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Montréal – Un accord de libre-échange qui devrait profiter aux entreprises françaises


400 filiales d’entreprises françaises de la région métropolitaine de Montréal emploient 20.000 personnes sur un total de 2000 filiales d’entreprises étrangères. La crise n’a pas ralenti le flux de nos investissements puisque la France est, depuis 2011, le premier investisseur étranger, devant les Etats-Unis et le Royaume-Uni !

Bruno Clerc, consul général de France à Montréal et Olivier Cadic

Bruno Clerc, consul général de France à Montréal et Olivier Cadic

Si la France du CAC40 est évidemment représentée à travers ses filiales dans tous les secteurs, Montréal attire également des PME françaises qui souhaitent, à terme, intégrer le marché nord-américain. Lors de mes échanges, les entrepreneurs ont mis en avant la facilité de créer une entreprise, la fiscalité attractive et des procédures administratives légères.

Par-delà les facilités offertes et le climat entrepreneurial, une aube nouvelle va se lever sur les relations franco-canadiennes. En effet, un accord de libre-échange entre l’Union-européenne et la Canada (AECG) a été conclu le 18 octobre 2013. Le temps de mettre en conformité les législations, la mise en œuvre de l’accord devrait intervenir au mieux en 2015.

Lorsque je me suis enquis des effets de l’AECG, les services économiques du consulat m’ont assuré que l’accord profitera largement aux entreprises françaises. Il permettra d’accroitre le commerce des biens et services entre la France et le Canada de plus d’1Mds€.
Je remercie Bruno Clerc, notre consul général à Montréal, d’avoir organisé la réunion et fait préparer des documents de synthèse venant étayer cette prévision.

Le consul général a souligné que l’un des volets les plus prometteurs du traité de libre-échange concernait les marchés publics. Pour la toute première fois, les Canadiens ouvriront leurs marchés publics (municipal, provincial et fédéral) aux fournisseurs européens. En 2011, par exemple, les marchés publics attribués par les municipalités canadiennes ont atteint un montant de 82Mds€, soit 7% du PIB canadien !

En plus de réduire à zéro la quasi-totalité des droits de douane, l’AECG assouplira la loi sur les investissements au Canada, facilitera le déplacement temporaire des personnels d’entreprises et conduira aussi à la reconnaissance mutuelle de certaines qualifications professionnelles (architecte, ingénieur, expert-comptable…).

Enfin, l’accord rapprochera le niveau de protection des droits de propriété intellectuelle, ce qui profitera notamment au secteur pharmaceutique (durée des brevets) ou aux exportateurs de produits agricoles d’origine géographique spécifique (Roquefort, Comté, jambon de Bayonne, Huile d’olive de Haute-Provence…), à qui on accordera des contingents agricoles supplémentaires (essentiellement pour les fromages).

Montréal – Un million de touristes canadiens en France

A Montréal, j’ai eu le plaisir de rencontrer Armelle Tardy-Joubert, directrice d’Atout France avec qui nous avons évoqué le marché du tourisme canadien en France. Ces dernières années, le nombre de touristes canadiens a connu une progression continue et significative.

Olivier Cadic et Armelle Tardy-Joubert, directrice d’Atout France à Montréal

Olivier Cadic et Armelle Tardy-Joubert, directrice d’Atout France à Montréal

Dernier chiffre de fréquentation connu, celui de 2013, un grand cru puisque nous avons passé la barre du million : 1.080.000 Canadiens sont venus en France en 2013, contre 940.000 en 2012. En passant, Armelle a disposé des données 2013 en janvier 2015 seulement ! Ce temps d’attente est totalement déconcertant et contre-productif, surtout que le tourisme est un domaine d’activité stratégique pour notre pays. Un an pour connaitre ses recettes, alors que certains pays fournissent ces chiffres presque en temps réel.

Bons clients, les Canadiens séjournent en moyenne 10 jours. Signe assez révélateur, le Canada est le seul marché sur lequel Air France a décidé d’ouvrir une nouvelle ligne long courrier : un direct Paris-Vancouver, à partir du 27 mars prochain.

En qualité de co-président du club France Terre de Tourisme, mes préoccupations rejoignent celle d’Armelle Tardy-Joubert (lire : “Mon action pour renforcer notre attractivité touristique” du 14 décembre 2014). En raison de la faiblesse du budget de promotion dont elle dispose (30.000 euros), il lui faut être particulièrement précautionneuse et cultiver ses relais.

Pour Armelle, la difficulté principale consiste à faire venir en France les organismes canadiens de tourisme. La France ne manque pas d’attraits, mais elle se trouve en situation de concurrence internationale. Ainsi, les taux de change peuvent être un handicap, comme les prix considérés comme excessifs pour les tour-opérateurs canadiens (notamment sur la Côte d’Azur).

Nous nous félicitons que le secteur du tourisme représente 7% du PIB de la France et deux millions d’emplois. Mais des investissements et une mobilisation des esprits sont absolument nécessaires pour répondre à une demande croissante. Le nombre de touristes mondiaux devrait doubler dans les 15 ans pour atteindre 1,8 milliard par an.

Aujourd’hui, les maires doivent libérer du foncier pour développer l’hôtellerie. Il faut aussi sensibiliser nos élus locaux sur l’intérêt de développer un tourisme local et de proximité. J’aime prendre l’exemple du Puy du Fou, où des centaines de Vendéens s’impliquent bénévolement pour faire rayonner leur région.

En matière d’attractivité touristique, on peut adopter le même raisonnement qu’en matière de hautes technologies, mondialisation oblige. La clé du succès réside dans l’investissement permanent et le renouvellement de l’offre.

Rappel – FundRaising 2015 : les parents d’élèves du lycée CDG de Londres vous convient à leur dîner de gala du 20 mars 2015

APL-Appeal-2015 Comme chaque année, vous êtes invités à vous mobiliser pour le lycée français Charles de Gaulle de Londres et ses familles !

Le comité APL, présidé par Virginie Royer, nous informe que le dîner de l’an dernier a permis de lever 150.000£ pour étoffer les moyens mis à disposition des élèves. Un résultat exceptionnel que nous devons à la générosité de particuliers et d’entreprises.

Nous comptons sur vous de toutes les manières possibles : réserver une ou plusieurs places à table, adresser un don aux associations, apporter des lots pour la tombola ou encore sponsoriser l’événement à travers votre organisation.

DINER DE GALA
Champagne, dîner, soirée dansante
Vendredi 20 mars 2015
19h00 The Lancaster London Hotel,
Lancaster Terrace, London W2 2TY

Suivez ce lien pour réserver vos places et faire vos dons : www.apl-members.co.uk

Vous trouverez télécharger :
– la Brochure Corporate du gala : mail parents 2015 -2 (pdf)
– la présentation de APL Appeal 2015 : CorporateBrochureAPL2015-1 (pdf)
– le formulaire de réservation pour les particuliers : Brochure parents 2015 -2 (pdf)

Merci pour votre générosité !

Liban – Les réfugiés syriens ébranlent la société libanaise

Si nous avions accueilli autant de réfugiés syriens que le Liban au prorata de sa population, la France compterait 24 millions d’habitants de plus !

Olivier Cadic, le patriarche maronite Mgr Bechara Raï et Patricia Elias Smida, avocate et déléguée UDI-Liban

Olivier Cadic, le patriarche maronite Mgr Bechara Raï et Patricia Elias Smida, avocate et déléguée UDI-Liban

Ce flot massif de Syriens fuyant les combats en tout juste 4 ans a déstabilisé l’organisation sociale et économique du Liban. Cette inquiétude fut l’objet majeur de mon entretien avec Mgr Bechara Raï, chef de la principale communauté chrétienne du Liban.

Nous avons discuté de cette situation en compagnie de maître Joseph Farah, président de Caritas MONA (Le Secours catholique Moyen-Orient et Afrique) et de l’ambassadeur Farid Samaha, ancien directeur du protocole au palais présidentiel.

Il est irresponsable de laisser le Liban seul face à ce flux continu de réfugiés. Cette crise humanitaire concerne toute la communauté internationale.

J’ai suivi le conseil du Patriarche m’invitant à me rendre au siège de Caritas Liban qui distribue l’aide aux réfugiés.

Son président, le père Paul Karam m’a confié que 1.212.000 réfugiés syriens étaient officiellement inscrits au Liban d’après le Haut commissariat aux réfugiés. Mais on estime qu’ils seraient 400.000 de plus.

