Lundi dernier, depuis Madrid, Nicolas Sarkozy a présenté ses voeux à tous les Français vivant à l’étranger, soit près de deux millions et demi de personnes, une communauté “qui n’a jamais été aussi importante”, note-t-il, puisqu’elle progresse au rythme de 3% par an pour les motifs les plus divers. Alors, 11 députés ne seront pas de trop pour les représenter, en juin prochain, pourrait résumer les propos du Président sur ces prochaines élections.

Le chef d’Etat a tenu à nous rappeler qu’il nous aime, parce que nous représentons une “force” et une “richesse” pour la France. Ce qu’il aime le plus chez nous, c’est notre capacité d’adaptation. Qui le contredirait ? “A ce titre, par votre capacité d’adaptation, vous êtes une leçon pour l’ensemble de la communauté nationale”, juge-t-il.

Selon Nicolas Sarkozy, deux réseaux caractérisent notre volonté de rayonnement international et notre souci des compatriotes expatriés : d’abord, le réseau d’enseignement français qui scolarise 300.000 élèves, dont 110.000 Français, au sein de 485 établissements répartis dans 130 pays ; ensuite, notre réseau consulaire qui est “le deuxième du monde par le nombre de ses implantations. Et le premier par l’étendue de la gamme et de la qualité des services qu’il rend”, revendique-t-il. Une réalité à laquelle acquiesce Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français établis hors de France et véritable globe-trotter, qui faisait évidemment partie du déplacement.

La crise fait sérieusement froncer les sourcils du gouvernement pour savoir où réaliser des coupes sombres, mais on conçoit mal de pénaliser les enfants d’expatriés. C’est pourquoi “l’aide à la scolarité a doublé en 5 ans pour atteindre 125 millions d’euros”, précise Nicolas Sarkozy. “Malgré la crise, 32.000 élèves français bénéficient d’une aide à la scolarité, ils étaient 22.000 en 2007 (…) En 5 ans, les crédits consacrés aux bourses scolaires ont doublé, 50 millions d’euros en 2007, près de 100 millions d’euros en 2012”, a-t-il continué d’égrener ces chiffres qui sont évidemment à mettre à son crédit politique.

Les voeux 2012, formulés depuis la Résidence de France à Madrid, nous ont réservé une bonne surprise en répondant à une attente maintes fois exprimée par l’Assemblée des Français de l’étranger. Le chef de l’Etat a déclaré vouloir “mettre sur pied un véritable service public d’accompagnement de l’expatriation et de la réinsertion, afin qu’une personne ou une famille puisse aborder ces changements, importants dans une vie, sans subir un traumatisme.”

Nicolas Sarkozy a paru plutôt grave en considérant les crises et les mutations qui secouent les nations, mais il ne s’est jamais départi d’un optimisme de coeur et de raison, en concluant que le monde était, somme toute, “passionnant, parce qu’il faut inventer des idées nouvelles, parce qu’il faut être ouvert sur ce monde, et parce que la France a une opportunité de construire une nouvelle relation avec ce nouveau monde.”

Texte des voeux 2012 à l’ensemble des Français de l’étranger de Nicolas Sarkozy, à Madrid, du 16 janvier 2012 et lien vidéo.