L’audition d’Olivier Brochet, directeur de l’AEFE, par la Commission des Affaires étrangères, présidée par Christian Cambon, intervient juste après l’annonce par le gouvernement d’un plan de soutien aux Français de l’étranger qui comporte une avance de 100 millions d’euros pour aider les écoles du réseau AEFE et un complément de l’enveloppe des bourses scolaires, à hauteur de 50 millions d’euros (voir le billet).

Monsieur le directeur,
Tout d’abord, je veux exprimer ma frustration.
Voilà 2 mois que la crise a commencé.
Nous n’avons reçu aucune note de synthèse de l’AEFE.
Nous avons celle de la Mission Laïque Française.
Quand aurons-nous la vôtre pour comprendre votre plan ?

« Il n’y aurait rien de pire que d’édicter une règle pour tout le monde », a dit Jean-Baptiste Lemoyne la semaine dernière en présentant le plan d’urgence.
Pourtant le 14 mars, vous avez donné pour instruction : Maintenir les droits de scolarité dans tout le réseau et quelles que soient les circonstances.

Cette décision a choqué. Partout les parents attendaient un geste, un effort partagé. Il n’est pas venu. Or pour les parents, l’enseignement à distance ne saurait coûter la même chose que le présentiel.

Ils ne comprennent pas quand au lycée Charles de Gaulle de Londres, qui est un EGD (Établissement en gestion directe de l’AEFE), les économies liées aux 130 salariés en chômage partiel pris en charge par l’État britannique ne sont pas répercutées.
Difficile à comprendre quand l’EGD de Moscou accorde 33,3% de remise.
Tout ceci crée un malaise.

Mais 85% des écoles du réseau sont privées.
Comme l’argent ne rentrait pas, le comité de gestion d’une école conventionnée aux Émirats a décidé de prendre les choses en main.
On les comprend. En cas de faillite, ils risquent la prison.

Ils ont réduit leurs coûts de 10%, prélevé 10% sur leurs réserves et accordé une remise de 20%, si les parents payaient sous 2 semaines.
Ils en sont à 80% de recouvrement. Tout le monde est content.

Ils ont été intimidés pour renoncer à leur initiative.
Ne pensez-vous pas que vous auriez mieux fait de les imiter et d’être plus souples ?

La stratégie ferme risque d’avoir un coût si les parents-clients ne payent pas.
Quel montant réclamez-vous pour soutenir les 71 EGD et le siège sur les 100 M€ du plan d’urgence ?

De nombreux présidents d’écoles conventionnées m’ont fait part des lourdeurs de ce système qui pose d’énormes difficultés sur lesquelles je ne reviendrai pas ici.
Certains s’interrogent sur l’opportunité de renouveler désormais leur convention.

De son côté, la MLF a écrit au ministre pour revoir le mécanisme du conventionnement avec l’AEFE et bénéficier des avantages offerts au lycée conventionné de Mexico.
Avez-vous prévu de répondre positivement à la demande de la MLF ?

Les avantages accordés à Mexico semblent bénéficier également à d’autres écoles conventionnées.
Pouvez-vous nous dire combien sont déjà dans ce cas et lesquelles ?

Quel montant d’aide sera alloué aux écoles conventionnées et aux écoles partenaires ?