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Rejet Mercosur (5/5) – Explication de vote – Vidéo 1’07

Refuser l’accord, ce n’est ni protéger notre agriculture ni défendre l’environnement : c’est renoncer à tout levier d’influence et abandonner l’Amérique latine à des puissances qui n’ont ni nos standards ni nos valeurs.

VERBATIM

Il apparaît clairement, dans cet hémicycle, que je suis isolé.

Mais, vous l’avez remarqué, cet isolement, je l’assume.

J’ai parlé pour nos entreprises, pour nos PME, pour nos chambres de commerce bilatérales, pour tous ceux qui, sur le terrain, créeront de l’emploi et de la valeur grâce à l’accord Mercosur.

Sous couvert de principes, cette résolution organise un repli stratégique.

Refuser l’accord, ce n’est ni protéger notre agriculture ni défendre l’environnement : c’est renoncer à tout levier d’influence et abandonner l’Amérique latine à des puissances qui n’ont ni nos standards ni nos valeurs.

Une Europe souveraine ne se marginalise pas.

Elle conclut des accords et impose ses règles.

Je veux rendre hommage à toutes celles et ceux qui se battent pour que la France et l’Europe soient plus fortes, plus présentes, plus influentes dans le monde.

C’est pour eux, et par responsabilité, que je voterai contre cette résolution.

Rejet Mercosur (4/5) – Amendement de repli – Vidéo 1’50

J’ai défendu un amendement de repli qui propose de réécrire l’alinéa 50, en ces termes : “Demande au Gouvernement de veiller à ce que les intérêts français soient pris en compte dans le cadre de la signature de l’accord de partenariat entre l’Union européenne et le Mercosur, et de l’accord intérimaire sur le commerce entre l’Union européenne et le Mercosur“.

Cette nouvelle rédaction a pour objet d’en atténuer la portée injonctive. L’amendement substitue à une logique de blocage une formulation équilibrée, invitant simplement l’exécutif à veiller à la défense des intérêts français – notamment agricoles, environnementaux et sanitaires. Lire l’amendement n°5

VERBATIM

Mes chers collègues,

Défendre les intérêts de la France, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ombre.

Ce n’est pas sacrifier le réel à l’illusion, ni confondre le geste spectaculaire avec l’efficacité politique.

Défendre les intérêts français, ce n’est pas dresser des murs verbaux ni s’enfermer dans le refus.

Ce n’est pas davantage s’allier avec les tenants du moins d’Europe, pour bloquer l’Europe.

Car moins d’Europe, ce n’est jamais plus de France.

C’est moins de règles communes, moins de protection collective, moins de capacité à imposer nos standards agricoles, sanitaires et environnementaux.
Notre agriculture souffre, oui.

Elle souffre d’abord d’une concurrence faussée au sein même de l’Union.

À force d’écraser nos producteurs, par des charges et des normes plus lourdes, ils perdent des parts de marché face à leurs concurrents européens.

Il est illusoire de vouloir imposer nos sur-transpositions en clauses miroirs.

Le modèle n’est ni enviable par nos partenaires européens, ni par les partenaires du Mercosur.

Refuser toute négociation, brandir le veto comme un étendard, ce serait renoncer à peser, renoncer à corriger, renoncer à défendre concrètement nos filières.

Ce serait abandonner la table où se décident les règles pour ensuite déplorer qu’elles nous échappent.

Cet amendement dit une chose simple et forte : vigilance sans renoncement, fermeté sans isolement.

Il choisit l’influence plutôt que le repli, l’Europe comme levier et non comme bouc émissaire.

C’est ainsi, et seulement ainsi, que l’on sert réellement les intérêts de la France.

Rejet Mercosur (3/5) – Suppression de la résolution – Vidéo 1’55

Mon amendement, défendu ce 16 décembre, proposait de supprimer l’alinéa 50 appelant le Gouvernement à s’opposer à l’accord UE–Mercosur, rédigé en ces termes : “Demande, en conséquence, au Gouvernement de s’opposer à l’adoption des propositions de décisions relatives à la signature et la conclusion de l’accord de partenariat entre l’Union européenne et le Mercosur, ainsi qu’aux propositions de décisions relatives à la signature et à la conclusion de l’accord intérimaire sur le commerce entre l’Union européenne et le Mercosur.

Une telle position affaiblirait la stratégie commerciale et géopolitique de la France et de l’Union européenne. Dans un contexte de compétition mondiale, l’Amérique latine est une région clé où la France a intérêt à renforcer sa présence plutôt qu’à se retirer. Lire l’amendement n°3

VERBATIM

Mes chers collègues,
Supprimer cet alinéa 50 n’est pas un recul.
C’est un acte de courage.
Un acte de lucidité.

Cet alinéa demande au Gouvernement de s’opposer à un accord stratégique.
Il transforme la politique en posture.
Il transforme le possible en impossibilité.
Il ferme des portes que la France et l’Europe doivent ouvrir.

La France n’est pas absente du Mercosur.
Elle y est présente.
Elle y est forte.
Elle y est leader.

Nos entreprises sont le premier employeur étranger au Brésil.
Des centaines de milliers d’emplois.
Des chaînes de valeur entières.
Une réussite que nous devons protéger.

Cette réussite ne tombe pas du ciel.
Elle repose sur nos chambres de commerce à l’international.
Elle repose sur nos conseillers du commerce extérieur.
Ces hommes et ces femmes accompagnent nos PME.
Ils sécurisent nos investissements.
Ils ouvrent des marchés difficiles.
Ils ne reculent pas.
Ils avancent.

Supprimer cet alinéa, c’est leur dire : vous avez raison.
La Team France de l’export n’est pas un mot creux.
La diplomatie économique se fait sur le terrain, pas dans les discours.

Refuser ce choix, c’est laisser la Chine et les États-Unis remplir le vide.
C’est céder l’Amérique latine.
C’est faire reculer l’Union européenne.
C’est affaiblir notre capacité collective.
C’est servir ceux qui veulent diviser l’Europe.
C’est perdre l’accès aux terres rares et ressources critiques, indispensables à nos industries, à notre transition énergétique, à notre souveraineté.

De Gaulle le rappelait : « La France ne peut être la France sans la grandeur. »
La grandeur, aujourd’hui, c’est l’influence.
La grandeur, c’est la constance.
La grandeur, c’est soutenir nos entreprises, nos exportateurs, notre économie, avec l’Europe à nos côtés.

Supprimons cet alinéa.
Pour que la France reste une puissance qui agit, qui négocie, qui compte.
Pour que nos succès deviennent notre force.
Pour que nos enfants héritent d’une nation et d’une Europe qui osent.