Joseph Farah, président de Caritas MONA, Olivier Cadic, le père Paul Karam, président de Caritas Liban et Patricia Elias Smida, avocate et déléguée UDI-Liban

Joseph Farah, président de Caritas MONA, Olivier Cadic, le père Paul Karam, président de Caritas Liban et Patricia Elias Smida, avocate et déléguée UDI-Liban

Cette immigration massive affecte directement les Libanais les plus modestes parce qu’ils sont supplantés sur le marché du travail par les Syriens non déclarés, payés deux fois moins chers!

Cette main d’œuvre abondante, l’explosion des naissances syriennes (60% des naissances) ou encore la hausse prodigieuse de la criminalité bouleversent les délicats équilibres sociaux, économiques et religieux du Liban.

Du reste, même si la guerre se termine, les études montrent qu’il restera toujours 500.000 Syriens au Liban, quelle que soit l’issue du conflit qui dure depuis 4 ans. Soit autant que les Palestiniens!

À la demande du gouvernement libanais, la Banque mondiale, en collaboration avec les Nations Unies, l’Union européenne et le Fonds monétaire international, a effectué une étude rapide de l’impact économique et social de l’arrivée des Syriens (lire l’étude de septembre 2013).

Plus d’an an plus tard, le conflit en Syrie semble s’installer pour longtemps. Le flot de nouveaux réfugiés s’est poursuivi. Ce flux ininterrompu risque de faire sombrer le Liban dans un nouveau conflit.

En écartant le président syrien Bachar AL-ASSAD de toute discussion diplomatique pour préparer l’avenir de la Syrie, je pense que le Président de la République prend le risque de prolonger un conflit qui a de lourdes conséquences pour le Liban.

Montréal – Deux lycées d’exception et de tradition

Quelle est la première communauté française hors d’Europe ? Celle de Montréal que l’on estime au bas mot à 100.000 ressortissants. Le nombre d’inscrits au consulat s’élève à 57400. Il a progressé de 91% depuis 2001.

La culture française est consubstantielle à la culture québécoise et l’enseignement français fait l’objet de toutes les attentions dans la Belle Province. J’ai visité, le 23 janvier dernier, le collège international Marie de France et le collège Stanislas, deux établissements conventionnés avec l’AEFE qui scolarisent près de 5000 enfants de la maternelle au baccalauréat.

le collège Stanislas de Montréal, créé en 1938, accueille près de 3000 élèves de la maternelle à la terminale

le collège Stanislas de Montréal, créé en 1938, accueille près de 3000 élèves de la maternelle à la terminale

J’ai appris par les services de Bruno Clerc, consul général de France à Montréal et Michel Clercx, consul général adjoint, qu’une partie de l’élite québécoise a été formée dans ces deux lycées : le premier ministre actuel, Philippe Couillard est un ancien élève de « Stan », tandis que la ministre de l’immigration du Québec a fréquenté Marie de France.

L’année scolaire 2014-2015 marque les 75 ans du Collège international Marie de France. Ayant ouvert ses portes en 1939 avec une douzaine de jeunes filles en réaction à l’enseignement catholique, le CiMF compte un millier d’élèves dans le secondaire et 800 autres en primaire. Ces élèves sont pour moitié canadiens, tandis que les Français représentent un tiers des effectifs.

Cela étant, le proviseur Régis Raufast aime rappeler qu’il brasse 64 nationalités. Pour l’anecdote, seul un élève a raté son bac l’an dernier.

L’accord France-Québec, en vigueur depuis 2008, prévoit un financement qui se divise en trois : 31% à la charge du Québec, 24% à la charge de la France et enfin 45% qui incombent aux familles. A noter que l’école ne paie pas de loyer, les bâtiments appartiennent à la France.

Régis Raufast envisage d’ouvrir un 3ème établissement, conforté par une longue liste d’attente. Le proviseur déplore toutefois une déperdition de 45% de ses élèves, en fin de seconde, qui rejoignent un des 48 Cegeps du Québec, établissements publics qui offrent des formations techniques et préuniversitaires et qui délivrent le DEC, l’équivalent québécois de notre baccalauréat.

De plus en plus de familles font le choix du système local et les jeunes Français quittent donc en masse le réseau français vers l’âge de 16 ans.

Cette concurrence locale n’épargne pas le collège Stanislas, né en 1938, qui occupe deux sites : Montréal (2535 élèves) et Québec (425 élèves). Les Français représentent 25% des effectifs et les binationaux, 40%. Tout en préparant « aux préalables exigés par les instituions québécoises d’enseignement supérieur », dit Philippe Warin, son proviseur, l’école mise beaucoup sur l’épanouissement des élèves, notamment par un service à la vie étudiante qui favorise la création de projets et d’activités dans les domaines artistique, communautaire, culturel et sportif.

Pour ce faire, l’état Québécois verse 6000$CN/an par élève (env. 4300€), tandis les familles apportent une contribution de 4500$CN.

On salue l’implication financière de l’Etat Québécois dans nos deux établissements. A noter qu’on étudie 300 demandes de bourses (2/3 en provenance de Stanislas et 1/3 Marie de France).

Visite de l’Union Française : Cédric Dumoulin, président du CA de l'UF, Antoine Reynard, responsable de l’immeuble, Olivier Cadic, Jean Isseri, trésorier et administrateur, Bruno Clerc, consul général et Michel Clercx, consul général adjoint

Visite de l’Union Française : (g.à d.) Cédric Dumoulin, président du CA de l’UF, Antoine Reynard, responsable de l’immeuble, Olivier Cadic, Jean Isseri, trésorier et administrateur, Bruno Clerc, consul général et Michel Clercx, consul général adjoint

Après le lycée, 90% des élèves restent à Montréal et 95% au Canada pour intégrer une université. Il faut dire qu’il y a près de 13.000 étudiants français inscrits dans les neuf universités de Montréal. Entre 2006 et 2012, les inscriptions de nos compatriotes ont bondi de 77%. A l’inverse, les universités françaises ont une faible attractivité sur les étudiants québécois (1400 étudiants répertoriés….).

Au Québec, le rayonnement culturel français est si présent qu’il n’y a pas besoin d’institut culturel, ni d’alliance française ! On trouve néanmoins, l’Union Française, créée il y a 129 ans, par Victor Ollivon.

L’Union bouillonne de projets par la voix de son président Cédric Dumoulin : elle aimerait renforcer son rôle d’accueil des immigrants, en réaffectant un étage de sa bâtisse à la location de chambres, elle voudrait installer un incubateur d’entreprises, multiplier les événements culturels et, le gros morceau, rénover son bâtiment. Les travaux de mise aux normes exigent 1,5M$, tandis que les agrandissements souhaitables requièrent 5,5M$, m’a précisé Jean Isseri, le trésorier et administrateur.

Maroc – Casablanca ou la douceur du climat… des affaires

Casablanca n’usurpe pas son titre de capitale économique du Maroc. A elle seule, la ville réalise la moitié de la production industrielle du pays et attire une majeure partie des Investissements directs à l’étranger (IDE) français. Pièce maîtresse du dispositif : la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc, où j’ai eu le plaisir d’être accueilli par son président, Jean-Marie Grosbois et son directeur général, Philippe Confais, ainsi que par Jean-Claude Leillard, conseiller du président en charge des Délégations régionales de la CFCIM.

« Le Maroc est un pays libéral » m’a résumé d’une formule Jean-Marie Grosbois. Tout a été mis en œuvre pour favoriser le courant d’affaires avec la France, premier partenaire commercial, bailleur de fonds et investisseur.

Casablanca - Réunion au siège de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc. (de gauche à droite) Philippe Confais, Directeur Général ; Pascal Capdevielle, Conseiller Consulaire Maroc ; Olivier Cadic ; Jean-Marie Grosbois, Président ; Jean-Claude Leillard, Conseiller du Président en charge des Délégations Régionales et Gilles d'Agescy, Conseiller Consulaire Maroc.

Casablanca – Réunion au siège de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc. (de gauche à droite) Philippe Confais, Directeur Général ; Pascal Capdevielle, Conseiller Consulaire Maroc ; Olivier Cadic ; Jean-Marie Grosbois, Président ; Jean-Claude Leillard, Conseiller du Président en charge des Délégations Régionales et Gilles d’Agescy, Conseiller Consulaire Maroc.

Deux chiffres illustrent cet attrait français : 750 filiales françaises sont implantées au Maroc, dont 36 sociétés du CAC40 !

