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« Invest in France » ou le noble art d’attirer les investissements britanniques

Lors de la dernière réunion des consuls honoraires à Londres, le 14 octobre, l’ambassadeur de France, Bernard Emié, nous a offert un tour d’horizon des échanges commerciaux franco-britanniques (lire : “Bernard Emié réunit les consuls honoraires pour évoquer les relations franco-britanniques” du 26 octobre 2011).

Nous avons été heureux d’apprendre de la part de Fabrice Etienvre, CEO de Invest in France, que les investissements britanniques en France étaient repartis à hausse en 2010, après trois mornes années de crise : +56% de projets d’investissements confirmés en 2010, une soixantaine de projets représentant 2000 emplois créés ou sauvegardés.

On ne dit pas assez que la France capte 25% des investissements étrangers des entreprises anglaises, faisant du Royaume-Uni le second investisseur étranger dans notre pays. Cette attractivité se traduit par 2.500 sociétés implantées dans l’Hexagone et 340.000 emplois à la clé.

Je me suis rendu au siège de Invest in France Agency pour prendre connaissance du détail des investissements récents. Par exemple, grâce à ses enseignes Castorama et Brico-dépôt, Kingfisher réalise 40% de son CA sur le marché français, ainsi que près de la moitié de ses profits. Un succès porté par 19.000 salariés français, soit un tiers des effectifs du groupe.
Citons aussi le développement de la compagnie aérienne Easyjet qui a étendu cette année ses implantations à Paris et à Lyon et qui va créer deux bases à Toulouse et Nice en 2012.
Enfin, après dix ans d’absence, signalons le retour emblématique de Marks & Spencer sur les Champs Elysées dès novembre, ou encore l’ouverture de Burberrys ces prochains jours dans la rue du Faubourg St Honoré.
Moins visibles par le grand public, mais tout aussi importants pour la vitalité de notre économie, des centres de recherche-développement reflètent l’attrait de notre pays pour la réalisation de projets innovants.

Certes, la France a bien des atouts, mais encore faut-il l’expliquer à nos amis britanniques, lever leurs appréhensions, les accompagner pas à pas… Alors, côté coulisses, cet âpre travail de prospection, d’information et de séduction incombe à l’équipe londonienne de Invest in France Agency, dirigée par Fabrice Etienvre, une émanation de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII).

Fabrice Etienvre, CEO de Invest in France et Olivier Cadic

Dès son arrivée à Londres fin 2009, Fabrice Etienvre avait tenu à me rencontrer pour me présenter l’action de cette agence publique, chargée de promouvoir le « site France » dans le monde auprès des entreprises et des relais d’influence. J’ai donc eu le plaisir de revoir Fabrice à la Résidence de l’ambassadeur, parmi les consuls honoraires. Il n’a rien perdu de son mordant et de sa vivacité pour une mission de l’ombre qui exige une démarche éclairée d’intelligence, éclatante de diplomatie et baignée d’instinct puisqu’il faut bien commencer par les débusquer, puis les traquer ces fameux investisseurs potentiels.

Grâce aux efforts conjugués de toute l’équipe d’Invest in France, ce sont 1.300 emplois de plus qui ont déjà été créés en France en 2011. Chapeau !

Les Français du Royaume-Uni peuvent aussi contribuer à ce travail collectif, comme cela se fait de manière particulièrement efficace à Londres entre les acteurs d’Invest in France et la communauté économique française. Aussi, si vous connaissez un ami entrepreneur qui souhaiterait investir sur le continent, assurez-le qu’il trouvera chez Invest in France l’interlocuteur idéal, via la page web IFA Teams in 22 Countries. Et, sait-on jamais, si vous étiez à court d’arguments pour valoriser le territoire français, rendez-vous sur le site de Invest in France.

L’incontournable dictionnaire bilingue sur la Défense et la Sécurité

En matière de Défense et de Sécurité, le poids des mots est capital. Une traduction erratique, un contre-sens peuvent avoir des conséquences graves à l’heure d’une coopération toujours plus renforcée entre la France et le Royaume-Uni, dans le cadre de l’OTAN, de l’ONU et de l’Union européenne.

Un outil exceptionnel existe pour faciliter l’interopérabilité entre nos forces armées, nos administrations et nos industries de l’armement, il s’agit du “dictionnaire thématique français-anglais/américain sur la Défense et la Sécurité.”

J’ai le plaisir de connaitre son auteur, le Maitre Principal Philippe Le Lay, qui travaille à Londres comme assistant de l’attaché de Défense et Naval. Cet officier de Marine a compulsé plus de 40.000 mots, synonymes, acronymes et expressions par langue ! Inutile de vous dire que je lui ai toujours trouvé l’esprit vif et alerte. Vous pourriez être, en revanche, surpris par son humilité. Il pense simplement avoir servi de son mieux en réalisant, avec minutie et patience, ce travail de Bénédictin pour traduire les terminologies les plus récentes en vigueur dans toutes les institutions politico-militaires françaises, britanniques et américaines.

J’ai toujours aimé les dictionnaires. Ils invitent au voyage, comme des mappemondes culturelles, et l’ouvrage de Philippe Le Lay me touche à double titre. D’abord, il m’a fait l’honneur de me remercier parmi une liste de personnalités prestigieuses, puis il me renvoie au souvenir de mes activités dans l’électronique de Défense. A vingt ans déjà, je contribuais à la fabrication des circuits imprimés qui équipaient nos systèmes d’armes.

En marge de ce précieux outil, vous serez certainement heureux de lire le texte de Maurice Gourdault-Montagne, notre ancien ambassadeur à Londres, exerçant désormais les mêmes fonctions en Allemagne. Il s’est attaché à la préface en ces termes : “Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Cela doit être vrai dans les deux langues, au service de nos intérêts et de notre sécurité”. Je vous invite à ouvrir la Brochure du dictionnaire (fichier pdf), afin de lire la suite et de découvrir les autres préfaces, ainsi que le parcours de Philippe Le Lay qui édite à compte d’auteur depuis plus de 20 ans divers lexiques thématiques interarmées et bilingues.