Rejet Mercosur (2/5) – Exception d’irrecevabilité – Vidéo 3’25

Ce 16 décembre, j’ai défendu l’exception d’irrecevabilité que j’ai déposée en soutenant que la résolution demandant au Gouvernement de bloquer l’accord UE–Mercosur est contraire à la Constitution et aux compétences européennes. En outre, elle excède le rôle du Parlement en formulant une injonction diplomatique, alors que la politique étrangère relève de l’exécutif (art. 52) et que la politique commerciale est une compétence exclusive de l’Union européenne. Lire Lire mon argumentaire pour justifier mon exception d’irrecevabilité.

VERBATIM

Mes chers collègues,
Avec cette motion, nous ne débattons pas ici du fond de l’accord Mercosur.
Nous débattons du respect de notre Constitution.
Et sur ce terrain, il ne peut y avoir ni hésitation ni ambiguïté.

Cette proposition de résolution franchit une ligne rouge.
Elle dépasse le rôle du Parlement.
Elle demande au Gouvernement ce qu’il ne peut légalement pas faire.

Le dire clairement n’est pas mépriser les inquiétudes agricoles.
C’est refuser de travestir le droit pour apaiser une colère.

La politique étrangère et commerciale relève de l’exécutif.
C’est l’article 52 de notre Constitution.
Ce n’est ni une option, ni une nuance.
C’est un principe fondamental de séparation des pouvoirs.

Or que fait cette résolution ?
Elle ne se contente pas d’exprimer une opinion.
Elle intime une injonction diplomatique.
Elle exige un veto national là où la France n’a pas de veto juridique autonome.

Nous mélangeons ici politique nationale et compétences européennes.
C’est juridiquement inacceptable.
La politique commerciale est une compétence exclusive de l’Union européenne.
Le Parlement le sait.
Le Gouvernement le sait.
Et pourtant, on fait semblant de l’ignorer.

Adopter ce texte exposerait le Sénat à une contradiction constitutionnelle grave.
Et plus encore, cela fragiliserait la parole de la France à Bruxelles.
Car on ne peut prétendre orienter l’Union européenne lorsque l’on est minoritaire.
Jean Monnet l’avait compris avant tout le monde :
« L’Europe se fera dans les crises, mais seulement si les États acceptent de jouer collectif. »

Aujourd’hui, le Gouvernement demande le report à Bruxelles.
Non par stratégie européenne.
Mais par crainte des manifestations.
Ce n’est pas une politique.
C’est une suspension de décision sous pression.

Mais le Sénat ne peut devenir l’amplificateur institutionnel de cette hésitation.
Encore moins en adoptant un texte sans portée juridique, sans effet réel, mais à fort impact diplomatique négatif.

Soyons lucides :
Il s’agit moins de défendre des principes que de produire un affichage symbolique.
Un affichage dangereux.
Pour la France.
Pour l’Europe.
Pour la crédibilité de nos institutions.

Robert Schuman rappelait que « l’Europe ne se construira pas contre les nations, mais avec elles, dans le respect des règles communes ».
En votant cette résolution, nous ferions l’inverse :
Nous affaiblirions les règles.
Nous brouillerions les responsabilités.
Nous créerions un précédent institutionnel que nous regretterions.

Le Sénat est une chambre de sagesse.
Pas une chambre de contournement constitutionnel.
Dire non aujourd’hui, ce n’est pas ignorer les inquiétudes.
C’est refuser de dégrader l’État de droit pour calmer la rue.

Pour toutes ces raisons, cette motion d’irrecevabilité doit être adoptée.
Par cohérence.
Par responsabilité.
Par fidélité à notre Constitution.

Rejet Mercosur (1/5) – Motion de rejet – Vidéo 3’

Devant Nicolas Forissier, ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité de France, j’ai défendu la question préalable que j’ai déposée, ce 16 décembre, qui vise à interrompre l’examen de la résolution appelant la France à s’opposer à l’accord UE–Mercosur, car une telle position affaiblirait gravement les intérêts stratégiques, économiques et agricoles français. Lire lire mon argumentaire pour justifier le rejet de la résolution.

VERBATIM

Mes chers collègues,
Nous ne sommes pas réunis pour choisir le confort.
Nous sommes réunis pour choisir l’avenir.

Cette résolution demande au Gouvernement de bloquer l’accord UE–Mercosur.
Elle se présente comme protectrice.
Elle est, en réalité, une faute stratégique.

L’histoire est sévère avec les nations qui se retirent du monde.
Victor Hugo l’aurait dit ainsi : on ne se protège pas en fermant les portes, on s’ensevelit.
Refuser cet accord, ce n’est pas résister.
C’est s’effacer.

Pendant que nous hésitons, d’autres avancent.
Les États-Unis.
La Chine.
Sans clauses sociales.
Sans exigences environnementales.
Sans nos valeurs.

Le commissaire européen au commerce l’a rappelé clairement : rejeter cet accord affaiblirait durablement la crédibilité économique de l’Europe.
Un continent qui négocie 25 ans pour finalement reculer envoie un message de renoncement.
Et le monde le comprend très bien.

Regardons les faits.
Les entreprises françaises ont à gagner.
Beaucoup à gagner.

Un marché de 270 millions de consommateurs.
Des droits de douane qui tombent.
Jusqu’à 80 % sur certains produits.
De l’industrie.
De l’emploi.
De la croissance sur notre sol.

Et contrairement aux caricatures, l’agriculture française n’est pas condamnée.
Elle ne représente qu’1% de notre PIB.
Elle aussi est parfois gagnante.

Prenons les viticulteurs qui représentent un cinquième de notre agriculture.
Pas en théorie.
Dans la réalité.

Aujourd’hui, nos vins sont lourdement taxés en Amérique du Sud.
Demain, ces barrières disparaissent.
Des professionnels le disent eux-mêmes : les exportations pourraient augmenter de 50 %.
Cinquante pour cent.
Ce n’est pas un slogan.
C’est un débouché.
C’est de la valeur ajoutée.
C’est de l’emploi dans nos territoires viticoles.

Refuser l’accord, ce n’est pas sauver nos agriculteurs.
C’est les priver de marchés.
C’est les condamner à regarder les autres vendre à leur place et à arracher leurs vignes.

On nous dit : « l’environnement ».
Mais sans accord, aucun levier.
Aucune contrainte.
Aucune pression.

Signer, c’est pouvoir exiger.
Refuser, c’est renoncer.

Victor Hugo écrivait que l’avenir appartient à ceux qui osent.
Aujourd’hui, on nous propose de ne rien oser.
De bloquer.
D’attendre.
De reculer.

Oui, les sénateurs sont sous pression.
Oui, le Gouvernement est prudent.
Mais l’intérêt national ne se décide pas dans la peur.

Une Europe qui renonce à ses accords n’est pas souveraine.
Elle est marginalisée.

Ne poursuivons pas cette délibération.
Non par naïveté.
Mais par responsabilité.

Pour que la France reste une puissance qui échange.
Qui influence.
Qui vend.
Et qui avance.

