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Edito : Jean-Noël Barrot : Une diplomatie française en mouvement, entre modernité et ambition

Lire : l’INFOLETTRE n°252 – Novembre-Décembre 2025Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Jean-Noël Barrot : Une diplomatie française en mouvement, entre modernité et ambition

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

La France, puissance d’équilibre et de dialogue, doit incarner une diplomatie à la hauteur des défis du XXIᵉ siècle. Dans un monde marqué par les tensions géopolitiques, les crises climatiques et les ingérences étrangères, une diplomatie moderne exige des moyens à la mesure de ses ambitions.

La diplomatie est à la Défense ce que la justice est à l’Intérieur : un pilier indispensable. Depuis son arrivée à la tête du Quai d’Orsay, Jean-Noël Barrot a impulsé une dynamique sans précédent. La stratégie French Response contre la désinformation, la lutte renforcée contre les narco-trafics, ou encore le sommet France-Afrique au Kenya en 2026 illustrent une volonté claire : réinventer notre partenariat avec l’Afrique et renforcer notre influence. Les Assises de la diplomatie parlementaire et de la coopération décentralisée complètent cette vision, en mobilisant tous les acteurs de notre rayonnement.

Ces avancées méritent d’être amplifiées.

Pourtant, un domaine cristallise les tensions : l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Avec 12 % du budget de l’action extérieure et des subventions passées de 200 à 400 millions d’euros en 15 ans, son modèle économique est devenu insoutenable.

Seuls 20 % des élèves scolarisés dans son réseau sont français, et les classes moyennes en sont progressivement exclues. La réforme engagée par Jean-Noël Barrot doit reposer sur trois principes : un juste coût, un juste prix, et une cohérence tarifaire internationale.

L’enjeu ? Réorienter les subventions vers les bourses et les outils garantissant l’accès à la langue et à la culture pour tous les enfants français.

Nos compatriotes de l’étranger, souvent sous-estimés, forment un réseau d’influence unique. Leur engagement quotidien renforce le rayonnement de la France. Il est temps de les considérer comme des partenaires stratégiques, et non comme des bénéficiaires passifs.

Si l’augmentation symbolique de 0,01 % des crédits (3,45 milliards d’euros) peut sembler modeste, l’ambition portée par Jean-Noël Barrot transcende ces contraintes. Preuve en est : il a été récompensé ce 10 décembre par le prix CEPR du décideur politique de l’année 2025, en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à l’élaboration des politiques publiques.

Sous son impulsion, j’observe que la diplomatie française avance, alliant rigueur budgétaire et vision stratégique. Le cap est tracé : celui d’une France offensive, moderne et solidaire.

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

HOMMAGE
. Attentats du 13-Novembre 2015

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. PLF2026 – Action Extérieure de l’État – Discussion générale
. MEAE – Assises de la diplomatie parlementaire
. Budget 2026 – DFAE, AEFE, projets immobiliers
. IPAC – Procès de Jimmy Lai – Réponse du Président de la République

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Face aux risques : lancement du guide « Tous responsables »
. Enseignement du français : ma question écrite sur l’avenir du dispositif “PELF”
. CA de l’AEFE (27/11/25) – Déclaration de l’ANEFE
. Accueil des élèves du Collège du Léman – International School
. TV5Monde au service du rayonnement culturel francophone

EN CIRCONSCRIPTION
> ÉTATS-UNIS – Floride / Miami (24-27 oct. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Illinois / Chicago (28-29 oct. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Massachusetts / Boston (30 oct. – 01 nov. 2025)
> ÉTATS-UNIS – New York (2-4 nov. 2025)
> PAYS-BAS – Amsterdam (6-7 nov. 2025)
> ROYAUME-UNI – Londres (8-12 Nov. 2025)
> DANEMARK – Copenhague (12 nov. 2025)

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ & IA
. Cybersécurité – L’État doit renforcer sa culture qualité
. Cybersécurité et ingérences étrangères – SGDSN, ANSSI et VIGINUM
. Cybersécurité – Olvid

SÉNAT – BUDGET & IA
. PLF2026 – Mon amendement pour supprimer le CEHR
. PLF2026 – Mon amendement en faveur d’un “Bouclier fiscaL”

SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ
. Institut français – Lancement de la Saison de l’Ukraine
. Taiwan – Visite du ministre François Wu
. Taiwan – Un budget de défense exceptionnel
. La France au rendez-vous de la nouvelle économie irakienne
. Roumanie – Fête nationale
. Japon – Hommage à S.E. Makita Shimokawa
. Liban – Fête nationale

MÉDIAS
. Olivier Cadic : “Les Jeux Olympiques ont réussi puisqu’on les a préparés, la guerre c’est pareil” (Public Sénat – 03/12/2025)
. Le Service volontaire sera-t-il utile ? (France24 – 27/11/2025)
. “Déploiement d’un service militaire volontaire ?” (Public Sénat – 21/11/2025)
. Olivier Cadic : “Flam est ce que la démocratie participative peut faire dans sa plus belle expression” (Françaisdanslemonde.fr – 15 nov. 2025)
. “Nouvelle pratique mafieuse à Marseille ?”– Le Temps (Suisse) – 14 nov. 2025)
. Olivier Cadic : « “La France, comme tous les autres pays, est victime d’ingérences étrangères extérieures” (Public Sénat – 06/11/2025)

Découvrir l’InfoLettre n°252

PLF2026 – Action Extérieure de l’État – Discussion générale (Vidéo 8’15)

Intervention ce 9 décembre, au nom du groupe UC sur le budget de la mission “Action Extérieure de l’État” (programmes 105, 151 et 185).

Pourquoi notre diplomatie mérite mieux qu’une stagnation budgétaire ?

Comment moderniser l’action consulaire, réformer l’AEFE et renforcer l’influence française à l’étranger ?

Dans cette intervention au Sénat, j’aborde sans détour les points forts, les urgences et les réformes nécessaires pour que la France reste une puissance d’équilibre.

Je salue l’engagement de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour une diplomatie moderne efficace.

VERBATIM

Monsieur/Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

Je souhaite ouvrir cette intervention en saluant votre engagement, Monsieur le Ministre.

Depuis plus d’un an, vous avez pris des initiatives structurantes, indispensables à la souveraineté diplomatique de la France : la stratégie French Response contre les campagnes de désinformation, un plan sans précédent de lutte contre les réseaux de narco-trafiquants, ainsi que deux Assises consacrées à la diplomatie parlementaire et à la coopération décentralisée.

Ces mesures dessinent les contours d’une diplomatie moderne : offensive, lucide, alignée sur les réalités géopolitiques contemporaines.

Il y a deux ans, nous célébrions ici même le réarmement diplomatique voulu par le Président de la République.

Aujourd’hui, avec 3,45 milliards d’euros en autorisations d’engagement, l’augmentation affichée est strictement symbolique : +0,01 %.

Soyons clairs : c’est trop faible pour un pays qui prétend incarner une puissance d’équilibre.

Pourtant, moins de trois ans après le lancement de l’Agenda de transformation du Quai d’Orsay, 85 % des recommandations ont été mises en œuvre.
Cet effort méthodique, rigoureux, commence à produire des résultats visibles.

Il mérite d’être consolidé, certainement pas fragilisé.

La diplomatie est à la Défense ce que la justice est à l’Intérieur : le complément indispensable.

Comment justifier d’augmenter massivement les budgets militaires tout en comprimant ceux dédiés à l’action extérieure, alors même
que la guerre est revenue au cœur du continent européen, que les ingérences se multiplient, et que les crises climatiques, sécuritaires ou énergétiques affectent déjà nos citoyens ?

Pour cette raison, le groupe Union Centriste refusera toute coupe supplémentaire sur cette mission.

Dans un contexte où la manipulation de l’information se professionnalise et où les ingérences étrangères deviennent systémiques, l’audiovisuel extérieur mérite plus que jamais notre soutien.

Notre diplomatie ne peut être seulement institutionnelle : elle doit aussi être stratégique, numérique, proactive.

Je veux saluer l’effort consenti en matière de communication stratégique.

La DPC atteindra près de 16 millions d’euros, permettant notamment de déployer dans nos postes des outils modernes de veille et de réponse informationnelle.

Dans ce combat, France Médias Monde et TV5 Monde jouent un rôle essentiel : promotion de la langue française, pluralisme culturel, lutte contre la désinformation.

Pourtant, comparé à leurs équivalents internationaux, leur financement demeure insuffisant. Il est temps de traiter cet outil comme un pilier d’influence, non comme un poste variable.

Je veux également saluer la décision d’organiser le sommet Africa France de 2026 au Kenya.

Choisir un pays anglophone est un signal politique fort : celui d’une stratégie africaine réorientée vers le partenariat, l’ouverture et la coopération économique.

Je reviens d’ailleurs de Nairobi, où j’ai pu mesurer les enjeux d’Africa France en participant à ma sixième fois cette année régionale des Conseillers du Commerce extérieur de l’année.

