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CP – Guerre hybride : le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et Viginum font tomber le rideau sur les manipulations russes contre la France

COMMUNIQUE DE PRESSE

Guerre hybride : le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et Viginum font tomber le rideau sur les manipulations russes contre la France

Le Sénateur Olivier Cadic se réjouit de l’action primordiale menée par Viginum dans la détection d’une campagne de désinformation orchestrée par des acteurs russes contre la France.
Le Sénateur salue également le rôle de notre diplomatie dans la dénonciation ouverte de ces agissements. “La France prend position de manière claire et courageuse en nommant ouvertement les auteurs de ces actes malveillants.
Je soutiens vivement cette diplomatie de combat menée par la ministre Catherine Colonna pour lutter contre les pratiques indignes de la diplomatie russe”, a ajouté le Sénateur Cadic.
“Je tiens à féliciter VIGINUM pour sa vigilance et son efficacité exemplaires. Son action proactive a démontré l’importance de cette agence dans la protection de nos institutions et de nos citoyens contre les tentatives de manipulation de l’information”, a déclaré le Sénateur Cadic.
VIGINUM, agence gouvernementale chargée de la détection des opérations de désinformation en ligne, a pu contrecarrer des tentatives d’usurpation d’identité sur des sites de médias nationaux et des sites gouvernementaux, allant même jusqu’à tenter d’usurper l’identité du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (diplomatie.gouv.fr)
“La synthèse des enquêtes menées par VIGINUM est disponible sur les sites de France Diplomatie et du Secrétariat Général à la Défense et la Sécurité Nationale (SGDSN), et j’encourage tout le monde à en prendre connaissance”, a conclu le Sénateur Cadic.

À propos de VIGINUM : VIGINUM est l’agence de cybersécurité française responsable de la détection et de la prévention des attaques numériques visant la France. Son rôle essentiel dans la protection des intérêts nationaux et la préservation de la souveraineté numérique est reconnu à l’échelle internationale.

À propos d’Olivier Cadic : Olivier Cadic est Sénateur des Français établis hors de France ; Vice-Président de la Commission des Affaires étrangères de la Défense et des Forces armées, Rapporteur sur le budget du programme 129 sur la coordination du travail gouvernemental (Cyberdéfense et SGDSN – Secrétariat Général à la Défense et à la Sécurité Nationale).

LPM – OVHcloud – Cloud de défense

Ce 12 juin, j’ai auditionné Blandine Eggrickx, responsable Affaires Publiques chez OVHcloud, une référence française du cloud computing.

Notre sujet principal d’échange portait sur le concept de Cloud de Défense et son rôle dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM).

Cette invitation faisait suite à ma rencontre avec Pascal Jaillon, lors de son attribution du Prix du Développement économique du sud-est des États-Unis pour OVHcloud. Ce prix a été décerné lors des Crystal Peach Awards, un événement qui était organisé par la Chambre de Commerce Franco-Américaine d’Atlanta (FACC-Atlanta) en octobre 2022.

Le marché du cloud en Europe, stratégiquement essentiel, est en plein essor. On s’attend à ce qu’il atteigne une valeur de plus de 500 milliards d’euros d’ici 2030, surpassant ainsi le marché des télécommunications.

Actuellement, ce marché est dominé à 72% par trois entreprises américaines : Amazon Web Services, Microsoft et Google.

La part de marché des acteurs européens a été réduite de moitié en seulement cinq ans (passant de 27% en 2017 à 13% en 2022), malgré leur capacité à innover et à proposer des services adaptés aux besoins des utilisateurs, tant privés que publics.

Ce contexte s’explique en partie par une raison que je regrette : la faiblesse, pour ne pas dire l’absence, de commande publique auprès de nos entreprises tricolores de la Tech, susceptibles de favoriser leur recherche et développement, à l’inverse de ce que font très bien les administrations américaines.

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°220 – 8 juin 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°220 – 8 juin 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Politique étrangère de la France en Afrique (Partenaires / « Il n’y a pas une Afrique, il y a des Afriques » Olivier CADIC / Sentiment anti-français / Politique des visas)
. Retard de déclaration des revenus : quelles conséquences ?
. Pas de passeport valide pour cet été : où peut-on se rendre avec une CNI ?
. La FIAFE reconnue d’utilité publique : quelles conséquences ?

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Florence OGUTGEN, présidente du conseil consulaire en Turquie
(Projet au lycée français Pierre Loti d’İstanbul)

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. LPM. Philip STUPAK, directeur fédéral de la cybersécurité à la Maison Blanche ; Sébastien LECORNU, ministre des Armées
. Rôle de nos bases en Afrique
. Politique africaine
. Visa pour l’Afrique
. Somaliland
. PPL Entrepreneurs français à l’étranger. Trois amendements adoptés
. Hongrie. Peter SZIJJARTO, ministre des Affaires étrangères. Pérou. Alberto OTAROLA, président du conseil des ministres et Ana Cecilia GERVASI, ministre des Affaires étrangères
. Roumanie. Titus CORLAȚEAN, pdt du groupe d’amitié Roumanie-France.
. En circonscription au CAMEROUN (1/2) – Kribi – 02-03 mai 2023
Déplacement organisé conjointement par Stéphane CATTA, consul général, et Olivier LELOUSTRE, conseiller des Français de l’étranger Cameroun et président de l’UFE Cameroun.

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°220

PLF 2023 – Audition de Sébastien Lecornu, ministre des Armées – Vidéo Q/R 2’30

Ce 7 juin, audition de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, présidée par Christian Cambon, pour s’exprimer sur le projet de loi de programmation militaire, après son examen par l’Assemblée nationale.