AEFE : Soutien à la démarche de la MLF et des écoles partenaires

L’Association nationale des établissements français à l’étranger (ANEFE), que j’ai l’honneur de présider, soutient pleinement la démarche engagée par la Mission laïque française (MLF), telle qu’exprimée dans sa lettre du 11 décembre 2025 (LIRE) et dont je me fais le relai. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de notre déclaration liminaire du 27/11/2025 (LIRE) à l’occasion du dernier conseil d’administration de l’AEFE, où nous avions déjà alerté sur les déséquilibres structurels qui menacent la pérennité et l’équité de notre réseau éducatif à l’international.

À la veille du Conseil d’administration de l’AEFE prévu le 18 décembre, je rencontrerai Mme Éléonore Caroit, ministre déléguée chargée de la Francophonie, afin de réaffirmer notre position : les écoles partenaires ne sauraient se substituer à l’État français pour financer des dépenses de l’AEFE qui ne relèvent pas de leurs missions.

Comme je l’ai déjà exprimé auprès du cabinet de la ministre, il est essentiel que les contributions des établissements partenaires restent proportionnées aux services rendus et non une source de compensation pour des déséquilibres budgétaires qui leur sont étrangers.

Dans ce contexte, je tiens à appuyer solennellement la démarche entreprise par les écoles partenaires et leur appel à une réforme structurelle, fondée sur la concertation et l’équité, condition indispensable pour préserver l’avenir de l’enseignement français à l’étranger et maintenir son excellence.

Olivier Cadic
Président de l’ANEFE
Sénateur représentant les Français établis hors de France
https://www.oliviercadic.com/au-senat/senat-ca-aefe-27-11-25-declaration-anefe/

IMEC : Un projet Win–Win–Win !

Lors du Sixième Sommet économique France–Pays arabes, ce 11 décembre, j’ai eu le plaisir de participer à une table ronde consacrée à « Un projet innovant, décarbonant et transversal : le Corridor économique Inde–Moyen-Orient–Europe ».

Je remercie Dominique Brunin, directeur du développement de la Chambre de commerce franco-arabe (CCFA), de son invitation à intervenir en ma qualité de président du groupe d’amitié France–Pays du Golfe.

J’ai partagé le plateau avec :
Gérard Mestrallet, envoyé spécial du Président de la République pour le corridor IMEC ;
Hervé Martel, CEO du Port de Marseille-Fos ;
Dr Mohamed Ben Laden, président du Conseil d’affaires franco-saoudien.

J’ai également salué la présence éclairante de Ludovic Pouille, directeur de la diplomatie économique au MEAE et ancien ambassadeur de France en Arabie saoudite.

Dans un premier temps, Gérard Mestrallet a rappelé la genèse et l’ambition de l’IMEC (India–Middle East–Europe Corridor) : un corridor économique et logistique reliant l’Inde, le Golfe et l’Europe grâce à des infrastructures portuaires, ferroviaires, numériques et énergétiques.

Objectifs : accélérer le commerce, sécuriser les chaînes d’approvisionnement et proposer une alternative crédible aux routes chinoises de la Belt & Road.

Lancé le 9 septembre 2023 lors du G20 de New Delhi, l’IMEC repose sur un MoU signé par huit entités : Inde, États-Unis, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, France, Allemagne, Italie et Union européenne.

Comme Gérard Mestrallet, Je pense évidemment qu’il s’agit d’un projet d’intérêt majeur pour la France. Les propos d’Hervé Martel l’ont parfaitement illustré lorsqu’il a évoqué les investissements et les infrastructures nouvelles pour faire du Port de Marseille-Fos le pilier de la stratégie française.

Dans un contexte mondial marqué par les crispations géopolitiques, l’IMEC offre également une voie alternative à l’influence chinoise, en renforçant des alliances fondées sur la transparence et la réciprocité.

Les points essentiels de mon intervention :

L’IMEC n’est pas seulement un corridor commercial : c’est un pont stratégique entre trois régions qui partagent une même ambition d’ouverture, d’innovation et de stabilité.
Pour l’Europe, l’IMEC est une chance unique de se rapprocher de l’Inde, l’une des économies les plus dynamiques du monde, tout en réduisant notre dépendance à des points de passage vulnérables. Une manière concrète de renforcer notre autonomie stratégique et de reprendre l’initiative.
Pour les pays du Golfe, le corridor ouvre la voie à un rôle de hub majeur entre l’Asie et l’Europe. Il soutient leurs stratégies de diversification économique, dynamise les partenariats industriels et scientifiques, et contribue à la stabilité régionale.
Pour l’Inde, l’IMEC offre un accès direct au marché européen – son premier partenaire commercial – et une place au cœur de nouvelles routes d’échanges. Les infrastructures associées moderniseront sa logistique, stimuleront sa croissance intérieure et renforceront la compétitivité de ses entreprises.

En affaires, mon vocabulaire se résume en trois mots : fast, fast, fast.
S’agissant de l’IMEC, j’ai trois mots, c’est un projet Win–Win –Win !

PLF2026 – PELF : Le Pass enfant langue française : une promesse en suspens, une solution en attente – Vidéo Q/R (3’05)

Dans le cadre des débats du projet de loi de finances, j’ai défendu, ce 10 décembre, un amendement concernant l’avenir du dispositif Pass enfant langue française.

Je remercie le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, pour sa réponse détaillée (ci-dessous) et pour la transmission prochaine de l’évaluation, qui permettra d’engager enfin une discussion claire sur les suites à donner au PELF.

VERBATIM – QUESTION – Olivier Cadic

Le Pass enfant langue française, annoncé en 2022 par le président de la République, devait apporter une solution pour 80% des enfants français qui vivent à l’étranger et qui ne sont pas scolarisés dans le réseau AEFE.

Beaucoup d’entre eux ne maîtrisent pas notre langue.

Un premier million d’euros avait été inscrit au PELF 2024, mais l’an dernier, le gouvernement a suspendu ce dispositif dans l’attente d’une évaluation annoncée pour le printemps dernier. Nous sommes en décembre, cette évaluation n’a toujours pas été publiée. Sauriez-vous, monsieur le ministre, quand nous l’aurons ?

Cet amendement, en attendant, propose de redéployer 300.000 euros pour permettre à la DFAE de conduire, via nos consulats, une enquête fiable fondée sur un outil d’évaluation linguistique fourni par un Institut français. Elle permettra enfin de mesurer pays par pays le nombre d’enfants qui ne maîtrisent pas le français et de préparer le déploiement effectif du PELF dans un prochain budget.