A noter enfin que ce “dictionnaire thématique français-anglais/américain sur la Défense et la Sécurité” est disponible sous format numérique (licence monoposte ou réseau) et sous format papier en tirage limité. Pour plus de renseignements : www.lelay.com

Bernard Emié remet le 3ème Grand Prix VIE à Londres

(de g. à d.) Rémi Campagne, lauréat du prix du meilleur projet professionnel ; Bruno Deschamps, président CCEF ; Bernard Emié, ambassadeur

«En 2010, pour la 4ème année consécutive, le Royaume-Uni est demeuré le premier excédent commercial bilatéral de la France pour un montant de plus de 6 milliards d’euros. En matière d’investissements, le Royaume-Uni est la première destination des investissements français à l’étranger avec 1.900 filiales et 665.000 salariés.» Par ces propos, Bernard Emié, notre ambassadeur de France a voulu illustrer le dynamisme des sociétés françaises implantées au Royaume-Uni et donner un éclat particulier à la remise du grand prix VIE au Royaume-Uni.

On a baptisé ces Jeunes d’un joli et tonifiant acronyme administratif : VIE. Ce sont les Volontaires internationaux en entreprise.

Combien sont-ils ces fameux VIE ?  On compte 1700 volontaires dans le monde, dont plus de 650 travaillent au Royaume Uni, devenu cette année la deuxième destination des VIE, une précision dont s’est flatté Bernard Emié, dès l’entame de son discours. Et que deviennent-ils en fin de mission ? “Les jeunes volontaires ont vécu au Royaume Uni une expérience professionnelle et humaine unique, répond l’ambassadeur. Ils ont exercé ici des responsabilités souvent plus importantes que celles qui leur auraient été confiées au même âge en France. Surtout, c’est l’une des meilleures voies pour décrocher rapidement un emploi stable : 80% des volontaires sont embauchés à la fin de leur mission.”

Au delà des réussites individuelles, Bernard Emié nous a justement avisé de l’impact bénéfique sur notre économie de disposer de jeunes Français rompus à la vie des affaires internationales. D’une part, ceux qui opèrent à l’étranger peuvent faciliter les investissements vers la France et, d’autre part, ceux qui rentrent aux pays “enrichiront la culture d’entreprise et les méthodes de travail de leurs employeurs français”. On pense particulièrement aux PME, dont le talon d’Achille est souvent l’exportation.

La section des Conseillers du commerce extérieur français (CCEF) au Royaume-Uni a inventé le tout premier Grand Prix VIE en 2008, une manière “de communiquer très largement sur la formule”, justifie Bruno Deschamps, leur dynamique président. Le 16 septembre dernier, neuf lauréats présélectionnés pour la 3ème édition du concours ont eu l’âpre honneur de défendre un projet professionnel ou un projet entrepreneurial devant un parterre de chefs d’entreprise.

Dans son discours, Bruno Deschamps s’est engagé au nom des conseillers “à accompagner les gagnants dans leur projet professionnel, afin de les aider à concrétiser leurs ambitions”. Un coaching qui s’ajoute aux diverses récompenses offertes aux VIE, fruit de la mobilisation d’entreprises de l’acabit de Roset, Veolia, Bouygues, Bongrain, Air France, Eurostar, Renault ou Pernod-Ricard.

Je ne peux que m’enthousiasmer devant une telle initiative des CCEF qui a essaimé dans d’autres pays au point qu’on parle déjà d’une sorte de championnat du monde à Paris !

(de g. à d.) Jean-Michel Dietner, CCEF ; Hervé Ochsenbein, directeur UBI France ; Antoine Quentin, lauréat du meilleur projet entrepreneurial ; Bruno Deschamps, président CCEF ; Bernard Emié, ambassadeur

Je félicite Rémi Campagne et Antoine Quentin. Le premier est le lauréat du prix du meilleur projet professionnel au sein de la filiale britannique de Magellium, une PMI appartenant au secteur de la défense et de l’aéronautique. Le second a reçu le prix du meilleur projet entrepreneurial. Il travaille pour Mobilitas, une société de déménagement international.

Il me faut enfin saluer la présence de Lord Green, ministre d’Etat britannique pour le commerce et l’investissement et remercier l’entreprise Total qui a permis à l’événement de se dérouler au milieu des oeuvres de la prestigieuse Wallace Collection à Hertford House.

En savoir plus sur le statut VIE ? Trouvez toute information sur le site Ubifrance
Discours de Bernard Emié, ambassadeur de France
Discours de Bruno Deschamps, président du CCEF

Vers un retrait de la taxe foncière supplémentaire pour les non-résidents

Hourra ! J’ai reçu un message de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam m’informant que le Premier ministre, François Fillon, lui a confié qu’il serait favorable à ce que l’on revienne sur le projet de taxe sur les résidences secondaires des non-résidents, en accord avec le Président de la République.

Un amendement gouvernemental de suppression de l’article 17 (voir : Article 17 Projet Loi de finances rectificative 2011) pourrait être déposé à l’Assemblée Nationale.

Je me réjouis de cette excellente nouvelle qui démontre que notre mobilisation a  été entendue.

Lire aussi : “Sept sénateurs de la majorité dénoncent la double taxe foncière auprès du Président de la République” du 23 mai 2011

Les conseillers du Commerce extérieur du Royaume-Uni se mobilisent contre le projet de loi de finances rectificative

La levée de boucliers s’amplifie contre les articles 17 et 18 du projet de loi de finances rectificative qui sera présenté au Parlement à partir du 21 juin prochain : c’est au tour des conseillers du Commerce extérieur de s’indigner (lire aussi : “Sept sénateurs de la majorité dénoncent la double taxe foncière auprès du Président de la République” du 23 mai 2011).

Je rappelle que l’article 17 prévoit une taxe sur les résidences secondaires des non-résidents évaluée à 20% sur la valeur locative cadastrale et que l’article 18 consacre une “Exit tax” par l’imposition des plus-values latentes sur les valeurs mobilières de ceux qui transfèrent leur domicile fiscal hors de France.

J’ai le plaisir de publier cette note de Bruno Deschamps, président de la section UK des conseillers du Commerce extérieur, écrite à Londres et datée du 27 mai 2011 : Note CCE_Loi de finances_27 mai 2011 (fichier pdf).

En quatre pages, il résume le sentiment ambiant en s’élevant contre la “diabolisation des français de l’étranger” émanant du projet de loi, dont le vote aurait un “retentissement désastreux auprès de catégories – entrepreneurs, expatriés, touristes – clefs pour l’économie de notre pays.” Pour ne prendre que l’exemple du Royaume-Uni, il rappelle que 400 000 Français y vivent, tandis que 200.000 Britanniques possèdent des propriétés en France.

Comme Bruno Deschamps, je pense qu’on prend le problème à l’envers : au lieu d’attirer des nouveaux contributeurs, de nouveaux entrepreneurs ou bien de faire revenir ceux qui sont riches en capitaux et en expérience, on donne plutôt envie de fuir à ceux qui sont le plus en situation de combler nos déficits.