Les CCEF, tout comme les représentants des chambres de commerce françaises à l’étranger, représentent une formidable source d’inspiration pour notre action au parlement et en faveur de la diplomatie économique.

Je leur adresse toute ma gratitude pour ce qu’ils font chaque jour, pour la France, et pour nos partenaires dans leur pays d’accueil.

Concernant le programme 151 – Français de l’étranger et affaires consulaires, avec ma collègue Olivia Richard, nous sommes évidemment préoccupés par sa diminution globale, même si nous nous réjouissons de la hausse de 11,5 % des crédits dédiés au service consulaire.

C’est un investissement utile :
• état civil numérique,
• vote par internet,
• dématérialisation du renouvellement des passeports.

Ces avancées ne sont pas symboliques : elles améliorent concrètement et durablement la vie de nos compatriotes établis hors de France.

Je tiens aussi à saluer le leadership de Pauline Carmona, directrice des Français de l’étranger, toute la direction des Français de l’étranger et les consulats : la lutte contre la fraude produit déjà des résultats concrets.
Dans un seul pays : 265 dossiers réexaminés, 160 faux boursiers identifiés.

Preuve qu’une politique exigeante, appuyée sur l’accès aux données bancaires, fonctionne, comme l’a dit ma collègue Nathalie Goulet.

Permettez-moi maintenant d’être parfaitement clair :

Non, l’ANEFE, que j’ai l’honneur de présider, n’a pas été supprimée, comme je le lis à nouveau sur votre document budgétaire.

À l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’Association nationale des écoles françaises à l’étranger, notre ministre Eléonore Caroit l’a rappelé : l’ANEFE continue d’assumer une responsabilité financière déterminante, avec 230 millions d’euros garantis par l’État pour 35 établissements.

L’association s’est ouverte aux écoles non homologuées, afin que personne ne soit écarté.
Et je constate que pour la seule Tunisie, 7000 jeunes ont passé le baccalauréat en candidat libre cette année.

Et cela nous conduit au sujet central — l’éléphant dans la pièce.
Ou plutôt : le mammouth.

En 2008 déjà, élu des Français du Royaume-Uni, je déclarais :
« Si l’on transforme le réseau AEFE en cause nationale financée sans limite, nous verrons naître un nouveau mammouth. »

Eh bien, nous y sommes.
Le mammouth existe.
Et il a grossi.

L’AEFE représente 12 % du budget total de l’action extérieure de l’État.

Nous sommes passés de 200 à 400 millions d’euros de subventions.

Les subventions accordées aux 68 EGD équivalent de fait à attribuer des bourses à leurs élèves, sans condition de ressources ni condition de nationalité.

Cela avec une opacité sur les rémunérations des agents incompatibles avec l’exigence publique. Les dix premières rémunérations de l’AEFE atteignent en moyenne 23 000 euros par mois.

Ce modèle n’est plus soutenable — ni financièrement, ni socialement, ni stratégiquement.

Je salue donc la décision du gouvernement et les efforts des équipes du ministère pour engager enfin sa réforme.

Elle devra reposer sur trois principes :
✔ un juste coût : transparent, comparable entre établissements ;
✔ un juste prix : lisible et accessible pour les familles ;
✔ une cohérence tarifaire internationale.

Ce n’est pas une réforme technique :
C’est une réforme de survie.

Nous subventionnons un modèle qui scolarise moins d’un enfant français sur cinq à l’étranger.

Plus grave encore : les classes moyennes sont progressivement exclues.
Nous sommes passés de 131 000 élèves français à 121 000 en 10 ans.
Quant au nombre de boursiers, il a baissé d’un tiers en 3 ans, près de 30 000 à un peu plus de 20 000.

Aujourd’hui, l’AEFE reçoit 391 millions d’euros.

Les deux tiers bénéficient à des élèves étrangers.

Ce n’est pas conforme à la mission d’équilibre de l’AEFE.

Transférer la moitié de cette enveloppe vers les bourses permettrait d’en tripler l’effet et de réintégrer les classes moyennes françaises dans notre système.

Enfin, sur les 80 % d’enfants français non scolarisés dans le réseau, je l’ai souvent rappelé, beaucoup ne maîtrisent pas le français.

Pourtant, pour la deuxième année consécutive, les crédits du Pass Éducation Langue Française (PELF) sont suspendus. C’est un non-sens.

Je déposerai donc un amendement visant à mesurer la maîtrise du français par nos enfants, pays par pays. Sans mesure, il n’y aura ni stratégie, ni résultat.

Je veux saluer également le rôle essentiel des Alliances françaises et des associations FLAM, qui peuvent nous permettre un jour d’atteindre l’objectif que tous les enfants français à l’étranger puissent parler français.

Face aux contraintes budgétaires, nous devons mieux coordonner, mieux cibler, mieux mobiliser nos partenaires européens et internationaux.

Pour finir, je veux citer les propos de Nadia Chaaya, présidente du groupe les Indépendants tenus en octobre à l’AFE. Je la cite « Nous vivons à l’étranger, mais nous ne sommes pas étrangers au sort de notre pays. Cette période de crise doit nous pousser à nous demander ce que nous pouvons apporter à la France, plutôt que ce que la France peut nous apporter ».

Nos compatriotes de l’étranger représentent un réseau unique d’influence, trop longtemps sous-exploité. Ils sont un atout stratégique et font notre fierté.
Je veux leur rendre hommage.

Pour toutes ces raisons, le groupe Union Centriste votera les crédits proposés pour la mission « Action extérieure de l’État ».

Je vous remercie.

Sénat – CA AEFE 27/11/25 – Déclaration ANEFE

Le conseil d’administration de l’AEFE se tient ce 27 novembre. l’ANEFE y est représentée par son Secrétaire général, Michel Monsauret.

En ma qualité de président de l’ANEFE, j’avais jugé essentiel de réunir notre bureau avant ce conseil.

L’objectif était d’échanger sur les préoccupations liées aux scénarios envisagés par l’AEFE pour surmonter ses défis budgétaires.

Afin d’anticiper les décisions qui pourraient faire courir des risques financiers pour établissements engagés dans des remboursements de crédits immobiliers, garantis par l’État, nous avons voulu réaffirmer la position de l’ANEFE et la mission qui lui incombe jusqu’en 2051.

Nous ferons une visioconférence publique, le mardi 2/12, 13 heures à Paris, pour partager notre analyse des choix retenus par l’AEFE.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration liminaire faite par notre secrétaire général à l’ouverture du CA de l’AEFE :

Déclaration liminaire

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,

Le bureau de l’ANEFE s’est réuni le 18 novembre dernier en préparation de ce conseil d’administration. Il a souhaité rappeler que l’ANEFE, gestionnaire des emprunts contractés par les établissements français à l’étranger jusqu’en 2051, assume une responsabilité financière déterminante : 35 lycées concernés, pour un total de 230 millions d’euros garantis par l’État.

Depuis plus de 50 ans, nous exerçons cette mission avec rigueur, au service de la pérennité, de la solidarité et de l’ambition de notre réseau éducatif à l’international.

L’ANEFE a ainsi apporté une contribution essentielle au développement de l’enseignement français à l’étranger.
Dans un contexte de fortes tensions financières pour l’Agence comme pour l’État, l’ANEFE souhaite rappeler trois points fondamentaux :

1 / Préserver les établissements et ne pas transférer sur eux des difficultés qui ne sont pas les leurs
L’ANEFE ne saurait accepter que l’AEFE reporte le poids de ses propres contraintes budgétaires sur les établissements, qu’ils soient partenaires ou conventionnés.
Une augmentation unilatérale des prélèvements forfaitaires, sans considération pour les engagements financiers pris par ces établissements, notamment via les emprunts ANEFE, fragiliserait des structures déjà soumises à de fortes tensions.
Accroître les prélèvements pour compenser des dépenses dont les établissements ne sont pas responsables pourrait provoquer des défauts de paiement, exposant l’ANEFE puis, in fine, l’État, à des risques inacceptables.
Il est essentiel de rappeler que l’AEFE, en tant qu’opérateur public, partage la responsabilité de la bonne gestion des établissements conventionnés et ne peut se défausser de ses obligations.

2 / Appliquer le principe du “juste coût / juste prix”
Soucieuse d’équité et de transparence, l’ANEFE demande à l’AEFE de revoir sa politique de facturation et d’appliquer un juste prix fondé sur un juste coût, avec une cohérence tarifaire entre établissements, quelle que soit leur implantation.
L’AEFE doit s’engager dans une réforme permettant :
• une gestion rigoureuse et transparente des moyens publics (juste coût) ;
• une facturation correspondant strictement au service rendu (juste prix) ;
• une visibilité accrue pour les familles dans l’évolution des tarifs.
Cette approche protège à la fois les finances publiques, les parents et la compétitivité du réseau.

