« Un crime impuni est un crime récompensé ». Lors de mon récent déplacement au Liban (5-10 janvier), je me suis engagé à relayer les attentes sur l’évolution de l’enquête de l’explosion du port de Beyrouth.

Alors que des juges européens viennent d’arriver au Liban, dont un magistrat français, j’ai interrogé, ce 18 janvier, Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères dans le cadre des questions d’actualité au gouvernement (QAG).

VERBATIM

Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Elle fait suite à mon cinquième déplacement au Liban.

En arrivant à Beyrouth, une odeur de fioul qui alimente les générateurs vous prend à la gorge. L’absence d’électricité m’a rappelé mon arrivée en Ukraine.

En trois ans, la livre libanaise a perdu 90 % de sa valeur. L’inflation sur un an s’élève à 162 %. La crise bancaire a ruiné les Libanais.

Le Liban connaît une aggravation de la situation économique et sociale, ayant entrainé un exode massif et sans précédent de la population active.

Le blocage politique du Hezbollah qui a privé le Liban d’un président pendant plus de deux ans se reproduit depuis le mois d’octobre.

J’ai rencontré de nombreuses associations et des personnalités politiques de toutes tendances.

J’ai pu apprécier le travail des équipes françaises, conduites par notre remarquable ambassadrice Anne Grillo, que ce soit dans la santé, l’enseignement, les infrastructures, le social.

Tous mes interlocuteurs ont loué l’action de la France pour aider les Libanais, et je vous le dis madame la ministre, cette reconnaissance m’a procuré un grand sentiment de fierté pour la France et notre action collective.

Ils décrient une élite qui entrave les enquêtes sur des dizaines de millions de dollars des fonds qui auraient été détournés de la Banque centrale, blanchis en Europe.

Mais aussi sur l’explosion du port de Beyrouth qui a fait plus de 220 tués – dont 3 de nos compatriotes – plus de 5000 blessés et 80 000 déplacés.

Ces interlocuteurs m’ont demandé de relayer auprès de vous leur appel à tout faire pour que justice soit rendue.

« Un crime impuni est un crime récompensé », m’a lancé un député.

Des juges européens viennent d’arriver au Liban, dont un juge français.

Quels progrès pouvons-nous attendre de leur déplacement au Liban ?

RÉPLIQUE suite à la réponse de Catherine Colonna

Merci madame la ministre,

Pour beaucoup, aucune solution politique, économique ou sécuritaire n’est envisageable au Liban tant que l’occupation iranienne du Hezbollah durera.

Nous devons appuyer toutes les initiatives qui visent à rétablir la neutralité du Liban.

80% des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté. Ne les oublions pas !