homologues.

Il faut savoir que le groupe d’amitié France-Taiwan compte désormais 35 sénateurs, soit 1/10ème du Senat !

Nos échanges de vues ont porté sur le développement des relations bilatérales, qui reposent déjà sur les coopérations économiques, culturelles et scientifiques et sur les perspectives politiques de la zone Indopacifique.

Le parallèle entre les menaces de la Chine sur Taiwan avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine a été abordé. Comme Hitler voulait faire disparaître l’État tchécoslovaque, Poutine veut annexer l’Ukraine et Xi Jinping cherche à absorber Taiwan.

Ces stratégies expansionnistes des régimes totalitaires n’ont pas de limite.

C’est un motif de préoccupation partagé pour les parlementaires français et taiwanais. J’ai donc rapporté les propos de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, sur l’apport de moyens émanant de notre flotte pour contribuer à garantir la liberté de circulation dans le détroit de Taïwan.

3. La relation Taïwan-Chine n’est pas un jeu à somme nulle. Cependant, la Chine menace et venge tous ceux qui s’expriment pour la démocratie taïwanaise. Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Taïwan avec une grande détermination (à laquelle nous vous remercions infiniment) ? Considérez-vous la menace de la Chine ?

En 2020, j’écrivais que « la Chine de Xi-Ji Ping développe un monde néo-totalitaire qui va au-delà de l’imagination d’Orwell.

Mettre à jour son appareil de répression interne et le développement de sa force militaire ; enrayer sa stratégie expansionniste et la mise en place de ses structures de désinformation externe constituent une priorité ».

Taïwan et Hong-Kong apparaissent désormais comme un terrain d’expérimentations pour des méthodes qui pourraient s’étendre à la planète entière…

Taiwan est le contre-exemple de la thèse véhiculée par les régimes autoritaires qui considèrent que la démocratie n’est pas le meilleur système pour le développement humain.

La fraicheur de la démocratie taïwanaise, sa liberté d’expression, la force tranquille de la présidente Tsai Ing-wen qui incarne la résilience d’un peuple de 24 millions d’habitants séduisent. Les déclarations de soutien à Taïwan viennent de tous côtés, telles que celles du G7 le démontrent.

Cette union est salutaire pour l’île, car comme le veut un proverbe chinois, « une baguette est facile à casser, dix baguettes sont dures comme fer ».

Voilà pourquoi j’avais déclaré à Taipei : Taiwan n’est pas seul !

Certains diplomates soucieux de plaire à Pékin disent « moins on parlera de Taïwan, mieux cela vaudra ».
Je pense tout le contraire. Protéger Taiwan, c’est défendre la démocratie et servir la paix dans le monde !

4. Quels sont les projets/collaborations parlementaires entre la France et Taïwan dans un avenir proche ?

Je voudrais tout d’abord exprimer toute notre gratitude à François Wu, l’ambassadeur de Taiwan en France et à toute son équipe pour leur réussite dans le développement de notre relation bilatérale, qui ne cesse de s’étendre.

Lorsque nous nous sommes rendus à Taiwan l’an dernier, Alexandre Levy, compatriote installé sur l’île, nous avait présenté son projet de lycée international franco-taiwanais (LIFT), soutenu par François Wu.

L’accomplissement de cette idée nous est apparue être une priorité.

J’ai indiqué au Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun que je serai dans les prochaines semaines à Taiwan pour soutenir l’ouverture de cette école primaire.

Je solliciterai le soutien du Yuan législatif pour aider à son développement afin de permettre l’ouverture d’une maternelle et un collège, l’année suivante.

 

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