3 / Préserver l’ambition stratégique : atteindre l’objectif présidentiel de doublement des effectifs d’ici 2030

Alors que le modèle anglo-saxon connaît depuis 25 ans une croissance remarquable, sans peser sur les finances publiques américaines ou britanniques, la France ne peut se permettre de renoncer à sa propre ambition. Notre influence internationale et notre capacité d’attraction en dépendent directement.

Depuis sa création, la raison d’être de l’ANEFE est d’accompagner et de sécuriser le développement du réseau. Nous serons donc particulièrement vigilants à ce que l’AEFE agisse en conformité avec les objectifs fixés par le Président de la République, en distinguant clairement ce qui relève de contraintes internes de ce qui doit servir la croissance du réseau.

L’ANEFE demeure pleinement disponible pour travailler à des solutions pérennes, équilibrées et respectueuses des responsabilités de chacun.

Je vous remercie de votre attention.
Michel Monsauret
Secrétaire général de l’ANEFE

La 43ᵉ session AFE, entre lucidité et volonté de changement

La 43ᵉ session de l’Assemblée des Français de l’Étranger s’est tenue du 13 au 17 octobre dans un contexte de transition politique marqué par l’arrivée d’Éléonore Caroit, nommée ministre déléguée chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger.

Forte de son parcours d’élue de l’AFE puis de députée des Français d’Amérique latine et des Caraïbes, Éléonore Caroit incarne une connaissance concrète du terrain, ayant elle-même suivi sa scolarité au lycée français de Saint-Domingue.

Empêchée d’assister lundi à l’ouverture de la session en raison de la passation de pouvoir, elle a tenu à s’adresser dès mercredi aux élus pour leur dire son attachement aux Français de l’étranger, qu’elle considère comme « une force vive de la France ». Elle a affirmé sa volonté de s’atteler sans délai à trois priorités majeures : la réforme de la protection sociale, la pérennisation de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) et la modernisation des services publics destinés à nos compatriotes établis hors de France.

Nommée dimanche, je la remercie de m’avoir l’honneur de sa participation, lundi soir, à la soirée du cinquantenaire de l’ANEFE que je préside (compte-rendu).

Des priorités claires pour les Français de l’étranger

Au terme de cette 43ᵉ session, les commissions de l’Assemblée des Français de l’Étranger ont tracé une feuille de route à la fois ambitieuse et pragmatique, pour répondre aux défis du moment.

Au rang des priorités, les élus ont appelé à réformer en profondeur la protection sociale et à pérenniser la (CFE), tout en garantissant la viabilité financière du réseau éducatif français à l’étranger, porté par l’AEFE et la MLF.

La sécurité, l’accès au droit et la protection des plus vulnérables demeurent au cœur des préoccupations, de même que l’engagement pour accélérer la transition écologique et soutenir l’innovation dans nos communautés.

Repenser la protection sociale des Français de l’étranger

L’une des séquences majeures de cette 43ᵉ session a été la restitution des Assises de la protection sociale, engagées en mars 2025 par la commission des Affaires sociales, du Monde combattant, de l’Emploi et de la Formation. Découvrez les 355 propositions dont 36 prioritaires : LIEN

Après avoir salué « l’exercice démocratique de ces Assises » et s’être réjouie de la présence de notre nouvelle ministre, Eléonore Caroit, à la restitution, Radya Rahal, élue pour l’Afrique du Nord, a souligné avec réalisme : « soyons néanmoins lucides sur un point : aucun chiffrage n’est proposé. Étant donné la période budgétaire que nous entamons (enfin !), il me fallait le souligner. Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Nous en manquons ».

Que retenir de ces travaux ? Outre repenser les aides sociales et moderniser les bourses scolaires, l’avenir de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) a retenu l’attention des élus : malgré son statut d’organisme de Sécurité sociale de droit privé, la CFE accuse un déficit structurel de 18 millions d’euros en 2024. Sans réforme en profondeur, sa pérennité est menacée.

Par ailleurs, dans son avis au gouvernement, l’AFE a également recommandé de créer une allocation spécifique pour les Français de l’étranger en situation de dépendance ou de grand âge, ainsi que d’aligner les critères d’attribution des AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) sur le modèle national.

En assistant à cette restitution, j’ai été sensible aux propos d’Éléonore Caroit, qui a affirmé sa détermination à « porter plusieurs de ces propositions » et à défendre le budget des Français de l’étranger, confirmant avec justesse les propos de Radya Rahal : l’argent est le nerf de la guerre.

AEFE : entre excellence et nécessité de réforme

L’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) affiche un taux de réussite au baccalauréat de 98,3 %. Derrière cette réussite, la situation financière inquiète : 80 % des dépenses sont absorbées par la masse salariale, laissant peu de marge pour l’investissement. En fin d’année, dans les deux mois qui restent, il faut trouver près de 25 millions et l’année prochaine probablement 60 millions pour que l’activité de l’Agence perdure, a alerté le conseiller Alexandre Col.

Face à ce constat, la commission de l’enseignement de l’AFE a adopté à l’unanimité une résolution demandant que les conseillers de l’AFE participent au groupe de travail sur la réforme de l’AEFE.

Lors de la réunion du groupe d’études « Statut, rôle et place des Français établis hors de France », au Sénat le 16 octobre, j’ai rebondi sur ce sujet en rappelant que, depuis quinze ans, j’appelle à un changement de paradigme : passer d’un modèle étatique et coûteux à un modèle souple, entrepreneurial et décentralisé, afin que les acteurs locaux et associatifs disposent d’une plus grande autonomie pour innover et répondre aux besoins des familles à travers le monde.

État civil et nationalité : des exigences renforcées

En séance plénière, Gaëlle Le Pape, sous-directrice de l’État civil et de la Nationalité, a présenté les nouvelles instructions adressées aux postes consulaires à la suite de récentes décisions du Conseil d’État. Objectif : rendre les pratiques plus justes et plus humaines, notamment pour les usagers confrontés à un refus de certificat de nationalité française (CNF).

Par ailleurs, deux évolutions importantes entreront en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2026 pour les demandes de naturalisation : le niveau de langue exigé passera du B1 au B2, à l’écrit comme à l’oral ; un examen civique sera instauré pour les naturalisations par décret.

Modernisation du réseau consulaire : des avancées concrètes

Efficace, à l’écoute et proche des réalités du terrain, Pauline Carmona, directrice des Français à l’étranger et de l’administration consulaire, a présenté les progrès réalisés et les perspectives du réseau consulaire au service de nos compatriotes.

Parmi les avancées majeures : la pré-demande en ligne de titres d’identité et de voyage, désormais pleinement opérationnelle, et l’expérimentation du renouvellement à distance des passeports, menée au Canada et au Portugal, qui a rencontré un taux de satisfaction de 80 %. L’envoi des titres sécurisés sera étendu à tout le réseau dès les prochains mois.

Mme Carmona a insisté sur la protection sociale et la prévention des violences : 461 situations ont été recensées en 2022, ce qui a conduit à la mise en place d’un guide pratique destiné à mieux former les agents et élus à l’accompagnement des personnes en détresse.

Les Indépendants : conviction et force d’initiative

Comme l’a souligné Nadia Chaaya, présidente du groupe des Indépendants, cette 43ᵉ session de l’Assemblée des Français de l’Étranger s’est ouverte dans un contexte politique et budgétaire particulièrement incertain.

Pour Nadia Chaaya, ces difficultés doivent être une incitation à la mobilisation collective : « Nous vivons à l’étranger, mais nous ne sommes pas étrangers au sort de notre pays. Cette période de crise doit nous pousser à nous demander ce que nous pouvons apporter à la France, plutôt que ce que la France peut nous apporter ». Je félicite la présidente pour sa conduite éclairée des travaux des Indépendants.

L’instabilité politique a forcément placé les élus dans l’expectative budgétaire. « Notre commission des Finances étudie un budget qui n’existe pas », a rappelé Benoît Mayrand. « On attend aussi le rapport d’évaluation du Pass éducation langue française qui nous a supprimé 1 million de crédits au programme 151 »

Dans ce contexte, la nomination d’Éléonore Caroit au poste de ministre déléguée chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger, a été accueillie comme un signe d’espoir, parce qu’elle est « issue des rangs de l’AFE », chacun s’en félicite.

Les élus indépendants ont une nouvelle fois confirmé leur rôle moteur au sein de l’Assemblée. Sous l’impulsion de Nadia Chaaya, ils ont défendu avec constance des positions constructives et tournées vers l’action, dans tous les domaines, guidés par une même exigence : servir au mieux les intérêts des Français établis hors de France.

INFOLETTRE n°247 – Juin 2025

Lire : l’INFOLETTRE n°247 – Juin 2025Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Le grand défi budgétaire

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

En 2018, une « taxe sur les yachts » a été instaurée pour cibler les navires de plaisance dont la coque mesure au moins 30 mètres et dont la puissance propulsive dépasse 750 kilowatts. Allant de 30.000 à 200.000 euros, elle frappe les yachts battant pavillon français ou détenus par des personnes physiques ou morales établies en France.