François Baroin, ministre du Budget, explique que les expatriés profitent de services publics sans y contribuer ! C’est oublier qu’ils que bien “souvent ils ne coutent rien à l’Etat en matière de sécurité sociale et souvent de retraite”, rappelle M. Deschamps, avant d’ajouter dans sa note que “ces non-résidents sont déjà soumis à la taxe d’habitation, à l’impôt foncier, à l’ISF le cas échéant, à la TVA, aux droits de donations et successions. En outre, ces individus participent au maintien de l’économie locale par le biais de leurs investissements en ayant recours à différents services locaux. De plus, ils agissent très souvent pour accueillir et former dans leur pays de résidence, a titre bénévole, les jeunes français qui souhaitent s’expatrier pour apprendre des langues étrangères ou des pratiques commerciales, industrielles et/ou financières internationales (par exemple, étudiants, stagiaires, VIE).”

Je rejoins Bruno Deschamps en tous points dans cette affaire où le gouvernement plein de saines intentions a fait une erreur d’aiguillage en présupposant que les expatriés ont de l’argent, forcément plus d’argent que les autres et que c’est même le but de leur départ.

Je passe sur la légalité d’une initiative évidemment contraire aux décisions de la Cour de justice européenne sur la liberté d’établissement. Je reviens sur l’esprit de cette démarche mesquine et anxiogène, alors que nos autorités devraient prôner l’ouverture au monde et la prise de risque, à l’heure où les excédents commerciaux allemands nous laissent pantois, tandis que nous exportons de moins de moins…

Le site ccegb, des conseillers du Commerce extérieur de la France au Royaume-Uni.

Photo Flickr de Pixelmaniac

Taxe foncière pour les non-résidents : le ministre du Budget face à nos parlementaires le 31 mai

François Baroin, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement

Mardi 31 mai, les sénateurs des Français de l’étranger de la majorité rencontreront François Baroin, ministre du Budget.

Le projet de loi de Finances rectificative pour 2011 qui prévoit une Exit Tax et une taxe foncière alourdie pour les non-résidents sera présenté au Parlement à partir du 21 juin.

Après la rencontre avec le ministre, les sénateurs se concerteront pour présenter des amendements conformes à l’argumentaire défendu par l’AFE, résolution prise à l’unanimité du 20 mai dernier (lire : “L’AFE unanimement opposée à la double taxe foncière pour les non-résidents” du 21 mai 2011).

Vous trouverez, ci-joint, une note qui m’a été adressée par Jean-Claude Villemonteix, fonctionnaire international et docteur en droit social, pour soutenir notre argumentaire : Taxe sur les residences secondaires. Cette note tend à démontrer que cette taxe de l’article 17 est contraire au droit européen, contraire au principe de territorialité de l’impôt, et enfin contraire à l’équité et au principe d’égalité devant l’impôt !

Jean-Claude m’écrit : “Je vous remercie de votre soutien contre la création de cette nouvelle taxe sur les résidences secondaires des non-résidents qui est en effet discriminante et contraire aux propos du Président de la République lors de son passage a Londres en 2007 : les Français de l’extérieur “ne laissent pas la France, ils la servent”!”

Ce projet est décrié par la presse étrangère. Que ce soit au Royaume-Uni, où on anticipe que cette taxe affectera 200.000 Britanniques, en Allemagne, en Italie ou bien en Belgique, tout le monde dénonce cette mesure.

Je participerai le 31 mai à une conférence à Paris intitulée “Finances publiques en danger : la France au défi de la baisse de la dépense publique et de la réforme fiscale”, avec, entre autres, le président de la commission Finances du Sénat Jean Arthuis, et le député Olivier Carré.

D’après une note publiée par l’Institut Thomas More, organisateur de la rencontre, rapporté à son PIB, la France « consomme » 163 milliards d’euros de plus de dépenses publiques par an que l’Allemagne. Il parait donc plus opportun d’assainir l’état général de nos finances publiques en contrôlant davantage les dépenses de l’État, des Collectivités et les dépenses sociales afin de les faire baisser plutôt que d’inventer de nouvelles pistes de prélèvements.

Photo Flickr de Fondapol

Sept sénateurs de la majorité dénoncent la double taxe foncière auprès du Président de la République

On peut comprendre qu’en période de vaches maigres, toutes les idées sont bonnes pour renflouer les caisses de l’Etat et je suis le premier à approuver l’assainissement des finances publiques et consentir de bonne grâce à certaines mesures limitatives. Cela étant dit, je m’insurge contre la stigmatisation actuelle des Français établis hors de France.

En effet, un esprit de défiance malsain s’instaure dans notre classe politique faisant désormais rimer expatrié avec exilé fiscal ou profiteur du système (lire : “Les Français de l’étranger dans le viseur de Bercy” du 23 avril 2011). Une nouvelle banderille portée par François Baroin, ministre du Budget, vise à surtaxer les résidences françaises des expatriés (lire : : “Vers une double taxe foncière pour les Français de l’étranger ?” du 18 mai 2011).

Joëlle Garriaud-Maylam a pris l’initiative d’un courrier destiné au Président de la République, cosigné par sept des neuf sénateurs de la majorité représentant les Français établis hors de France. Une lettre sans ambages dont la vivacité de ton interpelle d’emblée le président sur “les dangers que représentent, pour la France et pour notre majorité, les amalgames actuellement diffusés qui mettent à mal l’image de nos compatriotes expatriés et pourraient avoir de graves conséquences au plan électoral.” (lire : 110520_PdtSarkozy_Fiscalite)

Cette démarche vient en soutien de la résolution de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), préparée par sa commission des Finances et des Affaires économiques, “aucune voie ne devant être écartée pour sensibiliser les pouvoirs publics à notre point de vue”, estime notre sénatrice (lire : “L’AFE unanimement opposée à la double taxe foncière pour les non-résidents” du 21 mai 2011).

En qualité de membre de la commission Finances du Sénat, André Ferrand se trouve en première ligne pour faire obstacle à un projet de loi de finances rectificative qui discrimine les Français de l’étranger par une double imposition de leurs résidences dans l’Hexagone.

Notre sénateur était du déplacement du Président de la République en Côte d’Ivoire ce week-end pour l’investiture de Alassane Ouattara. Nul doute qu’il a souligné auprès de Nicolas Sarkozy l’émoi grandissant des expatriés au regard des dispositions fiscales préparées par le gouvernement.