Il faut dire que le Maroc joue clairement de sa différence. « On peut y créer une filiale à 100 % sans obligation d’avoir un associé marocain, à la différence de certains pays voisins ou des pays du Golfe. Autre point important : on peut rapatrier les dividendes sans limitation de montant ni de durée », m’a détaillé Philippe Confais.

L’Etat marocain lisse toutes les aspérités pour créer un climat propice aux affaires : on peut venir sans visa, les formulaires de l’administration sont en français ou encore le droit des affaires est familier, puisqu’il est similaire au droit français avec, notamment, les structures juridiques de type SARL, SA, SAS, etc.

J’ai trouvé très intéressant le fonctionnement des deux premiers parcs industriels de la CFCIM, situés à mi-chemin entre Casablanca et l’aéroport. Bouskoura et Ouled Salah sont presque mitoyens et accueillent une centaine d’industries chacun. Pour contrecarrer l’achat à but spéculatif, ces parcs ne proposent que du « foncier locatif ». Au final, 60 hectares sont « entièrement valorisés et commercialisés », se félicite le président de la Chambre.

Que les investisseurs français ne s’inquiètent pas : deux autres parcs sont en voie de réalisation, à Berrechid et à Settat, respectivement à 30 et 50 km au sud de Casablanca.

Au Maroc, on peut à la fois compter sur de la main-d’œuvre qualifiée et des coûts de production inférieurs à l’Europe. Ce double constat explique la forte présence de notre industrie aéronautique. Les incitations fiscales, notamment à l’export, achèvent de convaincre les financiers.

La CFCIM dispose d’une équipe de plus de 100 collaborateurs et travaille en liens étroits avec le Service Economique de l’Ambassade de France au Maroc et la Section Maroc des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF)

La CFCIM dispose d’une équipe de plus de 100 collaborateurs et travaille en liens étroits avec le Service Economique de l’Ambassade de France au Maroc et la Section Maroc des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF)

Cela étant, la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc doit réaliser un travail de fond pour accompagner nos entrepreneurs, en partenariat avec les CCI de France et Business France, dont la CFCIM est délégataire de service public et représentante exclusive au Maroc. Ses délégations régionales prennent aussi le relais pour faire rayonner nos entreprises à travers tout le Maroc.

Jean-Marie Grosbois et Philippe Confais m’ont livré la clé du succès : « une collaboration parfaitement bien huilée » entre la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc, le Service économique de l’Ambassade de France au Maroc et les CCEF, Conseillers du commerce extérieur de la France. Ces derniers qui représentent notamment les plus grands noms des entreprises françaises « constituent une force de réflexion et de proposition incontournable ».

Je pense en effet qu’il s’agit du triptyque gagnant pour faire réussir nos entrepreneurs, au quatre coins du monde.

Maroc : Gilles d’Agescy au service des démunis

En matière d’aide sociale, « la situation se complique », m’a confié Gilles d’Agescy, conseiller consulaire, qui m’a accompagné lors de mon déplacement au Maroc, en janvier. Autrement dit, « les subventions diminuent pour les Sociétés françaises de Bienfaisance, tandis que la population vieillit et augmente », laissant Gilles perplexe, lui qui siège à tous les comités de la SFB de Casablanca, réunissant les services du consulat et les acteurs de terrain.

Gilles d'Agescy, conseiller consulaire Casablanca

Gilles d’Agescy, conseiller consulaire de Casablanca

« Nos vieux ressortissants sont bien souvent abandonnés par leurs familles et je me suis souvent retrouvé seul aux obsèques, avec le jardinier ou la bonne le cas échéant », une situation qu’il gère en qualité de président de nombreuses associations : Légion d’honneur, Souvenir français, Maison des anciens…

« Beaucoup de nos résidents français ont dépassé 80 ans et certains se trainent dans une grande misère, car ils ne se sont jamais inquiétés de leurs vieux jours, soupire Gilles. Ils se retrouvent avec une retraite dérisoire, d’aucuns n’ont rien, même pas de Sécu et refusent de tendre la main, par fierté. » Il existe une solution à Rabat. Il s’agit de la maison de retraite de Souissi, au bénéfice de nos compatriotes âgés, dépendants ou malades.

Sous la responsabilité de l’Association de Bienfaisance, cette maison de retraite médicalisée est une vénérable institution qui a plus de 100 ans, mais qui ne dispose que de 41 lits…

La population vieillissante devient de plus en plus dépendante : il faut même protéger les personnes âgées qui ont de l’argent ! Ce qui n’est pas simple parce que le Maroc ne connait pas la tutelle judiciaire. Alors, « à la SFB de Casablanca, nous passons des contrats de gestion de biens. On délivre de l’argent au fur et à mesure des besoins de la personne, sinon elle se fait abuser par le personnel qui l’entoure »…

Heureusement, « la collaboration est totale et permanente » entre le consulat et les sociétés de bienfaisance, à travers tout le Maroc, m’a affirmé Gilles. Les cas des résidents en difficultés sont examinés en réunion de comité consulaire pour la Protection et l’Action sociale, présidé par le consul général.

Deux fois par an, le CCPAS se réunit pour garantir 500 euros par mois aux Français âgés résidant au Maroc, en complétant leurs revenus s’ils sont inférieurs à ce seuil. Les bénéficiaires doivent être dans le besoin et avoir plus de 65 ans, sachant qu’au Maroc il est interdit de travailler au-delà de 60 ans…

Dépendance, hospitalisation, aide alimentaire, rapatriement… Notre consul général à Rabat, Didier Larroque, rend hommage à la Société de Bienfaisance vers laquelle il se tourne aussi par nécessité financière. D’autant qu’entre 2008 et 2014, il a compté 35% d’inscrits supplémentaires, soit une progression de 35%.

Rabat : Charles Fries, ambassadeur de France au Maroc, Olivier Cadic

Rabat : Charles Fries, ambassadeur de France au Maroc, Olivier Cadic

La collaboration avec les associations relève aussi du sens pratique : si le bureau social du consulat visite les détenus une fois par mois, leur acheter du savon ou des cigarettes relèverait du casse-tête administratif…

A Rabat, la Société française de Bienfaisance reçoit 24.000 euros pour l’ensemble de ses œuvres (40.000€ à Casablanca). Les dons, cotisations et revenus d’activité complètent le budget. Ainsi, Gilles m’a expliqué que la SFB de Casablanca gérait deux écoles primaires, dont les bénéfices servaient à l’action sociale et à se constituer un bas de laine pour ouvrir, un jour, une maison de retraite ! Comme à Rabat, l’idée n’est pas d’exploiter un niveau filon de marché, mais de faire payer au minimum nos compatriotes retraités. « Aux alentours de 800€, par exemple, avec une prise en charge de la CFE, Caisse des Français de l’étranger », illustre notre conseiller consulaire.

J’ai eu le loisir d’évoquer la question de l’aide sociale avec Charles Fries, ambassadeur de France au Maroc, sous l’angle de l’image de notre pays et de la défense de nos valeurs humanistes.

Maroc – La « réunion de concertation consulaire » ou comment travailler autrement sur les bourses scolaires ?

Les élus consulaires du Maroc pourraient inspirer nos communautés françaises dans la gestion des bourses scolaires, véritable sac de nœuds administratif. Sur place, ils se sont rendu compte que les six consulats généraux du pays n’instruisaient pas leurs dossiers de la même manière.

D’où l’idée de créer des réunions de concertation consulaires sur le sujet des bourses. Elles se tiennent alternativement dans l’un des six consulats concernés : Tanger, Fès, Casablanca, Agadir, Rabat et Marrakech.

Fenêtre MarocAutour de la table, on trouve un représentant de chaque consulat et le vice-président de chaque conseil consulaire, soit un élu local.

Le but est mettre les problèmes à plat et les expériences en commun. Quels sont les documents les plus pertinents et les modes de calcul à retenir pour vérifier le train de vie des familles et déjouer les fraudes ? Comment travailler efficacement sans pour autant créer un climat de suspicion général, ni léser des familles qui se trouvent dans des situations sensibles ?

Le travail collaboratif permet de diffuser les bonnes pratiques et d’oser de nouvelles approches par effet d’émulation.

« Ces réunions de concertation ont fait avancer beaucoup de choses, se félicite Pascal Capdevielle, conseiller consulaire du Maroc. Par exemple, les honnêtes gens ne sont plus obligés d’attendre des mois pour obtenir une réponse. »

Maroc – Pascal Capdevielle réclame un lycée français à Fès !