Suite à mon entretien, la veille, avec Philip Stupak, directeur fédéral de la cybersécurité à la Maison Blanche, j’ai attiré l’attention du ministre la notion de cloud de défense, à l’image de l’initiative américaine.

Verbatim

Monsieur le Ministre,

Gagner la guerre avant la guerre.
C’est la formule utilisée par le CEMA.
C’est une approche qui me convient et qui a fait ses preuves concernant la guerre froide.

Vous m’avez promis la réponse oubliée hier soir sur l’Algérie :

93% des ressources algériennes proviennent du sud algérien.
Pour la première fois depuis 17 ans, le chef d’état-major algérien s’est rendu en France.
Comment analysent-ils la situation sécuritaire au Sahel depuis le retrait de Barkhane et envisagent-ils une coopération militaire ?

La LPM prévoit pour un budget de 4 Mds d’euros pour la cyber pour la période 2024-2030. C’est un effort qui mérite d’être souligné.

Pour ma part, j’ai été très agréablement surpris et rassuré par le niveau des capacités présentées à Rennes pour répondre aux défis cyber.

Le département de la défense américain a lancé une initiative en juillet 22 pour un cloud de défense intitulé Zero Trust reference architecture qui prévoit d’associer les grands noms américains de l’internet.

J’ai reçu en audition, hier, Philip Stupak, directeur fédéral de la cybersécurité à la Maison Blanche, qui m’a éclairé sur ce projet.

Je remercie nos alliés américains de leur coopération avec le Parlement français et de leur marque de considération et de confiance.

La Maison Blanche a annoncé une augmentation du budget de la cyber de 5 Mds de dollars par an.

Philip Stupak a répondu à ma question sur leur budget annuel dans ce domaine.

Il est sans commune mesure avec notre budget cyber prévu pour les 6 ans de la LPM.

Est-ce qu’une démarche similaire au cloud de défense américain est envisagée ?

A quel niveau et sur quel budget ?

Sénat – Hongrie – Ministre des Affaires étrangères

Ce 7 juin, aux côtés de Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, des membres de notre commission ont accueilli Péter Szijjártó, ministre des Affaires étrangères de Hongrie, accompagné par Georges Habsbourg-Lorraine, ambassadeur de Hongrie en France.

Celui-ci nous a rendu compte de ses conversations avec Sergueï Lavrov, son homologue de la Fédération de Russie, en souhaitant nous convaincre qu’il fallait absolument rechercher la paix, afin que le sang des innocents cesse de couler sur le front ukrainien.

Qui ne le souhaiterait ? Le président Cambon a souligné qu’il ne tenait qu’à M. Poutine de faire cesser les hostilités qu’il a déclenchées.

Pour ma part, j’ai rappelé que les démarches pacifiques entamées auprès d’Hitler, par les gouvernements français et britanniques dans les années 30, ont été vaines et, qu’en définitive, les nazis avaient fini par occuper le palais du Luxembourg, dans lequel nous étions en train de discuter.

M. Poutine considère que l’existence de démocraties à ses portes le menace. L’approche prônée par la Hongrie ne correspond pas à l’image que je me faisais de la Hongrie, ai-je dit à Péter Szijjártó. Celle de la liberté, celle l’insurrection face aux chars soviétiques à Budapest en 1956.

L’Ukraine est envahie. Doit-elle accepter ce que les Hongrois refusaient ?

Pour éviter le retour des Russes en Europe de l’Est, je lui ai suggéré de profiter de ses communications avec Lavrov pour plaider en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et l’UE, afin de faire baisser la menace de Moscou sur l’Europe de l’Est.

Sénat – Pérou – Gouvernement

Notre groupe d’amitié France-Pays Andins a eu l’honneur d’accueillir, ce 7 juin, Alberto Otárola, Président du conseil des ministres du Pérou et Ana Cecilia Gervasi, sa ministre des Affaires étrangères.

Le pays est candidat à l’OCDE : le processus d’adhésion a été ouvert en janvier 2022. Aussi, le Premier ministre et la ministre des Affaires étrangères sont venus à Paris pour remettre la feuille de route qui leur avait été demandée, l’année dernière.

Concernant notre relation bilatérale, je suis intervenu pour évoquer le travail de Vincent Sicet, conseiller des Français de l’étranger pour le Pérou, notamment pour mentionner ses initiatives afin d’animer les échanges entre Lima et Bordeaux, deux villes jumelées.

Les échanges commerciaux entre la France et le Pérou représentent en 2021 environ 800M€, en hausse ces dernières années. Engie et Vinci sont les principaux investisseurs français au Pérou qui compte par ailleurs plus de 90 filiales françaises ou bureaux de représentation.

Sénat – Roumanie – Délégation de sénateurs

Ce 6 juin, mon collègue Bernard Fournier, président du groupe d’amitié France-Roumanie, m’a convié, en qualité de vice-président, à accueillir une délégation de sénateurs roumains, conduite par Titus Corlățean, président du groupe d’amitié Roumanie-France et ancien ministre des affaires étrangères.

M. Corlățean m’avait accueilli au Sénat roumain lors de mon déplacement à Bucarest en juillet 2022 (compte-rendu). J’ai interrogé le président roumain sur le report de l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen, tout en l’assurant de mon soutien pour que son pays ne reste pas aux portes de cet espace de libre circulation des personnes en Europe.

Titus Corlățean a rappelé que la Roumanie avait pourtant rempli toutes les obligations pour intégrer Schengen depuis 2012, justifiant également d’un rapport favorable de l’Union européenne sur cette question. La décision de report a provoqué une grande frustration chez ses compatriotes, a-t-il expliqué, puisque chacun continuera de perdre du temps et de l’argent à passer des frontières…

Il espère qu’un accord sera trouvé d’ici la fin de l’année, sinon cette situation risque de profiter aux anti-européens lors des élections prévues en 2024 en Roumanie.

