A l’occasion du quinzième anniversaire de l’association “la France libre… d’entreprendre”, l’UFE Corporate organise une conférence intitulée :

15 ans après, les Français qui ont vu le bout du tunnel

le jeudi 20 octobre 2011, à Ashford (kent)

La conférence a un triple objectif :
1 – Promouvoir la création d’un métro transmanche pour favoriser l’emploi transfrontalier et le développement des affaires
2 – Offrir aux entrepreneurs français des solutions pour faciliter leur développement au Royaume-Uni
3 – Comparer l’expérience des entrepreneurs arrivés il y a 15 ans et récemment pour suggérer de nouvelles mesures destinées à dynamiser l’emploi et libérer l’initiative en France.

Le programme de la journée ménagera des temps d’échanges et de rencontres, notamment lors du déjeuner ou du cocktail de clôture, entre les séances de travail dont voici les temps forts :

Table ronde 1 : L’emploi (10h15 – 11h00)
Juristes, chasseurs de tête, spécialistes du recrutement, ils parlent des différences culturelles, de la mobilité sociale et de la lutte contre la discrimination. Des jeunes exposent les raisons qui les ont poussés à passer le tunnel pour chercher l’emploi qu’ils ne trouvaient pas en France.

Table ronde 2 : Création d’entreprises (11h30-12h30)
Portraits croisés d’entrepreneurs qui ont créé leur entreprise en Angleterre il y a 15 ans et récemment. Quelles raisons ont poussé ces entrepreneurs français à préférer créer leur entreprise en Angleterre plutôt qu’en France ?

Table ronde 3 : Financement d’entreprises (14h00 – 14h45)
Financement d’entreprises : Des financiers parlent des conditions fiscales et financières avantageuses pour développer une PME au Royaume-Uni, notamment au travers de la levée de fonds.

Conférences – (15h00 – 16h00)

Un métro transmanche pour dynamiser l’emploi
15 ans après, suggestions pour libérer l’initiative

Participation, déjeuner inclus : £45
Programme complet + fiche d’inscription : www.ufecorporate.org.uk

Pourquoi la France libre… d’entreprendre ?

Le 17 septembre 1996, j’organisais à Paris une conférence de presse pour expliquer pourquoi je transférais à Ashford le siège social de ma société :  la nécessité de réduire mes coûts pour rester compétitif m’imposait de prendre avantage du taux de charges patronales de 10.5% en Angleterre contre 48% en France. Je souhaitais alerter les pouvoirs publics sur les conséquences dramatiques de cette pression fiscale sur l’industrie électronique française.

Le lendemain, le journal britannique The Independant mettait le feu aux poudres en titrant en première page : French firm crosses Channel to the ‘land of opportunity’ (1996 09 18 the-independent). Puis, Europe 1 m’invita à raconter mon histoire et croula sous les appels des auditeurs. Les jours suivants, ce fut l’emballement médiatique (lire : “Il traverse la Manche et quadruple d’un coup son bénéfice” – L’Expansion du 26-09-1996).

Je recevais des dizaines d’appels par jour de la part de chefs d’entreprise ou d’aspirants entrepreneurs, pour m’encourager et me demander conseil afin de s’expatrier en Grande-Bretagne. Pour répondre à cette vague d’espérance, j’ai créé l’association “La France libre… d’entreprendre” qui va délivrer des renseignements de toute nature et orienter les demandes d’accompagnement vers des experts juridiques, fiscaux, comptables ou encore marketing. Tous s’expriment en français et sont rompus au monde des affaires britanniques et sa réglementation. L’idée est aussi de décourager les inconscients, les désabusés ou les combinards de se lancer dans l’aventure, l’Angleterre n’étant pas un nouvel Eldorado, ni un paradis fiscal, ni une zone de non-droit (lire le dossier de Job Pratique – décembre 1997).

Quelques mois plus tard, le succès est tel que je dois affréter un Eurostar pour déplacer des centaines d’entrepreneurs et toute la presse française pour une journée de conférences à Ashford.

Cette initiative avait alors eu un fort retentissement en France. Fin 1998, Dominique Strauss-Kahn, ministre des Finances du gouvernement Jospin, avait décidé de créer une « Exit tax » en exigeant le versement d’une caution aux entrepreneurs désireux de quitter le territoire français. Une fois cette loi abrogée, suite à la condamnation de la France par l’Union Européenne qui rétablissait la liberté de circulation des entrepreneurs, l’association n’avait alors plus de raison d’exister.

Le contexte actuel et la demande de reprendre un club de professionnel s’est concrétisé en 2011 par le lancement de l’UFE Corporate. Cette structure représente une opportunité d’entraide amicale entre les entrepreneurs français de Grande-Bretagne, prolongeant ainsi la mission et la philosophie de la France Libre… d’Entreprendre.

La conférence du 20 octobre 2011 à Ashford est l’occasion de fêter le 15ème anniversaire de la France libre… d’entreprendre.


Photo Flickr : Catholic Church