VERBATIM – RÉPONSE – Jean-Noël Barrot, ministre

Monsieur le Président, monsieur le sénateur, il y a bien eu une expérimentation qui a été conduite, vous l’avez rappelé, entre l’automne 24 et l’été 25, dans quatorze pays pilotes au profit d’agents âgés de six à onze ans. Comme le montre l’évaluation qui a été conduite cet été et qui pourra vous être communiquée, cette expérimentation a donné des résultats positifs, mais contrastés par rapport aux objectifs qui avaient été fixés. Si elle a permis de constater l’existence d’une demande, 203 groupes hebdomadaires mis en place accueillant 1182 enfants, elle a également mis en évidence plusieurs limites en termes de niveau de langue et de disponibilité des familles à prendre en charge la poursuite des cours. Seuls 28% des parents s’y disent disposés. Dans ce contexte et compte tenu du budget nécessaire pour étendre le dispositif à l’ensemble des pays, qui est estimé à minima à trois millions d’euros, le PELF n’a pas été reconduit en 2025, ni à ce stade dans le PLF 2026, il convient d’examiner les suites qui pourraient être données à cette expérimentation à travers une offre locale adaptée, avec une contribution financière modeste de la part des parents, un accompagnement des parents souhaitant poursuivre l’apprentissage du français par leur enfant, selon un autre dispositif, par exemple grâce à une association FLAM ou encore de nouveaux pays ciblés au cas par cas, au titre d’opérations de promotion du français. Et donc, dans l’attente d’une discussion autour de l’évaluation qui a été menée, je vous propose, comme l’a fait la rapporteure, de retirer votre amendement.

PLF 2026– Cybersécurité : Mais où sont les stratégies promises ? – Vidéo 3’

Dans le cadre du projet de loi de finances 2026, je suis intervenu ce 10 décembre en qualité de rapporteur pour avis de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées pour le programme 129 « Coordination du travail gouvernemental » (gestion de crises, cyberdéfense, renseignement).

VERBATIM

Cela fait neuf ans que je présente le budget du programme 129 « Coordination du travail gouvernemental », et désormais, nul besoin d’expliquer son utilité : chacun connaît ou a subi une cyberattaque, qu’elle vise France Travail, l’Urssaf, un hôpital ou prenne la forme d’un faux message bancaire ou d’un faux colis.

L’objet de l’action n°2 « Coordination de la sécurité et de la défense » entre dans le champ de compétence de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées au titre des fonctions de cybersécurité, de protection contre les ingérences numériques étrangères et de soutien aux services de renseignement, prévus par la Revue nationale stratégique 2025.

C’est d’ailleurs par ce qu’il concerne la défense et la sécurité nationale que ce budget est l’un des rares à augmenter par rapport à 2025, avec 431 millions d’euros pour 2026.

Seront donc confortés les moyens du SGDSN et avec lui : l’ANSSI, Viginum, l’OSSIC et les fonds spéciaux pour le financement des actions couvertes par le secret de la défense nationale.

La commission a proposé l’adoption des crédits de la mission « direction de l’action du Gouvernement ».

Je voudrais pour conclure évoquer plusieurs questions restées sans réponses qui sont autant de points d’alerte :

– de nouvelles stratégies nationales de cybersécurité et de lutte contre les manipulations de l’information avaient été annoncées l’an dernier.

Quand nous seront-elles communiquées et publiées ?

– les cyberattaques et les manipulations de l’information concernent toute la population, quand aurons-nous les retours d’expériences de l’ANSSI sur les attaques massives que j’ai évoquées ?

– en ma qualité également de président de la commission spéciale relative au projet de loi « Résilience et cybersécurité », j’évoque le problème des points d’entrée dans le dispositif de lutte contre les cyberattaques et surtout la manière dont l’ANSSI envisage la mise en œuvre réglementaire de la directive NIS 2.

Dans ce cadre, il est essentiel de rappeler que la norme ISO 27001, relative aux systèmes de management de la sécurité de l’information, constitue aujourd’hui un référentiel reconnu permettant de répondre aux exigences de la directive NIS2, notamment en Belgique où elle fait déjà office de standard de conformité.

La récente attaque contre l’Ursaf fait apparaître que les administrations comme les entreprises devraient s’y conformer au plus vite pour garantir un niveau homogène de protection et de résilience.

La question centrale est de savoir en quoi d’autres obligations imposées aux entreprises et aux collectivités leur permettront d’être mieux protégées ?

Il y a ici une révolution des esprits à mener au sein des services de l’État pour que la résilience et la sécurité ne soient pas l’affaire de quelques-uns mais de tous, comme la publication du guide « tous responsable » que je salue en espérant qu’il ajoute bientôt dans les numéros d’urgence le 17Cyber qui fêtera son premier anniversaire dans une semaine.

Edito : Jean-Noël Barrot : Une diplomatie française en mouvement, entre modernité et ambition

Lire : l’INFOLETTRE n°252 – Novembre-Décembre 2025Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Jean-Noël Barrot : Une diplomatie française en mouvement, entre modernité et ambition

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

La France, puissance d’équilibre et de dialogue, doit incarner une diplomatie à la hauteur des défis du XXIᵉ siècle. Dans un monde marqué par les tensions géopolitiques, les crises climatiques et les ingérences étrangères, une diplomatie moderne exige des moyens à la mesure de ses ambitions.

La diplomatie est à la Défense ce que la justice est à l’Intérieur : un pilier indispensable. Depuis son arrivée à la tête du Quai d’Orsay, Jean-Noël Barrot a impulsé une dynamique sans précédent. La stratégie French Response contre la désinformation, la lutte renforcée contre les narco-trafics, ou encore le sommet France-Afrique au Kenya en 2026 illustrent une volonté claire : réinventer notre partenariat avec l’Afrique et renforcer notre influence. Les Assises de la diplomatie parlementaire et de la coopération décentralisée complètent cette vision, en mobilisant tous les acteurs de notre rayonnement.

Ces avancées méritent d’être amplifiées.

Pourtant, un domaine cristallise les tensions : l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Avec 12 % du budget de l’action extérieure et des subventions passées de 200 à 400 millions d’euros en 15 ans, son modèle économique est devenu insoutenable.

Seuls 20 % des élèves scolarisés dans son réseau sont français, et les classes moyennes en sont progressivement exclues. La réforme engagée par Jean-Noël Barrot doit reposer sur trois principes : un juste coût, un juste prix, et une cohérence tarifaire internationale.

L’enjeu ? Réorienter les subventions vers les bourses et les outils garantissant l’accès à la langue et à la culture pour tous les enfants français.

Nos compatriotes de l’étranger, souvent sous-estimés, forment un réseau d’influence unique. Leur engagement quotidien renforce le rayonnement de la France. Il est temps de les considérer comme des partenaires stratégiques, et non comme des bénéficiaires passifs.

Si l’augmentation symbolique de 0,01 % des crédits (3,45 milliards d’euros) peut sembler modeste, l’ambition portée par Jean-Noël Barrot transcende ces contraintes. Preuve en est : il a été récompensé ce 10 décembre par le prix CEPR du décideur politique de l’année 2025, en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à l’élaboration des politiques publiques.