PPL Entrepreneurs français à l’étranger – Amendement adopté (3/3) – vidéo 1’12

“Les entrepreneurs qui contribuent à l’attractivité de la France”, mention ajoutée aux critères permettant de bénéficier du label.

Mon amendement avait pour objet d’élargir la liste des activités permettant à un entrepreneur français à l’étranger d’être éligible au label.

En effet, les apports des entrepreneurs français à l’étranger à l’économie française peuvent consister non seulement à la promotion d’un savoir-faire français ou à une aide à l’export, mais également à une aide aux investissements en France.

De fait, il est nécessaire d’ajouter le principe d’attractivité.

PPL Entrepreneurs français à l’étranger – Amendement adopté (2/3) – vidéo 2m

Restriction du recensement aux seuls entrepreneurs qui souhaitent bénéficier du label.

Mon amendement avait pour objet d’inscrire un principe essentiel dans cette démarche de cartographie des entrepreneurs français à l’étranger : le volontariat.

Il n’appartient pas à un comité de déterminer seul si un entrepreneur doit être recensé comme entrepreneur français à l’étranger.

Ainsi, il convient de réserver l’identification des entrepreneurs français à l’étranger comme tels uniquement à celles et ceux qui le souhaitent, afin d’éviter de faire courir des risques à certains d’entre-eux, par exemple les entrepreneurs binationaux.

PPL Entrepreneurs français à l’étranger – Amendement adopté (1/3) – vidéo 1’15

Ajout des conseillers des Français de l’étranger dans les membres du comité d’identification chargé du recensement des entrepreneurs français à l’étranger.

Cet amendement est un amendement de cohérence avec le droit en vigueur.

La compétence économique des conseils consulaires est insuffisamment mise en œuvre, malgré les connaissances indéniables que les conseillers des Français de l’étranger ont du tissu entrepreneurial de leur circonscription.

Ainsi, tirant les conséquences de cette compétence générale des conseils consulaires en matière économique, il convient de prévoir que leurs membres élus font partie du comité d’attribution du label.

Politique étrangère de la France en Afrique – Mon intervention – Vidéo (10m)

Ce 6 juin, lors du débat qui a suivi la déclaration du gouvernement, en application de l’article 50-1 de la Constitution, relative à la politique étrangère de la France en Afrique, je suis intervenu au nom du groupe UC.

Le gouvernement était représenté par Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Sébastien Lecornu, ministre des Armées.

Verbatim de mon intervention

Monsieur le Président,

Pour comprendre l’Afrique encore faut-il la connaitre.
Je m’y suis rendu 57 fois depuis 2015.
Elle m’étonne à chaque fois.

Je vous livre 3 anecdotes.
Tout d’abord, celle de cet entrepreneur français qui a subi un vol dans sa société.
Il se rend à la police. On le renvoie vers la dame aux balais qui lui communique un nom après avoir utilisé deux balais croisés.
Après vérification sur sa vidéo surveillance, il découvre qu’elle a raison.

Que dire de ce compatriote qui croit son portefeuille volé à son domicile.
Affolée, une personne à son service part précipitamment chez le Marabout qui lui révèle que le portefeuille est à la vue de tous et que personne ne le voit.
Elle rentre avec le message du marabout.
Le portefeuille est retrouvé, une heure plus tard, oublié près de la piscine.

Ou encore ce consul général qui fait venir chaque année un coupeur de pluie pour s’assurer de célébrer le 14 juillet au sec.
Après 2 heures de réception, le coupeur de pluie lui demande s’il peut partir.
Dès son départ, la pluie se met à tomber sur le consulat.

Les esprits cartésiens seront dubitatifs.

Notre consul général ne se fait pas rembourser la prestation par le Quai d’Orsay.

Olivier Leloustre, conseiller des Francais de l’étranger établi depuis 2o ans en Afrique, m’a confié qu’il se refuse à expliquer l’Afrique à quelqu’un qui n’y a pas déjà vécu au moins 5 ans.

On aborde souvent à tort la stratégie française en Afrique par un seul prisme.
C’est une erreur car il n’y a pas une Afrique mais des Afriques.
Chacune a des problématiques bien distinctes même si certaines se recoupent.
Emmanuel Macron a visité 25 pays africains depuis sa première élection en mai 2017, ce qui fait de lui le dirigeant ayant le plus d’engagements diplomatiques avec les nations africaines.
Pourtant, sur le continent africain et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest et au Sahel, on nous répète que le sentiment anti-français ne cesse de croître.

Et si c’était une fake news entretenue, illustrant la guerre hybride livrée à la France pour nous affaiblir ?

Nous nous fions trop aux réseaux sociaux animé par les activistes.
Aujourd’hui, les gens les plus crédibles pour la population sont ceux qui parlent le plus, pas ceux qui disent la vérité.

Le mea culpa permanent sur notre passé, dans lesquels des soi-disant « experts » se répandent, est ressenti comme une faiblesse sur ce continent.

Des grandes entreprises françaises sont l’objet de violentes attaques de la part de représentants d’ONG soutenues par leurs concurrents.

Nous avons peut-être perdu une bataille dans la guerre informationnelle l’an dernier au Sahel.

Mais nous n’avons pas perdu la guerre.

Vous avez eu raison Monsieur le Ministre, les militaires de l’opération Barkhane ont été irréprochables. Ils sont notre fierté.

