Après l’avoir promis aux entreprises françaises, David Cameron a déroulé le tapis rouge à François Hollande qui effectuait, mardi, sa première visite officielle au Royaume-Uni. Le chef de l’Etat français a également entrepris une visite de courtoisie auprès de la reine Elizabeth en villégiature à Windsor.

Chacun s’accorde à dire que l’entente franco-britannique est au beau fixe lorsqu’il s’agit d’action diplomatique ou de coopération militaire et les premières élections en Lybie l’attestent tout récemment (lire : “La coopération franco-britannique se bonifie avec le temps et les événements” du 27 février 2012). Notre nouveau Président s’inscrit dans l’heureuse continuité de ses prédecesseurs.

François Hollande parmi les Français du Royaume-Uni, le 10 juillet 2012

Une fois n’est pas coutume, le Président a débuté sa visite à Londres par une rencontre avec notre “grande et belle” communauté française. Devant près de 600 personnes, François Hollande a égrené les succès du plan Emploi et du plan Ecole, en saluant tour à tour et de manière circonstanciée ses contributeurs essentiels : élus à l’AFE, AEFE, centre Charles Péguy, consulat, chambre de commerce, conseillers du commerce extérieur… On retiendra son engagement en faveur d’un troisième établissement secondaire français à Londres. Là aussi, le Président s’est inscrit dans une continuité du discours prononcé par François Fillon en janvier 2011 sur le même lieu, et je m’en réjouis. Seule différence avec Nicolas Sarkozy concernant les Français de l’étranger, la confirmation de l’annulation de la PEC (prise en charge des frais de scolarité par l’Etat), pour cause de “gratuité indifférenciée”. Le budget consacré à cette mesure serait intégralement reversé à destination des bourses scolaires.

Le chef de l’Etat a ensuite tenu à exprimer sa “gratitude” aux expatriés parce qu’ils contribuent à la “prospérité de la France”, par leurs “actions et investissements”. L’occasion de rappeler que le Royaume-Uni constitue notre premier excédent commercial avec 6 milliards d’euros (sur un déficit global de 70 milliards).

La route que veut suivre François Hollande se résume à “rendre notre pays plus compétitif pour relever les enjeux de la mondialisation dans la justice fiscale”. Qu’entend-il par justice fiscale ? Clairement dit, “faire en sorte que ceux qui ont les revenus les plus élevés participent davantage”. Rien n’est arrêté sur la manière dont le pays va devenir plus compétitif, mais le Président a confiance dans nos capacités à décider ensemble ce qu’il convient de faire. Alors comme on dit ici face à une orientation incertaine, “wait and see!”.

– Voir la vidéo (25m) du discours de François Hollande devant la communauté française à Londres (10 juillet 2012)
– Lire les propos de François Hollande lors de la conférence de presse conjointe avec David Cameron.

Crédit Photo: Katherine Passerieu