En marge de la session AFE du 20/5/2011, Olivier Cadic au milieu de Joëlle Garriaud-Maylam et André Ferrand, sénateurs des Français de l'étranger

Retraites et minima revalorisés de 2,1 %

Au 1er avril 2011, les retraites et les minima ont été revalorisés de 2,1 %.

À cette occasion, la lettre du département des Relations Internationales et de la Coordination de la Cnav a choisi de communiquer les principaux chiffres de la retraite du régime général de la Sécurité sociale.

Lire la Lettre d’information des Français de l’étranger de la Cnav, consacrée au chiffres  de  la retraite 2011 : Life_Mai Juin_2011

Photo Flickr de FlickrDelusions

L’UFE Corporate, pour renouer avec l’esprit “France Libre… d’Entreprendre”

Il y a bientôt 15 ans, après avoir annoncé l’installation de mon entreprise dans le Kent (“French firm crosses Channel to the land of opportunity”, 1996 09 18 the-independent), j’avais reçu un nombre impressionnant de demandes d’entrepreneurs français tentés par la même aventure.

Olivier Cadic et Loïc Dumas, responsable du business club, UFE Corporate

J’avais alors créé l’association “La France Libre… d’Entreprendre” pour répondre à cet engouement. Un club de professionnels (expert-comptable, avocats…) destiné à accompagner les entrepreneurs s’était réuni autour de moi. Nous avions rassemblé plus de 1,000 adhérents en 1998. Ce succès n’était pas du goût du gouvernement Jospin. DSK, ministre des Finances de l’époque, avait décidé de créer une “Exit tax” en exigeant le versement d’une caution aux entrepreneurs désireux de quitter le territoire français. Le Figaro avait attribué mon nom à cette loi (“Pourquoi des entrepreneurs s’exilent”, 2000 02 20 Le Figaro). Une fois cette loi abrogée, suite à la condamnation de la France par l’Union Européenne qui rétablissait la liberté de circulation des entrepreneurs, nous avions mis un terme aux activités de l’association.

L’an dernier, plusieurs entrepreneurs qui s’étaient engagés à mes côtés m’ont confié qu’ils regrettaient l’atmosphère d’un club d’entrepreneurs, avec l’esprit de la France Libre… d’Entreprendre. Pour y répondre, j’ai proposé à Loïc Dumas d’animer l’UFE Corporate, un business club créé il y a quelques mois par l’UFE GB, l’Union des Français  de l’étranger au Royaume-Uni. Cette structure représente une opportunité d’entraide amicale entre les entrepreneurs français de Grande-Bretagne, prolongeant ainsi la mission et la philosophie de la France Libre… d’Entreprendre.

Ce club d’entrepreneurs solidaires se réunit lors des “Apéros entrepreneurs“. Cet événement mensuel gratuit et ouvert à tous permet aux Français entreprenants de faire du networking. Il n’est nullement besoin d’épiloguer sur l’avantage d’intégrer des réseaux dans le monde des affaires, surtout pour nos compatriotes qui viennent de poser leurs valises à Londres. Ceux qui adhèrent au club sont les entrepreneurs qui souhaitent offrir leur expertise ou leur expérience.

Le dernier Apéro de l'UFE Corporate a réuni une soixantaine d'entrepreneurs, début avril

L’UFE Corporate a déjà trouvé en Loïc Dumas (loic@frogvalley.net) un promoteur enthousiaste qui génère un engouement croissant puisque nous étions une soixantaine réunis début avril au Baranis, un bar qui dispose d’une piste de pétanque en sous-sol ! Pour rejoindre les fondateurs du Club UFE Corporate, vous pouvez vous inscrire sur cette page du site de l’UFE.

Nous fêterons le 15ème anniversaire de la France libre… d’entreprendre, à Ashford le 20 octobre 2011. La semaine dernière, le ministre du Budget, François Baroin, a annoncé l’institution d’une nouvelle Exit tax. Et je me suis dit que, décidément, l’histoire est un éternel recommencement !

Le nouvel ambassadeur de France, Bernard Emié, est arrivé à Londres

Le week-end dernier, Bernard Emié est arrivé à Londres, en provenance directe d’Ankara où il a passé ses quatre dernières années au poste d’ambassadeur de France en Turquie. Immédiatement à pied d’œuvre, il a effectué une visite du consulat général londonien, dès mercredi après-midi. A cette occasion, j’ai eu le plaisir de le saluer et de lui souhaiter la bienvenue.

Bernard Emié

Bernard Emié embrasse la carrière diplomatique dès sa sortie de l’ENA en 1983 pour aller servir à New Delhi d’abord, puis à Washington, avant d’occuper les fonctions de sous-directeur d’Afrique du Nord au ministère des Affaires étrangères à Paris. En 1993, il devient chargé de mission auprès d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et, deux ans plus tard, conseiller technique et diplomatique auprès du président Chirac.

Lorsqu’il débarque à Amman en Jordanie, en 1998, c’est en qualité d’ambassadeur. Sa carrière va connaitre son point d’orgue au Liban lorsqu’il devient le chef de la diplomatie française en décembre 2004 deux mois avant l’assassinat du Premier ministre Hariri et la révolution du Cèdre qui suivra. Dans une situation chaotique, Bernard Emié orchestrera avec sérénité et efficacité les évacuations de civils sous la protection de l’armée française. Jean-Louis Mainguy, mon ami et conseiller AFE au Liban, m’a confirmé l’excellent souvenir qu’il avait laissé à Beyrouth.

Trois ans plus tard, M. Emié abandonnera ses déplacements en 4×4 blindé sous escorte du GIPN, pour rejoindre Ankara, où l’attendent des missions moins dangereuses, mais pas moins subtiles et précieuses pour nos intérêts.

Crédit photo : Nathalie Ritzmann

Alain Sibiril, consul honoraire a Plymouth, décoré du Mérite

De gauche à droite : Alain Sibiril (consul honoraire de Plymouth), Claude Deburaux-Rapport (consul honoraire de Cardiff), Edouard Braine (consul général), Maurice Gourdault-Montagne (ambassadeur de France), Olivier Cadic (conseiller élu AFE), Annie Burnside (consul honoraire de Bristol), Odile Blanchette (consul honoraire de Guernesey), Jeremy Burton (consul honoraire de Leeds)

Il y a encore peu, si vous aviez demandé à Alain Sibiril s’il avait le Mérite, il vous aurait répondu : le mérite de quoi ? Vous avez compris que l’homme ne court pas après les honneurs. Le président de la République a néanmoins décidé de le nommer chevalier de l’Ordre national du Mérite. Il est revenu à notre ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne, quelques jours avant de prendre ses fonctions à Berlin, d’accrocher un ruban bleu sur veston de ce Breton qui a débarqué à Plymouth au milieu des années 70 .