Alors, Anti-français, les Africains ? Alors expliquez-moi, pourquoi les chiffres de demandes d’inscriptions pour étudier en France battent des records en Afrique ?

L’Algérie en est à 53 000. Elle dépasse pour la première fois le nombre de Marocains qui est d’environ 30 000.

Au Togo, après une hausse de 73% sur la période 2016-2021, de 68% sur 2022, près de 40% d’augmentation déjà enregistrée cette année et 8000 demandes attendues.

Un ministre togolais m’a confié que les Togolais de France renvoyaient plus d’argent au Togo que l’aide au développement que nous leur apportons.
Pourquoi donc se détourneraient-ils de nous ?

Dans beaucoup de pays, il m’a été dit : « Je ressens une envie de France !»

Une camerounais m’a dit ce week-end « Lorsque nous avons le partage de la langue, la proximité est plus forte. »
Dans notre inconscient, la France est la plus proche.

Les liens sont forts.

Nos compatriotes installés en Afrique m’ont tous assuré qu’ils ne se sentent pas menacés en tant que français.

Par contre, il est vrai que nous sommes confrontés à une guerre hybride menée contre l’influence de la France et ses intérêts économiques.

Avec quelques euros, on paye un journalier aussi bien pour travailler que pour manifester avec un drapeau russe devant l’ambassade de France.

Le sentiment anti-politique française tout comme le sentiment anti-intérêt français n’est pas seulement alimenté par les puissances étrangères et ses proxys.

Dans plusieurs pays, des personnes surfent sur du néo nationalisme, font de la France le bouc émissaire de leurs difficultés pour s’imposer politiquement.
Ma collègue Carlotti a parlé des apôtres du panafricanisme, allez voir, qui sont derrière.
Ces mouvements populistes gagnent en visibilité.

Lorsqu’ils s’imposent, ils se jettent dans les bras de la Russie, de la Chine, de l’Iran et consorts. On le voit au Burkina Faso et au Mali.

Ils trouvent un écho auprès des acteurs économiques locaux qui en profitent pour faire du dégagisme de nos entreprises et participer ainsi à la prédation de leurs activités.

Récemment la filiale des brasseries Castel a été attaquée à coup de cocktail molotov en Centrafrique (RCA).
On suspecte Wagner.
De nouvelles menaces planent sur cet industriel français emblématique en Afrique qui a fait de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) une marque de fabrique qui fait honneur à notre pays.
Monsieur le Ministre, avec l’annonce de retrait de troupes françaises sur le continent, comment allez-vous défendre nos intérêts économiques et nos entreprises quand elles sont directement attaquées ?

Comment justifiez-vous ce retrait quand on observe une militarisation accrue de la Chine pour consolider ses liens diplomatiques et commerciaux avec le continent ?

Le retrait de Barkhane a fait les affaires des groupes terroristes au Sahel et beaucoup s’en rendent compte dans les pays avoisinants en voyant la menace progresser.

93% des ressources algériennes proviennent du sud algérien.
Pour la première fois depuis 17 ans, le chef d’état-major algérien s’est rendu en France.
Comment analysent-ils la situation sécuritaire au Sahel et envisagent-ils une coopération militaire ?

Le terrorisme islamiste en Afrique est le visage du crime international organisé,
Structuré à l’image des gangs criminels que j’ai observé en Amérique latine. Il se drape dans un militantisme religieux pour légitimer les recrutements.

Pour lutter contre les gangs, au Brésil, des milices ont été créées pour protéger des quartiers. Les habitants doivent alors se plier aux règles de la milice et échangent leur liberté pour obtenir de la sécurité.

En Afrique, certains pays font appel à la milice Wagner qui se paie sur les ressources du pays, à l’image d’une milice mafieuse.

Contrairement à ce que certains prétendent, la France n’abandonne pas l’Afrique.

Il y a 6 mois, j’ai visité l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme près d’Abidjan. Ce centre d’excellence est destiné à appuyer les pays d’Afrique dans la lutte contre le terrorisme.
Le modèle de gouvernance de l’Académie Franco-Ivoirienne est un exemple pour la nouvelle posture de la France en Afrique.

Je veux saluer la réunion, le 11 mai, du premier conseil d’administration international, avec les Australiens, Canadiens, les Pays-Bas, américains…

Le modèle interministériel porté par l’Académie est un exemple nécessaire en Afrique pour éviter que l’anti-terrorisme soit porté uniquement par l’armée avec les risques de dérapages sur les populations civiles.

Notre modèle est innovant et mérite d’être mieux connu.
Combien de pays africains se sont déclarés intéressés par cette initiative ?

Madame la Ministre, la gestion de l’attribution des visas par la France est une cause de frustration observée dans de nombreux pays africains.

Cela conduit à des décisions défavorables à la France.

Par exemple, certaines entreprises ont préféré se fournir en matériel venant d’un autre pays que la France de peur de se faire refuser des visas pour une entrée sur le territoire français et risquer de ne pouvoir former leurs personnels de manière satisfaisante.

Quelles décisions sont prises pour améliorer notre politique d’attribution de visas perçue parfois comme vexatoire ?

En matière d’aide à l’Afrique, il apparait fondamental d’aider les pays de ce continent à s’organiser dans le domaine de la santé.

Pour faire face à la pénurie de sang, il est acheté auprès de donneurs. Contaminé, hépatique, il est inutilisable à 60%.

Concernant les médicaments, afin de lutter contre les produits contrefaits et aider les industriels à servir le continent, pourriez-vous porter l’idée de la création d’une agence africaine du médicament ?

La France porte les valeurs démocratiques.

J’ai personnellement été attristé du renversement du président Roch Kaboré, un an après sa réélection, sans intervenir pour protéger cette démocratie.