Sous son impulsion, j’observe que la diplomatie française avance, alliant rigueur budgétaire et vision stratégique. Le cap est tracé : celui d’une France offensive, moderne et solidaire.

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

HOMMAGE
. Attentats du 13-Novembre 2015

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. PLF2026 – Action Extérieure de l’État – Discussion générale
. MEAE – Assises de la diplomatie parlementaire
. Budget 2026 – DFAE, AEFE, projets immobiliers
. IPAC – Procès de Jimmy Lai – Réponse du Président de la République

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Face aux risques : lancement du guide « Tous responsables »
. Enseignement du français : ma question écrite sur l’avenir du dispositif “PELF”
. CA de l’AEFE (27/11/25) – Déclaration de l’ANEFE
. Accueil des élèves du Collège du Léman – International School
. TV5Monde au service du rayonnement culturel francophone

EN CIRCONSCRIPTION
> ÉTATS-UNIS – Floride / Miami (24-27 oct. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Illinois / Chicago (28-29 oct. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Massachusetts / Boston (30 oct. – 01 nov. 2025)
> ÉTATS-UNIS – New York (2-4 nov. 2025)
> PAYS-BAS – Amsterdam (6-7 nov. 2025)
> ROYAUME-UNI – Londres (8-12 Nov. 2025)
> DANEMARK – Copenhague (12 nov. 2025)

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ & IA
. Cybersécurité – L’État doit renforcer sa culture qualité
. Cybersécurité et ingérences étrangères – SGDSN, ANSSI et VIGINUM
. Cybersécurité – Olvid

SÉNAT – BUDGET & IA
. PLF2026 – Mon amendement pour supprimer le CEHR
. PLF2026 – Mon amendement en faveur d’un “Bouclier fiscaL”

SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ
. Institut français – Lancement de la Saison de l’Ukraine
. Taiwan – Visite du ministre François Wu
. Taiwan – Un budget de défense exceptionnel
. La France au rendez-vous de la nouvelle économie irakienne
. Roumanie – Fête nationale
. Japon – Hommage à S.E. Makita Shimokawa
. Liban – Fête nationale

MÉDIAS
. Olivier Cadic : “Les Jeux Olympiques ont réussi puisqu’on les a préparés, la guerre c’est pareil” (Public Sénat – 03/12/2025)
. Le Service volontaire sera-t-il utile ? (France24 – 27/11/2025)
. “Déploiement d’un service militaire volontaire ?” (Public Sénat – 21/11/2025)
. Olivier Cadic : “Flam est ce que la démocratie participative peut faire dans sa plus belle expression” (Françaisdanslemonde.fr – 15 nov. 2025)
. “Nouvelle pratique mafieuse à Marseille ?”– Le Temps (Suisse) – 14 nov. 2025)
. Olivier Cadic : « “La France, comme tous les autres pays, est victime d’ingérences étrangères extérieures” (Public Sénat – 06/11/2025)

Découvrir l’InfoLettre n°252

PLF2026 – Action Extérieure de l’État – Discussion générale (Vidéo 8’15)

Intervention ce 9 décembre, au nom du groupe UC sur le budget de la mission “Action Extérieure de l’État” (programmes 105, 151 et 185).

Pourquoi notre diplomatie mérite mieux qu’une stagnation budgétaire ?

Comment moderniser l’action consulaire, réformer l’AEFE et renforcer l’influence française à l’étranger ?

Dans cette intervention au Sénat, j’aborde sans détour les points forts, les urgences et les réformes nécessaires pour que la France reste une puissance d’équilibre.

Je salue l’engagement de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour une diplomatie moderne efficace.

VERBATIM

Monsieur/Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

Je souhaite ouvrir cette intervention en saluant votre engagement, Monsieur le Ministre.

Depuis plus d’un an, vous avez pris des initiatives structurantes, indispensables à la souveraineté diplomatique de la France : la stratégie French Response contre les campagnes de désinformation, un plan sans précédent de lutte contre les réseaux de narco-trafiquants, ainsi que deux Assises consacrées à la diplomatie parlementaire et à la coopération décentralisée.

Ces mesures dessinent les contours d’une diplomatie moderne : offensive, lucide, alignée sur les réalités géopolitiques contemporaines.

Il y a deux ans, nous célébrions ici même le réarmement diplomatique voulu par le Président de la République.

Aujourd’hui, avec 3,45 milliards d’euros en autorisations d’engagement, l’augmentation affichée est strictement symbolique : +0,01 %.

Soyons clairs : c’est trop faible pour un pays qui prétend incarner une puissance d’équilibre.

Pourtant, moins de trois ans après le lancement de l’Agenda de transformation du Quai d’Orsay, 85 % des recommandations ont été mises en œuvre.
Cet effort méthodique, rigoureux, commence à produire des résultats visibles.

Il mérite d’être consolidé, certainement pas fragilisé.

La diplomatie est à la Défense ce que la justice est à l’Intérieur : le complément indispensable.

Comment justifier d’augmenter massivement les budgets militaires tout en comprimant ceux dédiés à l’action extérieure, alors même
que la guerre est revenue au cœur du continent européen, que les ingérences se multiplient, et que les crises climatiques, sécuritaires ou énergétiques affectent déjà nos citoyens ?

Pour cette raison, le groupe Union Centriste refusera toute coupe supplémentaire sur cette mission.

Dans un contexte où la manipulation de l’information se professionnalise et où les ingérences étrangères deviennent systémiques, l’audiovisuel extérieur mérite plus que jamais notre soutien.

Notre diplomatie ne peut être seulement institutionnelle : elle doit aussi être stratégique, numérique, proactive.

Je veux saluer l’effort consenti en matière de communication stratégique.

La DPC atteindra près de 16 millions d’euros, permettant notamment de déployer dans nos postes des outils modernes de veille et de réponse informationnelle.

Dans ce combat, France Médias Monde et TV5 Monde jouent un rôle essentiel : promotion de la langue française, pluralisme culturel, lutte contre la désinformation.

Pourtant, comparé à leurs équivalents internationaux, leur financement demeure insuffisant. Il est temps de traiter cet outil comme un pilier d’influence, non comme un poste variable.

Je veux également saluer la décision d’organiser le sommet Africa France de 2026 au Kenya.

Choisir un pays anglophone est un signal politique fort : celui d’une stratégie africaine réorientée vers le partenariat, l’ouverture et la coopération économique.

Je reviens d’ailleurs de Nairobi, où j’ai pu mesurer les enjeux d’Africa France en participant à ma sixième fois cette année régionale des Conseillers du Commerce extérieur de l’année.

Les CCEF, tout comme les représentants des chambres de commerce françaises à l’étranger, représentent une formidable source d’inspiration pour notre action au parlement et en faveur de la diplomatie économique.

Je leur adresse toute ma gratitude pour ce qu’ils font chaque jour, pour la France, et pour nos partenaires dans leur pays d’accueil.

