Lors du dernier conseil d’administration de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger), j’ai soutenu la demande émanant des parents d’élèves du lycée français de Barcelone, dont je m’étais fait l’écho dans un précédent billet (Lire : “Barcelone : Les parents d’élèves s’insurgent contre la montée des frais de scolarité” du 8 mars 2010)

Il est un temps où il faut tenir compte des réalités.

Il serait injuste de faire pression sur les parents d’élèves en augmentant les frais de scolarité pour financer la construction d’un nouvel établissement sur la commune de Montgat, d’autant que certains protagonistes (collectivités locales, Commission européenne via le projet Iter) se sont désistés. Le remboursement d’un emprunt sur 15 ans induirait en effet d’une hausse des frais de scolarité comprise entre 40 et 60% sur 10 ans. De plus, sous l’effet de la crise, personne ne peut garantir le remplissage du site de Montgat imaginé pour recevoir 1200 élèves, allant du primaire au secondaire.

Le président de l’AEFE, Christian Masset, a entendu la requête des parents remarquablement relayée par François Denis, président de la FAPEE (Fédération des associations de parents d’élèves à l’étranger). Le 29 mars, M. Masset a soumis la renonciation au projet à un vote en procédure d’urgence absolue (à distance). En effet, l’Agence avait jusqu’au 6 avril pour répondre à l’appel d’offre public lancé par la mairie de Montgat pour la concession du terrain.

J’ai donc voté en faveur de la renonciation.

Bien entendu, j’ai préalablement pris l’avis des 5 élus de l’AFE en Espagne (Assemblée de Français de l’étranger), dont j’ai reçu un courriel qu’ils ont signé conjointement. Leur analyse recouvre heureusement la mienne, à l’aune de la crise qui sévit en Catalogne : «Le projet d’un nouveau lycée à Mongat répondait, il y a deux ans, au besoin avéré d’une plus grande mixité : le pourcentage de Français au lycée français de Barcelone était, en effet, très élevé notamment au niveau des petites classes. Il s’agissait de consolider la base de l’édifice en permettant aux Espagnols d’accéder plus facilement au système et d’en assurer la viabilité. C’est pourquoi nous nous étions prononcé en faveur du projet tout en alertant sur le financement qui, à l’époque, n’était pas clairement défini. Aujourd’hui, force est de constater que la situation a changé».

A la fin de leur message, mes collègues me prient d’être leur porte-parole au conseil d’administration de l’AEFE lorsqu’il faudra défendre le financement des travaux de rénovation du site existant de Pedralbes.

J’espère que cet épilogue aura pour conséquence directe une modération des frais de scolarité à Barcelone et valeur d’exemple pour d’autres pays.

Copie du courrier des conseillers AFE en Espagne : Francis Huss, Soledad Margareto, Monique Morales, Alain Naeder, Jean Nesins

Crédit photo : Dreamstorm