Le Somaliland est un état de la corne de l’Afrique qui a déclaré son indépendance en 1991 à l’issue de la guerre civile avec la Somalie, pays actuellement en proie à des conflits depuis plus de 30 ans, qui a des liens revendiqués avec la Russie, comme en atteste la visite récente du ministre somalien des Affaires étrangères à Moscou.
Depuis son indépendance, le Somaliland a su garantir une stabilité politique et des élections de Président au suffrage universel et de deux chambres.
Cinq présidents se sont succédés à la tête du pays depuis son indépendance.

Allons-nous évoluer sur la question d’une prise en compte officielle du Somaliland pour favoriser son développement ou allons-nous continuer à nous limiter aux relations avec le régime de Mogadiscio ?

La France comme nos partenaires africains ont besoin d’une ligne claire, fondée sur le respect mutuel.

Cessons de chercher à nous faire aimer.

Concentrons-nous sur nos intérêts en faisant valoir nos atouts pour nous faire désirer.

Un membre du parlement togolais, l’honorable Alipui l’a résumé ainsi hier, devant moi à Lomé :
Plutôt que « Plus de France », optez pour « Mieux de France ».

Je vous remercie.

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°219 – 1er juin 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°219 – 1er juin 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Entrepreneurs français à l’étranger : le Sénat vous veut du bien. Une PPL des sénateurs Evelyne RENAUD-GARABEDIAN et Jean-Pierre BANSARD (« Quel est mon savoir-faire, mon talent ? » / Enthousiasme pour Olivier BECHT, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger / « Gloire aux CCEF ! » dit Jean-Baptiste LEMOYNE / À gauche avec Yan CHANTREL / « Les petits ruisseaux des entrepreneurs français à l’étranger font les grandes rivières de l’exportation française », dit Olivier CADIC / Ce que contient le texte amendé en séance : article 1, 2 et 3).
. Fraude sociale : en quoi les Français de l’étranger sont concernés par les annonces de Gabriel ATTAL ? (Les retraités « quasi-centaines » en Algérie dans la ligne de mire / Ce qu’en dit la Cour des Comptes / Relativiser mais étendre les contrôles)
. Échanges informatisés d’information – décès des pensionnés
. Certificat de vie et biométrie ?
. Qu’est-ce que la Micaf ?

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Aude DEMOUSTIER, conseillère des Français de l’étranger pour le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe (Dérives sectaires au Kenya).

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. EFE – Reconnaissance des entrepreneurs français à l’étranger
. EFE – Recensement volontaire (Le Figaro)
. Loi de programmation militaire. Amiral Pierre VANDIER, chef d’état-major de la Marine et général MILLE, chef d’état-major de l’Armée de l’air et de l’espace
. Ukraine. Oleksandr KORNIYENKO, Premier vice-président de la Rada
. Émirats arabes unis. Hend AL OTAIBA, ambassadrice
. Mer de Chine méridionale (agissements de la Chine)
. Qatar. Lolwa RASHID AL-KHATER, ministre d’État à la Coopération internationale
. Serbie. Maja GOJKOVIC, vice-présidente du gouvernement et ministre de la Culture
. En circonscription en ALGÉRIE (3/3) – Alger – 22-23 mai 2023
Accueilli par François GOUYETTE, ambassadeur de France en Algérie, ce déplacement a été organisé conjointement par Bruno CLERC, consul général à Alger, et Radya RAHAL, présidente du conseil consulaire.

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°219

LPM – Chefs d’état-major (Marine, Terre, Air&Espace)

J’ai participé ce 31 mai aux auditions de l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine ; du général Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de terre ; et du général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’Armée de l’air et de l’espace, sur le projet de loi de programmation militaire.

Partir en mer à l’isolement sans contact avec les proches ni internet pendant de longues semaines constitue un véritable défi.

En réponse à ma question sur les difficultés à faire accepter ces inconvénients aux nouvelles recrues pour servir dans les sous-marins, l’amiral Vandier nous a confié que le sevrage numérique permet de redevenir normal. Il y a une écologie numérique qui a un impact sur la sociabilité. Il n’y a plus de difficultés pour recruter sur ces postes.

Je lui ai demandé si la LPM permettrait de couvrir des missions visant à garantir la liberté de navigation en Indopacifique notamment en mer de Chine méridionale et le Détroit de Taïwan, afin de sauvegarder la paix et la stabilité de la région.

J’ai interrogé le général Mille sur son opinion concernant le Futur cloud de combat européen et l’appel à la DGA du président de Dassault Aviation, Eric Trappier, pour soutenir l’initiative de création d’un cloud souverain par Dassault avec Naval Group.

Le chef d’état-major de l’Armée de l’air et de l’Espace n’écarte rien et rappelle les nécessités d’être souverain, tout en étant compatible avec ses alliés. +d’images

Sénat – Serbie – Centre culturel

Très heureux d’avoir assisté à la réception pour célébrer les 50 ans du Centre culturel de Serbie, en présence de la vice-présidente du gouvernement et ministre de la Culture, Mme Maja Gojkovic (à l’image) ; de M. Goran Aleksic, secrétaire d’État au ministère des Affaires Étrangères et de S.E. Mme Nataša Marić, ambassadeur de la République de Serbie et de Nicolas Faye, chef de la mission de l’Europe balkanique, au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

J’ai exprimé ma gratitude à la ministre pour avoir qualifié Paris de “capitale européenne et mondiale de la culture”.

Le centre culturel serbe à Paris constitue une superbe vitrine pour mettre en valeur la richesse de la culture serbe.

