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En circonscription en Turquie – Istanbul (23-24 mars 2023)

De retour à Istanbul pour la première fois depuis 2017, j’ai été impressionné par le gigantisme du nouvel aéroport, inauguré fin 2018.

Je me suis rendu en Turquie à l’invitation de Florence Ogutgen, conseillère des Français de l’étranger, présidente du conseil consulaire, afin de prendre en compte les observations des représentants de notre communauté qui a été traumatisée par le tremblement de terre de février dernier. Je remercie Florence d’avoir aussi organisé mes rencontres auprès de notre communauté d’affaires.

Toute ma reconnaissance à Hervé Magro, ambassadeur de France et Olivier Gauvin, consul général, pour l’excellence de leur accueil et la richesse de nos échanges.

Communauté française 

Ambassade

Le violent séisme qui a frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie constitue un désastre humanitaire qui devrait dépasser les 100.000 victimes.

Les Turcs ont été positivement surpris par l’élan de solidarité internationale qui s’est manifesté.

À la faveur d’un petit-déjeuner à la Résidence avec Hervé Magro, ambassadeur de France en Turquie, Olivier Gauvin, Consul général de France à Istanbul et Margarida Bobenrieth, consule générale adjointe de France à Istanbul, nous avons fait un tour d’horizon sur la situation.

Au désastre humanitaire viennent s’ajouter les dégâts matériels qui nécessiteront 50 à 100 milliards de dollars à consacrer dans les 5 ans à la reconstruction. Cette catastrophe ajoute à la complexité d’une économie en grande difficulté : inflation supérieure à 100%, dévaluation de la livre de plus de 30%.

Le premier tour des élections présidentielles et les élections législatives auront lieu le 14 mai prochain. L’alliance de 6 partis d’opposition pour présenter un candidat unique face au président Erdogan préfigure ce qui pourrait être un séisme politique, si ce dernier devait céder un pouvoir exercé depuis 20 ans. +d’images

Conseil consulaire

Entretien avec Florence Ogutgen, présidente du conseil consulaire et Belgin Ozdilmen Gurhan, conseillères des FDE, au Palais de France.

Leurs observations de la situation consécutive au séisme du 6 février 2023 sont riches d’enseignements.

300 compatriotes étaient établis dans la zone touchée par le tremblement de terre. 40 ont été rapatriés en France.

Elles regrettent qu’aucune aide n’ait été versée pour venir en aide à ceux qui ont fait le choix de rester.

Florence Ogutgen a eu un échange avec le cabinet du ministre Olivier Becht. Elle observe que les Allemands ont permis aux Turcs qui avaient de la famille en Allemagne de venir pour 3 mois.

Une réflexion doit être entreprise pour évaluer comment nous pouvons améliorer encore notre dispositif d’accompagnement.

Consulat

Visite du consulat qui a bénéficié de nombreux travaux de modernisation et de sécurisation depuis mon passage en 2017 (compte-rendu), précédée d’une réunion avec les services consulaires, en présence de : Olivier Gauvin, consul général ; Margarida Bobenrieth, consule générale adjointe ; Pierre Deroubaix, vice-consul, chef du service de l’Administration des Français ; Vincent Corbeau, consul adjoint, chef du service des visas.

La communauté française en Turquie compte environ 13000 compatriotes partagés en deux circonscriptions consulaires : Ankara et İstanbul. Cette dernière enregistre 7724 inscrits à février 2023 contre 7879 en 2018.

L’inflation a fait exploser le budget des bourses scolaires qui est passé de 1,7MEuros en 2022 à 2,8MEuros en 2023 pour un nombre constant de 250 familles (400 enfants).

La reprise des déplacements fait anticiper le traitement de 110000 visas pour 2023.

Les demandes d’asile en Turquie sont toutes centralisées à Istanbul. Les crises en Afghanistan, Syrie puis Iran justifient que les demandeurs puissent solliciter l’asile en France depuis la Turquie.

J’ai pu observer le sérieux du processus de traitement de ces demandes au consulat (plus de 1000 mails par mois). 110 personnes ont vu leur demande aboutir en 2022.