Depuis, Alain Sibiril n’a pas quitté le port anglais et il devenu un professionnel réputé dans l’affrètement et le transport maritime, mais aussi un artisan inlassable du dialogue entre la Royal Navy et la Marine nationale. Il fait “honneur aux Bretons et à la Bretagne, complimente Gourdault-Montagne, en montrant un goût pour l’expatriation, un amour pour tout ce qui touche à la mer et un dévouement exceptionnel.” C’est à l’évidence ce dernier aspect de sa personnalité qui a conduit Alain Sibiril aux fonctions de consul honoraire dès 1995 (lire aussi : “Deux Français du Royaume-Uni promus dans l’ordre national du Mérite” du 16 mai 2010).

Ils sont 21 consuls honoraires au Royaume-Uni et bon nombre d’entre-eux étaient présents à la Résidence de l’ambassadeur, venus de Leeds, Cardiff, Bristol ou Guernesey. La remise du ruban était une belle occasion pour se retrouver entre amis. C’est le mot juste pour Alain Sibiril expliquant que “cette amitié qui nous unis et cette bonne entente qui règne entre les consuls honoraires a contribué à l’évolution de la fonction pour le bénéfice de la communauté française du Royaume-Uni.”

Rappelons qu’ils ne sont pas des diplomates professionnels, mais des bénévoles qui assument un lien de proximité avec leurs compatriotes, sous l’autorité du consul général de Londres, Edouard Braine. Ils peuvent ainsi être habilités délivrer des procurations de vote ou remettre des passeports (lire : “La remise des passeports confiée aux consuls honoraires” du 18 novembre 2010). Dans sa région, Alain Sibiril veille ainsi sur 2000 de ses ouailles, comme dirait l’ambassadeur en précisant aussitôt qu’il faut également s’occuper des Français de passage qui demandent des services de toute nature. En effet, apporter protection et assistance à leur ressortissants, notamment auprès des autorités locales, constitue une fonction prépondérante pour les consuls honoraires.

Tout en décorant Alain Sibiril, Maurice Gourdault-Montagne a tenu à rendre hommage à tous ces consuls, “antennes avancées dans leurs propres villes”, si indispensables au dispositif consulaire et chapeautés par Edouard Braine. Je n’ai pas manqué l’occasion de m’entretenir avec chacun d’eux.

J’adresse mes plus vives félicitations à Alain Sibiril pour le temps et les efforts qu’il accorde si généreusement aux autres.

L’Alliance française de York relooke son site

Un récent échange avec Christine Brown, directrice des cours à l’Alliance française de York, m’a fait prendre conscience que je devrais évoquer davantage cette institution plus que centenaire. Mais commençons par le plus récent en saluant le nouveau site web de l’Alliance Française de York, d’un style accrocheur, d’une navigation facile et parsemé d’illustrations qui nous donnent envie de remonter vers le nord pour visiter le Yorkshire.

Cette association, créée par David Rowlands en 1994, est animée par quelques francophiles passionnés, dont le but est d’enseigner la langue française et diffuser notre culture à travers diverses manifestations, à l’instar de centaines d’Alliances françaises dans le monde, dont une dizaine au Royaume-Uni. A noter que chaque Alliance locale est indépendante et financièrement autonome vis à vis de la Fondation Alliance française située à Paris, dont la création remonte à 1883 !

Il faut vivre hors de France pour pressentir notoriété internationale de ce réseau lorsqu’il s’agit d’apprendre le français. Par exemple, l’Alliance française Paris Ile-de-France accueille 11.000 étudiants de 160 nationalités différentes chaque année.

Les Alliances s’adressent aux particuliers, mais également aux entreprises et à tout organisme. Les cours se juxtaposent aux activités pour se familiariser de façon ludique et conviviale à notre langue. A York, il existe la chorale, les soirées chez un hôte-membre, les jeux pour les moins de trois ans ou encore tout nouveau projet qui nous tiendrait à cœur ! La maison est ouverte à toutes les bonnes volontés.

Par ailleurs, je vous invite à visiter la rubrique “Events” du site où vous découvrirez une programmation qui rend hommage à notre culture : un extrait de Art, la pièce de Yasmina Reza (11 avril), une dégustation de vins (9 mai), un concert de ‘Melodie en Retz’, une chorale de 70 membres venant de Bouayes, près de Nantes (4 juin), un bal musette (10 juillet), un pique-nique au Ryedale Folk Museum de Hutton-le-hole (16 juillet)…

J’ai coutume de dire que tous les Britanniques francophones que je connais sont francophiles. On le doit certainement au travail de gens qui œuvrent au sein des Alliances Françaises du Royaume-Uni

York est un exemple de dévouement au service du rayonnement français dans le monde, cultivant le même esprit humaniste et universaliste qui animait le comité de fondateurs parmi lesquels Ferdinand de Lesseps, Louis Pasteur, Ernest Renan ou Jules Verne.

Les Français de l’étranger victimes du Mediator seront-il indemnisés ?

Je vous ai raconté, la semaine dernière, l’histoire d’une compatriote vivant à Londres et potentiellement victime du Mediator qui m’avait contacté en désespoir de cause (lire : “Mediator : les expatriés ne doivent pas être moins égaux que les autres” du 27 janvier 2011). Pour faire valoir l’équité entre tous les Français, j’ai contacté le consulat, le ministère des Affaires étrangères et le Parlement.

Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français établis hors de France

Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français établis hors de France, n’a pas perdu un instant en déposant une question écrite au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, publiée ce jour dans le JO du Sénat (n° 17036) . Sa réactivité n’étonnera pas ceux qui la connaissent et je dois dire que j’admire ses élans spontanés pour aider toute victime, comme son inlassable dévouement au service des Français de l’étranger.

Un Français s’étant fait prescrire le Mediator en France et vivant à l’étranger pourra-t-il être indemnisé ? C’est en ces termes que se résume la préoccupation de Joëlle Garriaud-Maylam. Notre sénatrice interpelle Xavier Bertrand sur “les conditions d’indemnisation et les démarches à effectuer pour les patients résidant hors de France” afin de bénéficier eux-aussi du fonds d’indemnisation, créé le 15 janvier dernier, en faveur des victimes du Mediator.