L’exposition anniversaire consacrée à Sava Sumanovic en est une belle illustration. Les critiques contemporains de Sumanovic le présentait comme le plus doué et le plus intelligent de tous les artistes yougoslaves présents à Paris.  +d’images

Sénat – GIA France-Pays du Golfe – Ambassadrice des EAU

Le 25 mai, en ma qualité de président du groupe d’amitié, j’ai eu l’honneur de m’entretenir avec S.E. Mme Hend Al Otaiba, ambassadrice des Émirats arabes unis (EAU) en France.

Durant notre conversation, nous avons abordé divers sujets importants, notamment la Coupe du Monde de football au Qatar et ses retombées positives sur l’économie émiratie du fait de l’hébergement de spectateurs sur le territoire des EAU. Nous avons par ailleurs discuté de l’organisation prochaine de la COP 28 à Dubaï.

Les enjeux géopolitiques observés dans la Corne de l’Afrique, en particulier au Somaliland, ainsi que plus généralement sur le continent africain, où les Émirats entendent s’investir de façon croissante, ont aussi été évoqués lors de notre échange.

Nous avons souligné ensemble le rôle crucial de l’économie, de l’éducation, de la culture et de la tolérance religieuse en tant que remparts contre la violence et le terrorisme. D’autres sujets d’actualité tels que le conflit en Ukraine, les accords d’Abraham, le conflit israélo-palestinien et le rapprochement de l’Arabie saoudite d’avec l’Iran ont également ont également alimenté notre conversation.

Ces échanges fructueux et profonds continuent de renforcer les relations entre nos nations et de contribuer au dialogue international sur des questions clés.

Sénat – GIA Vietnam – Mer de Chine méridionale

À l’invitation de Catherine Deroche, présidente du groupe d’amitié France-Vietnam, j’ai participé ce 26 mai au colloque : “Mer de Chine méridionale : un espace pluriel aux enjeux globaux” organisé en partenariat avec l’Institut d’études de géopolitique appliquée, en présence de l’ambassadrice des Philippines en France.

J’ai assisté à une table ronde passionnante intitulée : Le conflit en mer de Chine au prisme du soft power.

La recrudescence des incidents observés en mer de Chine est liée à une volonté du régime de Pékin de s’approprier un espace maritime international.

La situation devient très tendue, voire angoissante, pour les pêcheurs vietnamiens régulièrement menacés par les garde-côtes chinois.

La volonté de Pékin de contrôler ses voisins s’exprime également par le contrôle en amont du Mékong. La Chine a construit 95 barrages sur les affluents et 11 méga-barrages sur le fleuve principal.

Je suis intervenu pour partager ma préoccupation, car la Chine ne respecte pas les décisions du tribunal arbitral international constitué à l’initiative des Philippines : les revendications chinoises sous les formules d’« eaux chinoises historiques », de « zones de souveraineté incontestable » et de « zones de pêche chinoise traditionnelles » ont été invalidées en juillet 2016. Pékin juge la sentence « nulle et non avenue ».

Cette approche prédatrice de la Chine associée à une marine de guerre qui progresse en quantité comme en qualité, rivalisant avec la marine américaine, peut conduire à l’escalade et provoquer un conflit.

Merci à
. Hugo Meijer – Directeur fondateur de European Initiative for Security Studies (EISS),
chercheur au Centre d’études des relations internationales de Sciences Po (CERI)
. Pierre Journoud – Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry
Montpellier 3 et directeur du D.U. Tremplin pour le Vietnam
. Yohan Briant – Directeur général de l’Institut d’études de géopolitique appliquée
et au Chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) qui a suppléé Antoine Bondaz
pour avoir partagé leurs analyses respectives.

Sénat – GIA France-Pays du Golfe – Qatar – Ministre d’État

Ce 25 mai, en ma qualité de président du groupe d’amitié, et aux côtés de mes collègues Hélène Conway-Mouret et Hassani Abdallah, j’ai eu le privilège de recevoir au Sénat, en présence de Jean-Baptiste Faivre, ambassadeur de France au Qatar, S.E. Mme Lolwa Rashid Al-Khater, ministre d’Etat à la Coopération internationale du Qatar.

Mme Rashid Al-Khater était accompagnée de S.E. Sheikh Ali Bin Jassim Al-Thani, ambassadeur du Qatar en France, M. Youssef Ahmad Rashid Al-Malki, directeur de cabinet de la ministre d’État, M. Nawf Khaled Saif Al-Suwaidi, adjoint au directeur de cabinet chargé de la coopération et du développement international, Mme Sara Al-Ahmad, deuxième secrétaire à l’Ambassade du Qatar, et M. Ghanem Al-Yafei, troisième secrétaire au cabinet de la ministre d’État.

Lors de ces échanges, la ministre a tenu à souligner l’importance du partenariat liant son pays et la France dans les domaines politique, diplomatique, économique, technique, culturel et universitaire, disant souhaiter son approfondissement dans un nombre croissant de secteurs.

En tant que président, j’ai souligné l’exemple de l’étroite coopération entre les forces de sécurité qataries et françaises lors de la Coupe du Monde de football. Cette collaboration exemplaire sera, j’en suis sûr, une expérience précieuse en perspective de l’organisation par la France de la Coupe du Monde de rugby cette année et des Jeux Olympiques l’année prochaine (lire Retour d’expérience sur la sécurisation de la Coupe du monde de football au Qatar).

Lorsque Hélène Conway-Mouret a posé la question sur les champs d’activité prioritaires du Qatar dans les années à venir, S.E. Mme Lolwa Rashid Al-Khater a expliqué que le sport et l’organisation de compétitions internationales resteraient des axes majeurs de développement. Ces initiatives seraient cependant réorientées pour mieux répondre aux besoins des populations, notamment les plus vulnérables. Elle a illustré cela en mentionnant la création de « fan zones » pour réfugiés ou l’envoi dans les régions de Syrie affectées par les tremblements de terre d’unités d’hébergement construites pour la Coupe du Monde de football.

