« Le meilleur auxiliaire d’un diplomate, c’est bien son cuisinier », disait Tayllerand, lui qui fut ministre des Affaires étrangères sous tous les régimes de son temps.

Olivier Cadic et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, che Farrandi, l'école française de gastronomie, le 14 janvier 2015 Gastronomie et Diplomatie »,

Olivier Cadic et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, chez Ferrandi, l’école française de la gastronomie, le 14 janvier 2015

Notre ministre des Affaires étrangères actuel, Laurent Fabius, montre heureusement les mêmes prédispositions jusqu’à parler de « gastrono-diplomatie ». Je l’ai rencontré, le 14 janvier dernier, lors d’un déjeuner au sein de la prestigieuse école Ferrandi sur le thème « Gastronomie et Diplomatie », organisée conjointement par le club de la Table française et par le club France Terre de Tourisme, dont je suis le co-président (lire : “Mon action pour renforcer notre attractivité touristique” du 14 décembre 2014). J’étais accompagné de mon collègue sénateur Louis Duvernois.

Laurent Fabius préside le conseil de promotion du Tourisme qui vise à accroitre notre attractivité touristique. Nous n’avons qu’à nous féliciter que ce secteur représente 7% de notre PIB et deux millions d’emplois directs et indirects, non délocalisables. Nos atouts sont indéniables, le ministre rappelait qu’un tiers de nos visiteurs étrangers inscrivait la gastronomie et l’œnologie au rang de leur priorité numéro un.

Si la France dispose d’un patrimoine matériel et immatériel qui lui valent une renommée mondiale, les participants se sont accordés à dire que rien n’était acquis et que la concurrence s’avivait. Ainsi, le rayonnement français est comme un brasier qu’il faut constamment alimenter de nos efforts et de nos idées nouvelles.

Le touriste doit être considéré comme un consommateur dont les goûts évoluent et qu’il faut sans cesse étonner pour le voir revenir. La piste qui semble la plus prometteuse consiste à jouer sur notre diversité régionale. Encore un trésor national qui se trouve à portée de main.

Autre mode d’action, l’événementiel. Alain Ducasse organise l’opération « Goût de / Good France ». Pendant une journée, le 19 mars 2015, 1000 chefs signeront un « repas à la française » (inscrit depuis 2010 au patrimoine de l’Unesco) dans 1000 restaurants sur les 5 continents et dans toutes nos ambassades !

A cette occasion, tous les ambassadeurs présents sur notre sol seront invités au château de Versailles. Par la magie des lieux et des saveurs, je suis persuadé, comme Tayllerand, qu’ils deviendront fatalement, peu ou prou, des auxiliaires de notre diplomatie…