Par ailleurs, il lui semble important de savoir “comment un Français vivant à l’étranger et s’y étant fait prescrire le Mediator alors qu’il était affilié à la sécurité sociale française par l’intermédiaire de la Caisse des Français de l’étranger pourra-t-il également bénéficier d’une indemnisation ?”

Nous attendons la réponse du ministre de la Santé pour nous assurer qu’il n’y a pas rupture d’égalité de traitement entre les expatriés français et leurs concitoyens vivant en France.

Mediator : les expatriés ne doivent pas être moins égaux que les autres

Je viens de recevoir un email d’une compatriote en Angleterre qui m’a laissé pantois.

Avant de s’expatrier, mon interlocutrice a consommé du Mediator, plus de trois mois entre 2006 et 2009, ce qui lui vaut d’être classée sujet à risque de troubles cardio-vasculaires par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Cet institut lui recommande de consulter rapidement un médecin, considérant que les coûts des examens et des soins seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie, selon l’engagement de Xavier Bertrand, ministre de la Santé, fin décembre.

De plus, un numéro vert (0 800 880 700), gratuit, a été mis en place pour orienter les personnes inquiètes sur leur état de santé. Notre compatriote a donc téléphoné pour s’entendre dire : “il n’est pas possible de répondre au cas de ceux qui vivent a l’étranger”. Déconcertée, elle me demande ce qu’elle doit faire…

J’ai immédiatement multiplié les contacts auprès du consulat, du ministère des Affaires étrangères et du Parlement afin que l’égalité de traitement soit respectée entre tous nos citoyens.

Je ne manquerai pas de vous tenir au courant des réponses obtenues.

Je rappelle que le Mediator, en service depuis 33 ans, était à l’origine destiné aux diabétiques en surpoids mais il a été souvent détourné en coupe-faim. Suspecté d’avoir causé le décès d’au moins 500 personnes, ce médicament a été retiré du marché en novembre 2009. Il faut savoir que le risque de complications, notamment sur les valves cardiaques, perdure jusqu’à deux ans après l’arrêt du traitement.

“Pour l’avenir, je vais proposer que, lorsqu’un médicament est retiré du marché dans un pays dans le monde, que ce soit à la demande du laboratoire ou des agences sanitaires, tous les autres pays en soient systématiquement informés”, a déclaré Xavier Bertrand, dans les colonnes du Figaro.

Photo Flickr de Farm Studio Field

François Fillon apprécie qu’on cherche, mais préfère qu’on trouve !

La visite du Premier ministre à Londres, jeudi dernier, m’incite à vous raconter cette anecdote professionnelle qui fonde mon estime à l’égard de François Fillon depuis bientôt dix-sept ans.

À vingt ans, je décidais de créer ma société Info Elec pour exploiter les avantages de l’informatique encore naissante en 1982 au bénéfice de l’industrie électronique.

Ma société travaillait pour les plus grands programmes de la nation, civils ou militaires. Elle bénéficiait d’un agrément Recherche, ce qui permettait à mes clients de profiter du crédit-d’impôt recherche.

En 1993, pour obtenir le renouvellement de l’agrément Recherche, nous avions rempli, non sans fierté, un dossier faisant état de l’aboutissement de nos travaux, notamment un procédé permettant de réduire le coût de l’électronique des commandes de vol du Rafale. Le renouvellement de l’agrément nous fut refusé… parce que nous n’avions pas fait assez état de nos recherches n’ayant pas abouti. Une preuve manifeste aux yeux des fonctionnaires que nous n’avions pas vraiment cherché !

Le motif nous apparut si incongru et si injuste qu’il alimenta toutes les conversations au sein de notre entreprise.

Un de nos ingénieurs commerciaux, Thierry, s’en était ému auprès de l’un de ses anciens professeurs. Le hasard fit bien les choses. Ce professeur avait une amie et collègue qui était la mère du nouveau ministre de la Recherche, un certain… François Fillon. Elle demanda une copie du dossier qu’elle soumis à son fils à la faveur d’un déjeuner dominical.

Plus tard, le professeur nous invita à représenter notre demande de renouvellement directement au ministère et l’agrément nous parvint en retour.

Le souvenir reste vif d’une période très oppressante, d’autant qu’il fallait faire face à un contrôle fiscal au même moment. L’inspectrice des impôts nous avait ouvertement déclaré que son objectif était de remettre en cause toutes les déductions fiscales au titre de notre activité Recherche. Sans le renouvellement de l’agrément, l’Administration aurait pu aisément contester des dégrèvements réalisés par les clients d’Info Elec et l’entreprise aurait clairement été en péril…

Quelques mois plus tard, notre ingénieur se rendit à une inauguration à laquelle participait François Fillon. Il eut l’opportunité de croiser le ministre de la Recherche et de le remercier au nom d’Info Elec. François Fillon lui répondit : “Info Elec ? Ah oui, les chercheurs qui trouvent !” Cette répartie du ministre a marqué nos esprits.

Cette anecdote a été relatée dans le livre de Thierry Desjardins, “Foutez-leur la paix !”, ainsi que dans un article qui fit la une du Figaro : “Pourquoi les entrepreneurs s’exilent ?” du 19 février 2000. S’inspirant d’une célèbre phrase de De Gaulle (*), François Fillon aurait rappelé l’incident à ses collaborateurs en précisant qu’il préférait “ceux qui trouvent à ceux qui cherchent.”

(*) “Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche.” C
harles de Gaulle

François Fillon à Londres : “Votre communauté donne l’exemple”

Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France, Olivier Cadic, François Fillon, Premier ministre

En visite officielle au Royaume-Uni, les 12 et 13 janvier, François Fillon a rencontré David Cameron, Nick Clegg, ainsi que les acteurs de la City. Sa visite aura aussi été l’occasion de saluer les Français du Royaume Uni qui représentent, par leur nombre, la première communauté française expatriée au monde.

Comme tous ceux qui ont fait leur valise, sous l’effet d’une impérieuse nécessité, j’ai beaucoup apprécié d’entendre la voix de France en la personne de François Fillon déclarer qu’il est “inutile d’occulter que certains de nos compatriotes se sont installés en Grande-Bretagne parce qu’ils avaient le sentiment qu’ils n’auraient pas dans notre pays les mêmes moyens pour réaliser leurs aspirations. Ils ont quitté une France qui se reposait beaucoup sur le souvenir d’une grandeur acquise ; qui retardait le moment de regarder en face la réalité du monde. Une France qui négligeait de mesurer ses forces et ses faiblesses et souvent d’engager les réformes nécessaires.”