La Turquie compte plus de 4 millions de réfugiés syriens et 270 000 afghans pour la seule ville d’Istanbul.

Diplomatie économique

CCEF / CCIFT

Pour me permettre de finir ma journée en bénéficiant d’une vue imprenable sur le Bosphore et d’admirer les splendeurs d’Istanbul, Franck Mereyde, directeur du TAV (premier gestionnaire aéroportuaire turc, filiale Aéroports de Paris ADP), président de la section locale CCEF et de la Chambre de commerce franco-turque avait choisi le restaurant Vogue.

Nous avions participé à la même table ronde lors de la réunion des CCEF Moyen-Orient à Tel-Aviv en janvier dernier (compte-rendu).

Franck m’a détaillé la situation économique en Turquie avec Karine Labaky, directrice régionale de Sanofi Vaccins et Bruno Rosso, directeur d’Arkema en présence de Florence Ogutgen, présidente du conseil consulaire.

Les entreprises françaises basées en Turquie représentent 130 000 emplois directs, et 350 000 emplois indirects et induits.

Elles ont consacré 5 milliards d’euros d’investissements ou de réinvestissement. L’usine de Renault Bursa ou de Sanofi en témoignent : Sanofi Turquie est leur 3ème site mondial. Karine Labaky met en avant que 57% du management de son usine est féminin et que la Turquie est un hub de développement de talents pour les femmes du groupe Sanofi.

De son côté, Bruno Rosso confie qu’il n’a jamais été confronté à la corruption.

Le traumatisme lié au séisme du 6 février a pris une grande partie de nos débats. La surface de la région impactée est équivalente à la distance entre Paris et Amsterdam. Plus de 10 millions de personnes ont été concernées.

Nous sommes longuement revenus sur leurs méthodes respectives pour augmenter les salaires deux à trois fois par an, du fait de l’hyper inflation qui affecte la Turquie (plus de 100%).

Ils observent que de nombreux investisseurs étrangers repèrent les opportunités d’acquisition d’entreprises turques pour être prêts à mener leurs opérations, dès que les élections générales auront eu lieu en mai. +d’images

Aéroport

Franck Mereyde, directeur du TAV (premier gestionnaire aéroportuaire turc, filiale Aéroports de Paris ADP m’a appris que la Turquie disposait désormais du plus grand aéroport du monde en termes de capacité.

Celui-ci occupe une superficie de 7 660 hectares, soit deux fois l’espace de celui de Roissy Charles de Gaulle et accueillera à terme 200 millions de passagers par an.

Élu aéroport de l’année en 2019 par les lecteurs du magazine International Airport Review, son terminal unique est équivalent à la surface de tous les terminaux de Roissy. +d’images

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Enseignement

Offre scolaire 

Réunion avec Florence Ogutgen, présidente du conseil consulaire et Belgin Ozdilmen Gurhan, conseillères des FDE, au Palais de France.

Nous avons notamment évoqué l’offre scolaire française en Turquie :
> Les écoles Pierre Loti (İstanbul) et Charles de Gaulle (Ankara) ;
> 2 maternelles homologuées à Istanbul et une à Ankara ;
> 8 écoles labellisées France éducation : 5 à Istanbul, 2 à Izmir et une à Ankara.

Les élues sont convaincues que de nouvelles écoles françaises sont nécessaires pour répondre à la demande.

Lycée Français Pierre Loti

Rencontre avec Frédéric Colombel, proviseur et l’équipe de direction du lycée Pierre Loti en compagnie de la présidente de l’APE gestionnaire.

Le lycée est un établissement conventionné par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) qui scolarise 1386 élèves (1415 en 2021) depuis la petite section de l’école maternelle (3 ans) jusqu’en classe terminale.

Le Lycée Pierre Loti est actuellement implanté sur deux sites :
> Beyoglu : CP / CE1 / CE2
> Tarabya : CM1 / CM2 / Collège / Lycée que j’ai visité.

Fort de sa bonne réputation, l’établissement pourrait accueillir 2000 élèves si les infrastructures lui permettaient de répondre à toutes les demandes. +d’images

Sénat – Flux migratoires – Ma question à Clément Beaune, ministre de l’Europe – Q/R en Vidéo 3’35

Trois jours après mon retour de la République de Chypre, je me suis fait l’écho auprès de Clément Beaune de la question des flux migratoires qui affectent cette ile.