Lors de mon déplacement au Maroc, le conseiller consulaire Pascal Capdevielle a organisé ma visite du groupe scolaire La Fontaine à Fès qui accueille les enfants de la moyenne section (4 ans) jusqu’en troisième.

Une fois en classe de troisième, les élèves appréhendent la suite de leur scolarité. Trois d’entre-eux me l’ont exprimé avec une sincérité touchante, lors de la soirée organisée par Pascal qui réunissait une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles des professeurs, des industriels ou des fonctionnaires.

Soirée de la communauté française à Fès, autour de l’Enseignement. (g. à d.) : Myriam Benkeroum ; Pascal Capdevielle, conseiller consulaire Maroc ; Vincent Cazelle, conseiller consulaire Maroc, Olivier Cadic ; jean Luc Ronceray ; Micheline Vilchez

Soirée de la communauté française à Fès, autour de l’Enseignement. (g. à d.) : Myriam Benkeroum ; Pascal Capdevielle, conseiller consulaire Maroc ; Vincent Cazelle, conseiller consulaire Maroc, Olivier Cadic ; jean Luc Ronceray ; Micheline Vilchez

Quelle est la cause de leur anxiété ? Ils veulent bien aller au lycée, mais ils ne veulent pas aller en internat. Pourtant, pas d’échappatoire possible, puisque le lycée français de Meknès se situe à 45km de Fès. Il est vrai que je les ai trouvés un peu jeunes pour ce mode de scolarité. Lorsque j’ai brièvement raconté à ces enfants l’histoire du plan Ecole de Londres, ils m’ont répondu en cœur : « Faites-le à Fès, monsieur ! »

Les parents d’élèves aussi préféreraient la création d’un lycée français à Fès, quatrième ville du Maroc, comptant 1,5 millions d’habitants. Une préoccupation majeure pour le club UDI de Fès. Sans compter que Fès se développe plus vite que Meknès : il y a 1200 élèves à Meknès, contre 700 dans la ville de Fès.

Les travaux qui vont intervenir, dans les prochains mois, à La Fontaine vont seulement augmenter les capacités, afin de disposer de trois classes par niveau, au lieu de deux, car on approche des 30 élèves par classe en moyenne.

Des travaux qui sont les bienvenus. « L’état du lycée français et son confort d’étude, c’est aussi l’image de la France que l’on véhicule », dit justement Pascal.

Ce projet de rénovation, on l’attend depuis neuf ans. La moitié du financement est désormais provisionnée, soit près de 4M€, ouvrant la voie à la sélection d’un architecte.

L’Institut français voudrait profiter de l’aubaine, en venant s’installer dans l’enceinte de l’école. Vivant essentiellement de ses cours de français, l’Institut veut utiliser les salles de classe aux heures vacantes. Une démarche qui n’emballe pas Pascal à juste titre. Il préfèrerait que l’on se concentre sur le développement du site pour faire face à la demande scolaire.

Le réseau scolaire français est loin de combler la demande au Maroc. Ce pays est pourtant le plus important pays d’implantation de l’AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger, scolarisant 15.000 élèves.

Pour tenir le choc, le système scolaire français est devenu hyper sélectif vis à vis des petits marocains qui doivent passer un test dès la maternelle ! Rien n’y fait, c’est l’engorgement. « Bientôt, à Casablanca, on ne pourra même plus prendre les enfants Français », m’a dit le conseiller consulaire Gilles d’Agescy.

Pascal Capdevielle, conseiller consulaire Maroc ; Olivier Cadic ; Sandrine Tranchet, consule honoraire de Oujda ; Gilles Bourbao, consul général de Fès

Pascal Capdevielle, conseiller consulaire Maroc ; Olivier Cadic ; Sandrine Tranchet, consule honoraire de Oujda ; Gilles Bourbao, consul général de Fès

Que faire ? Charles Fries, notre ambassadeur au Maroc, souhaite développer la coopération éducative avec les écoles publiques Marocainus. L’idée d’un plan Ecole ambitieux pour le Maroc fait son chemin.

Si le réseau français est le plus étendu dans ce pays, d’autres enseignements se développent et la concurrence s’établit. Ainsi, l’American School de Fès progresse d’année en année, offrant une instruction trilingue (anglais, français et arabe) et un diplôme accepté par les universités américaines. L’école assure même le suivi des opérations outre-Atlantique : inscriptions, bourses…

Dans tout le Maroc, les écoles américaines, belges ou bien italiennes se créent en proposant notamment le baccalauréat international. « La pression monte, et nous devons réagir en relançant la dynamique », conclut Pascal Capdevielle.

Il faut un lycée français à Fès ! Des parents d’élèves sont motivés. Et si on laissait fleurir l’initiative privée ?

Tunisie – Bernard Vasseur entreprend le lycée du XXIème

Bernard Vasseur, proviseur du lycée Gustave Flaubert, la Marsa ; Olivier Cadic et Laurent Beugnies, directeur administratif et financier

Bernard Vasseur, proviseur du lycée Gustave Flaubert, la Marsa, Olivier Cadic et Laurent Beugnies, directeur administratif et financier

Un vaste chantier d’amélioration des établissements scolaires français est engagé à Tunis. J’ai pris plus particulièrement la mesure du projet de réhabilitation du campus scolaire de la Marsa. Le proviseur Bernard Vasseur m’a fièrement déployé ses plans et ses modélisations 3D lors de ma visite à Tunis, le mois dernier.

Je connais Bernard depuis des années puisqu’il a été précédemment le proviseur du lycée Charles de Gaulle à Londres. Sous le ciel azur de Tunis, il n’a rien perdu de son enthousiasme communicatif. Il est désormais à la tête de l’Etablissement régional de la Marsa (ERLM), une structure d’enseignement qui comprend 5 écoles primaire, deux collèges et le fameux lycée Gustave Flaubert.

L’ERLM comporte ainsi 8 sites et scolarise 3200 élèves. Après avoir rénové les écoles de Nabeul et de Bizerte, il faut, suite à l’achat d’un terrain à Sousse, entreprendre la construction d’un nouveau collège qui regroupera les écoles maternelle, primaire et secondaire sur un même lieu. Les travaux débuteront en septembre prochain pour deux ans, pour un montant de 8M€.

Ce lycée Gustave Flaubert tient son nom de l’écrivain qui ressuscita Carthage dans notre imaginaire, à travers le roman historique Salammbô. L’âme de la cité antique flotte toujours sur Tunis qui préserve fièrement sa vocation de port international : 40 nationalités se côtoient dans les établissements scolaires français de Tunisie.

Les plans de rénovation du lycée Gustave Flaubert, à l’aspect futuriste

Les plans de rénovation du lycée Gustave Flaubert, à l’aspect futuriste

En septembre débuteront les grands travaux au lycée, pour un montant de 4M€, qui verront, d’ici quatre ans, la rénovation complète du site et l’éclosion d’un pôle scientifique et technique, ainsi que d’un nouvel internat. J’ai profité des commentaires emballés de Bernard, sur plan et sur site. « Nous entrons de plain-pied dans le XXIème siècle », résument ses collaborateurs. L’implication des professeurs en amont a permis de parfaitement cerner les besoins. Par-delà l’aspect fonctionnel, on note que l’esthétique générale et le souci du bien-être n’ont pas été négligés !

Le groupe scolaire de La Marsa accueille déjà 2160 élèves de la maternelle aux classes terminales et obtient de très bons résultats aux examens du baccalauréat, avec un taux de réussite global de 97,30%. Sur place, 122 enseignants s’emploient à former « des citoyens du monde », responsables, solidaires et ouverts à toutes les cultures.

Ecole Georges Brassens : Patrick Flot, conseiller  de Coopération et d'Action culturelle et directeur de l'Institut français en Tunisie ; Réda Galou, directeur de l’école Georges Brassens ; Bernard Lemasle, proviseur du lycée Pierre Mendès France et Olivier Cadic

Ecole Georges Brassens : Patrick Flot, conseiller de Coopération et d’Action culturelle et directeur de l’Institut français en Tunisie ; Réda Galou, directeur de l’école Georges Brassens ; Bernard Lemasle, proviseur du lycée Pierre Mendès France et Olivier Cadic

Il revient à l’élève de créer l’événement. Au vu du succès rencontré, Bernard va reconduire la Quinzaine des arts et de la culture qui avait été initiée en 2014. Autre motif de fierté, un livre qui vient d’être labellisé par la Mission du centenaire 14/18, «Abdallah, tirailleur tunisien en 14/18”, rédigé par six élèves de seconde du lycée Gustave Flaubert, sous la direction de leur professeur d’Histoire-géographie, Pierre-Emmanuel Gillet.