François Fillon se démarque, car il ne déplore aucun exode. Au contraire, à travers nous, les expatriés, nos initiatives, nos ambitions, il juge que la “France projette ses forces. Elle projette aussi une image, une image d’ouverture, une image de dynamisme, une image de diversité et donc vous contribuez autant à la richesse de la Grande Bretagne qu’à celle de notre pays.” Que dire de plus ?

Parce que l’expatriation est avant tout un acte de courage, le Premier ministre a tenu à saluer notre travail d’élus à l’Assemblée des Français de l’étranger, associé à celui du consul général, Edouard Braine, en faveur de l’insertion de jeunes français en quête d’emploi et d’intégration au Royaume Uni, en faisant même mention des “Oubliés de Saint-Pancras” pour saluer l’action “originale et novatrice” du centre Charles Peguy.

La suite du discours nous permet d’apprécier sa parfaite connaissance de notre communauté : « Au fond, de l’innovation qui caractérise les Français au Royaume Uni, peut être que l’un des meilleurs exemples c’est l’effort collectif qui inspire le « plan école ». Toutes les composantes de la communauté française, soutenues par vos élus du Sénat, de l’Assemblée des Français de l’Etranger s’y sont associées pour développer l’offre scolaire. » Lorsque le Premier ministre a prononcé ces mots, l’ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne et moi avons échangé un long regard complice et satisfait. Mes pensées sont allées immédiatement à Michel Monsauret, précédent conseiller culturel adjoint, co-fondateur du plan Ecole et aux sénateurs Joëlle Garriaud-Maylam et André Ferrand qui se sont investis dès le premier jour pour sa réussite.

Toutes les parties prenantes au plan école apprécieront les félicitations reçues pour leur “intelligence de promouvoir ce partenariat public-privé novateur” afin de financer de nouvelles places dans l’enseignement public français et qui va « “se concrétiser par la prochaine ouverture du CFBL, un collège de 700 places à Londres, première étape d’une opération qui connaîtra, j’en suis sûr, d’autres développements en Grande-Bretagne”, nous dit François Fillon. Ce mode opératoire pourrait être “un exemple pour d’autres pays dans lesquels j’espère que votre initiative sera imitée”, nous ravit le Premier ministre.
Il a ainsi justifié notre logique en rupture avec l’idée que le financement de l’enseignement français à l’étranger doit reposer essentiellement sur le contribuable français.

En ma qualité d’administrateur de l’AEFE, je ne pouvais que me réjouir d’entendre le chef du gouvernement vanter “la qualité exceptionnelle de l’enseignement” au lycée Charles de Gaulle. Le proviseur, Bernard Vasseur, les cadres du lycée et les représentants des enseignants étaient présents. Tous ceux qui contribuent au bon fonctionnement du lycée français peuvent être fiers de cette juste reconnaissance de leur travail.

François Fillon a également cité la Fédération des Associations françaises de Grande-Bretagne reconnue comme un “partenaire précieux de l’action de l’Etat” et honoré avec émotion les représentants des anciens combattants et ceux de la France Libre qui “furent les témoins et les acteurs de l’épopée du général de Gaulle.”

Auprès de la communauté française, le Premier ministre a tenu à développer sa politique économique. Après un bilan de ses trois années de modernisation de la France, il a estimé qu’une croissance à hauteur de 2% était à notre portée en 2011. Pour s’en convaincre, il a annoncé que 35 milliards d’euros seraient injectés pour soutenir les projets d’avenir des universités, des centres de recherche ou de l’industrie. En parallèle, les efforts du gouvernement porteront sur l’insertion professionnelle des Jeunes. Par ailleurs, le travail de réforme en 2011 visera surtout la fiscalité du patrimoine et le financement de la dépendance des personnes.

Pour conclure, François Fillon a touché le cœur de chacun d’entre nous en estimant que “chaque Français a la même valeur, mais enfin ceux qui sont à l’étranger jouent pour le rayonnement de notre pays un rôle qui est absolument indispensable. Et nous devons tout faire pour vous encourager, vous aider dans l’entreprise qui est la vôtre. En tout cas votre communauté donne l’exemple.

Voir plusieurs discours en vidéo de la visite de François Fillon au Royaume-Uni (12 et 13 janvier 2011)

Texte du discours_du_Premier_ministre_devant_la_Communaute_francaise_de_Londres (13 janv 2011)

La gastronomie française reconnue patrimoine mondial

Engagé pour mon plus grand bonheur dans la journée portes-ouvertes de la Petite école de Leeds, je regrette de ne pas disposer du don d’ubiquité : j’aurais alors pu assister au dîner de l’ACF (Association culinaire française) qui s’est révélé un succès bien mérité avec 260 convives (Lire : “Toque blanche et Black Tie” du 12 octobre 2010). J’adresse toutes mes félicitations à l’équipe organisatrice conduite par Gilles Quillot, un chef de première grandeur.

Ce dîner du 20 novembre tombait à pic pour célébrer l’inscription de la gastronomie française au patrimoine culturel immatériel de l’humanité ! Une liste instituée par l’Unesco en 2003 pour protéger les traditions à l’instar des monuments.

L’idée de proposer notre candidature auprès de l’Unesco revient au président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d’une visite au salon de l’agriculture, il y a trois ans. Depuis, le suivi du dossier par le Sénat avait été confié à Catherine Dumas, sénatrice et conseillère de Paris (voir l’article sur son blog).

Je suis très flatté que Catherine Dumas ait accepté mon invitation à venir à Londres, le 6 mai 2011, pour évoquer la manière dont elle a contribué au “Menu gastronomique des Français” de devenir une référence et rendre hommage aux chefs français qui contribuent au rayonnement international de notre savoir-faire culinaire.

On se dit désormais : quelle responsabilité pour les cuisiniers français à l’étranger dans l’exercice de leur art, désormais paré des attributs de la reconnaissance universelle !

Associer le label France au plaisir de bien manger, ainsi qu’à son rituel, de la présentation des plats à l’adéquation des vins en passant par le service, constitue un atout économique majeur pour conquérir des marchés internationaux, qu’il s’agisse d’exporter de la main d’œuvre qualifiée, des spécialités de terroir, des fromages, des vins ou encore tous nos produits issus de l’industrie agro-alimentaire.

De plus, aucune crise des vocations n’est en vue. Les émissions culinaires se multiplient sur les télévisions pour réveiller le bon goût dans un monde de fast-food et perpétuer la tradition.