Ce 29 juin, la commission des Affaires européennes, présidée par Jean-François Rapin, accueillait Clément Beaune, ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé de l’Europe, à la suite du Conseil européen des 23 et 24 juin 2022.

VERBATIM de ma question

Chypre confirme sa place de premier pays de l’Union européenne pour le nombre de demandeurs d’asile rapporté à sa population.

D’après les dernières estimations, ce ratio s’établit désormais autour de 5%.

J’étais à Nicosie la semaine dernière, 12 000 migrants sont arrivés en 2021.

Ils sont 9000 à être comptabilisés en juin 2022, soit une progression de 100% sur la même période. Pour le seul mois de mai, 45 embarquements frauduleux ont été prévenus dans les deux aéroports internationaux de Larnaca.

La visite à Chypre de M. Schinas, vice-président de la Commission européenne, le 18 juin dernier, a donné lieu à une mise en cause directe des autorités de la partie occupée de l’île et de la Turquie.

Leur responsabilité dans les flux migratoires qui affectent la République de Chypre a été évoquée, pour la première fois à ce niveau, sans détour.

Le vice-président de la Commission a ainsi souligné que des contacts étaient établis au plus haut niveau avec les autorités turques ainsi qu’avec les opérateurs aériens Turkish Airlines et Pegasus en vue de les inviter fermement à prendre leurs responsabilités.

Pouvez-vous nous indiquer, monsieur le Ministre, quelles sanctions sont prévues envers les autorités turques si leurs manœuvres se poursuivent ?


Dans sa réponse, le ministre a convenu qu’une partie de la pression migratoire était liée à des “filières parfois permises, facilitées” et que nous devons “notre solidarité” à Chypre.

Turquie – Délégation de la Grande Assemblée nationale de Turquie

Ce 9 décembre, dans le cadre du groupe d’amitié France-Turquie présidé par mon collègue Jean-Claude Requier, j’ai participé au déjeuner offert à une délégation de députés de la Grande Assemblée nationale de Turquie, conduite par M. Gulpinar, président du groupe d’amitié Turquie-France, en visite officielle en France du 6 au 9 décembre.

Ce déjeuner fût l’occasion de revenir sur la rencontre que nous avions eu le 20 octobre dernier à l’invitation de l’ambassadeur de Turquie en France, Ali Onaner, d’une délégation de la sous-commission d’enquête et de recherche sur le racisme et l’islamophobie émergents dans les pays européens qui dépend de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme de la Grande Assemblée Nationale de Turquie (compte-rendu).

Turquie – Droits de l’Homme – Délégation de parlementaires turcs

Le 20 octobre, une délégation du groupe d’amitié France-Turquie, présidé par mon collègue Jean-Claude Requier et dont je suis membre, a été reçue par  l’ambassadeur de Turquie en France, Ali Onaner, à l’occasion d’une visite d’une délégation de parlementaires turcs à Paris.

Étaient présents les sénateurs Loïc Hervé, Jean-Yves Leconte et Pascal Allizard.

La délégation de parlementaires turcs émanait de la sous-commission d’enquête et de recherche sur le racisme et l’islamophobie émergents dans les pays européens qui dépend de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme de la Grande Assemblée Nationale de Turquie. Elle était ainsi composée de :

. Hakan ÇAVUŞOĞLU, Député de la ville de Bursa, Président de la sous-commission, AK Parti
. Mahmut Atilla KAYA, Député de la ville d’İzmir, AK Parti
. Mahmut TANAL, Député de la ville d’İstanbul, CHP
. Mehmet Bülent KARATAŞ, Député de la ville d’İstanbul, MHP
. Ahmet YILDIZ, Expert Législatif
. Rıza Furkan ÇÖZME, Expert Législatif
. Kenan ARPACIOĞLU, Expert Législatif

Je suis intervenu pour rappeler le profond attachement de la France à la liberté religieuse. Ce fut l’opportunité d’évoquer les persécutions envers la communauté ouighoure en Chine en raison de ses croyances religieuses.