Le vent de rénovation a aussi soufflé sur l’Etablissement régional de Tunis (ERT) qui regroupe le lycée-collège Pierre Mendès France et deux écoles primaires : Robert Desnos et Georges Brassens. J’ai visité cette dernière, chaleureusement accueilli par son directeur Réda Galou. L’ensemble représente 3000 élèves. Depuis 2010, sous la férule du proviseur Bernard Lemasle, les établissements ont bénéficié à tour de rôle de financements pour moderniser leurs infrastructures.

Tunisie – Visite d’un foyer familial unique en son genre, géré par une association d’origine française

A la faveur d’un déplacement à Tunis, j’ai eu le loisir de découvrir un endroit qui respire la sérénité, grâce à Madeleine Ben Naceur, conseillère consulaire. Il s’agit du foyer familial Delarue Langlois, dont Madeleine est la secrétaire générale.

Le jardin du foyer Delarue Langlois

Le jardin du foyer Delarue Langlois

L’histoire de ce foyer remonte à 1944, lorsque M. Delarue, et sa femme, née Langlois, avaient décidé de léguer par testament leur propriété afin qu’il y soit fondée une maison d’accueil pour personnes âgées et esseulées.

Niché dans la banlieue sud de Tunis, à Radès, ce foyer est la seule maison de retraite française, privée, à but non lucratif, plurinationale et non confessionnelle de toute la Tunisie !

Le foyer se flatte d’être une association. « Le profit n’est pas la priorité, mais bien sûr, il faut équilibrer les comptes », souligne Madeleine. Association de droit tunisien mais de gestion française, cette maison de convalescence et de retraite autofinance son fonctionnement.

Ses revenus proviennent de deux sources. En premier lieu, l’encaissement de modestes pensions, récemment revalorisées, versées par les résidents. Certains d’entre eux, Français, sont pris en charge par le consulat de France (allocation de solidarité), tandis que d’autres, de nationalité italienne, sont pris en charge par l’ambassade d’Italie. En second lieu, « nous recevons une subvention de l’Etat français, de 20.000 euros en moyenne, qui doit être exclusivement consacrée à des travaux, m’a précisé la secrétaire générale. Cette année, notre priorité est la sécurité. »

(de g. à d.) : Rencontre avec l’équipe du foyer : Madeleine Berger Ben Naceur, conseillère consulaire et secrétaire générale du comité directeur du Foyer, Marie-Lise Ben Yahmed, vice-présidente du comité, Olivier Cadic, Rita Bannino, présidente du comité, Me Gambard Trebucien, consule générale de France en Tunisie, M. Bouhajeb, directeur du foyer, Ahmed Boubaker, membre du comité (janvier 2015).

(de g. à d.) : Rencontre avec l’équipe du foyer : Madeleine Berger Ben Naceur, conseillère consulaire et secrétaire générale du comité directeur du Foyer, Marie-Lise Ben Yahmed, vice-présidente du comité, Olivier Cadic, Rita Bannino, présidente du comité, Me Gambard Trebucien, consule générale de France en Tunisie, M. Bouhajeb, directeur du foyer, Ahmed Boubaker, membre du comité (Radès – janvier 2015).

Le foyer dispose d’un effectif d’une vingtaine de personnes, encadrée par un directeur, chargé de la gestion au quotidien. Toute la partie relevant de l’administration générale, de la gestion technique ou des rapports officiels avec les diverses autorités et ambassades est assurée à titre strictement bénévole par le comité directeur de l’association, dont la présidente est Rita Bannino.

Cette équipe se mobilise pour permettre à une quarantaine de pensionnaires, en chambres individuelles ou double, de couler leurs derniers jours dans un environnement chaleureux et digne.

Signe des temps, les résidents sont des personnes âgées de plus en plus dépendantes et indigentes. Par ailleurs, la nature des habitats et les mœurs modernes ont rendu impossible la cohabitation d’une génération avec ses ainés. « Triste évolution », pense Madeleine en m’expliquant que des investisseurs ont compris qu’il existait un marché naissant. Depuis 5 ou 6 ans, des centres d’accueil pour personnes âgées apparaissent ici et là. Leur but est clairement lucratif.

Le foyer Delarue Langlois risque de conserver, pour longtemps encore, le « monopole du cœur ».

Algérie / Annaba : les initiatives locales épaulées par l’UFE Annaba

A mon arrivée à Annaba, en janvier dernier, j’ai été accueilli par Franck Simaer, consul général de France, avant de retrouver le soir même les membres du bureau de l’UFE-Annaba et son président, Sabri Mêle, par ailleurs conseiller consulaire et conseiller AFE.

Avec Sabri, nous avons évoqué la question essentielle de l’enseignement français et de la pratique de notre langue à Annaba. Pour résumer la situation, on peut dire que la réouverture d’un lycée à Annaba dépend de l’appréciation souveraine de l’autorité politique. On peut seulement espérer un dénouement positif aux initiatives engagées en ce sens par Bernard Emié, ambassadeur de France à Alger (lire Lire : “Algérie / Alger – Vers un plan Ecole, sous l’impulsion de l’ambassadeur Bernard Emié ?” du 03 février 2015).

Réveiller l’influence française est la cause défendue avec enthousiasme par l’UFE locale. Pour ses membres, chaque projet mérite attention, surtout lorsqu’il est naissant, car on doit souffler avec vigueur sur une brindille qui s’enflamme.

Sabri est représentatif de l’esprit qui anime l’UFE-Annaba. En premier lieu, l’amour de cette ville, dont il faut préserver l’héritage des pierres et de la mémoire. En 2000, Sabri a fondé l’association In Mémoriam pour la sauvegarde et l’entretien des cimetières français pour l’Est de l’Algérie.

Visite de la Maison des petites sœurs des pauvres, en compagnie du consul général, Franck Simaer – Annaba, janvier 2015

Visite de la Maison des petites sœurs des pauvres, en compagnie du consul général, Franck Simaer – Annaba, janvier 2015

Ville chargée d’histoire, Annaba abrite la basilique St Augustin, des ruines romaines et un musée. Moment d’émotion, une pensionnaire âgée de 87 ans, seule résidente française de la Maison des petites sœurs des pauvres semblait m’attendre devant la basilique. Elle m’invita à visiter cet établissement dédié aux personnes âgées afin de leur permettre de vivre de manière paisible et sereine grâce à la générosité des habitants d’Annaba.

Sensible à la culture et attaché au passé, Sabri n’en est pas moins un vibrant militant du développement économique au bénéfice de cette perle de Méditerranée, où se bousculent un million d’habitants et dont la jeunesse transparait.

Les Français sont toujours les bienvenus pour venir y entreprendre. Mais la délivrance d’un visa de travail « relève de l’utopie », soupire notre conseiller consulaire.

En me faisant visiter sa fabrique de meubles, un entrepreneur français, Alain Clément, m’a confirmé l’immensité des perspectives de la région, si les choses étaient plus faciles. « Il y a partout des portillons, où personne ne se bouscule », résume Sabri avec son sens inimitable de la formule.

Les entrepreneurs locaux qui œuvrent en faveur des Français de l’étranger sont aussi accompagnés par l’UFE-Annaba. Lors de son cocktail dinatoire, l’association avait notamment invité Slim Benyagoub, directeur et fondateur d’une école privée, les Glycines, où l’on enseigne le français, entre autres matières. L’école les Glycines est une école privée d’environ 150 élèves, créée en 1999. Le cursus comprend la maternelle, le primaire et le collège.

Slim Benyagoub m’a informé que son école était en attente d’une dérogation de l’AEFE pour permettre aux enfants de nos compatriotes inscrits dans son établissement de bénéficier de bourses scolaires.

Je remercie notre consul général Franck Simaer pour son accueil à la Résidence qui m’a permis de rencontrer Jean Pierre Maqueda, consul adjoint chef du service des Français, Marcel Voleau, consul adjoint chef du service des visas et Zobeida Mecheri, conseillère consulaire. J’ai également pu échanger avec diverses personnalités locales, parmi lesquelles Marie Ménar, présidente d’In Mémoriam, Marie Paule Laib, présidente des Dames de l’Age d’or et le Père Ambroise.