Concernant le programme 151 – Français de l’étranger et affaires consulaires, avec ma collègue Olivia Richard, nous sommes évidemment préoccupés par sa diminution globale, même si nous nous réjouissons de la hausse de 11,5 % des crédits dédiés au service consulaire.

C’est un investissement utile :
• état civil numérique,
• vote par internet,
• dématérialisation du renouvellement des passeports.

Ces avancées ne sont pas symboliques : elles améliorent concrètement et durablement la vie de nos compatriotes établis hors de France.

Je tiens aussi à saluer le leadership de Pauline Carmona, directrice des Français de l’étranger, toute la direction des Français de l’étranger et les consulats : la lutte contre la fraude produit déjà des résultats concrets.
Dans un seul pays : 265 dossiers réexaminés, 160 faux boursiers identifiés.

Preuve qu’une politique exigeante, appuyée sur l’accès aux données bancaires, fonctionne, comme l’a dit ma collègue Nathalie Goulet.

Permettez-moi maintenant d’être parfaitement clair :

Non, l’ANEFE, que j’ai l’honneur de présider, n’a pas été supprimée, comme je le lis à nouveau sur votre document budgétaire.

À l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’Association nationale des écoles françaises à l’étranger, notre ministre Eléonore Caroit l’a rappelé : l’ANEFE continue d’assumer une responsabilité financière déterminante, avec 230 millions d’euros garantis par l’État pour 35 établissements.

L’association s’est ouverte aux écoles non homologuées, afin que personne ne soit écarté.
Et je constate que pour la seule Tunisie, 7000 jeunes ont passé le baccalauréat en candidat libre cette année.

Et cela nous conduit au sujet central — l’éléphant dans la pièce.
Ou plutôt : le mammouth.

En 2008 déjà, élu des Français du Royaume-Uni, je déclarais :
« Si l’on transforme le réseau AEFE en cause nationale financée sans limite, nous verrons naître un nouveau mammouth. »

Eh bien, nous y sommes.
Le mammouth existe.
Et il a grossi.

L’AEFE représente 12 % du budget total de l’action extérieure de l’État.

Nous sommes passés de 200 à 400 millions d’euros de subventions.

Les subventions accordées aux 68 EGD équivalent de fait à attribuer des bourses à leurs élèves, sans condition de ressources ni condition de nationalité.

Cela avec une opacité sur les rémunérations des agents incompatibles avec l’exigence publique. Les dix premières rémunérations de l’AEFE atteignent en moyenne 23 000 euros par mois.

Ce modèle n’est plus soutenable — ni financièrement, ni socialement, ni stratégiquement.

Je salue donc la décision du gouvernement et les efforts des équipes du ministère pour engager enfin sa réforme.

Elle devra reposer sur trois principes :
✔ un juste coût : transparent, comparable entre établissements ;
✔ un juste prix : lisible et accessible pour les familles ;
✔ une cohérence tarifaire internationale.

Ce n’est pas une réforme technique :
C’est une réforme de survie.

Nous subventionnons un modèle qui scolarise moins d’un enfant français sur cinq à l’étranger.

Plus grave encore : les classes moyennes sont progressivement exclues.
Nous sommes passés de 131 000 élèves français à 121 000 en 10 ans.
Quant au nombre de boursiers, il a baissé d’un tiers en 3 ans, près de 30 000 à un peu plus de 20 000.

Aujourd’hui, l’AEFE reçoit 391 millions d’euros.

Les deux tiers bénéficient à des élèves étrangers.

Ce n’est pas conforme à la mission d’équilibre de l’AEFE.

Transférer la moitié de cette enveloppe vers les bourses permettrait d’en tripler l’effet et de réintégrer les classes moyennes françaises dans notre système.

Enfin, sur les 80 % d’enfants français non scolarisés dans le réseau, je l’ai souvent rappelé, beaucoup ne maîtrisent pas le français.

Pourtant, pour la deuxième année consécutive, les crédits du Pass Éducation Langue Française (PELF) sont suspendus. C’est un non-sens.

Je déposerai donc un amendement visant à mesurer la maîtrise du français par nos enfants, pays par pays. Sans mesure, il n’y aura ni stratégie, ni résultat.

Je veux saluer également le rôle essentiel des Alliances françaises et des associations FLAM, qui peuvent nous permettre un jour d’atteindre l’objectif que tous les enfants français à l’étranger puissent parler français.

Face aux contraintes budgétaires, nous devons mieux coordonner, mieux cibler, mieux mobiliser nos partenaires européens et internationaux.

Pour finir, je veux citer les propos de Nadia Chaaya, présidente du groupe les Indépendants tenus en octobre à l’AFE. Je la cite « Nous vivons à l’étranger, mais nous ne sommes pas étrangers au sort de notre pays. Cette période de crise doit nous pousser à nous demander ce que nous pouvons apporter à la France, plutôt que ce que la France peut nous apporter ».

Nos compatriotes de l’étranger représentent un réseau unique d’influence, trop longtemps sous-exploité. Ils sont un atout stratégique et font notre fierté.
Je veux leur rendre hommage.

Pour toutes ces raisons, le groupe Union Centriste votera les crédits proposés pour la mission « Action extérieure de l’État ».

Je vous remercie.

Enseignement du français : ma question écrite sur l’avenir du dispositif “PELF”

Il y a deux ans, un dispositif inédit avait été adopté dans le budget de l’état pour permettre aux enfants français scolarisés hors du réseau de l’AEFE d’apprendre leur langue : le français. Ce premier pas, doté d’un petit million d’euros, représentait un début de solution face à un problème épineux auquel je m’attèle depuis le début de mon mandat : garantir à nos jeunes compatriotes l’accès à la maîtrise de notre langue.

L’an dernier pourtant, le PELF, Pass enfant langue française (*), a disparu du budget. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, m’avait alors assuré que la ligne de crédit n’était pas supprimée, mais simplement suspendue, dans l’attente des conclusions d’une évaluation en cours (compte rendu).

Nous sommes toujours dans l’expectative quant à cette évaluation…

Question n°06863 (publiée le 27/11/2025) : M. Olivier Cadic attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’évaluation du dispositif « Pass enfant langue française » (PELF).

Annoncé lors de la campagne présidentielle de 2022 et introduit dans la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024, le PELF vise à permettre à des enfants français résidant à l’étranger, non scolarisés dans un établissement français, de renouer avec l’apprentissage de la langue française. Ce dispositif s’adresse potentiellement à 80 % des enfants français scolarisés hors du réseau de l’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et concrétisait l’idée d’un « chèque éducation » qu’il a défendu chaque année lors des débats budgétaires depuis 2014.

Présenté pour la première fois au projet de loi de finances pour 2024, le PELF avait été doté d’un budget d’un million d’euros. Le ministre délégué avait décidé de confier cette mission au centre national d’enseignement à distance (CNED). En réalité, le budget a été utilisé pour offrir gratuitement 20 heures de cours de français à environ 500 enfants, âgés de 6 à 11 ans, inscrits au registre consulaire, non scolarisés dans un établissement d’enseignement français.