On en attendait 10 millions d’euros de recettes annuelles. En 2024, elle n’en rapporte plus que 60.000 euros : il ne resterait plus sur le territoire que cinq yachts assujettis.

Il faut rappeler que l’entretien annuel d’un yacht représente environ 10 % de sa valeur. En les voyant partir sous d’autres cieux, la France perd aussi la TVA, l’impôt sur les sociétés et les cotisations sociales générés par toute une activité économique. De quoi méditer pour ceux qui pensent qu’il suffirait de taxer « les riches » pour financer la collectivité.

Le président de la République, lors de son interview du 13 mai 2025, a présenté un graphique de l’INSEE révélateur : sur 1000 euros de dépenses publiques, 561 sont consacrés à notre protection sociale.

Pour 2026, le gouvernement vise 40 milliards d’euros d’économies afin de ramener le déficit de 5,4 à 4,6 % du PIB. Un effort considérable, qui ne suffira pourtant pas à enrayer la progression de notre dette. D’ici trois ans, un euro sur trois des recettes fiscales sera absorbé par le seul service de la dette.

Il faudrait entre 120 et 150 milliards d’euros d’économies pour stabiliser la trajectoire de notre dette publique. Une réforme en profondeur de notre système de protection sociale parait inévitable.

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Situation au Proche et au Moyen-Orient (1/2) – “Faisons en sorte d’arrêter les conflits, même avant qu’ils ne débutent”
. Situation au Proche et au Moyen-Orient (2/2) – Réponse du ministre Jean-Noël Barrot à mon intervention
. Audition de Sébastien Lecornu – Shangri-La Dialogue à Singapour

EN CIRCONSCRIPTION
> ESPAGNE – Madrid (22–24 mai 2025)
> SUISSE – Genève (25-27 mai 2025)
> BRÉSIL (1/2) – Rio de Janeiro & Itaguaí (08–10 juin 2025)
> BRÉSIL (2/2) – São Paulo & Santos (11-13 juin 2025)
> ROYAUME-UNI – Édimbourg, Glasgow, Londres (20-22 juin 2025)

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Réunion annuelle des CCIFI – “La French business attitude”
. CCEF AG : L’intelligence collective au service du développement international de la France
. ANEFE – Renouvellement du conseil d’administration
. Retraités expatriés : quelles démarches réaliser ?
. Vote par internet : participez au grand test !
. France Identité : une révolution pour les Français de l’étranger

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ / IA
. Paris Cyber Summit (2-4 juin) – Taïwan, Chiffrement, Cyberdéfense
. Rencontre avec les responsables cyber de Paris Europlace

SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ
. GIA France-Pays du Golfe – Solidarité avec le Qatar – Communiqué de presse
. Accueil d’une délégation de la Shoura saoudienne
. Rencontre « Vision Golfe 2025 »
. Taiwan – Accueil du maire de Taipei
. La diplomatie économique au service de l’amitié franco-bulgare
. Inde – Chambre de commerce franco-indienne
. Italie – Fête nationale
. L’IPAC appelle au respect de la liberté religieuses des Tibétains

MÉDIAS
. “50 ans de l’ANEFE : un tournant pour l’enseignement français à l’étranger” (Expat.com – 22/05/2025)
. Olivier Cadic : “On imagine mal Israël se confronter seul à l’Iran” (Public Sénat – 20 juin 2025 – Vidéo 26m)
. Olivier Cadic : “Pour Israël, la meilleure défense, c’est la surprise” (Public Sénat – 18 juin 2025 – Vidéo 41m)
. “Nucléaire iranien : l’impasse de la dissuasion” (Infolettre UDI 27/06/2025)

Découvrir l’InfoLettre n°247

ANEFE – Renouvellement du conseil d’administration

À l’issue de l’Assemblée générale, qui s’est tenue le 20/6/25, le conseil d’administration a renouvelé le bureau sortant, à l’exception de Pascal Rakovsky, trésorier adjoint, qui ne se représentait pas.
Brice Bultot, président de la FAPEE a été élu pour lui succéder.

Je remercie les membres du conseil d’administration de m’avoir renouvelé leur confiance pour ce nouveau mandat à la présidence de l’Anefe.

Je félicite les 16 membres élus ou réélus du conseil d’administration qui rejoignent les membres de droit pour un mandat de 3 ans :

Nadia CHAAYA, Ecole française internationale de Djeddah, Djeddah, Arabie Saoudite ;
Jean-Hervé FRASLIN, Ecole française Arthur-Rimbaud, Dar es Salaam, Tanzanie ;
Dana GRUIA-DUFAUT, Lycée français Anna-de Noailles, Bucarest, Roumanie ;
Géraldine GUILLERMIN, Ofalycée ;
Laurence HURET, Lycée français René Descartes, Phnom Penh, Cambodge ;
Balkis KAOUK, Lycée français de Mascate, Mascate, Oman ;
Sébastien LAHAIE, Lycée Marcel Pagnol, Asunción, Paraguay ;
Jean-Marie LANGLET, Lycée français de Düsseldorf, Düsseldorf, Allemagne ;
Jamil MALEYRAN, Discovery Path Education ;
Amélie MALLET, Lycée international Winston-Churchill, Londres, Royaume-Uni ;
Michel MONSAURET, Lycée international de Porto, Porto, Portugal ;
François NORMANT, Etablissement Liberté, Bamako, Mali ;
Sébastien RICOUT, Lycée français international Zurich, Suisse ;
Cédric TOIRON, Lycée français de Séoul Seoul Corée du Sud ;
Eric VETEAU, Ecole franco-américaine de Chicago, Chicago, USA ;
Henri ZELLER, Institut Saint-Dominique de Rome, Rome, Italie

ANEFE : Qui sommes-nous ?

Médias – « 50 ans de l’ANEFE : un tournant pour l’enseignement français à l’étranger » (Expat.com – 22/05/2025)

Merci à Julien Faliu (Expat.com) de m’avoir donné l’opportunité de présenter l’ANEFE et ses perspectives. Après avoir permis la création de dizaines d’établissements, l’ANEFE a fait évoluer ses statuts, en 2024, de manière à pouvoir faire bénéficier les établissements de ses conseils pour le montage des dossiers permettant d’obtenir la garantie de l’État dans le cadre du nouveau dispositif géré par l’AEFE.

Extrait de l’article :

À l’occasion de ses 50 ans, l’Association Nationale des Écoles Françaises de l’Étranger (ANEFE) met en lumière un demi-siècle d’engagement au service de l’éducation francophone à l’international. Depuis 2021, elle est présidée par Olivier Cadic, Sénateur des Français établis hors de France, qui œuvre depuis 2014 pour renforcer le lien entre la France et ses communautés expatriées. Dans cet entretien, il revient sur les missions de l’ANEFE, son évolution récente, les défis du réseau éducatif français à l’étranger et les ambitions portées pour les années à venir.

Pourriez-vous décrire les missions de l’ANEFE ? Quel est le rôle de l’ANEFE au conseil d’administration de l’AEFE, l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger ?)
L’ANEFE est représentée au conseil d’administration de l’AEFE par son Secrétaire général qui peut intervenir uniquement en qualité d’expert et exclusivement dans le domaine de l’investissement immobilier.

Combien d’écoles françaises sont membres de l’ANEFE, dans quels pays ?
Depuis 2020, c’est l’AEFE qui présente en commission interministérielle les dossiers des écoles françaises souhaitant obtenir la garantie de l’État français pour leurs emprunts contractés pour développer leurs projets immobiliers. Cependant, l’ANEFE continue à gérer les dossiers antérieurs à 2020 pour lesquels la garantie de l’État a été obtenue, et ce pour une cinquantaine d’écoles qui se situent sur les cinq continents. La gestion de ces dossiers se poursuivra jusqu’en 2050.

Lire la suite de l’entretien

L’ANEFE auditionnée par le Sénat et l’AFE

L’ANEFE (Association nationale des écoles françaises à l’étranger) que j’ai l’honneur de présider depuis fin 2021, a été auditionnée pour la première fois successivement par l’AFE (Assemblée des Français de l’étranger), le 16 octobre, et par le Sénat, le 31 octobre.

Je remercie Catherine Dumas et Didier Marie, rapporteurs du programme 185, pour la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées du Sénat, d’avoir porté intérêt à nos travaux ; et exprime notre reconnaissance au président Jean-Hervé Fraslin et à la Commission de l’Enseignement, de la Culture, de la Francophonie et de l’Audiovisuel extérieur de l’AFE, d’avoir accepté de nous entendre, suite à la suggestion d’Amélie Mallet, conseillère AFE et administratrice de l’ANEFE.

Ces auditions étaient importantes car, contrairement à ce qui est écrit dans le projet annuel de performances pour 2025 du programme 185 “Diplomatie culturelle et d’influence”, l’ANEFE n’a pas été supprimée en novembre 2019.

Depuis la loi de finances 2021, c’est seulement l’instruction par l’ANEFE des dossiers de garantie d’État sur les emprunts immobiliers des écoles françaises à l’étranger pour le compte de la commission interministérielle, qui a été transférée à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).