J’ai été flatté de la réception que le consul a donnée en mon honneur en rassemblant la communauté française. Je suis aussi reparti avec ce doux souvenir d’un diner en bord de mer, organisé par Sabri, réunissant les membres de l’UFE.

Les membres du bureau de l'UFE-Annaba entourant Olivier Cadic et leur président Sabri Mêle, conseiller consulaire et conseiller AFE

Les membres du bureau de l’UFE-Annaba entourant Olivier Cadic et leur président Sabri Mêle, conseiller consulaire et conseiller AFE

Algérie / Annaba : Sabri Mêle veut réveiller l’enseignement français

C’est une longue histoire d’amour entre les Français et la ville d’Annaba. L’ancien lycée Pierre et Marie Curie fut le creuset de la culture française pour de nombreuses générations. Sabri Mêle, conseiller consulaire, conseiller AFE et président de l’UFE Annaba, qui m’a accueilli dans sa circonscription, est lui-même un ancien élève du lycée.

Fermé en 1993 durant la décennie noire en Algérie, l’ancien lycée français a laissé un vide dont les conséquences sont patentes : alors que 97% de la communauté française est binationale, il est inquiétant de constater que 70% des Français inscrits au consulat ont des difficultés à s’exprimer en français.

Le professeur Mahfoud Benosmane, directeur de la réputée Ecole préparatoire en sciences économique (EPSE) en arrière-plan, et Olivier Cadic

Le professeur Mahfoud Benosmane, directeur de la réputée Ecole préparatoire en sciences économique (EPSE) et Olivier Cadic

Les bâtiments à l’architecture mauresque qui abritaient le lycée ont retrouvé leur vocation pédagogique. Ils accueillent désormais les étudiants de l’Ecole préparatoire en sciences économiques (EPSE), un établissement sélectif qui prépare aux grandes écoles de commerce et de gestion. « L’Algérie a un besoin croissant de managers de haut niveau », m’a confié son directeur, le professeur Mahfoud Benosmane.

Dans ce pays où la moitié de la population à moins de 20 ans, la formation des cadres économiques est un enjeu crucial. Mais il serait dommage de perdre en route tout l’héritage culturel français.

Le grand rêve, « le rêve urgent », serait d’ouvrir un lycée français à Annaba. « Les expatriés ne veulent pas venir s’ils n’ont pas la possibilité de scolariser les enfants », m’a dit Sabri, en bonne logique. Il a d’ailleurs remarqué que les personnels administratifs mutés à Annaba étaient plutôt en fin de carrière, ce qui sous-entend que leurs enfants sont suffisamment autonomes pour ne pas les accompagner. C’est autant de dynamisme perdu pour la communauté française locale.

J’ai porté un message d’espérance à Sabri en lui faisant part de ma rencontre avec Bernard Emié, ambassadeur de France à Alger, qui projette à mettre en place un plan Ecole. Il envisage ainsi s’inspirer d’une méthode de travail qui a prouvé son efficacité au Royaume-Uni où il était précédemment en poste. Impliquant toutes les parties prenantes, ce plan viserait à élargir l’offre de scolarité à Alger et ouvrir deux lycées français, l’un à Oran, l’autre à Annaba.

Accompagné de Franck Simaer, dynamique consul général de France à Annaba, j’ai visité l’Institut Français, situé au centre-ville. David Queinnec, son directeur, ne ménage pas sa peine pour attiser le rayonnement français à Annaba. Son institut propose notamment des cours de langue française, précieux vecteur d’influence. Sabri m’avait prévenu que les locaux avaient « sérieusement besoin d’un rafraichissement, puisqu’ils n’ont pas été rénovés depuis 1987 ». En effet, David Queinnec attend impatiemment la rénovation prévue en 2016 qui va redonner du cachet à son établissement.

En attendant, le département de langues de l’Institut devrait pouvoir déménager vers un nouveau site dès cette année. Bonne nouvelle pour tous ceux qui sont attachés à l’enseignement du français.

Algérie / Alger : Radya Rahal, l’opiniâtre conseillère consulaire

Lors ma visite à Alger, au début janvier, j’ai revu avec joie Radya Rahal, conseillère consulaire et conseillère à l’AFE. Nous nous sommes entretenus des vives attentes de notre communauté, qu’elle défend avec opiniâtreté.

L’enseignement français est un point pivot du développement de cette communauté. A Alger, il fait bon vivre, mais l’offre scolaire pour les expatriés est trop frugale. On trouve le lycée International Alexandre Dumas, géré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Cet établissement accueille un millier d’élèves (collège et lycée). Pour les plus jeunes, les parents s’orientent vers l’EPIAD géré par l’AEFE (créé en 2012) avec un effectif d’environ 450 élèves et la Petite Ecole d’Hydra, ouverte à Alger en 2005 par la Mission laïque française. Celle-ci regroupe près de 200 enfants, repartis de la petite section au CM2.

(de g. à d.) Karim Dendene, conseiller consulaire et VP du conseil consulaire, Radya Rahal, conseillère consulaire, Olivier Cadic, Blandine Donot, présidente de l’UFE Alger et Jean-Pierre Montagne, consul général d’Alger - janvier 2015

(de g. à d.) Karim Dendene, conseiller consulaire et VP du conseil consulaire, Radya Rahal, conseillère consulaire, Olivier Cadic, Blandine Donot, présidente de l’UFE Alger et Jean-Pierre Montagne, consul général d’Alger – janvier 2015

Dans ce pays très francophile, le réseau français d’enseignement suscite beaucoup d’engouement, au point que les élèves français ne représentent que 40% des effectifs.

Que faire ? Radya applaudit à l’idée de l’ambassadeur, Bernard Emié, de créer un plan Ecole. Il permettrait de multiplier les places à Alger et, par ailleurs, « il est urgent de rouvrir une école française à Oran et une autre à Annaba pour faciliter la venue de nos compatriotes en famille », insiste la conseillère.

Le besoin est pressant, la volonté est tangible et les moyens peuvent être mobilisés, « mais le plus gros problème est celui du foncier », soupire Radya. Pour bénéficier d’un terrain, il faut obtenir l’aval de l’Administration qui obéit à ses propres critères et travaille selon sa propre temporalité.

Même contrainte pour un particulier expatrié qui voudrait vendre son bien immobilier. Il doit obtenir une autorisation préfectorale (wilayale) qui peut donc lui être refusée. L’attente du sésame peut se compter en années quand nos compatriotes ne sont pas spoliés de leurs biens, chose malheureusement récurrente. Une fois la vente réalisée, le transfert des fonds peut lui aussi réclamer des mois de patience.

En Algérie, les contraintes administratives s’allègent constamment, mais elles découragent encore trop d’investisseurs habitués à plus de facilités, sinon à être courtisés. Alors, il faut une solide motivation pour le petit entrepreneur qui veut s’installer sur place ou rapatrier ses dividendes. La situation est évidemment différente pour les sociétés du CAC40, m’a-t-on expliqué.

Les membres de l’UFE Alger réunis pour la galette des rois, organisée par leur présidente Blandine Donot

Les membres de l’UFE Alger réunis pour la galette des rois, organisée par leur présidente Blandine Donot

Les conseillers consulaires sont conscients que bien des problèmes, comme la vente et l’achat de biens, la création d’écoles, ne peuvent se régler qu’au niveau politique. Ils essaient néanmoins d’imaginer des solutions. J’admire ce mérite si particulier de faire face au système qui peut apparaitre si opaque et déroutant.

Je suis reconnaissant à Jean-Pierre Montagne, consul général d’Alger, dévoué et efficient relais consulaire, de m’avoir permis d’échanger avec nos élus consulaires d’Alger dans le prolongement du conseil de sécurité afin de prendre la mesure des attentes locales.

Accompagné de notre consul général et de Radya, qui a été ma complice au sein de la commission Finances de l’AFE, durant huit ans, j’ai déambulé quelques heures dans les rues d’Alger à la découverte des chemins qui m’ont été si souvent décrits avec nostalgie par ma famille alors que j’étais enfant.

Si les aventures d’Astérix se terminent par un banquet autour d’un sanglier, celles d’Alger se sont achevées autour d’une galette des rois organisée par Blandine Donot, présidente de l’UFE Alger dans un climat de grande convivialité.

Tous sont enthousiastes et optimistes vis-à-vis de l’avenir.

La coopération entre l’Algérie et la France est prometteuse. Le résultat peut être éloquent. On pense à l’ESAA, l’Ecole supérieure algérienne des affaires, dont chacun parle comme d’une fierté locale. « Une école de perfectionnement qui forme aussi des directeurs de grands groupes à notre mode de management », souligne Radya.