Dans sa réponse du 22 avril 2025 à une question écrite relative au même sujet (réponse à la question n° 3536, publiée JO Assemblée nationale du 22/04/2025 page 2907), le ministère indiquait que l’expérimentation du PELF, menée dans 16 pays volontaires, se poursuivrait jusqu’à l’été 2025 et que le ministère procéderait dès le printemps 2025 à l’évaluation du dispositif en vue de décider de son avenir.

Or, malgré cet engagement, aucune conclusion de cette évaluation n’a, à ce jour, été communiquée, alors même que les crédits du PELF ont été suspendus dans l’attente de cette analyse, comme l’a rappelé le ministre lors des débats du projet de loi de finances pour 2025 du 21 janvier 2025.

Dans ce contexte, et compte tenu des enjeux majeurs que représente la maîtrise du français pour nos jeunes compatriotes établis hors de France – en particulier pour l’inclusion citoyenne, l’accès aux services publics et le lien avec la Nation, il souhaite connaître : la date de finalisation de l’évaluation du dispositif PELF ; la date à laquelle cette évaluation sera transmise au Parlement ; les conclusions tirées par le ministère quant à l’avenir du PELF, qu’il s’agisse d’une reconduction, d’une adaptation ou d’une transformation vers un autre dispositif.

Il le remercie de bien vouloir lui apporter ces précisions attendues de longue date par les familles, les acteurs du réseau éducatif à l’étranger et les élus des Français de l’étranger.

Lire ma question écrite (JO Sénat du 27/11/2025 – page 5818)

(*) Précédemment nommé : Pass éducation langue française

Sénat – Taiwan : un budget de défense exceptionnel

Les tensions dans l’Indo-Pacifique rappellent une réalité essentielle : les démocraties ne sont jamais acquises, elles se défendent.

Face aux menaces croissantes et aux intimidations répétées de Pékin, le président taïwanais Lai Ching-te vient d’annoncer un budget de défense exceptionnel de 40 milliards de dollars.

Ce choix n’est pas un signe d’escalade, mais un acte de résilience stratégique : un pays démocratique doit être capable de protéger sa souveraineté.

On ne négocie jamais la liberté.
On la défend.

La liberté a un coût.
Mais la liberté n’a pas de prix.

Lire l’article du Monde Taïwan : le président veut dépenser 40 milliards de dollars supplémentaires pour renforcer sa défense (26/11/2025)

PLF2026 – Mon amendement en faveur d’un « Bouclier fiscal » – Q/R Vidéo (3’28)

Ce 27 novembre, dans le cadre du PLF, j’ai défendu devant Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, le principe d’un bouclier fiscal à hauteur de 50%, afin d’encourager le travail, l’investissement et la prise de risque.

Dans un contexte où de nombreux signaux alertent sur un recul du consentement à l’impôt en France, et face à l’empilement de taxes au rendement incertain — comme l’a illustré la taxe sur les yachts — il devient nécessaire de réfléchir à un plafonnement clair des impôts directs.

J’espère que cet amendement permettra d’ouvrir la voie à une réflexion plus large et, à terme, à la mise en place d’une limite raisonnable à la pression fiscale.



VERBATIM

Cet amendement propose de rétablir un « bouclier fiscal » qui garantirait qu’aucun contribuable ne paie plus de 50 % de ses revenus en impôts directs.

L’idée est simple : il s’agit de trouver un équilibre entre ce que chacun doit contribuer et ce que l’État peut légitimement prélever.

Fixer une limite à 50 % assure que le contribuable garde au moins la moitié de ce qu’il gagne, tout en laissant à l’État les moyens nécessaires pour financer les services publics et la solidarité.

Le dispositif tiendrait compte de l’ensemble des impôts payés, y compris la taxe foncière et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, qui ont souvent augmenté depuis la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale.

En garantissant que l’effort fiscal reste raisonnable, le bouclier fiscal encouragerait le travail, la prise de risque et l’investissement.

Il favoriserait ainsi l’activité économique et, à terme, renforcerait les finances publiques.

PLF2026 – Mon amendement pour supprimer le CEHR – Q/R Vidéo (3’40)

Ce 27 novembre, au cours des débats sur la première partie (recettes) du projet de loi de finances, j’ai défendu un amendement de suppression de la Contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), qui n’a plus rien d’exceptionnel depuis 2012.

La ministre a reconnu que cette taxe constitue une “surimposition” qui concerne 60 000 foyers et rapporte 2 milliards d’euros.

Cet amendement a permis de souligner que cet empilement de taxes nuit à la lisibilité de notre fiscalité et pénalise notre compétitivité internationale.

VERBATIM

La Contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR) n’a plus aucune justification économique ni d’efficacité fiscale.

Créée en 2012 comme mesure temporaire, elle s’est ajoutée à un système déjà parmi les plus progressifs d’Europe, sans en renforcer la cohérence.

Elle complexifie la fiscalité du revenu et accumule les couches d’imposition (IR, PFU, prélèvements sociaux), contribuant à une pression fiscale déjà élevée et peu lisible.

Surtout, la CEHR nuit à l’attractivité du territoire : elle pénalise les contribuables mobiles, notamment cadres dirigeants, investisseurs et entrepreneurs internationaux, au moment même où les pays voisins renforcent leurs régimes d’accueil.

Enfin, aucune étude ne démontre son utilité ou son efficacité redistributive.

Supprimer la CEHR, c’est rendre le système plus simple, plus lisible et plus compétitif, sans coût budgétaire excessif.

Sénat – Institut français – Lancement Saison de l’Ukraine

Ce 1er décembre, j’ai eu l’honneur d’assister au lancement de la Saison de l’Ukraine en France, un moment fort placé sous le signe de la solidarité et du dialogue culturel.

De nombreuses personnalités étaient présentes, à commencer par les Premières Dames Brigitte Macron et Olena Zelenska. Cette dernière a prononcé des mots qui ont profondément résonné : « Aujourd’hui nous comprenons que nous ne sommes pas seuls. »

La participation remarquée de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et d’Andrii Sybiha, ministre des Affaires étrangères d’Ukraine, a témoigné de l’importance diplomatique de cet événement.

Andrii Sybiha a rappelé que la France confirme une nouvelle fois son rôle central sur la scène internationale, tandis que Jean-Noël Barrot a souligné que, malgré les 1 800 kilomètres qui nous séparent du front, nous déplorons déjà la perte de 200 artistes et de 16 journalistes, dont 4 Français. Il a appelé à une véritable « contre-attaque culturelle » et dénoncé une nouvelle fois la déportation d’enfants ukrainiens.

Étaient également présents Rachida Dati, Anne Hidalgo, Volodymyr Sheiko, ainsi que Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français, que je félicite pour la réussite exemplaire de ce lancement.