L’ANEFE poursuit néanmoins la gestion des engagements pris avant la réforme : 25 prêts pour un montant 32,4 millions d’euros, mais également des emprunts indirects, garantis par l’État français et contre-garantis par l’association pour un total de 210 millions d’euros. Soit un volume d’en-cours de 243 millions d’euros.

Depuis 2022, seuls 4 nouveaux dossiers instruits par l’AEFE ont été financés avec la garantie de l’État, quand on en comptait jusqu’à 7 par an auparavant avec l’ANEFE.

Afin d’exposer les évolutions, les ambitions et le fonctionnement de l’association, j’étais accompagné par Françoise Hirzel, directrice depuis 2014, et Michel Monsauret, secrétaire général.

C’est « une ANEFE 2.0 » qui a été auditionnée par deux fois. Elle est plus inclusive, puisqu’elle accepte désormais les écoles non homologuées par l’éducation nationale, depuis sa réforme statutaire de fin 2023. Elle a ainsi été rejointe par le collège du Léman à Genève et l’OFALycée, établissement d’enseignement en ligne.

Le conseil d’administration a souhaité préserver la vision de l’association qui est de jouer un rôle actif dans l’expansion du réseau éducatif francophone. Ainsi, j’ai rappelé que l’ANEFE désire contribuer à l’atteinte de l’objectif exprimé par Président de la République le 20 mars 2018 : doubler le nombre d’élèves dans notre réseau d’ici à 2030.

Parmi nos axes de développement, un guide pour les écoles françaises et francophones à l’étranger a déjà vu le jour. Il vise à recenser et promouvoir tous les établissements, par pays et par ville, en fournissant aux parents des informations claires et objectives. Un groupe de travail est formé pour définir les conseils à apporter dans le futur afin de soutenir le développement des écoles.

Cela permettra de réinventer l’activité de l’ANEFE, tout en restant fidèle à la vision du sénateur Jacques Habert, son fondateur en 1975, qui était de contribuer au financement de l’immobilier des écoles françaises à l’étranger.

Créer de la transparence, clarifier l’offre éducative et devenir un partenaire de confiance pour les écoles françaises et francophones à l’étranger, voilà notre nouvel horizon.

Site de l’ANEFE : https://anefe.org

ANEFE – Nouveau site, nouveau guide dévoilés lors de l’AG

L’ANEFE, Association nationale des écoles françaises à l’étranger, continue de se réinventer.

Lors de l’Assemblée Générale du 26 juin 2024, Michel Monsauret, secrétaire général, a présenté la nouvelle mouture du site internet (Anefe.org), destiné à mettre en valeur le vaste réseau d’écoles d’enseignement français et en français qui couvre tous les continents.

Par ailleurs, une première version du “Guide ANEFE”, a été dévoilée.

Ce document est conçu pour informer de façon détaillée les familles sur l’offre des établissements scolaires, afin de les aider à faire un choix éclairé : informations pratiques, indicateurs de performance, projet d’établissement…

Ce travail participe à la redynamisation de l’ANEFE qui va fêter son cinquantenaire l’an prochain et que j’ai l’honneur de présider depuis décembre 2021.

Le cap est clair : faciliter l’atteinte de l’objectif 2030 de doublement des élèves dans l’enseignement français à l’international, défini par le Président de la République.

A ce titre, il est envisagé d’élargir le périmètre des actions de l’ANEFE à faciliter la création d’écoles (étude de faisabilité, business plan…) et l’accompagnement au développement. Les nouveaux statuts approuvés en décembre 2023 permettent désormais aux établissements non homologués par l’Éducation nationale à rejoindre l’association.

ANEFE : 4 nouveaux membres et un renouvellement

Quatre nouveaux membres ont adhéré à l’ANEFE (Association Nationale des Écoles Françaises de l’Étranger), à la faveur du conseil d’administration que j’ai présidé, ce 27 mai :
– Le Collège du Léman de Genève (Suisse) ;
– L’OFALycée à Winchester (États-Unis) ;
– Le Lycée français international Georges Pompidou à Dubaï (Émirats Arabes Unis) ;
– L’École française de Bristol (Royaume-Uni).

La modification des statuts de l’ANEFE, intervenue fin 2023, autorise désormais les établissements non homologués par l’Éducation nationale à rejoindre l’association.

Cette démarche est destinée à réunir tous les établissements enseignant en français à l’étranger pour faciliter l’atteinte de l’objectif 2030 de doublement des élèves dans l’enseignement français à l’international, défini par le Président de la République.

Par ailleurs, la composition du bureau de l’ANEFE a également été renouvelée.

. Dana Gruia-Dufaut, secrétaire générale de l’Anefe, succède à Bruno Foucher, désormais ambassadeur de France en République centraficaine, et occupe désormais le poste de vice-présidente.
. Michel Monsauret devient secrétaire général.
. Pascal Rakovsky retrouve le poste de trésorier-adjoint, qu’il a occupé précédemment.

Le nouveau secrétaire général a également présenté la première version du futur site internet de l’ANEFE, ainsi que le nouveau “Guide ANEFE”, conçu pour informer au mieux les familles sur les prestations offertes par les établissements de notre réseau, qui facilitera des choix éclairés pour l’éducation de leurs enfants.

LE BUREAU DE L’ANEFE AU 27/05/2024 :
Olivier Cadic – Président
Dana Gruia-Dufaut – Vice-Présidente
François Normant – Vice-Président
Michel Monsauret – Secrétaire général
Sébastien Ricout – Trésorier
Balkis Kaouk – Secrétaire générale adjointe
Pascal Rakovsky – Trésorier adjoint

CA AEFE – l’ANEFE réclame l’égalité de tarification pour ses membres

Le 11 mars, lors du conseil d’administration de l’AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger, j’ai saisi l’opportunité d’intervenir en qualité de président de l’ANEFE, Association nationale des écoles française de l’étranger, en ces termes :

“Je souhaite alerter le conseil d’administration de l’AEFE sur un point préoccupant pour des membres de notre association qui sont également des établissements partenaires ou conventionnés avec l’Agence.

Certains de nos membres doivent en effet acquitter des montants conséquents à l’AEFE qui s’élèvent jusqu’à 2% de leurs recettes d’écolage, perçus au titre de la participation des établissements partenaires aux frais de fonctionnement du réseau.

Les montants réclamés sont si élevés qu’ils obèrent leur résultat et la capacité de remboursement de leurs prêts.

D’après la réponse faite par l’AEFE à notre question sur le financement des IRF, la base de calcul de la participation aux frais de fonctionnement du réseau apparaît être variable (Lire la réponse).

Les établissements partenaires d’Amérique du Nord (hors MLF) et les établissements publics d’Australie sont facturés sur une participation forfaitaire annuelle par élève.

Des membres de l’ANEFE soumis à de très fortes pressions financières nous demandent de bénéficier du même traitement et de ne plus être facturés selon un pourcentage de leur chiffre d’affaires.

L’ANEFE formule la demande expresse que tous ses membres puissent donc bénéficier de cette tarification forfaitaire par élève dès 2024, selon le principe d’égalité.”

Merci à François Normant, vice-président de l’ANEFE, de m’avoir représenté tout au long de ce conseil d’administration.

INFOLETTRE n°231 – Février 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°231 – Février 2024Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

ÉDITO (Constitutionnalisation de l’IVG)

AU SÉNAT
. QAG – Sécurité aérienne dans le détroit de Taiwan
. Franck Riester succède à Olivier Becht
. Hommage à Robert Badinter

EN CIRCONSCRIPTION
> ROYAUME-UNI – Londres (26 & 29 janv. 2024)
> ROYAUME-UNI – Bridgwater & Bristol (8 fév. 2024)
> ROYAUME-UNI – Londres (9 fév. 2024)
> REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE – Bangui (13-16 fév. 2024)
> ISRAËL – Tel Aviv (18 fév. 2024)

NARCOTRAFIC – Commission d’enquête
. Corruption dans l’Administration

DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
. Royaume-Uni – 120 ans de l’Entente Cordiale
. Inde – Fête nationale
. Pékin met en danger la sécurité aérienne dans le détroit de Taiwan
. Taïwan – Bureau de représentation d’Aix-en-Provence
. Ambassadeur du Rwanda en France
. Ambassadeur d’Arabie saoudite en France

QUESTIONS ÉCRITES
. RCA / Question au gouvernement sur “Africa Ti l’or”, la bière qui pourrait vous mettre en bière
. Critères de délivrance d’une bourse pour les étudiants issus du réseau français à l’étranger (réponse du Gouvernement)

MÉDIAS
. “L’ANEFE 2.0 veut « guider » l’enseignement français à l’étranger” (LePetitJournal – 14 fév. 2024)a
. « Le ministre français des Affaires étrangères opposé à tout changement unilatéral du statu quo dans le détroit de Taiwan » (Taiwan Info – 15 février 2024)

Découvrir l’InfoLettre n°231

Médias – “L’ANEFE 2.0 veut « guider » l’enseignement français à l’étranger” (LePetitJournal – 14 fév. 2024)

Merci à Damien Bouhours d’avoir consacré un article à l’ANEFE (Association nationale des écoles françaises à l’étranger) que je préside depuis décembre 2021. Il a articulé son article en quatre points :
. La garantie d’une expertise sur l’enseignement français
. Un « guide Michelin pour les écoles françaises à l’étranger »
. L’ANEFE a son rôle à jouer dans les objectifs 2030 (doublement des élèves)
. Comment être présent dans le guide de l’ANEFE ?