Lancement du club UDI-Montréal

Lors de mon déplacement en circonscription au Canada, j’ai eu le plaisir de participer au lancement du club UDI-Montréal, qui sera animé par Arthur de Lembeye.

Ce déplacement a fait l’objet d’un reportage de L’Outarde libérée : “Olivier Cadic en visite à Montréal” (3m20)

Lire aussi : « Rififi à l’UDI Canada, Séverine Boitier quitte le parti, Olivier Cadic reprend la main » – l’Outarde libérée du 23-01-2015

Algérie / Alger – Vers un plan Ecole, sous l’impulsion de l’ambassadeur Bernard Emié ?

Olivier Cadic et Bernard Emié, ambassadeur de France à Alger, 7 janvier 2015

Olivier Cadic et Bernard Emié, ambassadeur de France à Alger, le 8 janvier 2015

Certains épisodes de nos vies ne pourront jamais s’effacer de nos mémoires. Le lendemain du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, j’assistais au conseil de sécurité conduit par Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie.

Sous le coup de l’émotion, l’esprit rationnel est à la peine. Alors, ce 8 janvier, je regardais avec respect Bernard Emié animer son conseil de sécurité, tour à tour rassurant, rassembleur et intransigeant sur les mesures à prendre. Ambassadeur à Beyrouth, il y a dix ans de cela, l’homme a été rompu aux situations critiques, cela frappe l’observateur.

Je revoyais aussi Bernard Emié dans son rôle de président du comité de pilotage du plan Ecole pour le Royaume-Uni. Tandis qu’il était ambassadeur à Londres, du printemps 2011 jusqu’à l’été 2014, j’ai participé à ses côtés à des dizaines de réunions ou de cérémonies officielles, en qualité d’élu à l’AFE.

Le plan Ecole est notre plus grande fierté commune. Aucun établissement secondaire français n’avait vu le jour à Londres depuis 1917 ! Lorsqu’il quitte ses fonctions, la création du lycée international de Wembley est acquise, succédant à l’ouverture du CFBL, le Collège français bilingue de Londres, deux ans plus tôt (lire : “Bernard Emié pose la première pierre d’un nouveau lycée français à Londres” du 02 juillet 2014).

Réunion d'entrepreneurs à la Résidence des Oliviers à Alger

Réunion d’entrepreneurs à la Résidence des Oliviers à Alger

L’efficacité du plan Ecole repose sur une approche managériale et participative. Nous nous fixons des indicateurs chiffrés et nous impliquons toutes les parties prenantes à l’exécution.

Une approche qui ne peut que séduire le parterre d’entrepreneurs devant lequel nous sommes intervenus à tour de rôle et qui lui a valu une belle ovation.

En Algérie, notre ambassadeur s’est rendu compte qu’il manquait vraisemblablement un plan Ecole…

Un seul établissement secondaire français pour toute l’Algérie ne peut suffire à assurer la continuité du service d’éducation pour les enfants français, dont les parents résident et travaillent en Algérie. D’autant que les relations d’affaires vont bon train entre nos deux pays et que la France peut se flatter de son excédent commercial.

Ecole supérieure algérienne des affaires – Olivier Cadic entre deux diplômés qui viennent de créer l'association des anciens élèves. A leur droite, Mohamed Chami, directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie et Arnaud de Rincquesen, Associé de Deloitte Algérie

Ecole supérieure algérienne des affaires – Olivier Cadic entre deux diplômés qui viennent de créer une association des anciens élèves. A leur droite, Mohamed Chami, directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie et Arnaud de Rincquesen, associé de Deloitte Algérie

Le lycée international Alexandre Dumas, appartient au réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et accueille près de 1000 élèves. A noter que les bourses scolaires ont représenté une dépense de 1,2M€ pour 365 enfants, essentiellement scolarisés à Alger.

Comment désormais anticiper les besoins et densifier le réseau d’écoles françaises ?

Bernard Emié a d’ores et déjà lancé une réflexion prospective à 10 ans en imaginant l’ouverture d’un lycée à Oran et d’un autre à Annaba. Les autorités algériennes ont été sollicitées pour envisager de quelle manière on pourrait ouvrir un établissement dans ces deux villes qui comptent beaucoup de Français.

L’Algérie est le troisième pays le plus francophone du monde. Et pour cause, on y dénombre 55.000 professeurs de français! Cet atout nous encourage à la promotion de la langue et de la culture françaises, comme à la coopération éducative bilatérale.

A ce propos, l’occasion m’a été donnée de visiter l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA), un établissement d’excellence d’enseignement supérieur de gestion, bel exemple de coopération entre l’Algérie et la France qui fêtera ses 10 ans en Avril prochain. Leurs anciens élèves occupent tous des postes du niveau de directeurs d’activité.

Je salue la vision courageuse de notre ambassadeur à Alger. Je ne doute pas de son succès et de l’empreinte qu’il laissera de son passage en Algérie, à tous égards.

(Je publierai ultérieurement d’autres billets pour relater toutes les étapes de mon déplacement en circonscription dans les pays du Maghreb, en ce début d’année).

Norvège: Claire Ménard et Gérard Pignatel, conseillers rassembleurs de la communauté française

Olivier Cadic entre Gérard Pignatel et Claire Ménard, conseillers consulaires de Norvège

Olivier Cadic entre Gérard Pignatel et Claire Ménard, conseillers consulaires de Norvège

Aimablement invité par Claire Ménard et Gérard Pignatel, conseillers consulaires pour la Norvège et l’Islande, j’ai participé au diner de gala de l’UFEN (Union des Français de l’étranger en Norvège), en présence de notre ambassadeur Jean-Marc Rives, le 17 janvier dernier.

A l’approche de son assemblée générale, l’UFEN organise traditionnellement un repas annuel. Preuve de leur bonne humeur et de leur humour, les membres de l’UFEN ont créé une chorale baptisée Les Trémolos !

Les Trémolos, chorale des membres de l’UFE Norvège, en récital de chansons françaises lors de la soirée de gala du 17 janvier 2015

Les Trémolos, chorale des membres de l’UFE Norvège, en récital de chansons françaises lors de la soirée de gala du 17.01.2015

La centaine de personnes présente à la fête m’a semblé représentative de la communauté française qui m’est toujours apparue l’esprit dégagé et l’air épanoui. Pas de nuages à l’horizon, même si les attentats parisiens ont réveillé la plaie du massacre commis par Breivik en 2011.

Dès lors, assister des Français en difficulté est un travail à la marge pour les conseillers, m’a expliqué Claire Ménard. Ils font quelquefois face aux pépins administratifs rencontrés par tout Français qui s’expatrie, mais rien de notable dans l’ensemble. Il reste du temps pour penser le futur. « On est dans un pays heureux en Norvège !», m’a lancé Gérard Pignatel.

Dans les cartons, il existe, sous l’impulsion des autorités norvégiennes, un projet de délocalisation partielle de la partie collège/lycée du Lycée René Cassin sur un campus international comprenant également le lycée allemand et deux lycées norvégiens dans le respect des identités de chacun. Cette proposition permettrait d’abandonner des locaux devenus étroits pour un ensemble moderne, où les terrains de sport seraient mutualisés et toutes les synergies imaginables entre les trois écoles.

Le projet est suivi avec attention par Claire et Gérard, d’autant qu’ils sont membres du comité de gestion du lycée français. Comité qui s’est prononcé positivement et à l’unanimité en faveur de l’étude de ce projet. « Je pense que ce serait une excellente chose, mais nous en sommes seulement à la phase de définition des besoins, tempère Gérard. L’opération pourrait prendre encore quelques années ».

Jean-Marc Rives, ambassadeur de France en Norvège et Olivier Cadic

Jean-Marc Rives, ambassadeur de France en Norvège et Olivier Cadic

La soirée de l’UFE fut l’occasion pour Jean-Marc Rives de me confier lui-aussi un projet que je trouve pertinent pour renforcer nos échanges commerciaux. Notre ambassadeur souhaite créer un club d’affaires entre la France et la Norvège. Cette initiative viendrait s’ajouter, dans un autre registre, au travail particulièrement actif de la chambre de commerce franco-norvégienne.

L’idée serait d’organiser des rencontres de dirigeants en s’appuyant sur les entreprises françaises déjà implantées en Norvège et sur le NHO, le Medef norvégien.