Alors que plus de 2 000 lieux culturels ont été détruits et plus de 200 artistes ont perdu la vie, cette Saison de l’Ukraine ouvre un nouveau dialogue. Le moment le plus émouvant fut la prise de parole de deux écrivains ukrainiens… depuis le front. +d’images

Sénat – Roumanie – Fête nationale

À l’occasion du 107e anniversaire de la Roumanie unie, l’ambassade de Roumanie à Paris a brillamment célébré sa fête nationale à l’Hôtel de Béhague, ce 28 novembre.

L’ambassadrice Ioana Bivolaru a su rassembler plus de 400 invités, dont des personnalités françaises et roumaines, pour un moment d’échange et de convivialité.

J’ai accompagné le président Thierry Meignen, président de notre groupe d’amitié France-Roumanie, qui a prononcé un discours mettant en avant les jumelages franco-roumains et la richesse de notre coopération, en présence de Philippe Gustin, directeur de cabinet du Premier ministre Sébastien Lecornu et ancien ambassadeur de France en Roumanie.

Dana Gruia Dufaut, présidente du conseil consulaire en Roumanie, avait spécialement fait le déplacement depuis Bucarest pour marquer son engagement lors de cet événement qui a mis en lumière l’engagement constant de la Roumanie en faveur de la francophonie, ainsi que les liens solides entre nos deux nations.

Merci à l’ambassadrice Ioana Bivolaru pour son invitation et son leadership, et à tous les Roumains pour leur contribution à la francophonie.

Vive l’amitié franco-roumaine ! +d’images

Médias – Olivier Cadic : “Les Jeux Olympiques ont réussi puisqu’on les a préparés, la guerre c’est pareil” (Public Sénat – 03/12/2025 – Vidéo 26’)

Invité de l’émission Bonjour chez vous (Public Sénat), ce 3 décembre, j’ai répondu aux questions d’Oriane Mancini.

Au lendemain de la visite du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à son homologue Emmanuel Macron, nous avons évoqué trois sujets : La paix en Ukraine et quel rôle pour la France ? ; l’augmentation du budget militaire ; l’interception des clandestins entre la France et le Royaume-Uni.


Résumé de Public Sénat :

« On ne veut pas prendre la représentation nationale en traître », déclarent Le Premier ministre et la ministre des Armées après avoir rassemblé, ce 1er décembre, les parlementaires des commissions chargés des sujets de défense dans une réunion à huis clos.

L’enjeu : faire accepter via des débats organisés en vertu de l’article 50-1 …l’augmentation de 6,7 milliards d’euros le budget des Armées. Olivier Cadic, sénateur (Union Centriste) des Français établis hors de France, justifie cette nouvelle hausse de dépenses : « On a trop attendu. J’entends Laurent Fabius dire ‘nous devons toucher les dividendes de la paix’ après la chute du mur de Berlin, il faut maintenant rattraper cette erreur stratégique. Nous avons baissé l’arme. L’adversaire s’est dit que c’était le bon moment. Aujourd’hui on voit que les efforts d’investissements pour se rétablir sont beaucoup plus importants. Nous devons aujourd’hui payer pour ceux qui ont bénéficié des dividendes de la paix ».

Olivier Cadic pense qu’il faut « prendre avantage de l’expérience sur le terrain en Ukraine, mais aussi de la confrontation Iran-Israël. Si nos forces armées réclament des forces supplémentaires c’est justement parce qu’elles considèrent que nous ne sommes pas à niveau.

Mais malheureusement, c’est comme le jour du match, ce n’est que dans la confrontation que l’on sait si l’on est au niveau ou pas. Et il ne faut pas attendre le jour de l’entrée au conflit pour voir si l’on est au rendez-vous. Les Jeux Olympiques, si ça a été un succès fantastique, c’est parce qu’on les avait préparés, et bien là c’est pareil ».

Sénat – Japon – Hommage à S.E. Makita Shimokawa

À l’occasion du départ de Makita Shimokawa, ambassadeur du Japon en France, Patrick Kanner, président du groupe d’amitié France-Japon, a organisé un échange avec les membres du groupe. Lors de cette rencontre, l’ambassadeur a partagé ses réflexions sur les trois années passées à Paris, marquées par une coopération franco-japonaise renforcée.

En réponse à ma question sur l’évolution de la perception de l’Indo-Pacifique, depuis son arrivée, M. Shimokawa a souligné les défis posés par la stratégie chinoise, notamment le développement de son arsenal militaire.

Il a mis en avant la pression croissante exercée vers le sud, en direction des Philippines, tout en saluant le rôle essentiel de la France dans la région, notamment à travers les exercices conjoints. Il a également réaffirmé l’importance de l’alliance militaire avec les États-Unis pour garantir la stabilité régionale.

Les participants ont salué son engagement et son leadership, qui ont contribué à approfondir les liens entre nos deux nations. Nous lui adressons nos plus vifs remerciements pour son action et lui souhaitons plein succès dans ses futures missions. +d’images

Médias – Le Service volontaire sera-t-il utile ? (France24 – 27/11/2025 – Vidéo 42’)

Le Président Emmanuel Macron a décidé de lancer, dès cet été, le Service militaire volontaire de dix mois avec l’objectif de mobiliser 50.000 jeunes d’ici 2035. Depuis le début de la guerre en Ukraine, certains pays européens ont aussi rétabli le service militaire. Est-ce efficace ? De quelles menaces parle-t-on ?

Nous en avons discuté au micro de Stéphanie Antoine sur la plateau du France 24 avec Richard Werly, correspondant France/Europe pour le quotidien suisse Blick ; Michel Goya, ancien officier des troupes de marine et historien ; Christelle Craplet, directrice Opinion Ipsos-BVA

Parler de mobilisation et de résilience m’a conduit à montrer la brochure « Tous responsables » diffusée la semaine précédente par le gouvernement et qui concerne tous les Français, pas seulement les jeunes. Il faut en effet que chacun comprenne qu’il a un rôle à jouer et qu’il va falloir investir pour rester en paix

J’ai successivement répondu aux questions suivantes :
> Quelle est votre réaction au sujet du Service national volontaire ?
> Est-ce que cela va créer du patriotisme ou l’objectif est-il uniquement de se défendre ?
> Votre réaction au fait qu’Emmanuel Macron ait bien dit que ce service national volontaire se cantonnait à la défense du territoire français ?
> On est plutôt dans des temps de disette. Ces 2,3 milliards de crédits pour le service national vont-ils être retirés du budget ?
> Est-ce qu’il va y avoir une astuce budgétaire pour que cette augmentation des crédits militaires soit votée ?
> Un service européen sans armée européenne ?
> Est-ce qu’on a les moyens financiers de pouvoir se défendre véritablement ?

Voir l’émission de France24 Le Service volontaire sera-t-il utile ?