Extrait

L’ANEFE 2.0 veut « guider » l’enseignement français à l’étranger

Alors que l’ANEFE fêtera ses 50 ans en 2025, son président Olivier Cadic veut la faire entrer dans une nouvelle ère. « En 2025, tout le monde verra que l’ANEFE se réinvente. », assure le sénateur des Français établis hors de France.

L’ANEFE a depuis sa création joué un rôle primordial pour le développement de l’enseignement français à l’étranger en permettant la garantie par l’Etat des prêts accordés aux établissements. L’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) s’étant vue attribuer ce rôle en 2021, l’Association Nationale des Écoles Françaises de l’Étranger, tout en poursuivant la gestion des engagements pris avec les établissements avant cette date, se veut être force de proposition et de conseil pour l’enseignement français à l’étranger, dans toute sa pluralité. Lire la suite de l’article

Médias – « Les bonnes résolutions de 7 de nos parlementaires des Français de l’étranger » (LePetitJournal – 16/01/2024)

Les bonnes résolutions de 7 de nos parlementaires des Français de l’étranger

“Le mois de janvier amène forcément son lot de bonnes résolutions, mais qu’en est-il pour nos députés et sénateurs des Français de l’étranger ? Sept parlementaires représentants les Français établis hors de France se sont prêtés au jeu et nous ont communiqué leurs aspirations pour cette année 2024, qui se veut déjà riches en enjeux et défis pour les expatriés”. Damien Bouhours (LePetitJournal).

Olivier Cadic :

Madame, Monsieur, mes chers compatriotes établis à l’étranger,
Je vous souhaite à toutes et tous une heureuse année 2024 ! Quelle vous apporte la santé, le bonheur partagé avec vos proches et la réussite de vos projets.

Mon premier vœu concerne la réussite du Pass Éducation Langue française lancé cette année par le ministre Olivier Becht avec le concours du CNED. Il le destine à l’apprentissage du français pour les 80% des enfants français de l’étranger qui ne fréquentent pas les écoles du réseau d’enseignement français AEFE. C’est nécessaire. Lors de mon récent passage à Sao Paulo, le consulat m’a appris qu’il est rare que nos compatriotes nés au Brésil parlent français. Depuis mon arrivée au Sénat, en 2014, je plaide pour que notre pays se fixe pour objectif que tous les Français nés à l’étranger sachent parler français. Le Pass Education Langue française peut devenir un moyen d’y parvenir. Membre du conseil d’administration de l’Institut Français, je souhaite sa réussite.

L’engagement d’Emmanuel Macron pour la francophonie, qui promeut la paix, la démocratie et les droits de l’Homme, nous rassemble. L’Anefe, Association nationale des écoles françaises à l’étranger, que je préside, s’est réformée en 2023 pour s’ouvrir aux écoles non homologuées et les rapprocher de notre système, afin d’augmenter la visibilité du réseau français.

Notre vœu collectif est de contribuer ainsi à l’atteinte de l’objectif affiché par le Président de la République qui est de doubler le nombre d’élèves dans le réseau français d’ici à 2030.

Lire l’article LePetitJournal.com : Les bonnes résolutions de 7 de nos parlementaires des Français de l’étranger

PLF2024 – Action extérieure de L’État – Discussion générale (vidéo 5’25)

Ce 8 décembre, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2024, je suis intervenu, au nom du groupe UC sur le budget de la mission « Action Extérieure de l’État », en présence de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

A l’heure du « réarmement de la diplomatie française », voulu par le Président de la République J’ai présenté mes remarques concernant cette mission qui recouvre 3 grands programmes (105, 151 et 185).

– dans le cadre du programme 151, budget consacré aux consulats qui assurent l’administration des Français de l’étranger, j’ai évoqué successivement le déploiement du Service France Consulaire ; la dématérialisation du renouvellement des passeports ; la revalorisation des indemnités des conseillers des Français de l’étranger ; le détournement frauduleux du système internet de prise de rendez-vous au consulat dans certains pays ; le soutien aux consuls honoraires et, enfin, la création du Pass Éducation Langue française.

– A propos du programme 185, recouvrant notre action culturelle avec ses écoles françaises, le réseau des Instituts français et celui des Alliances françaises, j’ai souhaité rappeler, face à l’extension des écoles anglo-saxonnes, que l’enseignement à l’étranger était un marché. Aussi, tant que la gouvernance de l’AEFE ne sera pas revue, nous sommes condamnés à reculer.


Verbatim

Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Mes chers collègues,

Le plan de réarmement de la diplomatie française voulu par le Président de la République nous réjouit, Madame la Ministre. Il aboutit cette année encore à une augmentation du budget de la mission et du nombre d’ETP, 165 en 2024.

En ma qualité de sénateur représentant les Français établis hors de France, j’ai plusieurs motifs de satisfaction qui concernent le programme 151 – Français à l’étranger et Affaires consulaires

Tout d’abord l’accélération du déploiement du Service France Consulaire. Avec un remarquable pragmatisme, la nouvelle directrice des Français de l’étranger, que je salue, a réorganisé la plate-forme de réponses téléphoniques. En Irlande, pays test, le consulat de Dublin ne reçoit plus que 4% des appels. 96% sont traités par France Consulaire. On comprend pourquoi tous les autres consulats attendent impatiemment de bénéficier de ce service ! La couverture mondiale est envisagée fin 2025, soit un an plus tôt que prévu initialement, sans envisager d’emplois publics supplémentaires.

Autre point positif, la dématérialisation du renouvellement des passeports pour éviter de se présenter dans les postes consulaires. Elle débutera au Canada et au Portugal à compter de mars 2024.

Avec ma collègue des Français de l’étranger, Olivia Richard, nous nous réjouissons également que soit opérée la première revalorisation des indemnités des conseillers des Français de l’étranger depuis 2014, en fonction du point d’indice de la fonction publique. Annoncée en ouverture de la dernière session de l’AFE par Olivier Becht, cet effort était très attendu. Ce sera en effet la première fois depuis la réforme de 2013. Cela ne nous dispensera pas de remettre à plat les modalités de calcul de ces indemnités.

Autre avancée pour nos compatriotes, les systèmes internet de prise de rendez-vous au consulat ou pour déposer une demande visa. Malheureusement, dans certains pays, des officines ont mis en place des systèmes astucieux pour préempter tous les rendez-vous, et en faire commerce. 200 euros pour un rendez-vous avec le consulat, 300 pour le service d’état civil, 500 pour un certificat de capacité à mariage. Nos compatriotes finissent par penser qu’il est normal de devoir payer pour avoir accès au service public français. À l’évidence, le système de prise de rendez-vous mérite d’être revu d’urgence pour les postes concernés.

Autre urgence, je veux vous parler de nos consuls honoraires qui exercent leurs fonctions à titre bénévole. Ils sont un maillon essentiel de notre réseau consulaire dont le rôle doit être revu pour l’adapter aux besoins d’aujourd’hui. La prise en charge totale ou partielle de leurs dépenses de fonctionnement doit être revalorisée. De plus, il est indispensable de garantir leur protection juridique et sanitaire par un système d’assurance.

Enfin dernier point concernant le programme 151, depuis mon arrivée au Sénat, je plaide pour que notre pays se fixe pour objectif que tous les Français sachent parler français. Chacun a pu voir à la télévision des Français d’Israël qui ne parlent pas notre langue. Je l’ai dit souvent ici, 80% des enfants français nés en Israël, comme en Algérie d’ailleurs, ne parlent pas français. Plus des deux tiers en Amérique latine. Il y a deux semaines, au Brésil, à Sao Paulo, la cheffe de chancellerie m’a indiqué qu’il est rare que nos compatriotes nés au Brésil parlent français.

Depuis 2014, j’ai déposé régulièrement un amendement « chèque éducation », pour que le programme 151 tienne compte des 80% des enfants français de l’étranger qui ne fréquentent pas notre réseau d’enseignement. Cette idée a été reprise dans le programme d’Emmanuel Macron, en 2022, et baptisée Pass Éducation. Je remercie Olivier Becht qui a budgété un million d’euros pour créer ce Pass Education Langue française. Le ministre délégué a décidé de confier cette mission au CNED (Centre national d’enseignement à distance). Je soutiens cette initiative.