Dès mon retour, j’ai donc eu le plaisir de créer le contact entre notre ambassadeur et le bureau de Pierre Gattaz, président du Medef. A son initiative, le Medef a déjà développé des relations bilatérales directes avec certains pays.

Françoise Conestabile dynamise l’UFE Portugal qui dépasse 350 membres !

A la douceur de vivre, les Français du Portugal ont voulu ajouter la convivialité, c’est pourquoi leur communauté est vivante et organisée. Tous connaissent Françoise Conestabile qui se charge efficacement de ce travail de ralliement au sein de l’UFE locale.

Françoise Conestabile, présidente de l’UFE Portugal

Françoise Conestabile, Conseillère à l’AFE, conseillère consulaire au Portugal et présidente de l’UFE Portugal

En parallèle, Françoise a poussé son implication jusqu’à se faire élire conseillère consulaire pour le Portugal puis a été également élue à l’AFE, Assemblée des Français de l’étranger, où elle siège à la commission des Finances.

Elle est d’abord attentive au soutien des nouveaux arrivants, notamment pour l’inscription des enfants au lycée français. Puis, Françoise aime réunir nos compatriotes en multipliant les rencontres à Lisbonne et en province dans le cadre de déjeuners réguliers, soirées événementielles ou journées plein-air. Enfin, la présidente de l’UFE Portugal entretient le lien en publiant une lettre d’information et un annuaire des membres.

Ceux qui ont croisé cette femme bienveillante et énergique ne s’étonneront pas que sa section dépasse désormais 350 membres !

Cette performance lui vaudra la visite de Gérard Pélisson, en personne, le 5 février prochain. Le président de l’UFE et fondateur du groupe Accor sera l’invité d’honneur du grand dîner annuel qu’elle organise.

L’anecdote est jolie puisque ce déplacement procède d’un pari ! « Lors d’une AG de l’UFE, il y a deux ans, M. Pélisson avait promis qu’il viendrait nous voir le jour où nous aurions atteint 200 membres !», raconte Françoise.

Je rencontrerai Françoise en mars prochain, lors de la session de l’AFE à Paris. Nous nous accorderons le temps d’évoquer la situation des Français du Portugal, dans le prolongement de ma rencontre avec Laurent Goater, conseiller consulaire du Portugal. (lire : ” La reconfiguration du réseau consulaire affecte les Français du Portugal” du 19 janvier 2015).

Photo : site Français du Portugal

La reconfiguration du réseau consulaire affecte les Français du Portugal

A la faveur d’un passage au Portugal pour le jour de l’An, j’ai eu le plaisir d’être accueilli par Laurent Goater, conseiller consulaire, avant de rencontrer notre ambassadeur Jean-François Blarel à Lisbonne, dans le superbe palais Santos.

Laurent Goater, conseiller consulaire du Portugal

Olivier Cadic et Laurent Goater, conseiller consulaire au Portugal, deux supporters de “Give me five”, parce que la Bretagne a 5 départements

Nous avons passé du temps à évoquer la situation des Français au Portugal et je me suis rendu compte du travail abattu par leurs élus. Mon ami Laurent, entrepreneur comme moi, est un conseiller exemplaire par son attitude altruiste et sa rectitude morale. Il fait partie de ces gens que chacun appelle en pensant qu’il est l’homme de la situation… quelle que soit la problématique.

Auprès de l’ambassadeur Jean-François Blarel, à Lisbonne, j’ai évoqué la fermeture du consulat général de Porto, prévue en avril prochain, ainsi que le transfert de l’Institut français au sein de l’ambassade de France.

La fermeture du consulat et le transfert de l’Institut sont la conséquence de la rationalisation des moyens qui conduit le ministère des Affaires étrangères à redimensionner son réseau diplomatique et consulaire à travers le monde (lire : “Quelles évolutions pour notre réseau consulaire ?” du 22 décembre 2014).

Vouloir travailler de façon plus rationnelle et se montrer économe des fonds publics est une démarche parfaitement louable. Il ne faut cependant pas se montrer économe d’imagination. La nécessité étant la mère de l’invention, on peut parfaitement tirer le rideau ou réduire la voilure d’un poste consulaire, à condition de trouver des solutions alternatives (lire : “Consulat d’Edimbourg : plébiscite pour une solution ’’à l’allemande’’ ” du 21 décembre 2014).

Les Français de Porto devront-ils comme les Français d’Edimbourg prendre le train et poser une journée de congés pour accomplir des formalités à l’époque de la technologie triomphante ? (lire : “Les services de proximité du consulat d’Edimbourg menacés” du 29 novembre 2014).

Palais de Santos à Lisbonne : Olivier Cadic, Jean-François Blare, ambassadeur de France au Portugal et Véronique Cartoux, conseiller consulaire – 2 janvier 2015

Palais de Santos à Lisbonne : Olivier Cadic, Jean-François Blarel, ambassadeur de France au Portugal et Véronique Cartoux, conseiller consulaire à Londres – 2 janvier 2015

J’ai apprécié que Jean-François Blarel partage cet état d’esprit et qu’il propose justement d’augmenter le nombre de consuls honoraires dans le nord du pays. En effet, il observe une recrudescence du nombre d’installations de nos compatriotes dans cette zone. On estime à environ 30.000 le nombre de Français établis au Portugal, dont une forte proportion de binationaux. La moitié de cette population est inscrite sur les registres consulaires et elle se répartie entre deux circonscriptions : Lisbonne (10.037 inscrits au 31 décembre 2013) et Porto (5435 inscrits). (lire : “Autorisons les consuls honoraires à traiter les demandes de passeport ou mon amendement anti-déplacement !” du 01 décembre 2010).

On comprend sur place pourquoi de nombreux Français ont choisi de vivre au Portugal. Le décor naturel à lui seul ferait oublier tous les tourments administratifs… A ce propos, la perspective que nous offre le jardin du palais Santos sur les berges du Tage est inoubliable. Cet espace de verdure ordonné sur deux niveaux, parsemé d’une grande variété d’arbres et de plantes, sert aussi au rayonnement français ! Ce décor de charme peut en effet être mis à disposition des entreprises et organisations professionnelles françaises, ou actives en France, pour des manifestations.

C’est aussi le cas du palais, rebâti peu après la Reconquista espagnole, qui renferme un mobilier d’exception et des œuvres d’art en provenance de tous les continents.

Jean-François Blarel, les conseillers consulaires Laurent Goater, Françoise Conestablile et certainement beaucoup de Français du nord du Portugal seront attentifs aux expérimentations administratives que nous souhaitons mener en Ecosse, comme autant de bonnes pratiques à transposer pour pallier la fermeture du consulat de Porto.

L’Ecole de Bristol va déménager et développer son offre pédagogique

Bonne nouvelle en provenance de Bristol : un contrat de bail, d’une durée de dix ans, a été signé entre l’Ecole française de Bristol et la mairie. L’école va enfin pouvoir déménager ! « La recherche de locaux a duré plus de cinq ans et c’est un grand soulagement dans l’équipe de direction », se réjouit Nicolas Hatton, un des quatre directeurs de l’école.

Les locaux actuels de l’Ecole française de Bristol

Les locaux actuels de l’Ecole française de Bristol

Le transfert s’effectuera pendant les vacances de février pour une réouverture prévue le lundi 23 février. Ces locaux, je me souviens qu’on y pensait déjà lors du 30ème anniversaire. L’équipe déplorait de ne pouvoir ouvrir une seconde classe de maternelle pour faire face au développement de la communauté française de Bristol (lire : “L’école française de Bristol fête ses 30 ans” du 01 août 2010)

« Ces locaux sont exactement ce qui nous recherchions », m’a dit Nicolas. En intégrant le campus de l’école primaire de Fonthill, dans le quartier populaire de Southmead (nord de Bristol), l’école va profiter d’un net regain de superficie et d’un bel espace extérieur.

L’objectif d’améliorer le cadre de travail des enfants de maternelle et de primaire « pour l’étude du français et de sa culture » est atteint. Toutefois, l’école poursuit un second objectif : offrir davantage de services pour répondre aux besoins éducatifs de la population de Bristol et de ses environs.

« Ce contrat de bail de dix ans nous permet de voir les choses à long terme », s’est félicité Nicolas, qui s’estime désormais plus serein pour réfléchir à la création d’un « plan Ecole Bristol », une action décentralisée pour la région de Bristol, à l’image de ce qui a été entrepris à Londres (lire : “En route pour le « plan Ecole pour tous », édition 2014-2020” du 13 juillet 2014).