J’ai ajouté que les persécutions touchaient toutes les confessions en Chine, en témoigne le cas du pasteur Wang Yi.

J’ai proposé à la délégation turque de signer une tribune conjointe entre nos deux délégations pour réclamer à la Chine le respect de la liberté religieuse pour toutes les confessions. Le président de la délégation, Hakan Çavusoglu, m’a répondu qu’il partageait mon point de vue et qu’il approuvait la démarche proposée.

Offensive turque : mes questions à l’ambassadeur de Turquie

Ce 16 octobre, l’ambassadeur de Turquie en France, Ismail Hakki Musa, a été auditionné devant notre commission des Affaires étrangères, de La Défense et des forces armées.

Selon l’ambassadeur, « l’Union européenne a sous-traité la lutte contre le terrorisme de Daech à l’organisation terroriste YPG qu’ils combattent ».

Nos alliés kurdes qui nous ont aidé à vaincre Daech sont donc considérés par les Turcs comme de simples organisations terroristes. D’ailleurs le qualificatif de Kurde n’existe pas. Les Turcs veulent sauver les « Syriens locaux ».

Après avoir entendu les propos liminaires de l’ambassadeur, je suis intervenu en ces termes au nom du groupe Union centriste :

“Ils sont tombés sans trop savoir pourquoi…
Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vivre,
Avec des gestes lourds comme des hommes ivres
Mutilés, massacrés les yeux ouverts d’effroi…”
a un jour, écrit le poète.

Aujourd’hui, par les mêmes chemins de hasard, les mêmes sentiers qui virent il y a cent-quatre ans passer les colonnes d’Arméniens déportés, fuyant le génocide, les troupes turques viennent de pénétrer en Syrie.
Depuis sept jours, en violation de la Charte des Nations unies qu’elle a signée, de la Convention européenne des droits de l’Homme qu’elle a paraphée, sans consulter ses alliés de l’Organisation de l’Atlantique Nord, la Turquie a envahi un État membre des Nations Unies.

Plus grave, dans les zones conquises par l’armée turque et ses alliés, on rapporte qu’ont commencé des exécutions sommaires et des massacres de civils.

Imaginez un camp de réfugiés regroupant des dizaines de milliers de personnes qui se trouvent, du jour au lendemain, sans administration parce que le personnel est parti et sans approvisionnement parce que les routes sont coupées par les combats… c’est un désastre annoncé… », témoigne aujourd’hui un humanitaire occidental dans Le Monde.

Monsieur l’ambassadeur, l’Europe a appris avec inquiétude votre offensive et l’occupation militaire d’une portion du territoire national syrien par vos troupes.

Nous pensons que La Turquie, qui est un grand pays, ne peut poursuivre dans cette voie.

J’entends vos commentaires et vos arguments indiquant que votre entreprise solitaire vise une organisation terroriste comme vous le qualifiez…

Mais avez-vous une estimation du nombre de victimes et du nombre de réfugiés qui résulteront de votre intervention au Nord de la Syrie ?

Réponse de M. L’ambassadeur :

« Nous faisons le maximum pour que les civils soient le moins affectés possible. »

« Les ONG diffusent des statistiques indiquant que cela pourrait créer 30.000 à 50.000 réfugiés. »

No comment !

En circonscription en Turquie (2) – Ankara (14-15 juin 2017)

J’adresse toute ma reconnaissance à Charles Fries, ambassadeur de France en Turquie, pour la qualité de l’agenda dont j’ai profité à Istanbul, puis à Ankara.

Ce fut l’opportunité d’apprécier les diverses facettes de notre action consulaire en faveur de nos compatriotes et les nombreuses coopérations bilatérales engagées par notre diplomatie.

Mes échanges avec les parlementaires turcs m’ont apporté une vision nuancée et contextualisée de la situation intérieure du pays par rapport aux informations qui nous parviennent à travers la loupe grossissante des médias.

Rappelons que la Turquie héberge 3 millions de migrants qui sont traités par le système de Santé sur un pied d’égalité avec la population turque.

La Turquie fut le 58ème pays que j’ai visité au cours de mon mandat.