Abordons enfin le programme 185, Diplomatie culturelle et d’influence, les effectifs de l’AEFE ont progressé à la rentrée de moins d’1% pour atteindre 392 000 élèves. L’effectif global s’est accru de plus de 40 000 enfants supplémentaires depuis 2018, soit 10% en 5 ans, très loin de l’objectif initial du président de la République qui prévoit de doubler les effectifs d’ici à 2030.

En écoutant mes collègues, il faudrait mettre davantage de moyens pour y parvenir. Nous engloutissons pourtant déjà plus de 400 millions d’euros annuellement pour l’AEFE, 455 cette année, alors que nous avons tant d’autres priorités sur le programme 185. Nous entretenons un système de compétition déloyal absurde, qui favorise une poignée d’EGD et une minorité d’élèves au détriment des réseaux français privés. L’enseignement anglo-saxon à l’étranger vient d’annoncer sa progression sur la dernière décennie. Ils sont passés de 4,4 millions à 6,7 millions d’élèves. Ils se développent 30 fois plus vite… sans argent public.

L’enseignement à l’étranger est un marché.

Tant que cette évidence ne sera pas intégrée en France, et que la gouvernance de l’AEFE ne sera pas revue, nous sommes condamnés à reculer. Je ne me résigne pas.

L’Anefe, Association nationale des écoles françaises à l’étranger, que je préside, a modifié ses statuts, hier. Elle s’ouvre aux écoles françaises non homologuées pour ne laisser personne à la porte et contribuer à l’atteinte de l’objectif du Président de la République… sans besoin d’argent public !

Le groupe Union centriste votera la mission “Action extérieure de l’Etat”.

Je vous remercie.

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°223 – 29 juin 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°223 – 29 juin 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Déclaration des biens immobiliers : un mois de rab
. La CFE – polémique autour du financement
. CA de l’AEFE : Déconventionnements / Budget / Questions

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Benoit MAYRAND, vice-président de la commission des Finances de l’AFE, conseiller des Français établis en Roumanie et Moldavie. « Conventions fiscales et exercice du droit au compte en France ».

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. LPM – Amendement Indopacifique : droit à la circulation maritime
. LPM – Amendement BITD : cession des PME sensibles
. CA AEFE : déclaration liminaire
. Trophées du réseau CCIFI
. Rencontre avec 11 chefs de poste au Sénat
. Délégation de la CCI France-Suisse
. En circonscription en POLOGNE – Varsovie (21-23 juin 2023)
Accueilli par Frédéric BILLET, ambassadeur de France en Pologne, et Éric SALVAT, président du conseil consulaire de Pologne.

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°223

AEFE – Conseil d’administration (29 juin 2023)

En ma qualité de président de l’ANEFE, j’ai assisté ce jeudi matin 29 juin 2023 au conseil d’administration de l’AEFE.

Bruno Fouché, président de l’AEFE, a annoncé que le réseau homologué comptera 581 établissements, dans 139 pays à la rentrée 2023.

587 établissements afficheront le label France Education et le réseau Flam comptera 144 associations. +d’images

J’ai fait une déclaration liminaire au conseil d’administration de l’AEFE :

Monsieur le Président,
Monsieur le directeur général,
Mesdames, Messieurs les membres du conseil d’administration,

Harcèlement
Je souhaiterais commencer mon intervention en vous alertant sur l’importance des cas de harcèlement.
Contacté pour deux cas très difficiles sur deux pays différents, mon bureau a signalé l’un d’entre eux, à notre interlocuteur AEFE, la semaine dernière.
Je pense qu’il faut une cellule d’accompagnement dédiée pour les parents et les élus pour gérer ces situations très difficiles, personnelles, qui finissent parfois tragiquement.
Je vous suggère de vous inspirer du modèle du Centre de Crise (CDC) avec une démarche qualité pour les traiter de manière collective.

Annus horribilis pour l’AEFE à Londres
Le rapport Ofsted de l’établissement en gestion directe à Londres, le lycée Français Charles de Gaulle, a mis en exergue des manquements au niveau du « Safeguarding » des élèves et du règlement intérieur.
Des dispositions sont mises en œuvre pour parer à ces lacunes et des efforts sont fournis pour que l’établissement soit aux normes du ministère de l’Éducation britannique, « Department of Education », au moment de la prochaine contre-visite.
Le lycée CDG (Lycée Français Charles de Gaulle de Londres) a recruté un responsable du département « Safeguarding », pour la rentrée scolaire 2023-24.
Cette personne a été débauchée du lycée international de Londres Winston Churchill (LIL).
Elle y a travaillé depuis son ouverture en 2015, et a monté là-bas un département équivalent avec ses équipes.
Les conditions de transfert s’apparentent à de la concurrence déloyale.
Le LIL se trouve désormais dans l’obligation de recruter une personne pour la remplacer.
Cela n’améliore pas l’image de l’AEFE.
L’école Marie d’Orliac du Lycée Charles de Gaulle est fermée depuis plus d’une semaine, car elle s’effondre.
Les parents se plaignent que la direction de Marie d’Orliac les laissent dans le flou total sur la résolution du problème, sur les dates de réouverture et sur des solutions temporaires.
Cela tourne à l’annus horribilis pour l’AEFE à Londres.
Il est vraiment nécessaire de mettre en place une structure de communication de crise pour ces circonstances.

ANEFE – Dossier Pointe Noire
Concernant la restructuration du dossier de Pointe Noire, la Commission interministérielle (COGAREFE) qui s’est tenue en octobre dernier a donné son accord pour un nouvel emprunt de 4.300.000 € souscrit en direct par l’école suivant le nouveau dispositif, dont le montant sera garanti par l’Etat français à hauteur de 90% et qui inclut le solde de l’emprunt dû à la Banque Transatlantique ainsi que la créance due à l’ANEFE.
L’école déposera les 10% non garantis d’ici fin juillet 2023.
Nous espérons que le dossier sur lequel nous travaillons depuis 15 mois sera soldé cet été.
Nous remercions l’AEFE et la DGT pour leur aide.
Nous vous proposerons le moment venu de faire une évaluation collective avec la DG Trésor du nouveau dispositif pour éclairer le législateur.

ANEFE – Nécessité de transparence des rapports d’évaluation externe des établissements
Un groupe de travail de l’ANEFE s’est constitué et s’est réuni pour travailler sur la notation des écoles.
S’est posée la question de l’évaluation des établissements français de l’étranger du réseau de l’AEFE.
Les résultats des inspections des établissements ne sont jamais affichés sur les sites des lycées,
il y a une certaine opacité par rapport aux évaluations effectuées par l’AEFE qui visent principalement à valider la conformité aux programmes français.
Donc, un des critères importants serait de développer des agences de garantie de la qualité, ce qui, en France, existe pour l’enseignement supérieur mais pas pour l’enseignement secondaire.
Dans le réseau AEFE, certains établissements font d’ailleurs appel à ces agences qui sont toutes anglo-saxonnes.
Il serait souhaitable d’avoir accès aux résultats des inspections de l’AEFE que nous pourrions élargir en y ajoutant d’autres critères afin de pouvoir mettre en ligne ces évaluations qui serviraient en amont à déterminer la validité et la mise en place du projet d’établissement et en aval, de vérifier que le projet aboutisse à des résultats.

Conséquences sur l’AEFE du passage du bac en candidat libre
Suite à mes déplacements récents à Alger et Tananarive, il me paraît important d’être informé chaque année sur le nombre d’élèves qui passent le bac en candidats libres et le pourcentage de résultats.
Je souhaite remercier les professeurs du lycée à Alger qui m’ont permis de prendre conscience des besoins spécifiques pour répondre à une situation, où pour un candidat au bac qui provient du réseau AEFE, neuf le passent en candidat libre.

Polémiques sur le déconventionnement de l’AEFE
J’entends des avis critiques de la part de certains sur les déconventionnements d’établissement.
Le déconventionnement de l’AEFE est toujours un moment délicat à gérer pour les comités de gestion lorsqu’il est décidé.
Cela a été mené avec succès au CFBL à Londres.
Comme j’ai pu l’observer récemment, l’expérience de Rochambeau à Washington démontre que cela permet de dépassionner une situation et de repartir d’un bon pied avec l’AEFE.
Le réseau y gagne.

Remerciements
Je veux terminer en remerciant le directeur général Olivier Brochet.
Il a eu pour mission de devoir gérer directement un réseau et en même temps sa concurrence avec la nécessité de doubler ses effectifs, pour que la France conserve son rang dans le monde.
Ce travail m’apparait difficile, car soumis à une injonction contradictoire.
Cette mission a été appliquée avec rigueur par le directeur dans des situations parfois compliquées.
Je salue son travail et me réjouis qu’il puisse représenter la France au Vietnam.
Enfin, je voudrais témoigner ma sincère reconnaissance à Bruno Fouché, président de l’AEFE et vice-pdt de l’ANEFE.
Il a été un soutien fiable et fidèle de l’ANEFE et nous lui devons beaucoup dans la relance de nos activités.