La ministre a également souligné le rôle du Qatar en tant que médiateur diplomatique pour promouvoir la paix à l’échelle régionale. Elle a abordé le sujet des investissements importants, notamment par la Qatar Investment Authority, dans différents secteurs. À ce sujet, elle a cité l’exemple de la société française Technip Energies et Consolidated Contractors Company (CCC) qui ont récemment obtenu un contrat de 10 milliards de dollars de la part de Qatar Energy, le géant gazier qatari. Ces investissements se concentrent principalement dans le secteur de l’énergie, destinés en priorité à l’Union européenne et aux États-Unis. +d’images

Sénat – GIA Ukraine – VP de la Rada

À l’invitation de ma collègue Nadia Sollogoub, présidente du groupe d’amitié France-Ukraine, j’ai participé à un entretien avec Oleksandr Korniyenko, Premier vice-président de la Rada d’Ukraine, le 24 mai, dans l’annexe de la Bibliothèque du Sénat.

Cette rencontre nous a offert l’opportunité de renouveler notre soutien et notre solidarité avec l’Ukraine.

L’objectif était d’échanger sur les besoins en matière de reconstruction et de développer les partenariats bilatéraux directs entre collectivités locales.

Je salue l’abnégation de Nadia. Son engagement et son dévouement en faveur de l’Ukraine constituent une source d’inspiration pour tous les sénateurs qui s’impliquent dans la diplomatie parlementaire.

Médias – “Le Sénat vote un texte pour «valoriser» les entrepreneurs français à l’étranger” (Le Figaro – 30 mai 2023)

Article du Figaro qui se fait l’écho de la séance du 30 mai dans l’hémicycle, où je suis intervenu en discussion générale au nom du groupe UC et fait adopté trois amendements.

Extrait :

Le gouvernement «accueille avec bienveillance l’esprit» de la proposition de loi, a indiqué Olivier Becht, ministre chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger.
(…)
Le Sénat a adopté un amendement de Jean-Baptiste Lemoyne (RDPI à majorité Renaissance) stipulant que le secrétariat de ce comité serait assuré par le service économique de l’ambassade de France. Et un autre du centriste Olivier Cadic pour préciser que seuls les entrepreneurs qui le souhaitent seraient ainsi identifiés comme tels. Le texte propose enfin la création d’un «label» visant à les valoriser, dont les modalités d’attribution seraient précisées par décret, de même que son nom. Les auteurs de la proposition de loi avaient opté pour l’appellation «Made by French», qui n’a pas été retenue en commission.

Lire l’article du Figaro Le Sénat vote un texte pour «valoriser» les entrepreneurs français à l’étranger

PPL Entrepreneurs français à l’étranger – Discussion générale (vidéo 8m)

Les petits ruisseaux des entrepreneurs français à l’étranger font les grandes rivières de l’exportation française !

Ce 30 mai, en présence d’Olivier Becht, ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger, nous avons débattu de la proposition de loi déposée par Évelyne Renaud-Garabedian et Jean-Pierre Bansard visant à “reconnaître et à soutenir les entrepreneurs français à l’étranger”.

Je suis intervenu au nom du groupe UC lors de la discussion générale.

Le Sénat a voté en faveur cette proposition de loi, modifiée par trois de mes amendements adoptés au cours des débats.

VERBATIM de mon intervention en DG

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers collègues,

Depuis longtemps, on cherche à définir la nationalité d’une entreprise lorsqu’elle a son implantation à l’étranger.

Car en fonction des critères choisis, celle-ci aura accès à différentes aides d’opérateurs institutionnels dont la vocation est d’encourager l’export et le développement international de sociétés françaises.

Pendant la crise sanitaire, des appels ont été lancés à travers le monde pour alerter sur la situation de certains entrepreneurs français à l’étranger.

La CCIFI présidée à l’époque par Renaud Bentejat, les conseillers du commerce extérieur, présidé par Alain Bentejac ont mené, dès 2020, une enquête visant à recenser les entreprises françaises à l’étranger et identifier leurs besoins face aux restrictions sanitaires qui, partout dans le monde, ont mis en péril leurs activités.

L’objectif était clair : faire bénéficier ces entreprises d’un filet de sécurité, pour éviter que ces acteurs méconnus et pourtant essentiels de la diplomatie économique française ne disparaissent.

L’Assemblée des Français de l’étranger et, plus particulièrement, sa commission du Commerce extérieur alors présidée par Geneviève Beraud-Suberville, avait proposé des pistes de réflexion importantes.

Depuis, notons les initiatives de nos collègues députés, Anne Genetet et maintenant Stéphane VOJETTA, qui ont déposé une proposition de loi dans une démarche analogue au texte que nous examinons aujourd’hui.

Lors d’une table ronde organisée en novembre 2020 par notre collègue Serge Babary, président de la délégation aux entreprises, j’avais proposé sept pistes d’action.
L’une d’elle consistait à cartographier les entreprises françaises qui « ont un impact positif sur notre commerce extérieur » afin d’identifier les opportunités, de les accompagner si nécessaire.

Aujourd’hui, quel est l’objectif poursuivi par la PPL des sénateurs Garabedian et Bansart du groupe Les Républicains ?
La « reconnaissance » et le « soutien » des entrepreneurs français à l’étranger.

Je suis également convaincu du rôle et de l’importance essentiels des entrepreneurs français à l’étranger.