Communauté française

Ambassade

Les équipes d’Ankara et d’Istanbul sous l’autorité de notre ambassadeur de France, Charles Fries, m’ont préparé un programme de haute facture permettant de brasser tous les sujets d’importance.

Des responsables de l’ambassade m’ont accompagné lors de mes 19 visites, entretiens ou réunions de travail, durant ces quatre journées passées en Turquie, pays complexe et passionnant, situé à la charnière de l’Europe et de l’Asie.

Consulat

L’antenne consulaire est située dans l’enceinte de l’ambassade de France à Ankara. J’ai visité les lieux en compagnie de Christophe Hemmings, consul, qui m’a présenté “l’équipe visas”, constituée de 16 personnes.

Le nombre de Français inscrits sur le registre consulaire a bondi de 2000 à 3100 en 2016. Cette brusque augmentation est la conséquence du coup d’état de l’an dernier. Les binationaux rentrés en Turquie ont senti la nécessité de s’enregistrer. Cette tendance prudentielle se poursuit.

Le consulat est également amené à travailler sur les dossiers des “revenants de Syrie” qui sont emprisonnés ou placés en rétention administrative lors de leur passage en Turquie. L’excellente coopération avec les autorités turques nous permet de préparer les conditions de leur retour en France, afin qu’ils soient présentés à la justice dès leur arrivée sur notre territoire.

L’équipe consulaire est également en charge du traitement des demandes d’asile des réfugiés. Ainsi, la France a facilité l’accès à son territoire de 816 réfugiés syriens depuis mai 2016. Nous sommes le troisième pays d’accueil après l’Allemagne (4200), les Pays-Bas (1200) et devant la Finlande (400).

Politique

Rencontre avec trois parlementaires

A la faveur de mon premier déplacement dans la capitale turque, j’ai eu trois entretiens privilégiés avec des députés appartenant à l’AKP (parti du président Erdogan) et de l’opposition, en compagnie de Marc Ivarra, premier secrétaire à l’ambassade.

Le premier entretien avec Mme Gülsün Bilgehan, députée CHP (centre gauche) s’est tenu à l’ambassade de France.

Les suivants se sont déroulés à la Grande Assemblée nationale de Turquie avec Mme Serap Yasar, députée AKP d’Istanbul et présidente du groupe d’amitié France-Turquie, puis avec M. Mehmet Kasim Gülpinar, député AKP, président de la commission d’harmonisation UE-Turquie.

A l’heure où l’emprise du président Erdogan sur le pays se fait chaque jour un peu plus pesante, il était opportun d’échanger avec les parlementaires.

Aucun ne souhaite abandonner la perspective de faire adhérer son pays à l’UE.

Les partisans du président déclarent que l’UE ne voudrait pas recevoir la Turquie en son sein. Ils déplorent le comportement de certains pays européens suite au coup d’état et le fait que nous ne prenions pas suffisamment en compte la lutte contre le PKK.

Lorsque j’ai indiqué que l’évolution politique du pays proposée par M. Erdogan me paraissait en contradiction avec l’idéal démocratique européen, ses partisans m’ont rétorqué que c’était lié à des malentendus et des incompréhensions.

Pourtant, le 14 juin, Enis Berberoglu, député du CHP a été condamné à 25 ans de prison pour espionnage parce qu’il aurait été à la source d’un article divulguant une vidéo sensée prouver l’acheminement d’armes en Syrie par les services de renseignement turcs en janvier 2014.

Ce sont les choix de la Turquie qui déterminent si elle s’éloigne ou se rapproche de l’UE.

Ma démarche se voulait positive, car je crois que l’UE et la Turquie ont besoin réciproquement l’un de l’autre. Nous détourner de la Turquie renforcerait dans leurs convictions les personnalités turques qui prônent le repli du pays sur soi.

Il y a une grande part de la population qui est démocrate et progressiste. Les purges qui ont suivi le coup d’état créent un malaise palpable au sein de la population et nous ne pouvons ignorer ou minimiser cette situation. Mais nous devrions également être plus attentifs et mieux exprimer notre solidarité lorsque les Turcs sont victimes d’attentats.