La mondialisation est une problématique dont nous sommes obligés de sortir part le haut, au moyen de la créativité. Pour être unique ou du moins rare, deux perspectives se présentent : capitaliser sur l’héritage du passé (gastronomie, luxe ou musées nationaux) et bien se tenir à la pointe du progrès, où la France s’illustre dans le nucléaire, les jeux vidéo ou l’infographie pour le cinéma. Le gourou américain du marketing, Seth Godin, exhorte ses clients à être “remarquables” et seulement cela.

Photo Flickr de Sarah Ackerman

Longue vie à French Radio London (FRL)

C’est une heureuse nouvelle pour notre communauté : mercredi 17 novembre , à midi pile, French Radio London est née ! Une radio 100% francophone et généraliste fondée par Pascal Grierson (CEO).

Vous pouvez dès à présent écouter ses émissions en direct de la “Vallée des Grenouilles”, charrie The Independent, autrement dit South Kensington, l’épicentre de la population française de Londres.

J’ai eu le plaisir d’assister au lancement officiel de FRL, depuis la résidence de l’ambassadeur à Londres, en présence d’illustres représentants de notre communauté dont le sympathique et talentueux chanteur Laurent Voulzy qui réside dans le sud de l’Angleterre.

“Un lien entre tous ceux qui ont le français en partage”, a joliment résumé Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France au Royaume-Uni, souhaitant une audience étendue aux nombreux Britanniques francophiles.

Je félicite tout particulièrement Pascal Grierson qui encadre déjà une vingtaine de personnes et Thierry de Panafieu, directeur financier, qui a exprimé sa vive reconnaissance aux investisseurs qui ont permis à cette aventure d’éclore.

A la faveur de son lancement, la Radio organise une grande étude statistique pour connaître les goûts musicaux et les centres d’intérêts de ses auditeurs : cliquez ici.

Pour écouter French Radio London (diffusion 24h/24 sur le Grand Londres ou depuis son site Internet)


Discours de Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France au Royaume-Uni

11 novembre, jour des Poppies

In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place…

C’est ainsi que débute le poème du lieutenant-colonel John McCrae, médecin militaire canadien, rédigé le 3 mai 1915 sur le front belge.

“Dans les champs de Flandres, les coquelicots oscillent au vent, entre les rangées de croix qui marquent nos tombes… ”

Le médecin, témoin de la bataille d’Ypres, n’a pas évoqué le coquelicot, couleur sang, par goût de l’allégorie mais bien parce les coquelicots fleurissaient sur les champs de bataille de la Somme et des Flandres… pour disparaître la guerre finie.

Les soldats napoléoniens avaient aussi remarqué cet étrange phénomène, cependant naturel : un terrain crayeux labouré par des obus fait remonter la chaux qui fertilise la fleur.

C’est pourquoi les Britanniques, les Canadiens et membres du Commonwealth (Australie, Nouvelle-Zélande…) arborent massivement un poppy en papier en hommage aux anciens combattants, début novembre jusqu’au jour de l’armistice. 

Frôlant l’incident diplomatique, David Cameron a refusé obstinément de retirer son coquelicot, lors de sa visite à Pékin. Pour les Chinois, cette fleur évoque les guerres de l’opium perdues par la Chine au 19e siècle…

(de gauche à droite) Carole Rogers, présidente de la Fédération des associations françaises de Grande-Bretagne, Edouard Braine, consul général de France au Royaume-Uni, Olivier Cadic

Comme tous les Français de Londres, je portais sur mon veston la fleur symbole du souvenir et du sacrifice lors des commémorations du 11 novembre pour déposer la couronne de l’AFE devant la statue du maréchal Foch, lieu même où le général de Gaulle s’était rendu en 1940. Comment ne pas être ému en écoutant alors les enfants du lycée Charles de Gaulle mêler leurs voix à celles de leurs aînés pour entonner la Marseillaise et entourer ensuite le consul général Edouard Braine pour suivre un cours d’histoire improvisé sur le macadam ?

La cérémonie s’est poursuivie au cimetière militaire de Brookwood, devant la plaque répertoriant les 244 soldats français tombés au champ d’honneur et non rapatriés.

Cours d’histoire improvisé par Edouard Braine devant des enfants captivés

J’adresse mon salut à toutes les associations d’anciens combattants, du souvenir français, de la fondation de la France Libre, des officiers de réserve et à leurs représentants qui s’investissent pour célébrer la mémoire de ceux qui ont fait don de leur vie pour notre patrie.

Tous viennent se recueillir fraternellement, chaque année, grâce au transport collectif organisé par la Fédération des associations françaises de Grande-Bretagne présidée par Carole Rogers. Ce 11 novembre, j’étais ravi de partager le déjeuner avec des femmes et des hommes qui portent si haut notre drapeau.

Photo Flickr (poppy) de Nataliej

Devenir français, ça se fête !

Le gouvernement a décidé de généraliser les cérémonies dites d’accueil dans la citoyenneté, permettant de célébrer l’entrée dans la nationalité française, qu’elle soit acquise par voie de naturalisation ou par voie du mariage.

Jusqu’à présent et contrairement aux Etats-Unis ou au Canada, la remise du certificat de nationalité se faisait administrativement, presque en catimini.

Edouard Braine, consul de France à Londres

Edouard Braine, consul de France, a eu la bonne idée d’inviter les élus à participer à une cérémonie d’accueil, il y a quelques jours à Londres. J’ai ainsi pu adresser quelques mots d’accueil à une trentaine de nouveaux Français venus de tous horizons.

L’événement ne manquait pas de solennité, puisqu’encadré d’un portrait du chef de l’Etat et du buste de Marianne, le consul a rappelé les valeurs qui fondent notre République et nos motifs de “vivre ensemble”.

Edouard Braine a trouvé des mots simples et chaleureux qui se sont figés dans le coeur de ces impétrants aux yeux brillants pour leur signifier qu’ils étaient les bienvenus dans leur nouvelle patrie.

A l’issue du discours et d’une vibrante Marseillaise, nos nouveaux compatriotes ont reçu un dossier comprenant la Constitution française, la déclaration des droits de l’Homme, une information sur les symboles de la République.

 Autour d’une coupe de champagne ou d’une boisson hallal, nous avons alors conversé en évoquant les parcours respectifs de chacun, dont certains relèvent de l’aventure.

Finalement, comme tous ces naturalisés, moi non plus je ne suis pas prêt d’oublier cette cérémonie, tant j’ai apprécié sa mise en scène, le contenu émotionnel ou les histoires entendues.