Consultations sur l’enseignement français à l’étranger – Ma lettre à Olivier Becht

Ce 13 avril, à l’invitation d’Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, j’ai participé au lancement des consultations sur l’enseignement français à l’étranger, au Quai d’Orsay. Une fois le ministre parti au conseil des ministres à l’Élysée, devant l’attitude du directeur général de la mondialisation adjoint, suite au partage de mon analyse, j’ai préféré quitter l’événement. J‘ai adressé une lettre au ministre l’expliquant. 

Monsieur le Ministre,

Vous avez bien voulu me convier au lancement des Consultations sur l’enseignement français à l’étranger.

Je me suis rendu ce jour au Quai d’Orsay, non seulement en tant que sénateur des Français établis hors de France mais aussi au titre de président de l’Association nationale des Écoles françaises à l’étranger (ANEFE).

J’ai quitté la réunion de consultations suite aux déclarations de l’adjoint du directeur général de la mondialisation (DGM).

Comme vous le savez, je suis très engagé dans le développement du réseau de l’enseignement français à l’étranger.

Je ne perds jamais une occasion de rappeler mon soutien, sans faille, à l’objectif fixé par le Président de la République de doubler le nombre d’élèves du réseau d’ici 2030.

Je n’ai pas davantage manqué de faire la promotion de la consultation lancée en ligne par Madame la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères dans ma lettre d’information, diffusée à plus de 10.000 Français à travers le monde.

Alors que ce matin, nous étions invités à partager nos réflexions sur l’avenir du réseau, j’ai pu exposer mes analyses.

En tant qu’entrepreneur, je suis parvenu à la conclusion qu’il était paradoxal de demander à l’opérateur étatique de croître et, en même temps, de lui fixer pour mission de développer sa propre concurrence. J’appelle régulièrement à changer de paradigme, à sortir d’une boite dans laquelle l’AEFE est enfermée depuis 1990.

L’ambition du développement de l’enseignement français à l’étranger passe par l’ensemble de ses acteurs, qu’il s’agisse des écoles du réseau gérées par l’AEFE, des écoles partenaires mais aussi de celles qui ne sont pas homologuées, aussi nombreuses qu’indispensables pour développer notre réseau. Ces dernières présentent déjà leurs élèves au baccalauréat en candidats libres.

J’ai évoqué également l’importance du CNED dans notre dispositif, qui n’est pas même mentionné dans l’enquête.

Ensuite, j’ai fait observer que si le développement exponentiel des écoles anglo-saxonnes qui nous a marginalisé, est désormais pris en compte dans la réflexion de l’AEFE grâce au nouvel élan impulsé par le Président de la République, aucune réflexion n’est engagée pour tenir compte de la croissance des écoles coranniques en Afrique.

Faut-il rappeler que les premières écoles françaises à l’étranger ont été fondées par des missionnaires chrétiens ? Elles sont à la source du développement de la francophonie sur ce continent.

Quelle ne fût pas ma surprise quand, reprenant la parole après l’exposé de mes analyses, le DGM adjoint a trouvé pertinent de fermer la porte que vous aviez pourtant ouverte. Ce responsable de votre administration m’a directement et publiquement contredit.

Alors que je l’invitais à préciser s’il s’exprimait en votre nom, en soulignant le soutien que je porte à votre action, le DGM adjoint m’a répondu qu’il s’agissait de la position non pas du ministre mais bien du « ministère ». Vous nous aviez pourtant invité le matin même à « inventer un modèle pour attirer à nous les élèves »

J’ai compris, d’après ses propos introductifs, qu’il revenait de Chine, pays où les fonctionnaires décident du cadre de l’action des parlementaires.

Je vous serais infiniment reconnaissant de bien vouloir rappeler les prérogatives du Parlement français et son devoir de réserve à ce représentant du ministère, qui confond l’intérêt général et la préservation d’un pré carré de l’administration qu’il sert.

Il me semble que lorsque vous conviez les parlementaires à débattre et à échanger, ce n’est pas pour que votre administration refuse de considérer les prises de parole de la représentation nationale.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

Olivier Cadic

Lettre en format PDF

ANEFE – Conseil d’administration

Le conseil d’administration de l’Anefe que je préside a décidé, ce 30 janvier, de baisser la cotisation d’adhésion à 100 euros pour la 1ère année.

L’Anefe s’ouvre ainsi à de nouvelles écoles françaises à l’étranger pour créer de nouveaux services, tel qu’un guide d’évaluation de la qualité de l’enseignement fourni par ses membres, une aide au recrutement et à la formation d’enseignants, ainsi qu’une cellule de médiation pour la résolution de conflits.

L’activité d’aide à l’obtention de la garantie de l’état pour financer les investissements immobiliers des écoles françaises à l’étranger ayant été transféré à l’AEFE pour les nouveaux dossiers, l’Anefe gère le stock des emprunts en cours jusqu’à leur remboursement.

Une solution juridique pour reprendre une activité de conseil au financement est à l’étude.

L’objectif de l’Anefe est de mettre son expérience et ses moyens d’action au service de l’élan souhaité par le président de la république afin de contribuer au doublement des places dans l’enseignement français à l’étranger.

Voeux aux Françaises et aux Français de l’étranger pour l’année 2023


Madame, Monsieur, Mes chers compatriotes établis à l’étranger,

Je vous souhaite à toutes et à tous une heureuse année 2023. Qu’elle vous apporte la santé, le bonheur partagé avec vos proches et la réussite de vos projets.

J’ai une pensée particulière pour toutes celles et tous ceux qui ont été atteints par la maladie, qui ont perdu un proche ou qui vivent dans l’insécurité, à l’image de ceux établis en Ukraine ou au Sahel, dans des zones menacées par le terrorisme.

L’année 2023 débute dans un climat de tensions géopolitiques consécutif à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’agression ordonnée par le président Poutine a tué des dizaines de milliers de civils et provoqué des millions de réfugiés.

Depuis près d’un an, les Ukrainiens défendent leur liberté et nos valeurs : la démocratie, la liberté d’expression et les droits humains.

Ici depuis la salle de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, nous avons soutenu les efforts faits par la France pour aider l’Ukraine.

Je forme le vœu que les Ukrainiens gagnent cette guerre et rejoignent l’Union européenne au plus tôt.

La France dispose du troisième réseau diplomatique mondial.

Celui-ci avait perdu 50 % de ses effectifs en 30 ans.

Catherine Colonna, notre nouvelle ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a engagé un nouvel élan pour son ministère qui me réjouit.

Elle a obtenu 106 nouveaux emplois, une première depuis 1993, et l’augmentation des crédits de son ministère. J’ai souhaité que nos consulats ne soient pas vus comme des structures de coûts, mais comme des structures entrepreneuriales de services qu’il convient de développer.

Un agent de service visa produit quatre fois plus de revenus que son coût.

Je forme le vœu que le nombre d’agents soit corrélé avec le montant de recettes collectées, comme dans une entreprise, pour renforcer l’offre de services à nos compatriotes expatriés.

La France est un des rares pays européens à avoir vu son président être réélu pour un deuxième mandat en 2022.

Le plan stratégique pour 2030, lancé il y a plus d’un an par Emmanuel Macron, renforce notre économie et la rend plus innovante.

Pour la troisième année consécutive, notre pays est jugé comme le plus attractif d’Europe.
En confortant le tissu des entreprises françaises établies à l’étranger, nous contribuons au redressement économique de notre pays.

Au service de notre diplomatie économique, je continuerai à appuyer le réseau de nos Chambres de commerce et d’industrie de France international, présidé par Arnaud Vaissié et le Réseau des conseillers du commerce extérieur de la France, présidé par Alain Bentejac.

La réélection d’Emmanuel Macron nous permet également de poursuivre le nouvel élan qu’il avait engagé en faveur de l’enseignement français à l’étranger en 2018.

Il a permis de passer de 495 à 560 écoles françaises à l’étranger en quatre ans. C’est historique.

Mais comme je l’avais anticipé il y a deux ans, la gouvernance actuelle du réseau par l’AEFE ne permet pas de générer le doublement en nombre d’élèves d’ici à 2030, pour respecter l’objectif présidentiel.

Avec l’ANEFE, l’Association nationale des écoles françaises à l’étranger, que j’ai l’honneur de présider depuis un an, nous souhaitons fédérer les énergies pour contribuer à relever ce défi.

Je forme le vœu que nous y parvenions pour le bénéfice de nos enfants, cette génération qui fera le monde de demain.

Les 460 déplacements dans 106 pays, depuis mon élection au Sénat, m’ont permis d’imaginer un monde de projets concrets en faveur de nos compatriotes établis en dehors de France.
Avec les élus indépendants des Français de l’étranger, nous les réalisons sans esprit partisan.

Depuis un an, L’Hebdo des Indépendants, qui a succédé à ma lettre d’information, fait connaître leurs idées et leurs résultats sur de nombreuses thématiques qui touchent votre quotidien.

Je veux saluer leur action et m’engage à poursuivre dans le sens de la dynamique qu’ils ont créée.

Je vous souhaite une très belle année 2023.