Il nous faut reconnaître et saluer l’action positive de la Turquie à l’égard des réfugiés syriens. Une politique qui a permis de fixer sur son sol quelque trois millions d’entre-eux qui sont traités avec une grande humanité.

Nous devons aussi nous féliciter de l’excellente collaboration des autorités turques avec nos services de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme.

Si notre enjeu est de vivre dans un monde en paix, nous ne retrouverons pas la paix au Moyen-Orient sans la participation active de la Turquie.

Ces entretiens m’ont convaincu que nos deux pays ont, plus que jamais, besoin de se parler et de cultiver un respect mutuel. C’était l’état d’esprit des députés que j’ai rencontrés. Je leur exprime toute ma gratitude.

Migrants

Le WGSS

Visite du centre communautaire WGSS « Women and Girls Safe Spaces », financé par le Fonds des Nations Unies pour la Population, ainsi que par l’Union Européenne.

Dédié à l’accueil des femmes réfugiées, principalement en provenance de Syrie ou d’Irak, le centre dépend du ministère turque de la Santé et accorde exactement les mêmes services que ceux qui sont offerts aux femmes turques. Les échanges se font en arabe pour dépasser la barrière de la langue.

Une assistance psychologique est prévue pour les femmes ayant souffert de violence physique, sexuelle, psychologique ou de privation arbitraire de liberté. Les prestations de santé concernent également la maternité, la sexualité ou l’accès gratuit à la contraception.

Il y existe trois centres équivalents situés à Ankara. La Turquie accueille trois millions de réfugiés syriens. Seuls 10% des réfugiés vivent dans des camps.

Un plan prévoit la mise en place de 700 centres médicaux dans tout le pays, afin d’éviter l’éloignement pour l’accès aux soins.

Une représentante du ministère de la Santé a répondu à mes interrogations, aux côtés du représentant des Nations Unies, en soulignant que tous les services étaient gratuits. Un point qui est partout rappelé pour inciter les femmes à venir librement et en toute confiance.

J’ai été impressionné par la qualité de l’offre proposée et la méthodologie employée pour que les réfugiés soient intégrés au système de santé local, sans faire de différence avec la population turque.

Enseignement

Lycée Charles de Gaulle

Le lycée français Charles de Gaulle, établissement en gestion directe de l’AEFE, fait le plein avec 900 élèves.

Doté d’infrastructures récentes, l’établissement travaille avec constance pour faire face aux problématiques de sécurité.

Les résultats au baccalauréat, oscillant entre 95 et 100%, reflètent l’excellence pédagogique recherchée par les parents.

Une fois n’est pas coutume, j’ai découvert dans la cour de récréation, un jeu d’échec géant financé par les parents d’élèves.

Je remercie le proviseur Joël Hardeman d’avoir organisé une réunion avec son équipe de direction, des représentants des parents d’élèves et des enseignants. Ils forment un groupe soudé prêt à relever tous les défis pour le plus grand bienfait des enfants.

Culture française

Institut français d’Ankara

L’Institut français d’Ankara a fait peau neuve et brille désormais dans son nouvel écrin de design et de lumière sur 1600 mètres carrés, au cœur du quartier de Yıldız. Nous devons cette métamorphose aux talents conjugués de Gül Güven, remarquable architecte turque qui a dessiné le bâtiment et de Constance Guisset, jeune designer française, déjà très reconnue, qui a conçu le mobilier de l’espace d’accueil, de la boutique et du restaurant.

J’ai visité l’espace en compagnie de François-Xavier Adam, directeur adjoint, et rencontré l’équipe de la médiathèque qui gère un fonds enrichi.

L’Institut organise en moyenne une quarantaine de manifestations par an dans le domaine du spectacle vivant et des arts visuels. Il travaille depuis de nombreuses années avec des partenaires incontournables de la vie culturelle, universitaire et associative ankariote.

À la programmation hors les murs viennent s’ajouter des rendez-vous culturels hebdomadaires in situ à Yıldız.

L’offre de cours, très variée et destinée à tous les publics, se décline dans six salles de classe, toutes spacieuses, équipées en outils multimédia et baptisées chacune du nom d’un écrivain français.

Les étudiants sont également accueillis dans l’antenne de Kızılay qui comprend 8 salles de classe.