C’est pourquoi j’avais fait adopter en 2021 un amendement à la loi « Développement solidaire et lutte contre les inégalités mondiales » portée par Jean-Yves Le Drian pour reconnaitre nos entrepreneurs à l’étranger et leur apporter un soutien via l’AFD, comme vous l’avez rappelé et souligné, Monsieur le Ministre.
La loi prévoit déjà ainsi que :
« La France reconnaît le rôle actif des entrepreneurs français à l’étranger comme vecteurs de l’efficacité de notre politique de développement solidaire et de lutte contre les inégalités mondiales. »

Je proposerai donc de changer le titre de la PPL qui nous est présentée en :
« Identifier et valoriser les entrepreneurs français à l’étranger »

En effet, il me paraît important de donner une portée plus utile au texte comme l’a rappelé notre collègue Fabien Gay, en nous concentrant sur les entrepreneurs français à l’étranger qui ne sont pas étrangers à la France.
Pour ce faire, il convient dans un premier temps de les cartographier, de mesurer leur flux d’activités avec la France et de communiquer les données concernant l’impact de l’activité entrepreneuriale française à l’étranger.
La proposition de loi déposée par les sénateurs Garabedian et Bansart du groupe Les Républicains comptait 187 mots répartis en 3 articles.
Une minute et 15 secondes pour le lire montre en mains !

À 3 mois d’une échéance sénatoriale, je félicite et remercie ses auteurs pour leur concision.

Dans leur texte, nos deux collègues assimilaient les entrepreneurs français de l’étranger aux seuls Français chefs d’entreprises majoritaires à l’étranger, loin de la startup nation… les entrepreneurs de la Tech abandonnent très vite la majorité de leur capital aux fonds d’investissement. Ils sont pourtant de vrais entrepreneurs, ne les oublions pas.

Les trois articles du texte proposé ont été judicieusement remanié par le rapporteur de la commission des Affaires économiques, Serge BABARY et je l’en remercie.

J’ai toutefois apporté 8 amendements à la version de la commission afin d’apporter des précisions qui me paraissent importantes.

Ils sont fondés sur mon expertise d’entrepreneur français au Royaume-Uni et d’échanges avec les entrepreneurs rencontrés à chacun de mes 483 déplacements.

Je proposerai à l’article 1 de préciser la fonction de direction générale pour prendre en compte tous les entrepreneurs.

Quant à l’article 2, la question des modalités du recensement reste entière.
Des inquiétudes me reviennent déjà sur le caractère intrusif, non désiré par des entrepreneurs binationaux en particulier, et sur le sort des données recueillies par ces « comités de recensement ».
La notion de volontariat n’apparait pas. Il nous paraît indispensable de le préciser.

Une cartographie est nécessaire pour identifier les entrepreneurs. Comme en toute chose, il faut pouvoir connaître la cible avant de pouvoir l’atteindre.
Il serait souhaitable que les conseils consulaires, dont la loi prévoit une compétence en matière économique, puissent être associés, au même titre que les Chambres et les CCE.

Enfin, l’article 3 crée un label. Je salue cette initiative, qui souligne le dynamisme entrepreneurial français dans le monde, déjà incarné par la French Tech.
Le nom « Made by French » proposé par les deux sénateurs les Républicains a été éliminé par la commission. Comme l’objectif à atteindre par le label n’est pas défini, le baptiser maintenant pourrait revenir à mettre la charrue avant les bœufs.

Je proposerai également un caractère automatique si les critères objectifs définis sont remplis de nature à éviter tout arbitraire et possibilité de conflits d’intérêts dans les comités.

Nous proposons également d’inclure des entrepreneurs qui ne vendent pas un savoir-faire français particulier, mais qui œuvrent en faveur de l’attractivité de notre territoire.
C’est le cas des conseils financiers, par exemple. Ils favorisent l’investissement en France.
De même, il revient aux acteurs locaux de décider de l’opportunité́ de publier leur label ou pas. La publicité́ du répertoire des entrepreneurs labellisés soulève des risques en raison de l’instabilité géopolitique observée dans certaines régions. Voilà pourquoi, je proposerai la suppression de l’alinéa 4 de l’article 3.

Monsieur le Ministre,
Vous faites preuve de grandes qualités et d’un dévouement total, exemplaire, en soutien à nos entrepreneurs quand vous passez à l’étranger. J’aurais une grande confiance dans votre capacité à animer directement un tel label.
Mais je vous sais soucieux de respecter le droit de la concurrence, notamment communautaire et vous l’avez rappelé.

C’est la raison pour laquelle j’avais déposé un amendement pour limiter votre action à la désignation de l’organisme qui le délivrerait. L’article 40 nous a été opposé.
Si nous souhaitons éviter au label proposé le même sort que celui du « Deutch Qualitate » de nos amis allemands, il conviendrait d’être prudent avec le rattachement du label au ministère de l’Europe et des affaires étrangères si ce texte devait être discuté devant l’Assemblée nationale.

Qu’est ce qui fait que les Philippins de l’étranger sont des héros dans leur pays ?
C’est que tous leurs compatriotes restés au pays savent combien ils renvoient d’argent dans leur pays chaque année et que c’est déterminant pour leur économie.

C’est pourquoi j’ai ajouté un article pour que le gouvernement communique annuellement les données globalisées des entreprises labellisées permettant d’évaluer les flux financiers réalisés avec la France.

Nos compatriotes comprendront alors que les petits ruisseaux des entrepreneurs français à l’étranger font les grandes rivières de l’exportation française !

Notre groupe ce texte en espérant qu’il ne se limite pas, à l’issue des débats, à une initiative dont l’objectif reste à définir.